27 Août

Le maire de Parempuyre interdit l’utilisation de produits phytos de synthèse à 100 mètres de toute habitation

Béatrice de François a pris à son tour un nouvel arrêté municipal sur sa commune de Parempuyre. Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio. Un arrêté qui fait écho à celui du maire de Langouët qui a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes.

Madame le Maire de Parempuyre, Béatrice de François © JPS

« Je reste convaincue en tant qu’élue que nous devons avoir une sécurité alimentaire et environnementale et cela passe par moins d’utilisation de produits phytopharmaceutiques », ainsi débute Béatrice de François, maire de Parempuyre, qui avait déjà pris un premier arrêté en janvier dernier, celui-ci est plus restrictif et va dans le sens des prises de positions de ses collègues maires sous les feux de l’actualité la semaine passé. « Même le Conseil d’Etat reconnaît que l’Etat ne prend pas ses responsabilités, donc j’ai pris un arrêté pour protéger mes populations et notamment les populations riveraines des agriculteurs ».

Cet arrêté interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse à 100 mètres de toute habitation, mais autorise tout ce qui est utilisé en agriculture bio », Béatrice de François, maire de Parempuyre.

« Je pense que le politique doit avoir de vraies valeurs notamment sur la santé, si nous les politiques on ne le fait pas, personne ne le fera. Mais on ne pourra pas le faire tout seuls, il faut que les citoyens soient avec nous, il faut qu’ensemble on a envie de montrer qu’on veut aussi changer nos façons de consommer ».

La réaction de Ludovic Coutant de « Nous voulons des Coquelicots Parempuyre » et du « Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre » qui s’est battu contre l’implantation d’un collège à quelques dizaines de mètres du château Clément-Pichon « on avait obtenu de Mr Fayat la conversion du château au bio et de ses 25 hectares ». Donc, aujourd’hui au nom de ses 2 collectifs, on est complètement satisfait, c’est ce qu’on réclame depuis le 18 août au maire de Parempuyre, via les réseaux sociaux en diffusant la copie de l’arrêté de la mairie de Langoet. Nous avons demandé à notre maire de mettre exactement le même arrêté sur Parempuyre. ».

De son côté, Claude Gaudin du château Maucamps et président d’ODG Médoc, Haut-Médoc et Listrac :« on réagit calmement car ce n’est pas la 1ère fois, il y a quelques mois avec le collège de Parempuyre, il y a eu des échanges maladroits avec le château Clément Pichon entre autres, donc voilà; toute la viticulture travaille dans la France entière sur des chartes, qui vont définir les règles concernant l’utilisations de produits phytosanitaires autour des habitations, tout cela va se mettre en place il est clair qu’il faut préserver les riverains mais il faut aussi préserver la viticulture dans sa dimension économique, dans ses projets, etc donc les discussions sont en cours. Donc le Préfet va dire au Maire les règles pour le moment sont celles-là et vous ne pouvez pas mettre un arrêté municipal plus restrictif que l’arrêté préfectoral. »

De son côté le CIVB, a dit attendre que « l’arrêté soit validé ». « Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision », d’autant plus que « la période des traitements est terminée et ne recommencera qu’après les prochaines élections » municipales, a-t-il commenté auprès de l’AFP.

Cette démarche fait écho à celle de Daniel Cueff, maire de Langouët,dont l’arrêté anti-pesticides a été suspendu par le tribunal administratif de Rennes, après un recours du préfet. Nul doute que sur près de 36000 communes en France d’autres maires prennent peut-être le même chemin. Là où le bas blesse, c’est que de très nombreuses exploitations sont plantées très proches des limites de propriétés, ce qui n’est pas sans poser problème à l’avenir pour tous ces exploitants.

La suite au prochain épisode.

(Propos des intervenants recueillis ce jour par mes consoeurs Charlotte Boniteau et Sylvie-Tuscq-Mounet)

#Vendanges 2019 : premiers coups de sécateurs au château Smith Haut Lafitte

Une première récolte sur de jeunes plants avancée avec la chaleur de ces derniers jours. Smith Haut Lafitte a donné ce matin le coup d’envoi des vendanges de sauvignons blancs dans le Bordelais. 35 vendangeurs sur le pont. Des vendanges suivies de très près par Fabien Teitgen et la famille Cathiard.    

Une troupe de 35 vendangeurs pour le début de la récolte des blancs à SHL © JPS

8 heures, au château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de Graves, à Martillac. C’est l’appel des vendangeurs et la distribution des sécateurs. C’est une troupe de 35 coupeurs et porteurs qui s’élance dans une jeune parcelle de 2 hectares de sauvignons blancs plantés en 2016.

Le château Smith Haut-Lafitte à 7h30 ce matin, comme un air de vendanges © JPS

Certains sont des habitués, pour d’autres ce sont leurs premières vendanges. « Moi, je viens depuis 2011, je suis de Portets, dans les Graves aussi, mais comme chez nous on fait pratiquement toutes les vendanges à la machine, je suis venu ici, » commente Françoise Sabatey. « Je suis heureux, c’est un peu un baptême… », témoigne à son tour Julien pour ses 1ères vendanges; il coupe un peu cette semaine avant de reprendre les cours la semaine prochaine. « J’ai toujours voulu travailler dans les vignes, cela m’a toujours intéressé… » complète-t-il.

Alexandra Dupuis est venue ave Lou sa copine pour ces vendanges 2019 © JPS

L’équipe est mobilisée pour récolter 11 hectares de raisins blancs :  des sauvignons blancs et gris et des sémillons. « Avec Lou, j’ai commencé le 31 janvier dans les vignes. J’avais fait les vendanges l’année dernière dans d’autres châteaux, c’est un petit peu difficile physiquement mais on s’y habitue et comme il y a une bonne ambiance, du coup c’est plutôt sympa à faire, » commente Alexandra Dupuis de Martillac.

® JPS

Sympathique mais aussi fatiguant, il faut tenir le rythme durant ces 6 semaines de vendanges entre les blancs et les rouges. « C’est jamais vraiment très physique, en même temps, c’est une question d’endurance », pour Thierry de Villenave d’Ornon.

En contrôlant les maturités jeudi dernier et ce lundi, Fabien Teitgen l’oenologue et directeur du domaine a pris la décision de récolter ce mardi matin, une récolte avancée d’un jour pour conserver de belles acidités.

La semaine dernière on a fait les premiers contrôles de maturité, on s’est rendu compte que cela évoluait un poil plus vite, et puis ce week-end avec les deux belles journées de samedi et dimanche où il a fait très chaud, cette jeune vigne notamment a évolué beaucoup plus vite que prévu », Fabien Teitgen directeur général de SHL« 

« L’an dernier, on a eu très peur, puisqu’on est en bio, en biodynamie…et l’an dernier on n’a eu que la moitié de la récolte. Cette année, je croise les doigts, je touche du bois, parce que pour les rouges cela n’a pas commencé encore, mais pour les blancs cela ne peut-être que superbe, et on a une récolte normale,«  commente à son tour Florence Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Fabien Teitgen, Florence et Daniel Cathiard pour les vendanges 2019 © Jean-Pierre Stahl

Les vendanges de la plupart des propriétés du bordelais débuteront la semaine prochaine pour les blancs. Pour les rouges, les premières récoltes pourraient débuter entre le 16 et le 20 septembre, voire un peu plus tard, tout va dépendre de la météo. Elles devraient s’achever vers la mi-octobre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Corine Berge :

Menaces de taxes sur les vins français : la réaction de Daniel Cathiard

Daniel Cathiard, propriétaire de Smith Haut Lafitte, a réagi ce matin à la tenue du G7 et à la menace de taxes américaines sur les vins français qui semble pour l’heure s’éloigner. S’il s’en réjouit,il considère que tout danger n’est pas écarté. Toutefois, il prend l’attitude comme une avancée. Il a réagi pour France 3 national dans le 12/13 et est l’invité de Parole d’Expert sur Côté Châteaux.

Daniel Cathiard, le propriétaire de Smith Haut Laffite, rencontré lors du début des vendanges à l’actualité © JPS

JPS : Daniel Cathiard, le président Macron a laissé entendre que les menaces de taxes sur les vins étaient sans doute écartées, en tout cas « plus à l’ordre du jour, qu’est-ce que vous en pensez ?

Daniel Cathiard : « Ah ça serait une bonne nouvelle, on s’en réjouit et on pense que ce G7 a été finalement un bon G7, il a été l’occasion d’avancées et pour nous celle-là en est une. Donc tout ce qui peut aller dans le sens de choses plus simples avec le commerce qu’on a avec les Etats-Unis et qui est un commerce important, puisqu’on leur vend beaucoup de vins et qu’ils adorent nos grands vins, si effectivement on évite d’être taxé lourdement, tout le monde s’en portera mieux. »

JPS : « Est-ce que pour vous tout danger est écarté ? »

Daniel Cathiard : « Non, non, la personnalité du Président Américain fait que on ne peut pas dire que tout danger soit écarté, mais enfin c’est une avancée donc on le prend comme un avantage. »

JPS : « Est ce que les taxes qui ont été annoncées auraient été un coup d’arrêt pour les exportations de vins français et notamment de vins de Bordeaux ? »

Daniel Cathiard : « Je ne crois pas que cela eut été un coup d’arrêt car 100% sur une taxe qui est relativement faible, cela fait une taxe qui n’est pas formidablement haute, donc non on aurait pu résister à une augmentation de cette taxe mais enfin je pense surtout aux vins qui ne se vendent pas très chers ou dont le succès est à vérifier, comme par exemple les rosés, les rosés en Amérique cela marche de mieux en mieux, mais enfin c’est encore fragile, eh bien pour ces vins-là c’est sûr c’est un gros avantage si cette taxe n’est pas augmentée. » 

Ecoutez l’interview de Daniel Cathiard par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :