22 Oct

Focus sur Fronsac, l’un des grands terroirs de Bordeaux

Fronsac fait partie de ces 65 appellations de Bordeaux qui a un terroir assez remarquable. Fronsac et sa soeur-jumelle Canon-Fronsac organisent leurs portes-ouvertes ce week-end des 27 et 28 octobre. 28 châteaux seront sur le pont.

Le château de la Rivière domine la vallée qui plonge vers la Dordogne © JPS

Au château de la Rivière, l’un des emblèmes de l’appellation avec ses 65 hectares de vignes. Les derniers coups de sécateurs y sont donnés en cette mi-octobre dans ces parcelles de malbecs et vieux merlots sur le coteau au pied du château. La troupe de 50 vendangeurs (dont 20 élèves en BTS commerce vins et spiritueux du lycée de Montagne) ramassent les dernières grappes sur un terroir assez magique, qui a plutôt bien résisté  au stress-hydrique de cet été.

Xavier Buffo, avec de très vieux pieds de merlots de 90 ans au château de la Rivière © JPS

Je pense que ça fait partie des grands terroirs de Bordeaux, ça c’est sur, on est vraiment sur des argilo-calcaires, » Xavier Buffo directeur du château La Rivière

Et de compléter, « ici on est dans la côte avec beaucoup plus d’argile et on a une partie du vignoble qui est sur le plateau calcaire avec une capacité à retenir l’eau et à obtenir une qualité de tanins exceptionnelles ».

A Saillans, le château Barbey détenu par la famille Trocard © JPS

Un peu plus loin à Saillans, Benoît-Manuel Trocard, issu d’une des plus vieilles famille de vignerons de Bordeaux, vient de terminer les vendanges de ses 3 hectares au château Barbey. Il effectue depuis plusieurs jours ses remontages, goûte à la cuve et donne ses premières impressions sur ce millésime :

 

Benoît-Manuel Trocard © JPS

« Sur ce millésime 2018, on est sur un caractère très élégant, on est déjà sur une fermentation qui a une dizaine de jours et sur des vins qui sont presque prêts à boire », explique Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

 On est sur une concentration qui est hors norme, des indices très intéressants et sur un vin très aromatique », Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

Le chai à barriques du château la Daupine, 80 % est aujourd’hui vendu à l’export © JPS

Ces vins de Fronsac étaient déjà servis à Versailles. Jean de Richon, avocat à la cour du roi Louis XV, fit construire le château la Dauphine en 1747 et déguster ses vins à la Cour.

La Dauphine, qui donna naissance au futur Louis XVI, et séjourna au château donna son nom à cette propriété de Fronsac.A l’époque son vin était devenu l’un des plus chers de France, bien plus que ceux de Saint-Emilion, l’appellation voisine. Depuis le château a pas mal évolué, gagné et notoriété et aussi en qualité.

Passé de 30 à 53 hectares, il s’est converti en agriculture bio, certifié depuis 2015 et est même passé en biodynamie en totalité depuis 2017.

Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine © JPS

On a notamment progressé au niveau de l’élevage, on fait des tests sur des amphores, on essaie tous les ans de se remettre en question et d’avancer, que ce soit sur la viticulture, en biodynamie, sur l’élevage aussi... », Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine

Dans les caves souterraines du château de la Rivière, la dégustation religieuse du millésime 2014 © JPS

Et dans ces caves, creusées dans le calcaire, reposent des milliers de bouteilles, l’âme de Fronsac et du château de la Rivière . « C’est un millésime qui est très représentatif de ce qu’on peut faire à Fronsac et à la Rivière » ajoute Xavier Buffo commentant une dégustation de son 2014, « c’est-à-dire des vins qui sont puissants, élégants où vraiment le terroir parle : on a beaucoup de minéralité, beaucoup de puissance et d’élégance. »