Le célèbre critique américain de vins Robert Parker est à la base de l’essor de la tonnellerie française, à en croire le président de cette dernière.
« Il y a une histoire de la barrique avant Parker et après Parker », insiste Jean-Luc Sylvain, qui a repris il y a près de 40 ans une affaire familiale moribonde, aujourd’hui PME prospère employant une cinquantaine de personnes. « Mon père avait un salarié et ne faisait pratiquement pas de neuf, que de la réparation et de l’entretien », raconte-t-il.
« Je suis arrivé en 1980. Mon père me disait tout le temps: « je n’arriverai pas à la retraite ». La barrique était un récipient qui servait à transporter le vin d’un point A à un point B. On n’avait pas conscience de sa fonction d’élevage », poursuit Jean-Luc Sylvain.
Contrairement aux Anglais, « qui ont fait la réputation de Bordeaux, et aimaient les vins sur le fruit, le clairet », Robert Parker, « partisan des vins boisés, avec un goût toasté », encourage de fait, au fur et à mesure que grimpe sa notoriété, le vieillissement en barrique: « Ce qui a fait le succès de notre métier dans les années 1980, c’est que M. Parker a mis des notes. Si M. Parker n’était pas venu, on n’existerait plus », affirme Jean-Luc Sylvain.
Un constat que tempère Vincent Lefort, président du syndicat des merrandiers: « Plus globalement, l’essor de la tonnellerie est lié à la montée en gamme des vins du monde entier, dont le vignoble californien », juge-t-il. « Parker, c’est plus une conséquence, ce n’est pas lui qui a créé cette montée en gamme, il l’a plus accompagnée que déclenchée », estime M. Lefort.
Le célèbre dégustateur américain, qui avait mis en place un système de notation sur la base d’un maximum de 100 points et contribué à l’essor des grands vins de Bordeaux pendant plus de 30 ans au travers de sa revue The Wine Advocate, a revendu cette dernière fin 2012 à un consortium de Singapour et a depuis passé la main. Les tonneaux français ont eux poursuivi leur essor.
AFP