C’était ce soir un grand moment à Bordeaux avant la folle semaine des primeurs. Une vingtaine de propriétés de Sauternes offraient leur 2016 à la dégustation. Un millésime très agréable qui va faire parler de lui, comme Sauternes en pleine effervescence.
Il est des moments dans la vie où le temps semble suspendu, où la grandeur du millésime tutoie la beauté de l’endroit. C’est en effet au Chapon Fin, qu’était organisée la première dégustation de liquoreux de Sauternes, à J-7 de la grande semaine des primeurs, dans ce restaurant mythique de Bordeaux où Sarah Bernhardt fait face à Edouard VII, où Jack Lang se retrouve aux côtés de Jacques Chirac, à tout jamais figés.
Un grand moment dont Xavier Planty a su profiter pour lancer aujourd’hui le prix de vente de son château Guiraud 2016 : « 35,5 € pour le particulier, c’est le même prix que l’année dernière, c’est la première fois de ma vie que je vends à l’export avant la fin mars… On connaissait la bière de mars, on a maintenant le Bordeaux de mars », plaisante Xavier Planty qui a réussi son coup puisque dès aujourd’hui les premières commandes étaient passées.
Une belle soirée comme seule Bordeaux sait les organiser, avec une brochette de 1ers crus classés côte à côte : pour Didier Fréchinet du château La Tour Blanche « c’est un millésime gourmand, riche et frais en même temps. »
« Je suis raide dingue de ce terroir depuis que je suis gamine », me confie Laure de Lambert-Compeyrot du château Sigalas-Rabaud, 14 hectares à Sauternes, « une croupe plein sud » et d’ajouter « j’avais un prof d’oeno à la fac qui disait « Sigalas ça me fait rêver » ».
« Nous avons récolté 22 hectolitres à l’hectare à Suduiraut, c’est une belle année », explique Pierre Montégut, « au niveau production, ce fut une belle récolte et de plus de qualité. C’est frais, gourmand, les fruits, arômes ressortent bien. On est à Sauternes, on a la complexité recherchée avec le botrytis. »
Gabriel de Vaucelles du château Filhot : « nous avons de la fraîcheur et de la structure ». Depuis 2012 Sauternes a plutôt bien réussi ses millésimes avec un grand 2013, mais aussi un 2015 très intéressant. Sauternes a toujours su trouver des ressources dans son terroir, dans ses hommes qui ne manquent pas d’idées.
David Bolzan, directeur général de Lafaurie-Peyraguey (propriété de Sylvio Denz président de Lalique), est fier de dévoiler ce soir la sortie de sa demi-bouteille avec la gravure réalisée par René Lalique en 1928. Et ce n’est pas tout, il annonce le lancement de travaux le mois prochain à Lafaurie-Peyraguey où un hôtel-restaurant va s’ouvrir au printemps 2018, juste avant Bordeaux Fête le Vin. Sauternes forever !