Messieurs, vous n’avez qu’à bien vous tenir. Car ces femmes viticultrices, oenologues, blogueuses et amatrices de vin vous jugent…80 d’entre elles étaient réunies hier soir à la Brasserie Bordelaise pour déguster à l’aveugle et consacrer les meilleurs blancs secs, moelleux, rosés et clairets de l’été.
« Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie », la maxime de François Ier gravée une nuit de contrariété sur le mur ou la fenêtre de sa chambre à Chambord, a quelque peu vécu. 500 ans plus tard, ces femmes nous jugent…non seulement elle représentent chaque année plus des 3/4 des effectifs de l’Ecole Nationale de la Magistrature, mais en plus elles jugent les meilleurs vins de Bordeaux qui se retrouveront sur les tables cet été. Qui a dit le monde à l’envers ? Certainement pas Côté Châteaux. Toutefois, que de chemins parcourus, imaginez si on avait dit cela à nos vignerons au début du XXe siècle, et je ne vous parle même pas de cette époque d’un autre âge, où pour un oui ou pour un non, elles avaient droit à un procès en sorcellerie et aux pires horreurs qui sont rassemblées à la Maison Forte de Reignac en Dordogne (musée de la torture).
Et bien ce soir-là, nos femmes portaient la culotte et c’est tant mieux. Un peu de féminité, de subtilité et d’élégance dans ce monde de brut (je parle de crémant bien sûr). 80 étaient venues de nombreux horizons, rassemblées par tables de quatre.
A la tête de chaque groupe, un chef de table, souvent une viticultrice, une oenologue, ou encore une femme avec une grande expérience dans le monde du vin. Ainsi pouvait-on croiser parmi les tablées, comme jeune viticultrice qui a repris le domaine de son père, Marion Reculet du château le Camplat en Blaye Côtes de Bordeaux. « On a donc mis des chefs de tables et recruté trois autres personnes. Elles ne se connaissent pas et elles ont comme objectif de classer les vins qu’elles dégustent à l’aveugle de 1 à 8 en blancs secs, rosés, clairets »
Pour la 1ère année, on juge aussi les moelleux, une production de 50000 hectolitres à Bordeaux », Catherine Alby, responsable Communication et Promotion du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieurs.
Des rencontres fort intéressantes avec Jana Kravitz, cette belle et grande américaine établie à Bordeaux depuis plus de 10 ans, qui manage Vin’Animus avec son mari Luc Plissonneau. Elle partage ce moment avec deux lectrices du magazine Elle: Magali, pour qui « c’est la première fois » et Anne qui a déjà participé il y 3 ans car ces lectrices ne peuvent pas participer deux années de suite.
Ce sont des femmes qui aiment le vin, c’est mélangé, c’est mieux », Jana Kravitz de Vin’Animus
Pour cette 6e édition des Oscars de l’été, ces femmes prennent une fois de plus leur rôle au sérieux: « elles sont concentrées pendant une bonne heure où elles goûtent les vins. Ensuite, on relève les copies. Ces vins-là seront promotionnés sur tous les marchés comme les vins de l’été » ajoute Nathalie Coiquaud, de l’Agence Banc Public organisatrice avec le Syndicat des »Bordeaux et Bordeaux Supérieur »
Et au détour des tables et des jurys: « le premier nez est sympa », « une couleur très claire », « un vin bien équilibré », à la table de Charlotte des Itinéraires qui a créé son « guide du routard du vin » (Les Itinéraires de Charlotte) voilà 6 ans et qui précise:
Le vin, c’est une notion de plaisir, c’est fait pour être consommé et pas pour être collectionné », Charlotte des Itinéraires de Charlotte
Elle partage ses analyses avec Hongchao Li une Chinoise qui écrit des articles sur le vin sur différents sites internet en Chine et Nathalie K. qui tient un blog « Nath’ventures » « les aventures extraordinaires, ou pas d’une presque bordelaise ».