13 Mar

Fête de l’Orange : deux doigts de Lillet et un zeste de country à Podensac

Record d’affluence pour cette nouvelle fête de l’orange en ce dimanche ensoleillé à Podensac. Une fête à la saveur orangée, placée sous le signe de la découverte de la Maison Lillet, plus que centenaire, et au rythme de la country musique. 

L'équipe de la maison Lillet sur le pont tout le week-end© Jean-Pierre Stahl

L’équipe de la maison Lillet sur le pont tout le week-end© Jean-Pierre Stahl

A Podensac, ce week-end, la Fête de l’Orange, on ne pouvait pas la louper : il y avait de l’orange partout. Samedi, comme dimanche, la Maison Lillet avait ouvert ses portes dès 10h, et c’est une foule continue qui faisait la queue à l’entrée de cette vieille maison fondée en 1872 dans la cité.

C’est la 14e année qu’on l’organise, c’est une fête créée par Bruno Borie. Ricard a souhaité continuer cette fête qui sied totalement à la société : « un monde de bonheur, de bonne humeur et d’amitié. » Alexandre Defrance directeur de la Maison Lillet

Une foule imposante dès 11 h ce dimanche matin © JPS

Une foule imposante dès 11 h ce dimanche matin © JPS

Cette fête de l’orange, c’est bien sûr la fête pour célébrer cet apéritf local à base de vin et de et de liqueurs naturelles de fruits, obtenues par macération pendant plusieurs mois dans de l’alcool. Car Lillet, c’est cet apéritif de Bordeaux, créé en 1872, par Paul et Raymond Lillet, deux frères négociants en vins fins, liqueurs et spiritueux de qualité, à Podensac au sud de Bordeaux. D’abord appelé Kina Lillet en référence au quinquina, il s’est fait très vite un nom dans la région, en France, aux USA et dans le monde entier.

Dan Mondet et Aurélie Boucard n'ont pas cessé de presser...des oranges © Jean-Pierre Stahl

Dan Mondet et Aurélie Boucard n’ont pas cessé de presser…des oranges © Jean-Pierre Stahl

Mais c’est aussi la fête de l’orange tout court  car ce sont des cagettes entières qu’Aurélie Boucard et Dan Mondet n’ont cessé de presser : « cela fait 4 ans que l’on participe. On apprécie le dynamisme, le côté festif et la bonne humeur. D’habitude, on est présent sur les marchés. Là, dans le week-end on presse 3 tonnes d’oranges, ce qui est déjà énorme. Mais il n’y a pas d’alcool, la fête est plus folle », comme aime à le préciser Aurélie Boucard.

En avant le Madison chez Lillet © JPS

En avant le Madison chez Lillet avec les « Bucephale Riders » © JPS

Passé le porche de cette institution, vous êtes de suite dans l’ambiance. Il y a l’équipe plutôt jeune de la Maison Lillet qui fait vivre l’événement et les animateurs qui ne manquent pas de faire participer le public.

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Démonstration de lasso, maîtrise du fouet et en avant le madison, vous êtes bien chez Lillet à la mode country, ce qui finalement met de l’ambiance, appréciée du public. Rien d’extraordinaire dans la mesure où la Maison Lillet a connu un fort développement depuis le XXe siècle et encore aujourd’hui aux Etats-Unis.

Elise et Thierry Lallet, le chocolatier de Saunion © JPS

Elise Julié et Thierry Lallet, le chocolatier de Saunion © JPS

A l’intérieur, c’est la visite du Musée avec de nombreux artisans locaux et le chocolatier bordelais Saunion, créateur de chocolats à base de Lillet. Il faut dire qu’à une voyelle près, Thierry Lallet aurait pu faire partie de la famille : « on est ici depuis l’origine de cette fête de l’orange. Une fête voulue par Bruno Borie qui a voulu dynamiser le Lillet et il faut dire que le lieu s’y prête ».

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Thierry Lallet propose à la dégustation et à la vente des oranges confites nappées de chocolat : « ce sont des tranches de navels confites trempées dans un bain de chocolat de notre sélection. Ce qui est important c’est le confisage de l’orange, on retrouve la pulpe de l’orange dans cette tranche, c’est plus compliqué qu’une écorce d’orange. »

Jean-Bernard Blancheton, le ma^tre de chai à qui Pierre Lillet a transmis la recette © JPS

Jean-Bernard Blancheton, le maître de chai à qui Pierre Lillet a transmis la recette © JPS

Un zeste de dégustation qui devait se poursuivre avec la visite du chai : pas moins de 9 visites programmées chaque jour et assumées par Jean-Bernard Blancheton, le maître de chai et Nicolas Poli son assistant. Une découverte pour le public de ce travail délicat dont le secret reste bien gardé, seuls 3 connaissent la recette. Juste un petit avant goût « le fait de prendre le vin et de l’assembler avec des liqueurs, ça s’appelle un vinage, et le résultat de ce vinage fait le Lillet à 17° ». Le Lillet est réalisé à base de vin rigoureusement sélectionnés (cépages Sémillon, Sauvignon pour Lillet Blanc et Merlot, Cabernet pour Lillet Rouge) et de liqueurs naturelles de fruits, obtenues par macération pendant plusieurs mois dans de l’alcool (oranges douces et amères d’Espagne et d’Haïti), avec une phase de vieillissement d’au moins 6 mois dans ces cuves en mérin. Les visiteurs ont eu droit à une dégustation d’un petit verre de liqueur, de Lillet blanc, de Lillet Rouge et de Lillet Rosé lancé en 2011 par Jean-Bernard Blancheton et son équipe.

fete de l'orange 092Une Fête de l’Orange 2016 qui semble avoir battu tous les records, selon Alexandre Defrance on s’achemine cette année sur 12000 visiteurs contre 10500 l’an dernier.

Lire ou relire : Saga Lillet : Pierre Lillet le gardien du temple

Innovation : premiers essais de vinification avec le sablier Radoux

Conçu par la Foudrerie Radoux, le Sablier de Vinification est un procédé innovant alliant les avantages de la cuve tronconique et ceux de la cuve tronconique inversée. Reposant  sur un système gravitaire, il a été conçu pour favoriser une extraction complète et douce de la couleur et des tanins.

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Un test en situation réelle

« Lors des vendanges 2015, la première expérimentation de ce nouvel outil de vinification a été réalisée en partenariat avec Performances Vignobles, entreprise libournaise de prestation de service viti-vinicole. Une parcelle de cabernet franc de 25 ans provenant d’un sol calcaire, a été sélectionnée pour ce test.

Les raisins ont été récoltés manuellement à l’issue d’une sélection sur pied des plus belles grappes, puis triés à l’entrée au chai.

Deux lots, récoltés le même jour et sur la même parcelle, ont ainsi pu être isolés et vinifiés baies entières, l’un dans le Sablier de Vinification et l’autre en barrique de 400 litres à fond ouvert ».

Mise en place d’un protocole de vinification sablier/barrique

« Le protocole de vinification a été identique pour les deux lots : macération préfermentaire à froid pendant 8 jours avec 2 tours de Sablier et 2 pigeages journaliers pour la barrique. Puis après le début de la fermentation et pendant 5 jours, 5 demi-tours par jour dans le Sablier et 6 pigeages pour la barrique. Enfin, durant la cuvaison (entre 15 jours pour la barrique et 3 semaines pour le Sablier),  il a été effectué de 4 tours et demi à 2 tours et demi chaque jour avec un brassage équivalent pour la barrique. Après les écoulages et un pressurage doux, les deux lots ont été entonnés, presses comprises, dans des barriques neuves ».

Des différences perceptibles en dégustation

« A la dégustation, les deux lots de vin présentent une belle couleur rubis intense et profonde avec, pour le lot issu du Sablier de Vinification, une intensité colorante plus soutenue.

Le lot vinifié dans le Sablier de Vinification offre un nez complexe de fruits noirs (griotte, mûre) avec des notes épicées, de réglisse, chocolat noir… La bouche et puissante, concentrée avec de l’ampleur et du volume. Les tanins sont élégants, enrobés, avec une finale soyeuse et fruitée. Le vin présente une parfaite harmonie d’ensemble : complexité aromatique, puissance et ampleur en bouche, tout en offrant des tanins élégants et veloutés.

Le lot vinifié en barrique de 400 litres présente un nez de fruits noirs et d’épices avec cependant moins de complexité aromatique. La bouche est structurée avec des tanins très présents et moins enrobés que dans le premier lot et une légère astringence en fin de bouche.  Le vin présente une belle puissance, mais offre moins de complexité aromatique et présente en bouche des tanins plus austères.
Un meilleur ICM

Ces résultats de dégustation sont confirmés par les analyses en laboratoire avec notamment la présence d’un meilleur ICM (Indice de Colorimétrie Moyen) sur le lot vinifié dans le Sablier.

La couleur plus intense indique que les anthocyanes extraits ont mieux et plus précocement été stabilisés par le système de vinification en Sablier. De plus, la présence plus importante d’anthocyanes combinés aux tanins a pour effet de diminuer la sensation d’astringence rendant les tanins plus soyeux à la dégustation.

Un essai concluant pour le Sablier de Vinification qui répond aux objectifs qui avaient été fixés : obtenir des vins plus colorés et des tanins plus enrobés. Quelques petites améliorations sont prévues pour les prochaines productions mais d’ores, il suscite beaucoup d’intérêt et de pré-réservations ».

Ces deux lots de vin ainsi que le Sablier de Vinification seront présentés lors des dégustations primeurs du 4 au 8 avril 2016 chez Jean-Luc Thunevin, 7 rue Vergnaud à Saint-Emilion. (tests effectués par © Radoux)