01 Mar

Les militants anti-pesticides se font entendre : la préfecture de Gironde annonce renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires

Cet après-midi, Marie-Lys Bibeyran a remis au Préfet de Gironde sa pétition avec 84600 signatures. Alors que les militants tenaient une tribune médiatique devant la Préfecture, cette dernière a annoncé prendre un nouvel arrêté préfectoral pour la campagne de traitement 2016. Côté châteaux a aussi mené l’enquête sur les mesures prises depuis plusieurs mois en côtes de Bourg.

Valérie Murat, de Génération Futures, devant la Préfecture © Jean-Pierre Stahl

Valérie Murat, de Génération Futures, devant la Préfecture © Jean-Pierre Stahl

Les lanceurs d’alerte, Marie-Lys Bibeyran et Valérie Murat, qui ont perdu un membre de leur famille à cause de cancers liés au pesticides, avaient appelé à un nouveau rassemblement devant la préfecture de Gironde ce mardi à 15h.

Marie-Lys Bibeyran à l'origine de la pétition © JPS

Marie-Lys Bibeyran à l’origine de la pétition © JPS

Ce sont un peu plus de trente militants et riverains de parcelles viticoles qui sont venus soutenir Marie-Lys Bibeyran avant son rendez-vous avec la préfecture. Celle-ci venait remettre la pétition qu’elle a lancé en septembre 2015 après l’affaire de Preignac, où l’INVS révélait un taux de cancers plus importants chez les enfants de l’école de Preignac qui jouxte des parcelles de vignes. Une pétition qui a recueilli 84600 signatures.

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Marie-Lys Bibeyran : « Je suis venu lui faire prendre conscience de la réalité du terrain en ce qui concerne l’exposition des enfants aux pesticides et de l’inefficacité des mesures pour l’instant appliquées comme l’adaptation des horaires, l’installation de haies ou de filets anti-pesticides. Elles ne sont pas suffisamment protectrices, c’est pourquoi je demande via la pétition que ces surfaces fassent l’object d’application de produits homologués par l’agriculture biologique. »

De son côté Dominique Techer, de la Confédération paysane explique : »il faut discuter raisonnablement maintenant et il ne faut pas dire on attend, on verra bien car au niveau de la santé des riverains et de l’image de nos appellations, pour moi, c’est juste une catastrophe aujourd’hui. »

manif pesticides et bourg 050

Alors que la préfecture recevait Marie-Lys Bibeyran, elle envoyait dans le même temps ce communiqué aux rédactions :

« L’Etat va renforcer l’encadrement de l’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes

« L’épandage de produits phytosanitaires dans les vignes est autorisé. Les produits phytosanitaires utilisés sont soumis à des règles strictes d’autorisation à l’échelle nationale et européenne. La protection de la vigne constitue un enjeu majeur pour les viticulteurs dans le contexte climatique océanique de la Gironde propice au développement des maladies de la vigne.

« L’exposition à ces produits est un sujet de santé publique qui préoccupe les citoyens s’agissant des risques d’exposition pour les personnes sensibles comme les jeunes enfants.

« Dès 2014, le préfet de la Gironde avait pris des mesures par arrêté du 23 juin pour encadrer le traitement des vignes aux abords des écoles. Une distance minimale de 50 mètres avait été introduite par précaution. Le législateur a depuis introduit de nouvelles dispositions dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt pour compléter ces mesures et favoriser la mise en place de dispositifs de prévention et de protection.

« Un nouvel arrêté préfectoral sera prochainement soumis à la consultation du public, permettant de traduire concrètement les dispositions de la loi en Gironde, conformément aux orientations fixées par la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer chargée des relations internationales sur le climat.

Des haies plantées à St Ciers de Cadenesse © JPS

Des haies plantées à St Ciers de Cadenesse © JPS

« Cet arrêté :

  • permettra d’étendre les mesures de précaution, au-delà des écoles, à d’autres établissements accueillant des enfants (crèches, haltes-garderies,…) ainsi que tout autre établissement pouvant accueillir des personnes vulnérables ;
  • favorisera l’implantation de dispositifs de protection notamment la plantation de haies ;
  • et encouragera le recours par les viticulteurs à des matériels limitant la dispersion des produits.

« Les maires auront un rôle à jouer pour la bonne mise en œuvre de ces mesures et leur adaptation au contexte local.

« Cet arrêté entrera en application pour la campagne de traitement de 2016″.

Les vignerons des Côtes de Bourg avec le maire de St Ciers de Cadenesse et la vice-président de la communauté de communes de Bourg

Les vignerons des Côtes de Bourg avec le maire de St Ciers de Cadenesse et la vice-président de la communauté de communes de Bourg

DES SITES SENSIBLES REPERTORIES, DES HAIES PLANTEES

Dans les Côtes de Bourg, des mesures ont déjà été prises suite à l’affaire d’intoxication des enfants et de l’enseignante à Villeneuve en mai 2014. Dès le 23 juin 2014, un premier arrêté préfectoral a été pris fixant des mesures à préserver les établissements scolaires du risque d’exposition aux produits phyro sanitaires;

Ici on a planté des haies à Saint-Ciers-de-Canesse, comme le montre le maire et la vice-présidente de la Communauté de Communes de Bourg Valérie Guinaudie : « un diagnostic a été réalisé par rapport à l’implantation des vignes et 1200 m de haies ont été implantées au mois de décembre autour de ces sites dits sensibles. »

35 sites ont été analysés pour l’ensemble des 15 communes de la CDC située en Côtes de Bourg, 24 présentent un rique car à moins de 50 m d’une parcelle de vigne et 13 communes de la CDC possèdent un site sensible.

Toutefois en attendant que les arbustes plantés poussent à près de 3 m de hauteur, il va falloir attendre au moins 4 ans, d’où la seconde mesure mise en place :

« UNE CHARTE DE BON VOISINAGE ».

Des vignerons comme Xavier Hoclet se sont engagés à adapter leurs horaires de traitements et à limiter la dérive des produits en optimisant le matériel de pulvérisation : »je traite soit très tôt le matin, soit après la sortie ou encore en dehors des heures d’ouverture de l’école. »

DECEPTION DE MARIE-LYS BIBERAN

Mais au sortir de la préfecture, Marie-Lys Bibéran estime ne pas avoir été entendue : elle écrit à Côté Châteaux: « ils restent sur la même ligne de conduite. Haies, filets anti pesticides, horaires adaptés, et application de pesticides conventionnels y compris CMR, le préfet ne s’estime pas compétent pour interdire l’application de pesticides conventionnels ou rendre obligatoire l’application de produits homologués bio et considère même que le lien entre pesticides et maladies n’est pas « scientifiquement avéré: autrement dit on ne change rien ».

Dans un communiqué envoyé le 3 mars, le Collectif Info Medoc Pesticides estime que « Le fossé se creuse entre les institutions viticoles et leurs concitoyens ». Le Collectif Info Médoc Pesticides considère ne pas avoir été écouté. Un communiqué ayant été envoyé à la presse alors même que l’entretien se terminait à peine. Mr le Préfet et les institutions viticoles balaient d’un revers d’indifférence et de déni les études scientifiques attestant des effets des pesticides sur la santé et plus particulièrement sur nos enfants (Mr le Préfet considère que le lien n’est pas scientifiquement avéré). Et le collectif d’inviter ses militants et sympathisants  à maintenir la pression sur le terrain.

Une nouvelle soirée-débat est déjà annoncée pour le 22 mars à 20h à Listrac Médoc (salle socio-culturelle).

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet

Un monument de Bordeaux prend sa retraite : « Merci Bernard » !

C’est un peu la bible de France 3 Aquitaine. Bernard Bonnin tire sa révérence après 25 ans passés comme rédacteur en chef adjoint et ancien journaliste spécialisé en vin. Une fibre humaine avant tout.

Bernard Bonnin, Michèle Faure et Côté Châteaux © JPS

Bernard Bonnin, Michèle Faure et Côté Châteaux © JPS

Son AOC : Bordeaux. Ses cépages préférés: merlot et cabernets. Son nom : Bernard Bonnin.

A 64 ans, Bernard Bonnin tourne une nouvelle page de son livre. Un livre ? Non presque une encyclopédie. Catherine Julien, notre documentaliste peut en témoigner : « il est très cultivé et a plein de domaines de prédilection, parmi lesquels la viticulture et l’oenologie. C’est d’ailleurs un amateur de bons vins et de vins de garde, spécialiste des Bordeaux. »

Un monument, vous dis-je, celui des Girondins aux Quinconces pourrait presque en être jaloux. Il a suivi et commenté l’actualité sous l’ère de Jacques Chaban Delmas et également celle d’ Alain Juppé en tant que spécialiste politique, cotoyant auparavant les grandes heures de la Mitterrandie à Latche… Ouvert sur la politique, la justice, l’économie, les nouvelles tendances, bref tous les sujets de société. Il a créé la locale de Bordeaux à sa création.

Sylvie journaliste reporter d'images, Karine et Sarah monteuses et Bernard Bonnin JPS

Sylvie journaliste reporter d’images, Karine et Sarah monteuses et Bernard Bonnin JPS

Car il est comme ça Bernard, jusqu’au bout, jusqu’à cette édition du 19/20 du vendredi 26 février, il a été pro et comme le soulignait hier soir Claire Combes, Déléguée Régionale de France 3 Aquitaine : « tu as largement fait le job. Merci pour ton humanité et ta loyauté sans faille. »

Un journaliste impliqué qui a mouillé le maillot à de multiples reprises et notamment lors du Marathon du Médoc : « Bernard, oui, il a fait le marathon du Médoc, j’ai fait 18 km et il en a fait 25, mais à l’époque on faisait vraiment le marathon… » se souvient en plaisantant son complice de toujours, Alain Chollon (ancien Rédacteur en chef de France 3 Aquitaine et délégué régional de France 3 Poitou-Charentes), qui a partagé une bonne partie de sa carrière avec Bernard Bonnin.

Alain Chollon et Bernard Bonnin © JPS

Alain Chollon et Bernard Bonnin © JPS

Et de raconter ce périple qui les a mené ensemble en Chine en 1986, en tant que précurseurs, où « on a bien dégusté et fait découvrir les grands crus de Saint-Emilion à Hong-Kong. Je me souviens que nous avions rendez-vous dans un immeuble du style Empire State Building où il y avait une immense cave… Au retour, on a fait une heure d’émission. » Et Bernard Bonnin de confirmer : « oui, je men souviens, on a planté un pied de vigne au pied de la Grande Muraille de Chine et on a vécu les débuts de la viticulture en Chine. »

Bernard Bonnin a couvert la 1ère édition de Vinexpo Bordeaux, il a fait de nombreux reportages sur les Bordeaux notamment un magazine sur le millésime 1997 pour le national, il a réalisé un 13′ sur la fabrication du fameux « Mouton-Rothschild 2000 de la taille de la vigne jusqu’à l’assemblage »…sans parler d’autres reportages à ‘étranger sur les Vins de la Rioja ou du Portugal, produisant également un magazine Eurosud avec la TVE et la RTT; sans oublier également un reportage sur les Vins de Californie.

Quand Bernard Bonnin est devenu rédacteur en chef adjoint à Bordeaux en 1991, après une première partie de carrière de reporter en Picardie et en Aquitaine, Michèle Faure lui a succédé : « il est passé adjoint et j’ai hérité du vin et de l’architecture. Il connaissait tout le monde du vin et notamment les Cazes (Jean-Michel Cazes a été longtemps l’ambassadeur des vins de Bordeaux et Grand Maître de la Commanderie du Bontemps). En 1991, Bernard Bonnin présenta Michèle Faure à Sylvie et Jean-Michel Cazes qui géraient la propriété Pichon Longueville pour Axa. Elle réalisait ce jour-là un reportage sur Thierry Marx, un petit jeune cuisinier qui allait exploser et devenir le Grand Chef que l’on connaît.

A ta santé Bernard © JPS

A ta santé Bernard © JPS

Bernard Bonnin, c’est aussi lui qui a proposé à votre serviteur de faire l’un de ses premiers magazines 13′ sur « l’oenologie et la standardisation du goût », quinze ans de collaboration avec lui sur les différents rendez-vous du monde viticole: vendanges, Vinexpo et Bordeaux Fête le Vin entre autres. Un témoin qui a été passé en douceur et en bonne intelligence avec Bernard Bonnin et Michèle Faure.

Si l’ensemble de la rédaction et de la technique lui a rendu hommage ce lundi 29 février, c’est bien parce que ce Bonnin le vaut bien. Un journaliste bordelais, très professionnel, emprunt de réactivité et d’humanité.

Vente aux enchères de la cave de Pierre Bergé

Pierre Bergé a mis sa cave à vins en vente aux enchères à Drouot, le jeudi 10 mars à partir de 19h. Plus de 180 lots, au total 3000 bouteilles et des flacons de légende.

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La vente aux enchères est prévue la semaine prochaine, le 10 mars à l’Hôtel Drouot, mais déjà elle fait parler d’elle.

Ce sont en effet 181 lots qui sont mis en vente, représentant quelques 3000 bouteilles. De nombreuses bouteilles de grands crus de Bourgogne et de Bordeaux, de grands flacons de Champagne mais aussi des vins de Porto et des eaux de vie.

Parmi les bouteilles remarquables : 19 Echezaux Grand Cru Domaine de la Romanée Conti 1990 estimation entre 18000 et 21000 €, mais aussi 12 bouteilles La Tâche Grand Cru Domaine de la Romanée Conti 1996. Mais aussi une bouteille de Champagne Heidsieck Monopole « goût américain » de 1907, rescapé d’une épave en mer Baltique, estimée entre 5000 et 6000 euros.

Drs flacons de Château d’Yquem sont estimés entre 1.500 et 1.800 euros, tandis que les magnums de Mouton Rothschild dans des millésimes de 1929 à 2001, devraient faire au moins 600 euros pièce. Des bouteilles de Margaux, Pauillac, Cheval Blanc, Château Talbot, Haut Brion et Pomerol sont aussi au catalogue.

L’ensemble est estimé à un peu moins de 550000 euros.  Les fonds seront reversés à la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent.

Consultez ici le catalogue de la vente de la cave de Pierre Bergé.