C’est un peu la bible de France 3 Aquitaine. Bernard Bonnin tire sa révérence après 25 ans passés comme rédacteur en chef adjoint et ancien journaliste spécialisé en vin. Une fibre humaine avant tout.
Son AOC : Bordeaux. Ses cépages préférés: merlot et cabernets. Son nom : Bernard Bonnin.
A 64 ans, Bernard Bonnin tourne une nouvelle page de son livre. Un livre ? Non presque une encyclopédie. Catherine Julien, notre documentaliste peut en témoigner : « il est très cultivé et a plein de domaines de prédilection, parmi lesquels la viticulture et l’oenologie. C’est d’ailleurs un amateur de bons vins et de vins de garde, spécialiste des Bordeaux. »
Un monument, vous dis-je, celui des Girondins aux Quinconces pourrait presque en être jaloux. Il a suivi et commenté l’actualité sous l’ère de Jacques Chaban Delmas et également celle d’ Alain Juppé en tant que spécialiste politique, cotoyant auparavant les grandes heures de la Mitterrandie à Latche… Ouvert sur la politique, la justice, l’économie, les nouvelles tendances, bref tous les sujets de société. Il a créé la locale de Bordeaux à sa création.
Car il est comme ça Bernard, jusqu’au bout, jusqu’à cette édition du 19/20 du vendredi 26 février, il a été pro et comme le soulignait hier soir Claire Combes, Déléguée Régionale de France 3 Aquitaine : « tu as largement fait le job. Merci pour ton humanité et ta loyauté sans faille. »
Un journaliste impliqué qui a mouillé le maillot à de multiples reprises et notamment lors du Marathon du Médoc : « Bernard, oui, il a fait le marathon du Médoc, j’ai fait 18 km et il en a fait 25, mais à l’époque on faisait vraiment le marathon… » se souvient en plaisantant son complice de toujours, Alain Chollon (ancien Rédacteur en chef de France 3 Aquitaine et délégué régional de France 3 Poitou-Charentes), qui a partagé une bonne partie de sa carrière avec Bernard Bonnin.
Et de raconter ce périple qui les a mené ensemble en Chine en 1986, en tant que précurseurs, où « on a bien dégusté et fait découvrir les grands crus de Saint-Emilion à Hong-Kong. Je me souviens que nous avions rendez-vous dans un immeuble du style Empire State Building où il y avait une immense cave… Au retour, on a fait une heure d’émission. » Et Bernard Bonnin de confirmer : « oui, je men souviens, on a planté un pied de vigne au pied de la Grande Muraille de Chine et on a vécu les débuts de la viticulture en Chine. »
Bernard Bonnin a couvert la 1ère édition de Vinexpo Bordeaux, il a fait de nombreux reportages sur les Bordeaux notamment un magazine sur le millésime 1997 pour le national, il a réalisé un 13′ sur la fabrication du fameux « Mouton-Rothschild 2000 de la taille de la vigne jusqu’à l’assemblage »…sans parler d’autres reportages à ‘étranger sur les Vins de la Rioja ou du Portugal, produisant également un magazine Eurosud avec la TVE et la RTT; sans oublier également un reportage sur les Vins de Californie.
Quand Bernard Bonnin est devenu rédacteur en chef adjoint à Bordeaux en 1991, après une première partie de carrière de reporter en Picardie et en Aquitaine, Michèle Faure lui a succédé : « il est passé adjoint et j’ai hérité du vin et de l’architecture. Il connaissait tout le monde du vin et notamment les Cazes (Jean-Michel Cazes a été longtemps l’ambassadeur des vins de Bordeaux et Grand Maître de la Commanderie du Bontemps). En 1991, Bernard Bonnin présenta Michèle Faure à Sylvie et Jean-Michel Cazes qui géraient la propriété Pichon Longueville pour Axa. Elle réalisait ce jour-là un reportage sur Thierry Marx, un petit jeune cuisinier qui allait exploser et devenir le Grand Chef que l’on connaît.
Bernard Bonnin, c’est aussi lui qui a proposé à votre serviteur de faire l’un de ses premiers magazines 13′ sur « l’oenologie et la standardisation du goût », quinze ans de collaboration avec lui sur les différents rendez-vous du monde viticole: vendanges, Vinexpo et Bordeaux Fête le Vin entre autres. Un témoin qui a été passé en douceur et en bonne intelligence avec Bernard Bonnin et Michèle Faure.
Si l’ensemble de la rédaction et de la technique lui a rendu hommage ce lundi 29 février, c’est bien parce que ce Bonnin le vaut bien. Un journaliste bordelais, très professionnel, emprunt de réactivité et d’humanité.