Un travail de haute voltige, tout en équilibre et en précautions. Les équipes de Coveris qui s’affairent sur la tour de La Cité du Vin travaillent dans des conditions incroyables et par des températures très basses. Un véritable exploit, car tout sera terminé en prime pour le 15 décembre.
En ces matinées bercées de brouillards givrants, le challenge est encore plus délicat. Entre purée de pois, températures à peine au dessus de 0, et un soleil qui tarde à se montrer, les ouvriers, véritables équilibristes, secondés par des alpinistes, sont remarquables.
C’est la dernière ligne droite… Pour fin décembre, l’aspect extérieur de La Cité du Vin sera terminé. De toute manière, la grue sera retirée le 15 décembre, donc il faut avoir terminé pour le 15.
Les équipes de Coveris travaillent en 2 x 8, de 6h à 13h et du début d’après-midi jusqu’à 21h30, pour finir de recouvrir la tour haute de 55 mètres de panneaux de verre. Un challenge par ces températures très froides.
Rien que la conception a été une première pour cette Cité du Vin, dessinée par les architectes de XTU. Un chantier réalisé par le groupe Vinci avec de nombreuses autres entreprises intervenantes. Coveris, de Gradignan, est à la pointre des couvertures en pannéeaux de verre, c’est cette société qui déjà a réalisé les formes bombées des piles du pont Chaban Delmas.
Dominique Thomasson nous relate cette formidable épopée depuis la partie études : « On a un ingénieur chez Coveris qui a travaillé en dessins paramètriques pendant 18 mois, il n’a fait que cela. Avec la difficulté que nous avons : 918 vitrages tous différents, on a des pattes toutes différentes aussi en longueur et en orientation, ce qui fait que la conception était très complexe ».
3Quant à la réalisatrion, comment on implante 4400 pattes de travail, il a fallu définir une nouvelle méthode de travail. On a travaillé à partir du modèle numérique avec des géomètres qui nous ont fait des scans 3D pour vérifier que la structure bois était bien conforme à ce qu’on avait sur le modèle numérique…on a vérifié que cela fonctionnait et on est venu avec ce géomètre implanter chacune des pattes individuellement…puis la réalisation s’est faite en collaboration avec des alpinistes ».
Christophe Roman responsable du projet et chargé d’affaires chez Coveris explique les précautions prises: « On les a associés à un équipe de cordistes professionnels pour les assurer et assurer leur sécurité. Il s’agit pour eux d’aller poser des vitrages dans une situation très instable effectivement. »
Ce sont en effet 918 panneaux de verre, tous différents, qui sont et finiront d’être posés, avec 4400 pates et 8800 serreurs ponctuels. Les verres vont de 50 X 30 cm et 3 kg pour le plus petit et jusqu’à 5 X 1,5 m et 300 kg pour les plus grands.
Quant à la résistance du bâtiment : « l’intégralité a été dimensionnée pour résister à la tempête du siècle et on a même testé à deux fois la valeur du vent ultime pour permettre d’assurer au-delà d’une tempête un coefficient de résistance très important » renchérit Christophe Roman. On espère en effet ne pas s’en prendre un sur la tête, ça serait dommage…
Philippe Massol, directeur général de La Cité du Vin confirme l’imminence de la fin des travaux : « on peut compter maintenant en semaines, puisqu’au 15 décembre la grue que vous apercevez derrière moi va être démontée; et si elle est démontée, cela veut dire que l’ensemble de la façade sera posée, c’est-à-dire les centaines de mètres carrés de panneaux de verres et d’aluminium qui vont effectivement recouvrir cette Cité du Vin pour en faire un objet unique. »
« L’ouverture de la Cité du Vin est prévue le 1er juin, pour cela il va falloir que les équipes de la Cité du Vin fassent les tests à tous les niveaux, tant techniques, qu’informatiques, de gestion des flux et accueil des visiteurs. Tout ce qui va nous permettre d’être le plus parfait posssible le jour de l’ouverture, pour cela il nous faut deux mois, c’est-à-dire qu’il faut que le bâtiment soit remis à la fondation le 1er avril, car le 31 mars marque contractuellement la fin des travaux par le maître d’oeuvre ».
Quant à la perception de la Cité du Vin le pari est réussi, conformément à ce que voulaient les architectes de la Cité du Vin: « quand on arrive du centre de Bordeaux en voiture, le bâtiment change de couleur au fur et à mesure qu’on avance, il a ce côté mouvant, ce côté vivant. On pouvait tous avoir des doutes, quand on choisit ce projet comme celui-la, mais la réalité confirme aujourd’hui leurs intentions. »
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Francis Lassus-Lalanne, Christophe Varone et Vincent Issenhuth