19 Déc

Le tribunal administratif de Bordeaux valide le classement de Saint-Emilion, il y aura appel…

Le jugement est tombé, à la surprise des requérants. En 9 jours, le TA de Bordeaux a rendu sa décision qui va dans le sens de l’INAO et du Conseil des Vins de Saint-Emilion. Les réactions dans Côté Châteaux de Jean-François Galhaud, le président du Conseil des Vins et de Croque-Michotte qui affirme déjà continuer le combat et va faire appel, tout comme Corbin-Michotte.

Le jour de l'audience devant le tribunal administratif © JPS

Le jour de l’audience devant le tribunal administratif © JPS

« Après une inertie complète pendant 3 ans », les réquérants avec au premier rang Croque-Michotte se disent « surpris de la rapidité de la décision »

« Le Tribunal administratif de Bordeaux, par son délibéré lu en audience publique le 17 décembre 2015, a rejeté notre requête en annulation de l’arrêté du 29 octobre 2012 portant homologation du classement des crus de l’appellation d’origine contrôlée « Saint-Emilion grand cru » »

Pour Lucile Carle, responsable communication du château Croque-Michotte et fille de Pierre Carle, associé-gérant :« on ne s’attendait pas du tout à avoir une réponse aujourd’hui. On est tombé des nus. Nous sommes surpris de la rapidité avec laquelle ce jugement a été rendu sous 9 jours. Les délibérés durent habituellement un à deux mois ». En tant que chroniqueur judiciaire également, je confirme que les délais pour rendre les jugements sont habituellement plus longs. Le président l’avait mis en délibéré sans date.

Autre réaction, à l’opposé cette fois, c’est bien sûr celle du Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion, Jean-François Galhaud:

C’est sûr, ça nous satisfait, ce sont tous les viticulteurs de Saint-Emilion qui ont souhaité le maintien de ce classement » Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion

Et d’ajouter: « Le classement de 1955 est une image de Saint-Emilion et on aime qu’elle perdure, mais c’est aussi le progrès en marche, une remise en question pour une quête de l’excellence (le classement de St Emilion est en effet révisé tous les 10 ans).Une excellence vers laquelle les candidats doivent tendre. » « Ce qui a plus quand on lit ce jugement, c’est l’esprit du classement même si rien n’est parfait, l’esprit de logique et d’équité. »

« Vis-à-vis des requérants, je suis désolé, ce sont des grandes familles de Saint-Emilion que j’apprécie et j’espère qu’un jour elles pourront remonter dans le classement. Moi, je veux une famille unie autour de moi. »

Saint-Emilion, la Cité millénaire va-t-elle retrouver un jour sa sérénité ? © JPS

Saint-Emilion (cet été), la Cité millénaire va-t-elle retrouver un jour sa sérénité ? © JPS

Et même si « le classement a été validé, cette décision n’est pas un point final, comme le laisse sous-entendre l’INAO. La procédure court toujours.On n’a pas dit notre dernier mot. », ajoute Lucile Carle.

Dans un communiqué, l’INAO commente : « près de trois ans après la fin des travaux de classement des vins de Saint-Émilion « Grand cru » (…) un jugement du tribunal administratif de Bordeaux vient de valider les propositions formulées en 2012. Par cette décision, le tribunal administratif confirme la validité de la démarche suivie, la fiabilité des procédures mises en place, la rigueur avec laquelle elles ont été appliquées« .

Le jugement souligne « la légalité de la procédure d’élaboration du règlement de classement et la qualité des travaux de la commission de classement« .

Pierre et Lucile Carle du château Croque-Michotte, 40 ans classé et puis plus rien © Jean-Pierre Stahl

Pierre et Lucile Carle du château Croque-Michotte, 40 ans classé et puis plus rien © Jean-Pierre Stahl

Et Lucile Carle du château Croque-Michotte d’ajouter: « on s’en doutait, vu comment cela s’est passé (notamment avec le rapporteur public qui s’était prononcé pourque le tribunal déboute les 3 demandeurs). Mais on est toujours sûr de notre bon droit et on va se battre.On va faire appel, surtout lorsqu’on voit la décision, il y a de quoi faire. »

« De plus cette décision est intervenue sans avoir attendu notre note en délibéré que le Président du tribunal administratif nous avait accordé lors de l’audience du 8 décembre 2015, afin que nous puissions répondre aux nouveaux arguments du rapporteur public et des avocats de l’INAO et du Conseil des vins Saint-Emilion. A l’évidence notre parole et nos écrits ne sont pas souhaités ! » ajoute le communiqué de Croque Michotte.

Pour Jean-Noël Boidron, propriétaire de Corbin-Michotte : « c’est tellement honteux, qu’on ira en appel! C’est une injustice flagrante « Nos arguments ont été balayés d’un revers de main. La justice sait être expéditive quand elle veut ! « , a-t-il déclaré à l’AFP.

Que donnera l’appel ? Affaire à suivre…

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