19 Oct

La Fédération des Grands Vins de Bordeaux conteste la LGV : « un tracé qui ignore l’existence du vignoble bordelais »

La Fédération des Grands Vins de Bordeaux, qui rassemble l’ensemble des producteurs d’AOC de Bordeaux, réagit fermement suite à la décision de l’Etat prise fin septembre, de valider le projet de Lignes à Grande Vitesse (LGV) reliant Bordeaux à Dax et Toulouse, passant outre l’avis défavorable de l’enquête publique rendu le 30 mars. Un nouveau coup de poing sur la table !

Laurent Gapenne, le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Laurent Gapenne, le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

SAUTERNES ET GRAVES, DES APPELLATIONS EN DANGER

Confirmant les vives inquiétudes exprimées par les Vignerons de Sauternes sur l’incidence du projet de LGV, le Président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, Laurent Gapenne précise : « il est indispensable que nous ayons des informations précises quant à l’impact patrimonial et environnemental du projet sur l’appellation Sauternes ».

Nous attendons du porteur de projet qu’il nous apporte les garanties que celui-ci n’aura aucune incidence sur ce terroir emblématique, sur les conditions de production de ces vins liquoreux et sur l’avenir de nos viticulteurs. Une étude approfondie des conséquences du projet sur le régime hydrologique et climatique local est primordiale », Laurent Gapenne.

Laurent GAPENNE rappelle par ailleurs l’impact du projet sur l’appellation Graves : « Le tracé retenu est destructeur pour le vignoble des Graves, 15 ha sont directement concernés et la porte d’entrée du vignoble au sud de Bordeaux constituée par un superbe plateau viticole est coupée en deux. Alors même que nous investissons dans l’œnotourisme avec l’appui des collectivités (nb : la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes a été créée il y a trois ans) et que l’Etat vient d’annoncer un renforcement des moyens dédiés à l’œnotourisme, il valide un projet qui remet ces efforts en question ! »

Et de rappeler que la profession avait proposé un tracé alternatif qui évitait le vignoble, tracé refusé sans justification par le porteur de projet Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO).

UNE FORTE MOBILISATION ET DES REQUETES RESTEES SANS REPONSE

Le président de la FGVB ajoute : « Dès 2014, nous avions avec le Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux attiré l’attention de GPSO, sur les conséquences du tracé retenu et demandé une étude complémentaire sur l’impact du projet sur les vignobles concernés, demande restée sans réponse.

« Nous avons également sollicité l’avis du ministre de l’agriculture sur le tracé, et cet avis a été défavorable. Nous avions ensuite transmis un avis motivé défavorable au projet, pour toutes ces raisons, dans le cadre de l’enquête publique… sans résultat ».

« Nous demandons aujourd’hui que nos vignobles AOC soient véritablement pris en compte par ce projet. C’est pourquoi, nous réclamons un nouvel examen du tracé alternatif proposé et la réalisation d’une étude sur l’impact réel du projet sur les appellations Graves et Sauternes ».

Avec la FGVB.