18 Oct

Des haies pour se protéger des épandages dans les vignes

Des idées et avancées se font jour en Gironde. Il a été décidé de planter des haies pour protéger des sites « sensibles » des épandages dans les vignes. Et également davantage de concertation pour les périodes d’épandages. A suivre…

Binetôt des haies proches de sites sensibles...est-ce suffisant ? © JPS

Binetôt des haies proches de sites sensibles…est-ce suffisant ? © JPS

La communauté de communes de Bourg-en-Gironde et le syndicat viticole des Côtes de Bourg vont planter 1.200 mètres linéaires de haies autourde sites « sensibles » (écoles, crèches, etc.) pour les protéger des pesticides lors des traitements de la vigne, ont-ils indiqué mercredi à l’AFP.

Cette décision a été prise après un épandage de produits fongicides sur une parcelle située en bordure de l’école de Villeneuve-de-Blaye qui avait, le 5 mai 2014, provoqué des malaises et irritations chez 23 enfants et leur institutrice, présents dans l’établissement lors du traitement.

L’enquête administrative menée par la préfecture de la Gironde avait conclu que « les produits mis en oeuvre sont des produits autorisés, régulièrement utilisés contre l’oïdium et le mildiou » (les deux principales maladies de la vigne) et à l’absence de « manquement aux obligations réglementaires« . Mais elle a aussi estimé que « l’épandage des produits à proximité de l’école s’est déroulé dans des conditions inappropriées, sans qu’aient été prises toutes les précautions pour le voisinage » (voir précédent article: Affaire d’épandages à Villeneuve : « la Sepanso ne poursuit pas la viticulture, elle poursuit la bêtise ! »  En l’occurrence, la force du vent était supérieure à la norme autorisée pour un épandage.

La communauté de communes et le syndicat viticole ont effectué un relevé cadastral des 24 sites dits « sensibles » (écoles, crèches, terrains de sports, etc.) à proximité de parcelles de vignes, qui seront isolés par une barrière naturelle de « plantes fructifères et mellifères ».

Ces haies, qui arriveront d’ici trois ans à une hauteur suffisante pour jouer leur rôle de barrière protectrice, seront plantées à partir de décembre.

Par ailleurs, des « chartes de bon voisinage » ont été signées entre les 26 viticulteurs concernés et la communauté de communes pour une meilleure communication sur les dates et types d’activités prévues par les uns et les autres.

Une étude initiée en 2013 et menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) sur plusieurs générations d’écoliers de Preignac, commune viticole en appellation Sauternes (sud de Bordeaux), a recommandé la mise en place de mesures « visant à diminuer dans la commune l’exposition aux pesticides », leur contribution aux risques de cancers ne pouvant « être exclue ».

Rendue publique cet été, l’étude épidémiologique n’avait toutefois pas établi de lien formel entre cancers et exposition aux pesticides.

Marie-Lys Bibeyran, salariée viticole et soeur d’une victime des pesticides, a par ailleurs lancé une pétition nationale pour demander « le traitement de toutes les zones agricoles situées le long des écoles et des infrastructuressportives et culturelles uniquement avec des produits homologués pour l’agriculture biologique, et en dehors de la présence des enfants ». Cette pétition a dépassé hier les 60 000 signatures.

Avec AFP.