C’est un bilan mitigé qu’a présenté ce midi le Civb à Paris. Avec 5,13 millions d’hectolitres, les vins de Bordeaux marquent le pas et enregistrent une baisse de -8% en volume. En cause, la faible récolte de 2013 et le contexte difficile en Chine. Le chiffre d’affaire des Vins de Bordeaux s’établit à 3,74 milliards d’euros.
Bernard Farges, le Président du Civb, accompagné d’Allan Sichel (photo ci-dessus © Jean-Pierre Stahl), vice-président et président du négoce bordelais, ont présenté le contexte de commercialisation de 2014 ce midi au restaurant d’Hélène Darroze:
Il y a un an, nous annoncions une année difficile pour Bordeaux, nous ne nous étions pas trompés. Une baisse attendue en 2014, eu égard à la faiblesse de la récolte 2013, mais aussi au fort ralentissement en Chine, avec les mesures d’encadrement sévères par les autorités chinoises, l’enquête anti-dumping et le besoin de stabilisation de ce marché » Bernard Farges, Président du CIVB
« Le marché chinois qui a une progression incroyable depuis 2005 devait reculer », ce tassement du marché asiatique avait déjà été enregistré l’an dernier et se confirme.
Et de poursuivre : »l’arrêt de la livraison des grands crus avec des millésimes très valorisés est venu également impacter nos résultats. Il faut rappeler qu’avec un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros, les deux années précédentes 2012 et 2013, ont marqué un record pour les vins de Bordeaux ».
Après une récolte 2013 historiquement faible (30% en moins) et la contraction attendue du marché chinois, la commercialisation des vins de Bordeaux est en net repli pour 2014, particulièrement en Chine avec une baisse de 19% en volume, a annoncé jeudi l’interprofession.
22 BOUTEILLES DE BORDEAUX VENDUES PAR SECONDE DANS LE MONDE
« En 2014, nous avons vendu du vin, 685 millions de bouteilles pour une valeur de 3,74 milliards d’euros (soit 22 bouteilles vendues par seconde dans le monde) mais nous en avons aussi produit. Le millésime 2014 est remarquable à plus d’un titre », Bernard Farges.
Avec 5,13 millions d’hectolitres de Bordeaux vendus à travers le monde, la baisse est de -8% en volume par rapport à 2013 et de -13% en valeur avec un chiffre d’affaires de 3,74 milliards d’euros.
Ce repli vaut également pour la France, premier marché des vins de Bordeaux avec 58% des volumes vendus: -6% en volume pour un chiffre d’affaires en recul de 2%, à 896 millions d’euros dans les grandes et moyennes surfaces, hors hard-discount, cavistes et restaurateurs dont le détail des achats n’est pas connu.
A l’export à noter une contraction de -9% en volume à 2,1 millions d’hectolitres et de -17% en valeur, à 1,8 milliard d’euros.
Premier marché à l’export des vins de Bordeaux depuis 2011, la Chine marque un arrêt net dans sa progression avec -19% en volume à 366.000 hectolitres et -21% en valeur à 221 millions d’euros. Hong Kong, qui n’est pas comptabilisé dans le marché de la Chine intérieure, second marché en valeur à 214 millions d’euros, subit lui un reflux de -11%. Le marché chinois qui avait connu une progression incroyable depuis 2005 , « la politique anti-corruption du gouvernement chinois », supprimant la politique des cadeaux a « impacté les vins les plus valorisés », les conséquences de l’enquête anti-dumping sur les vins européens, mais aussi la concurrence de vins du Nouveau Monde et notamment du Chili et de l’Australie (qui profitent d’accords bilatéraux abaissant les tarifs de douanes) expliquent ce recul en Chine.
QUELLES PERSPECTIVES EN 2015 ?
Bernard Farges a continué à dresser la tendance pour 2015:
« 2015 sera encore impactée par la mise en marché de la petite récolte 2013, cela pèsera à nouveau sur nos chiffres. Encore une fois, nous ne pouvons pas vendre les vins que nous n’avons pas produits. A côté de cela, nous observons une série d’indicateurs passant au vert :
– Une récolte 2014 de grande qualité nous l’avons vu, et elle va être découverte dans quelques jours lors de la semaine des primeurs à Bordeaux ;
– De faibles niveaux de stocks ;
– Des prix stables sur notre coeur de marché alors que d’autres régions viticoles françaises ont des prix à la hausse ;
– Une évolution de la parité euro/dollar très favorable ;
– Une nouvelle campagne de communication des vins de Bordeaux déjà très appréciée. »
JPS avec AFP et CIVB