Serge Hochar, PDG de Château Musar, président de l’Institut de la Vigne et du Vin, et ancien patron de l’Union Vinicole du Liban (UVL) est décédé le 31 décembre à 74 ans d’un accident en mer, alors qu’il était en vacances avec sa famille à Acapulco au Mexique.
Noel Wehbe, sommelier-consultant qui était venu se former à Worldsom à Bordeaux, m’a appris ce matin cette terrible nouvelle pour le milieu viti-vinicole au Liban: la disparition de son ami Serge Hochar, l’une des plus grandes figures des vins du Liban, pays où la France a toujours gardé des liens étroits.
C’est une perte immense, car cet homme a consacré sa vie à la renaissance du vignoble libanais et sa reconnaissance sur la scène internationale.
Serge Hochar est l’homme qui a lancé les vins du Liban dans le monde. Pour moi, c’était un maître » Zafer Chaoui, actuel président de l’UVL et PDG de Château Ksara.
Sur son blog, la chroniqueuse anglaise, Jancis Robinson a rendu dès le lendemain du drame cet hommage appuyé : « Serge était beaucoup plus qu’un simple vigneron ou la force vive derrière l’un des châteaux les plus réputés du Liban. C’était quelqu’un de très spirituel, qui était loin cependant d’être un ascète, un homme très positif en fait. Toujours très drôle, il donnait l’impression de comprendre en profondeur la nature humaine. J’ai toujours beaucoup aimé être en sa compagnie. Lorsque nos chemins se croisaient, nous parlions de beaucoup d’autres choses que du seul vin. »
Un choc terrible… une grande perte…On a perdu un grand homme, remarquable par son énergie, sa volonté et son charme.Il va rester toujours une référence mondiale une étoile pour les grands vins de Liban », Noel Wehbe sommelier et auteur du journal du vin – Liban
Fondé en 1930, par le père de Serge Hochar, Château Musar est devenu l’une des plus belles success-stories du Liban au tournant des années 1980. Ce succès, Musar le doit à son PDG, Serge Hochar, qui a repris les rênes de cette cave, située à Ghazir, à la fin des années 1950. L’une des grandes intuitions de Serge Hochar est d’avoir compris l’importance des exportations pour les vins du Liban. Quand la guerre de 1975 éclate, Musar vend 75 % de sa production localement. Vingt ans plus tard, c’est l’exact opposé : la part des exportations est passée de 5 à 75 % entre 1975 et 1995.
Il avait réussi à faire connaître mondialement son vin, alors que son pays était en guerre.Il a réussi aussi à promouvoir à travers le monde la notoriété des vins du Liban avec aujourd’hui plus d’une quarantaine de producteurs. Serge Hochar avait par ailleurs suivi des études à la faculté d’oenologie de Bordeaux avec comme tuteurs Jean Riberau et Emile Peynaud.
Nous adressons à sa famille et au Liban nos sincères condoléances.
Avec L’Orient-Le Jour et le Journal du Vin -Liban.
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