07 Sep

Du baume au coeur en Côtes de Bourg : les vendanges en blanc ont commencé, de quoi oublier les orages de grêle

Les vendanges ont commencé en Côtes de Bourg pour les blancs. Une appellation du Nord Gironde qui a été durement touchée par deux gros orages de grêle des 26 mai et 15 juillet dernier. Ces premières vendanges réchauffent le coeur de ces vignerons comme ici au château Mercier.

Début des vendanges à 7h à Saint-Trojan © JPS

En Côtes de Bourg, depuis 7 heures ce matin, les vendanges en blanc commencent au château Mercier entre chien et loup… La machine à vendanger s’active à ramasser ces sauvignons gris sur une parcelle de 80 ares. Un instant d’émotion pour la famille Chéty, victime de la grêle le 26 mai dernier.

Christophe et Isabelle Chéty, du chateau Mercier © JPS

« C’e n’est pas oublié, cela reste dans nos coeurs, on ne va pas tout vendanger mais là nos blancs sont magnifiques, il faut penser à ce qui est beau et là c’est notre 1er jour et là pour les sauvignons gris qu’on rentre il y a une maturité superbe. » commente Isabelle Chéty du château Mercier.

Vignerons depuis 1698, les Chéty ont bien sûr connu de nombreux orages de grêle en plus de 3 siècles, mais surtout 3 phénomènes intenses en 40 ans.

« Effectivement, on a environ 30% de la propriété qui a grêlé et dont une grosse partie à 100% », continue Christophe Mercier, son frère; « mais heureusement, on constate aujourd’hui que cet été a été tès clément pour nous et ce qui n’est pas grêlé semble pouvoir être de très bonne qualité, on a des raisins qui sont sains ».

      De quoi remonter le moral alors qu’Isabelle Chéty nous montre ces 12 hectares de merlot qu’il a fallu tailler juste après la grêle et qui ne donneront rien cette année.

« Le couloir a vraiment commencé ici, sur la commune de Teuillac, et il n’y avait plus rien. »

Entre l’orage de grêle du 26 mai et l’autre du 15 juillet, ce sont près de 2500 hectares qui ont été touchés à des degrés divers (dont 1000 très impactés pour lesquels il n’y avait plus rien). Ces pertes de volumes risquent de se traduire par des pertes momentanées de marchés.

Le président des Côtes de Bourg Stéphane Donze © JPS

« Le problème, c ‘est surtout pour les viticulteurs qui n’avaient pas de stock. Même si le manque à gagner et la trésorerie se répeccute sur plusieurs années derrière (on met au moins 4 ans à se remettre…). Mais ceux qui n’avaient plus de dernier millésime et qui ne peuvent pas mettre en marché, vont perdre desmarchés aujourd’hui », commente Stéphane Donze le président des Côtes de Bourg.

Au château Mercier, la production pourrait avoisinner 1500 à 1700 hectolitres 2500 à 2800 habituellement.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Sabine Hostein, Isabelle Rougeot : 

23 Août

Début des vendanges en blanc à Bordeaux : « du cousu main » au château Tronquoy-Lalande à Saint-Estèphe

Pour une fois ce n’est pas Pessac-Léognan qui ouvre le bal, mais Saint-Estèphe dans le Médoc. Le coup d’envoi des vendanges a été donné à Tronquoy-Lalande avec un ramassage à la main et en effectuant les premières tries sur des sauvignons gris. Le retour à une production de blancs est une nouvelle tendance dans le Médoc.

La première pression des premiers sauvignons gris ramassés ce matin avec Yves Delsol directeur d’exploitation de Tronquoy-Lalande © Jean-Pierre stahl

8h30 dans les rangs de vigne à Saint-Estèphe, au loin on aperçoit au château Tronquoy-Lalande un petit camion frigorifique et des vendangeurs sur le pont.

Les premiers paniers de sauvignons gris ramassés © JPS

C’est le démarrage, le premier à Bordeaux, des vendanges en blanc. Demain vendredi Smith Haut-Lafitte et Rochemorin vont à leur tour débuter les sauvignons, Haut-Brion commencera a priori lundi.

Denise Drouillard, employée du domaine et vendangeuse ce matin © JPS

Là il faut trier, il faut trier le plus rosé, le plus mûr » précise Denise Drouillard,  employée du chateau et vendangeuse.

Yves Delsol, le directeur d’exploitation du château © JPS

Yves Delsol, le directeur d’exploitation donne ses dernières consignes à la dizaine de coupeurs et porteurs pour ne ramasser que les baies les plus expressives et aromatiques de sauvignon gris.

C’est un travail un peu à la sauternaise, c’est du cousu main, c’est vraiment de la haute précision, de la haute couture. On prend vraiment les grappes les plus mûres et on repassera 3 à 4 jours plus tard pour ramasser ce qui sera mûr après », Yves Delsol directeur d’exploitation.

Au château Tronquoy-Lalande, c’est 1,8 hectares qui est consacré désormais aux sauvignons et sémillons sur les 30 hectares de la propriété. Une nouvelle tendance en Médoc. Les châteaux Fonréaud, Cos d’Estournel et Margaux ont aussi lancé leurs grands vins blancs.

« C’est intimiste car avant tout la vocation du Médoc c’est de faire des rouges, mais on a découvert et on le savait qu’il y a des parcelles qui sont capables d’être plantées en vignes blanches », me confie Hervé Berland le gérant de Tronquoy-Lalande, propriété de Martin Bouygues.

« On a tenté cette expérience il y a 10 ans ici en prenant une des meilleures parcelles de la propriété, alors qu’on aurait pu tranquillement continuer à faire du rouge, l’objectif c’était de faire un très grand vin blanc. »

Il y a une petite tendance qui s’installe de faire un peu de blanc dans le Médoc, sur Saint-Estèphe on est les seuls à avoir planté des vignes blanches, et on est très fier de cette expérience. Effectivement une appellation Médoc Blanc pourrait être une question à reposer à l’INAO un jour pour donner à nos vins blancs un petit peu plus de reconnaissance,«  Hervé Berland gérant de Tronquoy-Lalande.

Depuis sa première récolte en 2011, Tronquoy-Lalande a doublé sa production de vins blancs, que l’on peut trouver à la propriété ou dans de grands restaurants comme Lynch Bages ou le Comptoir Cuisine à Bordeaux. Pour ce millésime 2018, 5000 bouteilles sortiront de ce petit pressoir et de ces chais.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Boris Chague, Isabelle Rougeot :

22 Août

Premiers contrôles de maturité des rouges : vers une récolte plus précoce à Bordeaux, à partir de la mi-septembre

Les premières analyses des merlots et des cabernets montrent un beau potentiel et un développement qui s’est accéléré du fait de la chaleur. Au château de la Rivière en AOC Fronsac comme chez les Vignobles Bardet en Saint-Emilion Grand Cru, on s’achemine vers des vendanges qui débuteraient vers les 15-20 septembre.

Manon Deville en train de goûter les baies au château de la Rivière © Jean-Pierre Stahl

Au château de la Rivière ce matin, Manon Deville, la directrice technique du domaine, effectue ses premiers contrôles de maturité. Celle-ci prélève de manière aléatoire quelques 200 baies qui déjà lui indiquent une avancée des vendanges en rouge : les premières parcelles pourraient commencer vers le 20 septembre, alors que traditionnellement elles débutaient en octobre…

On est sur une année plutôt précoce qui ressemble à l’année 2015 en terme de stade phénologique » Manon Deville directrice technique château de la Rivière

Et de compléter : « On a vu au cours de ce millésime que tout s’est accéléré car on avait beaucoup d’eau dans les sols, on a eu des mois de juillet et août très chauds donc tout a avancé très très vite, aujourd’hui il faut surveiller, goûter régulièrement, faire des contrôles de maturité pour définir au mieux les dates de vendanges, avoir les plus beaux arômes et les tanins les plus fins. »

Les précipitations cumulées dans le bordelais de près de 1000 millimètres depuis débutjanvier et les températures caniculaires de cet été ont fortement accéléré cette maturation et la précocité.

Le majestueux château de la Rivière parti pour faire un grand millésime ? Confirmation en septembre © JPS

« Sur cette parcelle pour l’instant on commence à avoir des jolies notes de fruits frais, on n’est pas du tout sur des fruits mûrs donc on a encore un peu de temps, on a une bonne acidité, par contre on sent qu’il y a du potentiel, de bons arômes qui promettent pour le futur. »

Si les pépins ne sont pas encore mûrs, cette année fait partie d’une des années les plus mémorables en terme de précocité et de chaleur, depuis 15 ans, depuis 2003.

A Vignonet, Philippe Bardet constate une maturité mais plutôt hétérogène © JPS

Pour autant, la floraison ne s’est pas faite de manière homogène, cette année a aussi été marquée par une forte poussée de mildiou, du fait des précipitations importantes….C’est ce que nous explique Philippe Bardet à la tête de 4 châteaux, 50 hectares, en Saint-Emilion Grand Cru:

Philippe Bardet des vignobles Bardet, 50 ha et 4 châteaux en Saint-Emilion Grand Cru © JPS

Nous avons eu une floraison un petit peu étalée, la conséquence de cela, c’est que maintenant nous allons avoir une maturité décalée, et on le voit sur les raisins, il y a encore quelques verts et d’autres qui sont mûrs », Philippe Bardet vigneron à Vignonet.

Excepté les problèmes rencontrés par bon nombre de vignerons avec la grêle et le mildiou, ce millésime pourrait donner de belles choses à partir du 15-20 septembre pour les dates des premières vendanges en rouge à Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Oliver Prax et Rémi Grillot :

21 Août

Vendange des blancs : cette année, c’est Tronquoy-Lalande qui vendangera le premier à Bordeaux

Les médias en raffolent, les premières images de vendanges s’arrachent, et traditionnellement les châteaux aiment aussi être sous les feux des projecteurs. D’habitude Haut-Brion est toujours le premier, suivi de peu par Carbonnieux, Smith Haut-Lafitte ou Latour-Martillac…cette fois-ci ce sera Saint-Estèphe qui sera à l’honneur avec des vendanges qui débuteront un peu ce mercredi, mais surtout jeudi.

le château Tronquoy-Lalande à © Saint-Estèphe

Pour une fois Pessac-Léognan va être détrôné dans cette course, si on peut l’appeler comme cela, car en fait de course il s’agit surtout de donner le coup d’envoi lorsque la maturité est optimale avec de bons arômes et une acidité qui apportera la fraîcheur recherchée.

C’est donc le château Tronquoy-Lalande, l’un des plus anciens de Saint-Estèphe, qui va sortir ses sécateurs le premier et il s’agit là d’une petite « pépite » ramassée par la famille Bouygues, pour laquelle elle a réalisé des travaux importants d’amélioration des installations techniques. Ce sont donc 1,8 hectares de sauvignon gris et de sémillon qui vont être ramassés

Il s’agit là du seul vin blanc produit à Saint-Estèphe… alors que d’autres châteaux du Médoc, qui se font rare, ont redécouvert le grand intérêt à produire des blancs sur ces terroirs de graves argileuses. Côté Châteaux suivra avec attention ces vendanges chapeautées par Hervé Berland et Yves Delsol.

20 Août

Prochaines vendanges : à Bordeaux, comment gère-t-on la pénurie de main d’oeuvre ?

A quelques jours des premiers coups de sécateurs dans le bordelais, les vendangeurs s’arrachent d’ores et déjà. 700 offres sont à pourvoir auprès de Pôle Emploi mais aussi d’autres centaines auprès de prestataires de services viticoles et groupements d’entreprises.

     

Au château Smith Haut-Lafitte, les premiers coups de sécateurs sont attendus vendredi, voire lundi prochain. 40 vendangeurs sont nécessaires pour ramasser les sauvignons en blanc, ce sont pour l’essentiel des habitués, d’autres emplois pourraient être pourvus par ailleurs. Mais une chose est sûre, cela pourrait se gâter pour récolter les rouges car le château Smith Haut Lafitte aura besoin de 110 à 160 personnes.

Les vendanges des sauvignons blancs vont débuter d’ici une poignée de jours © JPS

 « Cette année, on sent que c’est un peu tendu, cela l’a été pour les effeuillages, pour les travaux d’été, donc on est un petit peu inquiet », explique Fabien Teitgen directeur technique du château Smith Haut-Lafitte. « Mais on va voir car c’est vrai que quelques fois on se crée un petit peu des angoisses, on a le sentiment toutefois depuis quelque temps que c’est de plus en plus compliqué de faire venir travailler des gens dans les vignes et l’été et pour les vendanges… »

Pour répondre à la demande, les châteaux de Pessac-Léognan se sont regroupés sous forme d’association et ont créé à 4-5 en 1996 Gironde Emploi Agricole. Aujourd’hui, ils sont 40 châteaux à avoir recours au GEA de Léognan ; actuellement, il fait face à quelques 500 offres d’emplois, pour l’heure seulement 150 sont pourvues, mais le GEA de Léognan va faire des annonces via les réseaux sociaux, Sud-Ouest ou des messages à la radio.

« On travaille dans l’urgence, on ne sait pas quand vont commencer les vendanges, donc on ne peut pas donner de date aux personnes, mais on sent bien qu’il y a une grosse baisse de l’ordre de 15% par rapport aux années précédentes », me précise Margaux de Conti, directrice du GEA de Léognan. « Avant on avait pal mal de travailleurs espagnols or l’économie là-bas a repris, on avait pas mal de personnes qui venaient en camions mais vu qu’il n’y a pas de structure pour accueillir leur camion alors ils vont ailleurs, il y a aussi un manque de valorisation pour les travailleurs au niveau de la pénibilité, donc aujourd’hui on propose un petit plus qui est une indemnité de panier repas ». L’autre problématique est bien sûr lié au transport car bon nombre de vendangeurs se déplacent en 2 roues.

A Pôle Emploi, ce sont 600 à 700 offres de vendangeurs, porteurs, tractoristes, et ouvriers de chais qui sont à pourvoir. Aussi pour mieux répondre, les agences vont s’adapter en ouvrant un bureau vendanges à Libourne et se délocaliser à Saint-Magne de Castillon et ternir des permanences dans 6 mairies (Lussac et Pineuil ont déjà répondu OK).

« Il y aura la possibilité pour les demandeurs d’emploi de venir consulter les offres ( au bureau spécial vendanges et à Castillon), de se positionner mais aussi de rencontrer des prestataires qui viendront à Pôle Emploi », confirme Odile Patry responsable entreprises à Pôle Emploi Libourne.

Toutefois les plus grosses difficultés vont se faire sentir à partir des 15-20 septembre pour les vendanges en rouge.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Corinne Berge :

Cette année les vendanges commencent plus tôt dans le Nord et l’Est, comme en Alsace à Ammerschwihr

C’était logique, il fallait s’y attendre car le printemps a été bien plus clément en Alsace qu’à Bordeaux où des pluies diluviennes se sont abattues très tardivement. Du coup, certains vignerons ont déjà dégainé leurs sécateurs, comme ici à Ammerschwihr. Cette année, les vendanges seront donc précoces pour l’Alsace, la Champagne et sans doute la Bourgogne.

Les premiers sauts ramassés à Ammerschwihr © Jérôme Gosset

Vendredi matin, les premiers coups de sécateurs se sont faits entendre dès 7 heures au domaine Sick-Dreyer, sur les hauteurs d’Ammerschwihr. Ce sont les premières parcelles de crémant qui sont récoltées. « Si ça continue, on va mettre une petite piscine au milieu des vignes et faire les vendanges en maillot de bain », plaisante un vendangeur.

En Alsace, seuls deux domaines ont obtenu une dérogation pour commencer si tôt. Pour les autres, l‘Association des Viticulteurs d’Alsace se réunit aujourd’hui à Colmar pour décider de lancer officiellement les vendanges.  

« Si ça continue, on va mettre une petite piscine au milieu des vignes et faire les vendanges en maillot de bain » © Jérôme Gosset

Si les vendanges sont aussi précoces, cela s’explique par de gros apports de pluie au printemps, mais pas le déluge comme en Gironde, le tout associé à de fortes chaleurs qui ont accéléré la maturation.  

Quant aux conditions de récolte, les 11 vendangeurs déployés sur ces parcelles de crémant à Ammerschwihr effectuent la récolte surtout le matin, démarrant à la fraîche à 7 heures et terminant ers 13 heures car il y fait très chaud et il faut pouvoir conserver la fraîcheur et l’acidité du raisin.

Regardez le reportage de mes confrères de France 3 Alsace : 

26 Oct

Quand les liquoreux font de la résistance

Alors que la zone des vins liquoreux a été impactée par le gel d’avril, que les volumes seront faibles, que la consommation n’est toujours pas au beau fixe, Côté Châteaux vous annonce que le millésime 2017 en liquoreux sera malgré tout de grande qualité.

Les tries au château © Lafaurie-Peyraguey

Les tries au château © Lafaurie-Peyraguey

UNE MATURITE PRECOCE

La deuxième quinzaine d’août fut chaude et ensoleillée, elle a permis d’obtenir une maturité précoce sur les raisins de sauvignon et sémillon tout en conservant un bon niveau d’acidité et d’arômes. Les années précoces annoncent  généralement de grands millésimes dans la région des vins liquoreux.

ON A SU GERER LES VIGNES GELEES

Pour les vignes gelées, le retard de maturité n’a pas été pénalisant grâce aux belles journées de la première quinzaine d’octobre. Les raisins étaient mûrs très tôt fin août, permettant au botrytis de s’implanter sur des raisins sains.

Quand le botritys cinerea est là, la java s'en...la java s'en va © Lafaurie-Peyraguey

Quand le botritys cinerea est là, la java s’en…la java s’en va © Lafaurie-Peyraguey

LA PLUIE BENEFIQUE DE SEPTEMBRE

Tout début septembre, la période humide d’une dizaine de jours a facilité le déploiement du botrytis sur tout le vignoble. Les vendanges ont débuté précocement à partir du 15 septembre et la climatologie a été particulièrement bénéfique dans les 10 jours suivants, permettant des premières tries déjà très intéressantes.

Sur les terroirs plus drainants, le botrytis a était plus lent à s’implanter mais les tries se sont révélées très concentrées et très pures.

Château Doisy-Daene, propriét de la famille Dubourdieu © D

Château Doisy-Daene, propriété de la famille Dubourdieu © Daniel Dutrieux

RECOLTE HOMOGENE A LOUPIAC, CADILLAC ET SAINTE-CROIX-DU-MONT

Sur la rive droite (Loupiac, Cadillac, Sainte Croix du Mont), la récolte est très homogène et de grande qualité avec des jus très purs et concentrés. Les après-midi chaudes et ventées ont facilité le travail de concentration. Les vendanges se sont terminées début octobre.

Les jus disposent d’une très belle fraicheur aux arômes très purs et de belle concentration de Botrytis.

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Coucher de soleil sur le château Rieussec à Fargues © Daniel Detrieux

A SAUTERNES ET BARSAC, RICHESSE ET COMPLEXITE

Sur Sauternes et Barsac, les tries successives se sont poursuivies jusqu’à la mi-octobre avec des tries plus nombreuses. La richesse a progressé en intensité et en complexité.

Les jus montrent une belle pureté du botrytis, très frais et aromatiques avec des notes de fruits frais, notes exotiques, agrumes également et une belle fraîcheur qui vient soutenir ces équilibres prometteurs.

Le millésime 2017 s’annonce dès lors très prometteur, on est impatient de le découvrir lors des primeurs.

20 Oct

Côté châteaux : les vendanges, au coeur …

Le blog Côté Châteaux a connu une belle fréquentation en août, septembre et octobre, en mettant en avant les vendangeurs de tout le bordelais. Mais d’où vient ce goût pour la vigne ? De ses racines dans les vignes d’Alsace.

Vendanges en Alsace en 1920 © JPS

Vendanges en Alsace en 1920 © JPS

Merci à René, mon père qui m’a fait connaître l’Alsace tout jeune. Lui a été bercé dans les rangs de vigne, avec quelques ancêtres vignerons, tonneliers ou des cousins dans le monde du vin. Les vendanges étaient dans les années 20 des moments conviviaux dans le Bas-Rhin.

Ce clin d’oeil pour rendre aussi hommage à toutes les petites mains et vignerons d’aujourd’hui que Côté Châteaux a suivi durant ces deux mois de vendanges.

Vous avez été nombreux à suivre l’actualité des vendanges à travers les premiers coups de sécateurs donnés, voici d’ailleurs le best of des articles qui vous ont plu :

Merci à tous pour vos messages d’encouragements et votre fidélité, Côté Châteaux va continuer à vous informer et vous étonner et comme disait Freddy « show must go on » !

12 Oct

Après les vendanges, Bordeaux estime sa perte de récolte entre 40 et 50%. L’un des épisodes de gel les plus douloureux de l’après-guerre

C’était redouté dès ce fameux gel intense du 27 avril et annoncé par la Fédération des Grands Vins de Bordeaux et Côté Châteaux. Cet épisode de gel est très certainement l’un des plus marquants depuis 70 ans, après ceux de 1991 et de 1956 à Bordeaux. Le point aux châteaux de France et au château Larrivet-Haut-Brion, tous deux ont perdu 70% de la récole, en Pessac-Léognan. Les pertes pour la filière pourraient aller jusqu’à 2 milliards d’euros.

Arnaud Thomassin dans le cuvier du château de France © JPS

Arnaud Thomassin dans le cuvier du château de France © JPS

27, 28 et 29 avril, 3 nuits de gel intense, et c’est sans parler du premier épisode du 21 avril…

Au château de France, à Léognan, on a eu beau lutter sérieusement avec de nombreuses chauffrettes et un système d’éolienne, rien n’y a fait, le gel était trop important et très tôt dans la nuit, dès minuit…Arnaud Thomassin, le propriétaire, se souvient de cet épisode douloureux : « je pense qu’on est descendu à -6 ou -7 dans les points les plus bas de la propriété. Les appareils sont efficaces mais plus il fait froid, plus le périmètre d’action est faible et cette année, c’était particulièrement intense;

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  1. En terme de volume, je pense que c’est certainement la récolte la plus faible qu’on a faite, moi ça fait plus de 20 ans que je suis là et  je n’ai jamais ramassé aussi peu de vin, Arnaud Thomassin propriétaire du château
Au château de France ce matin ©JPS

Au château de France ce matin ©JPS

Depuis le 29 septembre, l’ensemble de la récolte (précoce à cause de juin très chaud et d’un mois de septembre en partie pluvieux) est aujourd’hui rentrée ici. La perte est estimée à 70% : « on peut estimer qu’on va récupérer, entre les rouges et les blancs, de l’ordre de 500 hectolitres. L’an dernier on avait fait le double. » 1200 hectos, alors même que c’était déjà une petite récolte, déjà à cause du gel, car le château de France avait perdu 30% de sa récole en 2016. Le sort s’acharne et Arnaud Thomassin espère que 2018 sera bien plus clément. Pour lui une année normale, c’est en 2014 où la production était de l’ordre de 1700 à 1800 hectolitres.

IMG_0577Au château Larrivet-Haut Brion, même constat, 70 % de pertes au global, un peu plus sur les blancs que sur les rouges:

Sur les blancs, on est à 6 hectos à l’hectare, des rendements extrêmement faibles, avec de la qualité, j’ai 54 hectolitres de vins blancs pour 9 hectares, même en 91 on avait fait un peu plus ! « Bruno Lemoine directeur général de Larrivet Haut-Brion

Ce sont surtout les parcelles les moins qualitatives qui ont été impactées, des parcelles de seconds vins, ou tout ce qui se trouvait en contre-bas de propriétés, dans des combes ou en plaine.

Il y a des grands vins, il y a des vins un petit peu plus légers, il y a des propriétés qui ont fait de belles récoltes et d’autres qui ont tout perdu, et cela depuis 6 mois » Frédéric Massy Derenoncourt Consultants.

IMG_0583La production sera plus faible qu’en 2013 mais plus importante qu’en 1991 l’autre grande année du gel à Bordeaux, comme devrait nous le confirmer cet après-midi le CIVB au cours d’un point presse à 15h. La récolte est estimée avec 40 à 50% de perte pour ce millésime 2017 dont les effets vont se faire ressentir pendant quelques années.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Robin Nouvelle :

30 Sep

Premières tries à Sauternes : la fête du botrytis cinerea commence

C’est parti pour la pourriture noble ! Celle  qui permet de réaliser de grands Sauternes et grands vins liquoreux, grâce à la magie du Ciron. Les amis de Côté Châteaux sont en éveil pour vous alerter : château Lamothe Despujols a démarré ce jeudi matin et cela augure de belles choses.

Le botrytis cinera s'est installé sur les grappes © Daniel Detrieux

Le botrytis cinera s’est installé sur les grappes © Daniel Detrieux

Château Lamothe Despujols a donné le coup d’envoi jeudi à 8h30. Ce sont 9 vendangeurs qui ont participé à la première trie, cette opération qui consiste à récolter successivement des raisins atteints de pourriture noble ou de son nom latin, le botrytis cinerea.

Guy Despujols, à la tête du château Lamothe depuis 1989 me confie : « cette année, dans les parcelles non gelées, cela s’est beaucoup accéléré, en une semaine, on devrait faire 3 tries et dans les parcelles gelées 2… »

Même si cela se goûte très bien et donne déjà des notes de fruits confits, il n’ y aura pas de gros rendement. D’habitude on fait 15 hectos à l’hectare, mais là « avec le gel on va être proche des 60% de pertes. C’est sur le versant ouest qu’il y a eu le plus de gel ».

Le propriétaire Guy Despujols posant pour l'une de ses salariée © Daniel Detrieux

Le propriétaire Guy Despujols posant pour l’une de ses salariée © Daniel Detrieux

Fort heureusement, Guy Despujols va lisser cette perte, d’autant qu’il a l’habitude de mettre en bouteille 30 mois après la récolte, et a du stock qui va faire tampon. « On vendra davantage ce millésime aux particuliers avec notre cave qu’on a en plein centre de Sauternes. »

Guy Despujols qui s’était lancé en 1989 avait connu deux très bonnes années 89 et 90 excellent, et juste après 91 l’année du gel. Un cap qu’il avait réussi à passer. Cette nouvelle épreuve qui s’annonce va être difficile mais quand on vit au pays du Sauternes et de la douceur de ces vins, on vient à oublier les soucis.

Une grande année en perspective ? Excepté le volume... © Daniel Detrieux

Une grande année en perspective ? Excepté le volume… © Daniel Detrieux

Courage à nos amis vignerons du Sauternais et des autres terroirs à liquoreux qui ont été victimes aussi du gel et parfois même de grêle comme à Cérons. Merci à Daniel Detrieux pour ses superbes photos qu’il nous fait partager du château Lamothe Despujols pour Côté Châteaux et ses lecteurs.