19 Jan

Vin : difficile d’accorder les violons entre le ministre de l’Agriculture et la ministre de la Santé

On a vu cette semaine une nouvelle passe d’armes entre Didier Guillaume et Agnès Buzyn. Le premier déclarant que le vin n’est « pas un alcool comme les autres », la seconde rétorquant « on ne peut pas banaliser la consommation d’alcool ». Qui a tort, qui a raison ? C’est un débat vieux comme le monde, avec ses détracteurs et ceux qui disent qu’il faut nuancer. 

Dans un orchestre, il y a plusieurs instruments, un peu comme dans un gouvernement, mais il faut savoir accorder les violons, surtout quand le chef d’orchestre donne le la…Emmanuel Macron, en marge du Salon de l’agriculture avait annoncé l’an dernier qu’il n’y aurait pas de durcissement de la loi Evin,

Didier Guillaume, le Ministre de l’Agriculture © France 3

Allez pour revivre la passe d’armes de cette semaine voici les instants choisis entre Didier Guillaume, qui a enflammé la toile chez certains médecins et autres opposants au vin, et Agnès Buzyn, toujours prête à durcir le ton.

LES DECLARATIONS DE DIDIER GUILLAUME 

« Je ne crois pas que le vin soit un alcool comme les autres », a déclaré Didier Guillaume mercredi sur le plateau de BFMTV. « L’addiction à l’alcool est dramatique, et notamment dans la jeunesse, avec le « binge drinking », etc. C’est dramatique, mais je n’ai jamais vu, à ma connaissance, malheureusement peut-être, un jeune qui sort de boîte de nuit, et qui est saoul, parce qu’il a bu du côtes-du-rhône », a ajouté le ministre, estimant que les jeunes buvaient plutôt « des mélanges » ou « de l’alcool fort ».

LES REACTIONS DE MEDECINS SUR LA TOILE

Ces déclarations ont d’autant plus mis le feu aux poudres qu’elles interviennent une semaine après la présentation d’un plan gouvernemental contre les addictions déjà très critiqué par les spécialistes à propos de son volet alcool.

« Quel aveuglement ! M. Guillaume, tous les médecins vous invitent à faire un tour aux urgences un soir de feria ou de beaujolais nouveau. Pour être plus précis, il y a tous les jours des comas éthyliques au vin », a réagi sur Twitter le professeur Michel Reynaud, addictologue et président du fonds actions addictions.

Ce discours du ministre « place surtout la France dans une position intenable et lamentable quand à l’influence du lobby sur nos politiques », a estimé pour sa part le professeur Amine Benyamina, psychiatre spécialiste des addictions, également sur Twitter.

« Contrairement à ce que prétend le ministre de l’Agriculture, les études démontrent que les jeunes se saoulent avec du vin (18%) ou du champagne (25%) selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Le vin est aussi un alcool comme les autres pour se saouler », a déclaré de son côté Bernard Basset, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), lui aussi sur Twitter.

Agnès Buzyn, répondant à des questions au Gouvernement, à © l’Assemblée Nationale

AGNES BUZYN APPELLE A NE PAS BANALISER L’ALCOOL

« On ne peut pas banaliser la consommation d’alcool », a réagi vendredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, après les déclarations de son homologue de l’Agriculture pour qui le vin n’est pas « un alcool comme les autres ».

« Si le vin fait partie de notre patrimoine, et qu’en cela on peut considérer qu’il n’est pas un alcool comme un autre et qu’il fait partie de la culture nationale, la molécule d’alcool contenue dans le vin est exactement la même que celle contenue dans n’importe quelle boisson alcoolisée »,
a dit Mme Buzyn sur Franceinfo, indiquant en avoir discuté avec son collègue.

Pour Agnès Buzyn, « on ne peut pas banaliser la consommation d’alcool, qui tue en France près de 50.000 personnes, et ce n’est pas que (du fait) des boissons alcoolisées fortes ».

Interrogée sur le poids du lobby viticole, elle a estimé qu' »il y a du lobbying
partout, et des intérêts partout, dans le monde du tabac, de l’alcool… Le devoir d’un politique est de décider ce qui est bon pour les Français, le seul intérêt est l’intérêt général ».

A propos de la position même du président Emmanuel Macron, qui en marge du Salon de l’agriculture avait annoncé l’an dernier qu’il n’y aurait pas de durcissement de la loi Evin, « j’imagine qu’il fait un choix entre les intérêts de l’agriculture française et les intérêts de santé publique », a-t-elle répondu. « Ça ne m’empêchera pas d’informer les Français qu’il est nécessaire de réduire sa consommation d’alcool. L’alcool est, quel qu’il soit, la deuxième cause de mortalité en France ». Mme Buzyn a expliqué vendredi avoir pris des mesures en mars 2018, à destination des jeunes et des femmes enceintes.

Avec AFP.

18 Jan

Brexit : après le rejet par la chambre des Communes du projet d’accord, les vins de Bordeaux restent sereins…

Les vins de Bordeaux ont presque ce flegme britannique et restent sereins après le rejet du projet d’accord entérinant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Sur les 12 derniers mois, les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 1% en volume et 14% en valeur. 

Nicola Allison, propriétaire du château du Seuil à Cérons dans les Graves © JPS

Originaire du Pays-de-Galles, près de Cardiff, Nicola Allison est touchée à double titre par le Brexit. En tant que ressortissante britannique et comme propriétaire du château du Seuil à Cérons dans les Graves, elle se dit inquiète. Elle commercialise 80000 bouteilles dont 90% à l’export. 30% de ses vins partent pour le marché britannique.

S’il y a « no deal », c’est à dire pas d’accord, il y aura un problème de dédouanement sur le vin à ce moment-là, il y aura un souci à la frontière… » Nicola Allison du château du Seuil.

Le château du Seuil dans les Graves : 30% de ses exportations partent au Royaume-Uni © JPS

Elle commercialise 80000 bouteilles dont 90% à l’export. 30% de ses vins partent pour le marché britannique, d’où ses craintes, avec le rejet avant-hier du projet d’accord entérinant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne

Chez LD Vins grande maison de négoce à Bordeaux © JPS

Le Royaume-Uni est aujourd’hui le 4e marché à l’export pour les vins de Bordeaux. Une vaste marché de près de 180 000 hectolitres, juste derrière la Belgique et proche des USA, le 1er restant de loin la Chine avec 464 594 hectolitres.

Un marché où 179 696 hectolitres, soit près de 24 millions de bouteilles, ont été exportés sur les 12 derniers mois (chiffres à fin novembre 2018 selon le CIVB). Cela traduit une hausse de 1% en volume et 14% en valeur.

Thierry Decré, le PDG de LD Vins © JPS

Chez les distributeurs de petits vins, on a ressenti ces derniers mois des ventes plus importantes vu le contexte et l’incertitude qui plane. Mais chez LD VINS négociant de crus classés et de pépites, on reste serein, même si le Royaume-Uni ces derniers temps achète moins de crus classés, ayant pas mal de stock à revendre.

Moi, personnellement je ne suis pas inquiet, pour la société, je n’imagine pas que la Grande-Bretagne se coupe et s’isole du monde. L’Angleterre est un marché très actif, même si Londres est moins la plate-forme tournante de tous les vins du monde, ce qui a été le cas il y a une vingtaine d’années, c’est plutôt Bordeaux qui a pris cette position et tant mieux pour nous  » , Thierry Decré PDG de LD VINS.

Thierry Decré confie qu’il y a 15 ans les vins de Bordeaux ont déjà connu une situation difficile avec les USA et malgré tout le commerce a continué à se faire : « on a eu souvenez-vous une position très forte des Etats-Unis (à l’époque de la guerre en Irak) contre les vins de Bordeaux, on a continué à vendre des vins aux Etats-Unis, on vend des vins en Chine, on s’adaptera et on continuera à vendre des vins dans le monde entier, on se battra pour cela ».

La Maison Sichel connaît très bien le marché britannique également © JPS

Malgré le contexte des plus défavorables sur ces 10 dernières années avec une hausse des taxes (qui représentent 2,5 euros par bouteille) et une livre sterling qui est passée de 1,6 euros à 1,16, le marché britannique a continué à consommer des vins de Bordeaux et à en importer.

Le château Angludet 1990 au menu de la Cour d’Angleterre, lors d’un repas au château de Windsor © JPS

Bien évidemment, un ralentissement s’est fait ressentir, et notamment sur les 3 derniers mois avec une légère baisse de 1% en volume.

Les perspectives du Brexit génèrent beaucoup d’incertitudes, on est dans le flou le plus complet et c’est ce qui est le plus déstabilisant; fondamentalement je ne suis pas sûr qu’il y ait matière à être très inquiet

Allan Sichel, le président du CIVB © jps

Le plus inquiétant reste encore les exportations vers la Chine (qui représentent près du quart des exportations des vins de Bordeaux) avec une baisse de 26% sur 12 mois et même de 37% sur l’automne 2018. Là aussi Bordeaux est habitué au yoyo chinois, un coup ça baisse, un coup ça remonte. Alors, on reste en ce pays de Bordeaux et de Montaigne, pragmatique et philosophe…

Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères, Sylvain Hervé et D.Laurent : 

17 Jan

Glyphosate: le Roundup Pro 360 interdit en France par la justice

A la suite d’un jugement du tribunal administratif de Lyon, il est désormais interdit de vendre comme d’utiliser du Roundup Pro 360, un produit désherbant contenant du glyphosate de Monsanto/Bayer utilisé surtout en viticulture.

La justice a en effet annulé mardi l’autorisation de mise sur le marché de ce produit, estimant qu’il devait « être considéré comme une substance dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé ». Une décision « à effet immédiat », indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à l’AFP, précisant qu’en conséquence sa vente, sa distribution et son utilisation « sont interdites à compter de ce jour ».

Les juges mettent clairement en cause l’Anses, organisme chargé de distribuer les autorisations des mises sur le marché en France des pesticides, estimant qu’elle a « commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution » en autorisant ce produit le 6 mars 2017. Sur le fond, l’Anses se borne à dire qu’elle « examinera avec attention » le jugement et ne précise pas si elle fera appel de la décision.

Le géant allemand de la chimie Bayer, qui a racheté en 2018 son concurrent américain Monsanto, se dit lui « surpris ». Il « souhaite rappeler que l’Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA), en 2015, a conclu que la classification comme « cancérogène probable » du glyphosate n’était pas justifiée ». Il étudie désormais « la suite juridique à donner à ce dossier », précise-t-il dans un communiqué. Cette décision intervient alors que le débat fait rage en France et en Europe sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup.

En novembre 2017, l’Union européenne avait renouvelé son homologation du glyphosate pour cinq ans, mais le président Emmanuel Macron s’est engagé à le bannir en France d’ici à 2021.

Pour autant, le Roundup Pro 360 ne représente que 2% des ventes de glyphosate sous la marque RoundUp en France. Il est utilisé surtout dans les vignes et « dans une moindre mesure en grandes cultures », précise Bayer.

« C’est une décision absolument majeure car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes », s’est félicitée l’avocate du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), Me Corinne Lepage, qui avait saisi la justice en mai 2017 pour réclamer le retrait de ce désherbant.

L’Anses avait fait valoir devant les juges administratifs que le Roundup Pro 360 avait une composition « strictement identique » au Typhon, herbicide commercialisé par le groupe israélien Adama et autorisé en France depuis 1996. Un argument balayé par le tribunal, jugeant que le caractère cancérogène du Typhon n’avait « pas été étudié » dans l’avis de l’autorité sanitaire.

En revanche, l’Anses avait admis que le Typhon, du fait de sa composition associant glyphosate et ammonium quaternaire, présentait « une toxicité
plus importante que le glyphosate lui-même » et l’avait classé « toxique pour les organismes aquatiques ». Les juges en ont déduit que le Roundup Pro 360 avait les mêmes effets.

Europe-Écologie-Les Verts a également introduit un recours devant le tribunal administratif en 2018 contre les autorisations de mises sur le marché de tous les produits contenant du glyphosate, en réclamant le réexamen en urgence par l’Anses de la dangerosité de cette substance. « Cette décision (du tribunal administratif de Lyon) laisse entrevoir une sortie réelle du glyphosate alors que le gouvernement tergiverse depuis trop longtemps et parle d’une sortie dans 3 ans depuis… bientôt 2 ans », a réagi auprès de l’AFP le porte-parole d’EELV Julien Bayou.

De son côté, l’ONG Générations Futures demande à l’Anses de prendre en compte « le potentiel probablement cancérogène de toutes les formulations à base de glyphosate qu’elle est en train de réévaluer ».

Fin novembre, l’Anses précisait que 69 produits contenant du glyphosate faisaient l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché français, dont 58 dossiers de renouvellement.

AFP

16 Jan

Disparition de Gérard Basset, le meilleur sommelier du monde 2010

C’est une bien triste nouvelle tombée cet après-midi. Le décès de l’ami Gérard Basset, meilleur sommelier du monde, âgé de 61 ans, des suites d’une longue maladie. Une nouvelle qui plonge le monde du vin dans un grande tristesse. Les réactions sur Côté Châteaux.

La Team de Terre de Vins : Noëlle Arnault de Canal Com, les journalistes Laure Goy et Laura Bernaute de Terre de Vin entourant Gérard Basset meilleur sommelier du monde 2010, lors de Bordeaux Tasting 2016 © Jps

Parmi les premiers sommeliers à réagir, le très doué Alexandre Morin, ancien chef sommelier du Chapon Fin à Bordeaux : « Gérard Basset faisait rayonner la sommellerie française à l’international. Je l’ai reçu plusieurs fois au Chapon Fin, j’ai fait quelques montages de start-ups avec lui, je l’ai côtoyé plusieurs fois oui. C’était un modèle pour nous. Il a été à la fois Master of Wine, Master Sommelier et Meilleur Sommelier du Monde, il a cumulé plusieurs titres. Une réussite à l’anglo-saxonne qui a fait rayonner la Sommellerie Française à l’international.Je le trouvais extrêmement humble et bourré de savoirs, alors qu’il était N°1 dans le vin, il était incroyable avec sa bonhomie. Il a fait beaucoup pour la sommellerie française comme à l’étranger. C’est une perte considérable. »

Un plateau relevé pour ces Matserclass avec Gérard Basset meilleur sommelier du monde, Hubert de Boüard (Angelus), Gérard Perse (Pavie) et Rodolphe Wartel, en décembre 2015 © JPS

Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992 est bien sûr « très triste, c’est le 1er de la famille des meilleurs sommeliers du monde à disparaître. »

« On se connaît depuis très longtemps. mon 1er souvenir, c’est quand il est venu manger au Bistrot du Sommelier. Au cours du repas, il me dit qu’il prépare le concours de meilleur sommelier du monde pour l’Angleterre, et moi, je le préparais pour la France. Il m’a demandé si cela ne me dérangerais pas s’il venait en stage chez moi pour apprendre un peu plus. Il a donc travaillé avec moi pendant une dizaine de jours. On a ainsi partagé plein de choses sur le métier et sur la vie. Et puis on s’est retrouvé pour la compétition à Rio : j’ai gagné le concours, il est arrivé 2e. Ce sont des liens indélébiles. La photo de nous deux à Rio est depuis 1992 au dessus des clés du resto. Je pense à lui tous les jours depuis septembre 1992.

Gérard, c’est quelqu’un de calme, exceptionnel, attentif, un grand professionnel. Il était Meilleur Sommelier du Monde, Master of Wine, il a décroché quasiment tous les diplômes de la Sommellerie », Philippe Faure-Brac meilleur sommelier du monde 1992.

C’est un ami fidèle, un grand professionnel un ami tout simplement. Il était arrivé en Angleterre seul, il a travaillé comme plongeur, serveur puis sommelier. Il s’est passionné par cet univers qu’il a su partager. Il s’est beaucoup impliqué dans la formation et dans la transmission. »

Justement, il fut parmi les 4 mousquetaires meilleurs sommeliers du monde à former des élèves en sommellerie internationale à Bordeaux, à Worldsom, créée par la CCI de Bordeaux. Jacques Faurens commentait cet après-midi : « Nous apprenons avec infiniment de tristesse le décès de Gérard Basset, meilleur sommelier du monde et diplômé de Kedge Business School.
Il avait accompagné la création de Worldsom aux côtés de Serge Dubs, Philippe Faure Brac et Paolo Basso ». Josy Himmelberger, la 1ère directrice de Worldsom : « quelle triste nouvelle ! Un homme exceptionnel qui laisse le souvenir indélébile d’un immense professionnel et d’un homme de cœur et de passion. Mes pensées les plus sincères à toute la famille. RIP Gerard et continue à illuminer le ciel comme tu nous as illuminé ici bas. »

Dominique Noël, chef sommelier installé à Hong-Kong se souvient :   » je l’ai rencontré plusieurs fois, il y a 20 ans, lorsque je travaillais à Londres entre 1997 et 2002, dans des dégustations et à des repas avec d’autres sommeliers…

C’était un homme très gentil et généreux de son temps avec les autres. C’était une personnalité, le type de personne qui inspire par sa passion et son savoir. Il avait déjà énormément de connaissance sur le vin, la cuisine et l’art de la table en général; très humble et d’un charisme très doux, très posé. Il a toujours été une grande source d’inspiration pour tous les sommeliers du monde, y compris moi » Dominique Noël chef sommelier.

Gérard Basset, Jean-Philippe Delmas et Rodolphe Wartel, à Bordeaux Tasting en décembre 2014 © Jean-Pierre Stahl

A Bordeaux, Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins me rappelle que Gérard Basset avait participé à 4 Bordeaux Tasting et un Lyon Tasting en 2017 : « le monde du vin perd une personnalité de grand talent et de grande humanité. Il nous a accompagné à Terre de Vins depuis de nombreuses années. Il était d’une famille modeste, un gamin de Saint-Etienne,c’était d’ailleurs un grand passionné de foot et un inconditionnel de l’AS Saint-Etienne.  Il s’était dirigé vers le monde de la sommellerie et avait pris le chemin de l’Angleterre et c’est justement en représentant de l’Angleterre qu’il a gagné le titre de meilleur sommelier du monde. Il était un gros travailleur, il a concouru à 5 reprises, pendant 20 ans. Il avait un coach, pour tout ce qui était mémo-technique. Il avait cette grande modestie qui faisait qu’on n’avait pas l’impression qu’il avait tout ce savoir. Il a réussi à la force du poignet et du travail. Il écrivait pour Terre de Vins, il était très attachant, on va beaucoup le regretter. On pense beaucoup à sa femme Nina qui tenait avec lui l’hôtel-restaurant qu’il avait à Southampton. »

Côté Châteaux s’associe à la peine de l’ensemble de ses amis sommeliers et présente ses plus sincères condoléances à sa famille.

15 Jan

Côté Châteaux spécial Cognac, c’est en janvier sur NoA, la chaîne 100% terroirs de Nouvelle-Aquitaine

 Cognac. Un nom mythique, un nom magique en terre charentaise. Ce terroir de 76 000 hectares a produit 204 millions de bouteilles en 2018, soit une hausse pour la 4e année consécutive de 3% en volume après les 8% de l’an dernier. Entre Pierre Vaudon, petit vigneron-distillateur-bouilleur de cru et les grandes maisons Hennessy et Courvoisier, Côté Châteaux vous dévoile l’univers étonnant de ces vieilles eaux-de-vie ainsi que leur histoire sur NoA en ce mois de janvier.

Pierre Vaudon, vigneron-distillateur et bouilleur de cru à Echallat © JPS

PIERRE VAUDON, L’ART DE LA DISTILLATION

Bienvenue au pays des distillateurs et des bouilleurs de cru. Côté châteaux débute chez Pierre Vaudon, à Echallat. Un domaine qui s’étend sur 60 hectarespartagés entre le terroir de la Grande Champagne et celui des Fins Bois.

Pierre Vaudon nous dépeint les 6 crus qui font Cognac entre la Grande Champagne, la Petite Champagne, les Borderies, Fins Bois, les Bons Bois et les Bois Ordinaires, ainsi que les arômes qui s’en dégagent. Un terroir délicat, tout comme l’opération de double distillation, de double chauffe qui caractérise la production de Cognac. Pierre Vaudon, c’est cette première belle rencontre de ce magazine de 18 minutes.

Portrait en pied du fondateur Richard @ Hennessy dans son uniforme militaire rouge et or (jaune). Tenue d’apparat.

L’histoire de Cognac est aussi intimement liée à des personnages célèbres comme Richard Hennessy, un officier irlandais engagé dans l’armée de Louis XV,  qui a créé la distillerie Hennessy en 1765. Au 17e siècle, pour faire face à la mévente des vins de la région et aux problèmes de transport, les vignerons charentais eurent l’idée de « brûler » leurs vins, c’est à dire de les distiller. Son histoire, ainsi que celle de la Maison Hennessy est contée à travers les visites « de la Vigne au Cognac » proposées par la Maison Hennessy.

La distillerie du Peu de la Maison Hennessy © JPS

« DE LA VIGNE AU COGNAC » CHEZ HENNESSY

Ce leader du Cognac, qui a lui tout seul totalise la moitié de la production de Cognac, nous emmène dans une expérience multi-sensorielle au sein du Chai de la Faïencerie. Vous allez tout connaître de la saga familiale Hennessy de Richard le fondateur à  Maurice Hennessy, son arrière-petit-fils qui va avoir l’idée d’attribuer des étoiles en fonction de la qualité du cognac. Il va ainsi  donner naissance au Cognac Hennessy Trois Étoiles, connu aujourd’hui sous l’appellation VS (Very Special).

En 1817, le Prince de Galles, futur George IV de Grande-Bretagne, grand connaisseur de cognac demanda à Hennessy de créer une eau de vie « very superior old pale » ce qui deviendra le VSOP. Puis fut créé le XO (eXtra Old) en 1870 par Maurice Hennessy, initialement réservée à sa famille et ses amis, devenue une référence internationale pour les cognacs.

Les distillateurs de la Maison Hennessy © JPS

Hennessy offre au visiteur une palette d’expériences à vivre en 4 formules au choix, sans ou avec réservation:  « signature » (18€, 1h30 avec dégusattion du VS et VSOP)), « X.O symbole » (33€, 1h30 avec dégustation du VSOP et du XO), « exception » (70€ 2h, dégusattion XO et Paradis), et cette fameuse « de la vigne au cognac » pour percer les secrets les mieux gardés où après cette visite en images est prévu une visite des vignes, de la distillerie du Peu avec sa dizaine de vieux alambics en cuivre : vous pourrez y apprécier et déguster les différents stades de la coupe, de cette double distillation depuis le brouilli (qui titre à 30°) obtenu lors de la première distillation, puis le coeur lors de la seconde, la tête et la queue étant remélangés au brouilli.

380000 barriques chez Hennessy © JPS

La suite de la visite se poursuit à nouveau sur le site de la Faïencerie où sont élevées ces eux de vie. C’est l’étape du vieillissement en barriques de chêne. Ici comme dans les autres chais de la Maison, on dénombre 380 000 barriques. L‘eau de vie, qui titre au maximum 72%, est mise dans des fûts de chêne neufs. Au cours de cette période, le volume d’alcool baisse pour arriver aux 45° obligatoires pour la commercialisation.

Une immersion au sien du Paradis où sont entreposées les plus vieilles dame-jeannes de la Maison dont la plus ancienne remonte à 1800, une compréhension de l’étape d’assemblage également des différentes eaux de vie selon les années, les cépages et crus mélangés. Le tout se terminant par une fabuleuse dégustation des eaux de vie en élevage, d’Hennessy X.O et de Paradis. (250€ cette fameuse visite)

Tanguy Bougeard et Benoît de Sutter de  la Maison Courvoisier © JPS

COURVOISIER ET SON HISTOIRE INTIMEMENT LIEE A NAPOLEON

Cognac est riche en amateurs et en histoire. Celle de Courvoisier est très certainement l’une des plus étonnante également. Courvoisier, basé à Jarnac, offre également 4 visites à la hauteur des attentes du public de novices ou d’amateurs :  de la visite classique, à la visite premium, en passant par « embouteillez-vous même » et « essence » (un assemblage d’une centaine d’eaux-de-vie de Grande Champagne et Borderies, élaborées depuis le début du XXe siècle.

Le bicorne de Napoléon datant de 1807 chez Courvoisier © JPS

Mais ce qui fait l’attrait de Courvoisier, créé en 1809 près de Paris à Bercy, c’est son histoire commune avec celle de Napoléon 1er. L’Empereur avait visité Courvoisier à Bercy dont la notoriété était déjà très importante en 1811.

Il avait décidé d’offrir à ses hommes qui partaient au combat le soir un verre de vin et le matin un cognac. Par la suite la légende veut qu’il ait emporté avec lui des barriques de Courvoisier sur l’île de Sainte-Hélène, qu’il aurait aussi dégusté avec ses geoliers anglais et l’auraient qualifié de « Napoleon’s Brandy ». Tanguy Bougeard, responsable des visites au château Courvoisier, et Benoît de Sutter, Maitre Distillateur, nous parlent de cette histoire et nous font découvrir l’un des bicorne de Napoléon et l’une de ses redingotes exposées au château Courvoisier à Jarnac.

Basé depuis 1828 à Jarnac, Courvoisier a poursuivi sa belle histoire avec la famille Curlier. Une histoire qui va rejoindre celle de la Tour Eiffel car ce Cognac sera choisi comme Cognac officiel dégusté lors de l’exposition universelle de 1889, d’où Couvoisier va tirer de cette expérience le « Toast de Paris ». La Belle Epoque sera aussi l’occasion de célébrer de nombreuses fêtes et événements avec Courvoisier. Une richesse de l’histoire qui se poursuit au sein du chai et du Paradis où sont encore entreposées des eux-de-ie de 1769 réservées pour le roi d’Angleterre Edouard VII amoureux de la France et de ses cognacs.

 De cet Age d’Or, l’ensemble du monde va s’en imprégner et ces cognacs vont être surtout dégustés à l’étranger. « Aujourd’hui Courvoisier produit 18 millions de bouteilles, dont plus de 99% sont exportés vers les USA, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud », selon son PDG patrice Pinet.

Patrick Raguenaud, le président du BNIC, au bar Louise à Cognac © JPS

Notre road-trip en pays cognaçais se poursuit au fameux bar Louise, bar à Cognac, bar à cocktails avec Patrick Raguenaud, le Président du BNIC, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac.

Celui-ci nous dépeint la bonne santé du Cognac qui a connu 8% de hausse en volume sur l’exercice précédent et 3% encore en 2018. 204 millions de bouteilles ont été expédiées cette année ; les principaux marchés sont 1° les USA 87,4 millions de bouteilles 2° Singapour 27,2 3° Chine 24,2 4° le Royaume Uni 9,7 et la France 4,6 millions (selon les chiffres réactualisés, pour 2018).

La sommelière Oriane Chambon et le chef Cédric Coulaut, avec Pierre Vaudon © JPS

Enfin, comme à chaque numéro de Côté Châteaux nous vous proposons un association mets et cognacs proposés par Expérience Sur Mesure, avec la chef sommellière Oriane Chambon et le chef Cédric Coulaut, au sein de la maison de cognac de Pierre Vaudon. Un moment exquis et riche en arômes et saveurs.

Côté Châteaux spécial Cognac est à regarder sur NoA :

  • lundi 21 janvier à 20h15 et à 22h30
  • mercredi 23 à 11h15 et à 23h30
  • jeudi 24 à 17h50
  • vendredi 25 à 8h50, puis 20h15 et à 23h25.
  • d’autres diffusions à voir également sur la semaine 5.

Regardez Côté Châteaux n°3 spécial Cognac, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :

A Margaux, château Dauzac devrait être vendu à la famille Roulleau

Propriété de la MAIF depuis 1988, ce 5e Cru Classé de Margaux est en passe d’être vendu. La MAIF est entrée en négociation exclusive avec la famille Roulleau.

Château Dauzac, c’est de 5ème Grand Cru Classé de Margaux, dont on dit souvent qu’il a le tempérament de « Super Second ». De quoi lui donner des ailes. Il comprend 120 hectares, dont un vignoble de 49 hectares d’un seul tenant, sur une croupe de graves à proximité immédiate de la Gironde. Depuis 1988, ce château était la propriété de la MAIF.

En 2013, un plan « Ambition 2020 » avait été établi avec comme objectif de faire de Dauzac un cru d’exception, priorité était donné à la recherche de l’excellence et la
reconquête commerciale. Laurent Fortin était ainsi nommé au poste de Directeur-Général avec comme  Président Thierry Couret. De grands chantiers ont été lancés en  investissant dans la cuverie, l’œnotourisme et l’innovation (il faut se souvenir que la première fût celle de la bouillie bordelaise en 1866).

La famille Roulleau, à la tête de Samsic, champion breton du service aux entreprises a proposé à la MAIF de racheter Dauzac, un projet qui a séduit la MAIF car  cette proposition d’acquisition s’inscrit dans un objectif patrimonial de long terme.

L’équipe emmenée par le Directeur-Général Laurent Fortin et le Responsable Technique Philippe Roux  devrait prolonger la renaissance de ce 5ème Grand Cru
Classé. Bonne chance dans cette nouvelle aventure.

14 Jan

Comment fêter son anniversaire de façon originale ? En tonneau, au beau milieu de l’Atlantique…

Bon anniversaire à Jean-Jacques Savin, ce Girondin du Bassin qui fête aujourd’hui ses 72 ans, à bord de son tonneau, se laissant dériver. Il a entamé sa traversée le décembre et déjà parcouru environ 500 kilomètres.

© Jean-Jacques Savin à bord de son tonneau

Bon que ce soit clair ce n’est pas pour éviter des amis qui viendraient à s’incruster  qu’il a pris place à bord de son tonneau, duquel il ne peut pas sortir en ce jour anniversaire.

Non, Jean-Jacques Savin est en passe de réaliser un exploit que peu d’hommes ont réalisé à ce jour. Se laisser dériver sciemment pour rejoindre les Caraïbes sans doute dans quelques mois.

Nous lui souhaitons en tout cas un joyeux anniversaire, là où il est, avec ce foie gras et un petit verre de vin qu’il a emportés avec lui. A Jean-Jacques, on lui tire notre chapeau et surtout n’hésitez pas à chanter à tue-tête, pas de souci de voisins mal embouchés. On pense bien fort à vous.

Voici ce qu’il a publié hier  sur sa page TESA :

« 18ème journée – Dimanche 13 Janvier 2019 :

Je me traîne vers le Nord, accompagné par un temps pluvieux. Il m’est donc impossible de monter à la passerelle, avec une houle de 2 mètres.

La capsule (tonneau) accélère pour partir en surf, puis se couche à 25° sur le côté, ensuite il pivote pour se coucher autant sur l’autre côté et finalement se redresse pour reprendre une série de vagues dans le bon sens. Là, une grande vague arrive et c’est reparti pour de nouveaux pas de danse et j’apprécie d’être dans mon siège baquet face au hublot où sur la crête je domine l’horizon.

Sur le lit, je me ceinture afin de ne pas être éjecter et mon sommeil est bercé, ce qui fait que j’accepte très bien cette situation.

Certains doivent se poser la question des déchets :
Avant d’embarqué, j’avais fait un tri au préalable : tous les cartons d’emballage sont restés à terre.
Tous mes déchets (emballages, sachets alimentaires, revues plastifiées, etc…) sont soigneusement pliés, pressés et déposés à l’intérieur d’une nourrice vide d’eau et seront triés et recyclés à mon arrivée.
J’ai 5 bidons de 10 litres d’eau complétés par mon dessalinisateur à main, je vous détaillerai cet appareil dans un prochain compte-rendu.
Pour éviter encore trop de déchets, j’ai transvasé 10 bouteilles bio d’huile d’olive dans un bidon de 5 litres (d’où le pompage). Ce bidon, une fois vidé, sera rempli d’eau pour ballaster l’équilibre du tonneau.

Concernant ma santé et mon moral, tout va bien, mes doigts se remettent de leur mésaventure, ils restent un peu bleu mais les bains de mer tous les jours les soignent. »

12 Jan

Collège de Parempuyre : le collectif reste opposé à toute hypothèse en face des vignes

Dans un communiqué envoyé ce matin à la presse, le « Collectif Parents Parempuyre Ludon Macau » revient sur son entrevue avec le Conseil Départemental et sa position ferme d’implantation du collège sur un autre terrain que celui en face de vignes. Un collectif qui se dit opposé également à l’hypothèse de modules temporaires et sportifs sur ce même terrain.

Ludovic Coutant, président du Collectif, et Jean-Alain Charrier, deux parents d’élèves,  à l’entrée du collège qui aurait du se créer à Parempuyre (photo en septembre dernier) © JPS

Leur prise de position reste ferme et la pression demeure auprès du Conseil Départemental après le retour des adhérents de leur association. Le collectif lui a envoyé ce matin une lettre en ce sens, avec copie à la presse.

Mardi dernier, le collectif a rencontré Christine Bost, la vice-présidente du Conseil Départemental qui a eu une écoute attentive. Ce matin, le Collectif après consultation de ses adhérents précise : « nous maintenons notre demande d’implantation du collège sur un autre terrain que celui prévu, quitte à le reconstruire en lieu et place. »

En revanche, la solution transitoire avancée mardi au sein du Conseil Départemental, le temps des travaux de ce nouveau collège, et concernant de nouvelles installations sportives (gymnase) non loin des vignes est balayée ce matin dans cette lettre : « l’ensemble des parents s’opposent à ce que les modules temporaires et les équipements sportifs soient installés et construits sur le terrain en face des 25 hectares de vignes du château Clément Pichon. »

Le collège actuel pourrait être étendu © JPS

Dans un premier temps, les parents et le Conseil Départemental avaient exploré la possibilité d’accepter les modules provisoires (pour une durée de 3 ans) et les installations sportives à cet endroit, mais « compte tenu du danger lié aux produits phytosanitaires, cela ne nous semble finalement pas acceptable et ceci à l’unanimité. »

Le dossier n’est pas prêt d’être refermé, la problématique n’est pas simple car les besoins en nouveaux équipements sont bien réels et l’autre volet santé doit bien sûr être primordial.

De son côté, le château fera la semaine prochaine également une mise au point.

11 Jan

Guillaume Deglise : un nouveau challenge pour l’ancien directeur de Vinexpo, à la tête de la Maison Albert Bichot

C’est un nouveau départ. Un rebond pour l’ancien directeur général de Vinexpo. Guillaume Deglise prend la direction générale de la Maison Albert Bichot à Beaune.

© Guillaume Deglise, le nouveau DG de la Maison Albert Bichot

Guillaume Deglise a retrouvé une nouvelle chapelle : la maison Albert Bichot, une grande maison de Bourgogne, familiale fondée en 1831. Albert Bichot, ce sont 105 hectares de vignes, réparties sur 6 domaines dans les plus belles appellations de Bourgogne, mais également une expertise en tant que négociant-vivificateur et éleveur. Guillaume Deglise succède ainsi à Benoit de Charrette, qui dirigeait cette Maison depuis 27 ans, aux côtés d’Albéric Bichot président du Directoire.

C’est une chance d’intégrer la Maison Albert Bichot, au moment où l’entreprise connaît une croissance dynamique de ses activités opérationnelles et commerciales. Je suis impatient de relever de nouveaux défis aux côtés des équipes de la Maison », Guillaume Deglise.

Originaire de Lorraine, Guillaume Deglise revient sur des terres bourguignonnes qui ne lui sont pas étrangères; en effet, il a fait ses premières armes là-bas, diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Dijon. Sa première partie de carrière était effervescente, en Champagne, chez Bollinger puis Laurent-Perrier.

Guillaume Deglise s’est fait une stature internationale à la tête de Vinexpo en tant que directeur général de 2013 à 2018, réussissant un virage plus moderne pour ce salon mondial du vin et des spiritueux, dont la création par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux remonte à 1981 et qui manquait commençait à manquer de souffle.

Guillaume Deglise, DG de Vinexpo, de 2013 à 2018 © Jean-Pierre Stahl

Il a su impulser un nouvel élan, avec des rencontres plus professionnelles, remodeler le salon de Bordeaux, booster celui de Hong-Kong et mettre en place Tokyo, New-York, et Vinexpo Expoler qui sillonne les grandes régions viticoles mondiales. Lors du dernier Vinexpo 2017, il avait avec ses équipes tiré les enseignements (notamment face à la canicule) en avançant la date du prochain salon au mois de mai (le prochain est prévu à Bordeaux du 13 au 16 mai ), en créant un deuxième salon en France à Paris (en alternance avec celui de Bordeaux) en janvier 2020 pour contrer ProWein en Allemagne. ProWein, cet ogre allemand qui continue à attirer toujours de plus en plus de monde, 60 000 visiteurs l’an dernier, alors que Vinexpo a vu sa fréquentation s’effriter quelque peu à 40 000 visiteurs lors de l’édition 2017.

Pour Alberic Bichot : « en ce début d’année 2019, nous écrivons un nouveau chapitre pour notre entreprise. Je rends hommage à Benoît de Charrette avec lequel j’ai formé un tandem efficace et complice pendant toutes ces années.Je me réjouis d’accueillir Guillaume Deglise dans notre maison familiale. Sa vision internationale sera essentielle pour la poursuite du développement de l’entreprise. »

Félicitations à Guillaume Deglise pour ce nouveau défi qu’il va sans nul doute réussir à relever et comme on dit « good luck ».

08 Jan

La mobilisation de parents d’élèves contre le projet de collège en face de vignes pourrait infléchir la décision du Conseil Départemental

C’est une affaire qui commence à faire du bruit. Le projet de collège à Parempuyre qui devrait s’implanter en face d’un domaine viticole pourrait être revu. Une délégation a été reçue au Conseil Départemental qui a écouté leurs craintes, par ailleurs le député Benoït Simian prône une autre solution.

 Ludovic Coutant et Jean-Alain Charrier, deux parents d’élèves, qui ont souhaité créer un collectif contre le projet de collège en face de vignes © JPS

Ils sont 4 à avoir été reçus ce mardi au Conseil Départemental de la Gironde. Une délégation de 4 seulement mais avec derrière eux beaucoup de voix qui s’élèvent et notamment à travers une pétition en ligne qui a déjà recueilli plus de 72000 signatures.

A sa tête Ludovic Coutant et Jean-Alain Charrier, deux parents d’élèves,  que Côté Châteaux avait déjà rencontrés en septembre dernier. A l’époque ce n’était que les prémices de ce mouvement et du collectif qu’ils venaient de créer.

Pour nous, c’est impossible de laisser passer une telle décision qui est à nos yeux irresponsable, à la connaissance de tous les problèmes de pesticides et les problèmes que peuvent causer les pesticides sur la santé de nos enfants », Ludovic Coutant.

Le collège actuel de Parempuyre pourrait être étendu © JPS

En cause, le fait que le collège de Parempuyre doivent absorber 150 élèves supplémentaires du secteur, ce qui nécessiterait vu l’exiguïté des locaux actuels de nouveaux aménagements, la construction de ce nouveau collège ou encore une solution toute autre la construction d’un collège plus petit sur une autre commune à l’entrée du Médoc.

Jusqu’à présent la solution retenue par la Maire de la Commune Béatrice de François en concertation avec le Département était celle de la construction d’un plus grand collège :

Madame le Maire de Parempuyre, Béatrice de François © JPS

« Concernant la proximité des vignes, je ne vais pas dire le contraire, il est en face des vignes, mais par rapport à l’entrée actuelle du collège, il n’est à même pas 500 mètres… », selon Béatrice de François.« Ce qu’il faut savoir, c’est que le château est aujourd’hui en raisonné, nous avons 4 ans pour travailler, pour regarder comment on peut faire, nous avons aussi cet arrêté préfectoral qui est très strict sur les façons d’épandre et les produits à épandre, et puis quelque part j’espère que le gouvernement va interdire certains produits, ce qui aidera aussi les communes viticoles comme Parempuyre à avoir des équipements scolaires, sportifs qui soient le plus « sécure » possible ». De même Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental disait que le problème n’était pas tant le collège mais ce qu’il faut c’est aider les agriculteurs ou viticulteurs à transformer leurs pratiques. » Les analyses de poussières aspirées dans ces 2 habitations ont révélé la présence de 8 et 18 pesticides (salon et garage). Une analyse réalisée pour l’Oeil du 20 Heures sur France 2 qui pourrait être discutée par de brillants avocats mais qui laisse tout de même à réfléchir…

Cette mobilisation des parents, accompagnés de Sylvie Pérez de « Préservons notre Paysage Urbain » et Sylvie Nony de l’association « Alerte Pesticides Haute-Gironde » semble avoir porté ses fruits ce mardi. L’hypothèse d’étendre le collège actuel semble se faire jour… Seul un gymnase serait construit en face des vignes.

« Nous n’avons pas d’alternative, nous n’avons pas d’autre foncier sur la commune de 18000 à 20000 m2, d’un seul tenant, qui nous permet de construire l’ensemble des équipements dédiés à l’enseignement dans un collège, » selon Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental.

Le Député de la Circonscription Benoït Simian regrette de ne pas avoir été associé à la réflexion, il propose de créer un autre collège plus petit ailleurs :« on pourrait garder ce collège là et en créer un autre à 400 ou 500 élèves sur les communes voisines, soit Macau, soit Ludon, qui permettrait de regrouper les collègiens du Pian, Ludon et Macau… »

La délégation reçue ce mardi au Conseil Départemental © France 3 Aquitaine

En tout cas le Conseil Départemental va étudier la proposition des parents de trouver une solution autour de l’aménagement ou extansion de l’actuel collège. Le collectif a pour sa part prévu une réunion publique d’information le 18 janvier prochain.