Les 7 et 8 février prochains, l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux investit à nouveau les bistrots, bars à vins, cavistes et restaurants de Bordeaux. Le but faire découvrir les vins de Blaye et pour l’occasion une cinquantaine de vignerons animeront ces dégustations dans ces établissements.
Les jeudi 7 et vendredi 8 février, les vignerons de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux s’invitent dans près de 40 restaurants, bars à vin et cavistes bordelais
afin de promouvoir leurs vins et d’en faire (re)découvrir l’excellent rapport qualité/prix/plaisir.
DES ECHANGES FRUCTUEUX ET CONVIVIAUX
Pour son édition 2019, Blaye au Comptoir reste fidèle à la formule qui a fait son succès depuis ses débuts : des échanges conviviaux entre vignerons et consommateurs autour d’un premier verre de dégustation offert et la possibilité pour la clientèle de l’établissement de commander le vin du vigneron à prix propriété. Un événement placé sous le signe de la proximité et de la convivialité, qui a su conquérir les amateurs si l’on en croit les 50 000 verres dégustés lors de Blaye au Comptoir à Bordeaux et à Paris en 2018 !
DE NOUVEAUX POINTS DE CHUTE
De nouveaux établissements partenaires se lancent dans l’aventure Blaye au Comptoir aux côtés des habitués dont fait partie le bar à vin Au Bon Jaja, accueillant le vigneron Vincent L’Amouller du Château Frédignac depuis plusieurs années. Parmi eux : le Thélonious Café Jazz Club accueillera Arnaud Ovide, vigneron du Château Vieux Planty alors que Yann Bouscasse, vigneron du Château Cantinot, animera le Bistro Poulette – restaurant convivial du célèbre marché des Capucins.
« Même si nous restons fidèles au concept et aux établissements partenaires, chaque édition apporte son lot de nouveautés pour attirer plus de participants chaque année», selon Emilie Paulhiac, responsable communication de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.
Attention, ça bouge à Bordeaux. Le Gabriel vient de passer aux mains de la famille de Boüard, propriétaire d’Angélus à Saint-Emilion. C’est le chef étoilé Alexandre Baumard qui en aura la charge. Il avait obtenu l’an dernier et cette année encore une étoile pour le Logis de La Cadène, autre restaurant acquis par la famille de Boüard.
La famille de Boüard de Laforest vient d’acquérir le Gabriel, l’établissement idéalement situé place de la Bourse à Bordeaux. Une emplacement idéal avec son restaurant gastronomique (35 couverts), son bistrot (125 couverts) et son bar à cocktails. Une belle adresse qui va voir son blason redorer et sans doute viser l’an prochain une étoile au Guide Michelin. Elle avait obtenu une étoile de 2009 à 2014, avec le chef François Adamski.
C’est un nouvel élan donné à cet établissement dans la mesure où il sera dirigé par Alexandre Baumard, le chef du Logis de la Cadène, adresse historique de Saint-Emilion qui a très rapidement été distinguée par une première étoile après sa reprise en 2013 par la famille de Boüard.
Alexandre Baumard, travaillera bien sûr avec les équipes du Gabriel, mais pourra également s’appuyer sur celles du Logis de la Cadène . Il coiffera ainsi les deux adresses tant à Saint-Emilion qu’à Bordeaux, avec Damien Amilien, le chef pâtissier à ses côtés depuis le début à La Cadène. Le chef va préparer une cuisine de terroir avec des produits de saison, dans un souci de tradition, respect et créativité.
Par cette acquisition auprès de la famille Ducher, Stéphanie de Boüard-Rivoal, directrice générale de Château Angélus,souhaite poursuivre la diversification de la société familiale de manière cohérente et raisonnée :« L’implantation à Bordeaux et le fort potentiel du Gabriel offrent de nombreuses perspectives dans un domaine, la gastronomie, qui prolonge très naturellement les activités viticoles de ma famille depuis huit générations. La famille Ducher a su faire de cet établissement un point de repère dans la ville. Nous sommes très heureux d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire du Gabriel avec comme maîtres mots la convivialité, l’élégance et l’excellence qui nous guident au quotidien dans l’élaboration de nos vins »
La Marie-Jeanne, un très beau contenant historique, disparu depuis les années 50, refait son apparition à Bordeaux. Il est relancé par les Carmes Haut-Brion, déjà célèbre pour son chai, en forme de lame ou de coque de navire inversée, dessiné par Philippe Starck.
La Marie-Jeanne dans son coffret plexi @des Carmes Haut-Brion, Phil-Labeguerie
Alors là je dis bravo. Ce type de bouteille me fait penser à de vieux contenants, dignes des bouteilles retrouvées par le Capitaine Haddock dans le Trésor de Rackham le Rouge.
La Marie-Jeanne, c’est ce flacon de 2,25 litres. Il avait été conçu initialement pour permettre au vin d’avoir une plus longue conservation. Et puis malheureusement, la Marie-Jeanne a été supplantée par la bordelaise, des bouteilles plus petites pour faciliter le transport.
Le château les Carmes Haut-Brion vient donc de relancer la Marie-Jeanne avec un bouchon cacheté de cire. Un joli flacon qui flotte comme l’air, en suspension dans un coffret en verre. Un flacon édité seulement à 800 exemplaires (dont seulement 500 seront commercialisés).
C’est le millésime 2016 qui inaugure ce nouveau contenant, qui équivaut à 3 bouteilles, un millésime de choix (« la plus belle expression du terroir ») , 27 mois de vieillissement (au lieu de 18 habituellement), avec un assemblage 41% cabernet franc, 39% merlot et 20% cabernet sauvignon. Un flacon qui n’est pas à la portée de tout le monde, loin de là, à 2900€ (prix moyen départ château).
Parmi les nouveaux promus du Guide Michelin : Jérôme Schilling, 36 ans, le chef alsacien du restaurant dont il a fait l’ouverture avec Silvio Denz au château Lafaurie-Peyraguey, au bout de seulement 6 mois d’exercice. Un prodige repéré par Côté Châteaux qui met en avant une « cuisine de terroir autour du vin et du Sauternes ».
Un bel après-midi pour un jeune chef en devenir. Jérôme Schilling, déjà consacré par Gault-et-Millau comme « grand chef de demain », n’aura pas attendu trop longtemps pour être consacré par le célèbre guide rouge. A 36 ans, l’Alsacien Jérôme Schilling décroche sa première étoile au Guide Michelin au bout de seulement 6 mois d’ouverture !
Alors qu’on lui décernait son étoile à Paris, David Bolzan, le directeur général des Vignobles Silvio Denz était le premier à réagir pour Côté Châteaux :
On est très très content.C’est la 1ère étoile à Sauternes, et au bout de seulement 6 mois d’exercice pour Jérôme Schilling, » David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz.
Joint par téléphone un peu plus tard, Jérôme Schilling, le nouveau chef auréloé de son étoile, ne cachait pas sa grande joie :
Je l’ai appris samedi par téléphone… Ma réaction ? J’ai eu des frissons ! Ce n’est pas commun de recevoir une étoile aussi rapidement. La confiance, ils me l’ont aussi donnée, et c’est très bien pour la suite », Jérôme Schilling chef étoilé.
C’est un pari un peu fou, mais tellement visionnaire, qu’a eu Silvio Denz le Président de Lalique en créant, à Bommes en Gironde, un somptueux hôtel-restaurant au sein d’un 1er cru classé de Sauternes, le château Lafaurie-Peyraguey, inauguré en juin dernier. « Notre objectif était très clairement affiché de décrocher cette première étoile, c’est fait au bout de 6 mois d’exercice. On est très très satisfait, d’autant qu’on est passé rapidement Relais et Châteaux, que l’Hôtel a obtenu 5 éloiles et maintenant l’étoile Michelin pour le restaurant. Jérôme Schilling a fait partie de l’équipe de Jean-Gorges Klein qui avait obtenu 2 étoiles pour la Villa Lalique en Alsace. »
Je suis ce soir très fier car le guide Michelin reste LA référence absolue de la reconnaissance de notre travail accompli depuis 6 mois avec toute l’équipe », Jérôme Schilling.
Ce brillant chef a su jouer du terroir de la Gironde et des vins de Sauternes (comme vous pouvez le voir dans ce reportage réalisé en juin dernier), une inspiration qui lui vaut aujourd’hui son étoile.« Dès jeudi, à la réouverture du restaurant, on ne changera rien, lui sera là avec son équipe, ce sera avec cette même équipe qu’on va aller chercher la 2e étoile. » Il faut dire que la moitié de sa brigade a exercé aussi à la Villa Lalique en Alsace déjà dans le 2 étoiles du chef Klein. Un pari réussi, une excellence souhaitée par le propriétaire Suisse Silvio Denz, qui réussit décidément tous ses nombreux projets. Lalique qu’il avait repris également en 2008 brille partout sur la planète, ces distinctions en matière de gastronomie contribuent également au rayonnement français de par le monde. Et cela ne va pas s’arrêter là :
« Cette PREMIERE étape incontournable est très importante pour nous… A la réouverture dès jeudi nous continuerons à travailler avec la même équipe pour aller chercher cette deuxième étoile qui est notre nouvel objectif !!! », confie le chef cuisinier.
Chapeau chef Shilling !!!
Voir ou revoir le magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Christophe Varone et Sarah Paulin, diffusé sur France 3 Aquitaine:
On a vu cette semaine une nouvelle passe d’armes entre Didier Guillaume et Agnès Buzyn. Le premier déclarant que le vin n’est « pas un alcool comme les autres », la seconde rétorquant « on ne peut pas banaliser la consommation d’alcool ». Qui a tort, qui a raison ? C’est un débat vieux comme le monde, avec ses détracteurs et ceux qui disent qu’il faut nuancer.
Dans un orchestre, il y a plusieurs instruments, un peu comme dans un gouvernement, mais il faut savoir accorder les violons, surtout quand le chef d’orchestre donne le la…Emmanuel Macron, en marge du Salon de l’agriculture avait annoncé l’an dernier qu’il n’y aurait pas de durcissement de la loi Evin,
Allez pour revivre la passe d’armes de cette semaine voici les instants choisis entre Didier Guillaume, qui a enflammé la toile chez certains médecins et autres opposants au vin, et Agnès Buzyn, toujours prête à durcir le ton.
LES DECLARATIONS DE DIDIER GUILLAUME
« Je ne crois pas que le vin soit un alcool comme les autres », a déclaré Didier Guillaume mercredi sur le plateau de BFMTV. « L’addiction à l’alcool est dramatique, et notamment dans la jeunesse, avec le « binge drinking »,etc. C’est dramatique, mais je n’ai jamais vu, à ma connaissance, malheureusement peut-être, un jeune qui sort de boîte de nuit, et qui est saoul, parce qu’il a bu du côtes-du-rhône », a ajouté le ministre, estimant que les jeunes buvaient plutôt « des mélanges » ou « de l’alcool fort ».
LES REACTIONS DE MEDECINS SUR LA TOILE
Ces déclarations ont d’autant plus mis le feu aux poudres qu’elles interviennent une semaine après la présentation d’un plan gouvernemental contre les addictions déjà très critiqué par les spécialistes à propos de son volet alcool.
« Quel aveuglement ! M. Guillaume, tous les médecins vous invitent à faire un tour aux urgences un soir de feria ou de beaujolais nouveau. Pour être plus précis, il y a tous les jours des comas éthyliques au vin », a réagi sur Twitter le professeur Michel Reynaud, addictologue et président du fonds actions addictions.
Ce discours du ministre « place surtout la France dans une position intenable et lamentable quand à l’influence du lobby sur nos politiques », a estimé pour sa part le professeur Amine Benyamina, psychiatre spécialiste des addictions, également sur Twitter.
« Contrairement à ce que prétend le ministre de l’Agriculture, les études démontrent que les jeunes se saoulent avec du vin (18%) ou du champagne (25%) selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Le vin est aussi un alcool comme les autres pour se saouler », a déclaré de son côté Bernard Basset, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), lui aussi sur Twitter.
« On ne peut pas banaliser la consommation d’alcool », a réagi vendredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, après les déclarations de son homologue de l’Agriculture pour qui le vin n’est pas « un alcool comme les autres ».
« Si le vin fait partie de notre patrimoine, et qu’en cela on peut considérer qu’il n’est pas un alcool comme un autre et qu’il fait partie de la culture nationale, la molécule d’alcool contenue dans le vinest exactement la même que celle contenue dans n’importe quelle boisson alcoolisée »,
a dit Mme Buzyn sur Franceinfo, indiquant en avoir discuté avec son collègue.
Pour Agnès Buzyn, « on ne peut pas banaliser la consommation d’alcool, qui tue en France près de 50.000 personnes, et ce n’est pas que (du fait) des boissons alcoolisées fortes ».
Interrogée sur le poids du lobby viticole, elle a estimé qu' »il y a du lobbying
partout, et des intérêts partout, dans le monde du tabac, de l’alcool… Le devoir d’un politique est de décider ce qui est bon pour les Français, le seul intérêt est l’intérêt général ».
A propos de la position même du président Emmanuel Macron, qui en marge du Salon de l’agriculture avait annoncé l’an dernier qu’il n’y aurait pas de durcissement de la loi Evin, « j’imagine qu’il fait un choix entre les intérêts de l’agriculture française et les intérêts de santé publique »,a-t-elle répondu. « Ça ne m’empêchera pas d’informer les Français qu’il est nécessaire de réduire sa consommation d’alcool. L’alcool est, quel qu’il soit, la deuxième cause de mortalité en France ». Mme Buzyn a expliqué vendredi avoir pris des mesures en mars 2018, à destination des jeunes et des femmes enceintes.
Les vins de Bordeaux ont presque ce flegme britannique et restent sereins après le rejet du projet d’accord entérinant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Sur les 12 derniers mois, les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 1% en volume et 14% en valeur.
Originaire du Pays-de-Galles, près de Cardiff, Nicola Allison est touchée à double titre par le Brexit. En tant que ressortissantebritannique et comme propriétaire du château du Seuil à Cérons dans les Graves, elle se dit inquiète. Elle commercialise 80000 bouteilles dont 90% à l’export. 30% de ses vins partent pour le marché britannique.
S’il y a « no deal », c’est à dire pas d’accord, il y aura un problème de dédouanement sur le vin à ce moment-là, il y aura un souci à la frontière… » Nicola Allison du château du Seuil.
Elle commercialise 80000 bouteilles dont 90% à l’export. 30% de ses vins partent pour le marché britannique, d’où ses craintes, avec le rejet avant-hier du projet d’accord entérinant la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne
Le Royaume-Uni est aujourd’hui le 4e marché à l’export pour les vins de Bordeaux. Une vaste marché de près de 180 000 hectolitres, juste derrière la Belgique et proche des USA, le 1er restant de loin la Chine avec 464 594 hectolitres.
Un marché où 179 696 hectolitres, soit près de 24 millions de bouteilles, ont été exportés sur les 12 derniers mois (chiffres à fin novembre 2018 selon le CIVB). Cela traduit une hausse de 1% en volume et 14% en valeur.
Chez les distributeurs de petits vins, on a ressenti ces derniers mois des ventes plus importantes vu le contexte et l’incertitude qui plane. Mais chez LD VINS négociant de crus classés et de pépites, on reste serein, même si le Royaume-Uni ces derniers temps achète moins de crus classés, ayant pas mal de stock à revendre.
Moi, personnellement je ne suis pas inquiet, pour la société, je n’imagine pas que la Grande-Bretagne se coupe et s’isole du monde. L’Angleterre est un marché très actif, même si Londres est moins la plate-forme tournante de tous les vins du monde, ce qui a été le cas il y a une vingtaine d’années, c’est plutôt Bordeaux qui a pris cette position et tant mieux pour nous » , Thierry Decré PDG de LD VINS.
Thierry Decré confie qu’il y a 15 ans les vins de Bordeaux ont déjà connu une situation difficile avec les USA et malgré tout le commerce a continué à se faire : « on a eu souvenez-vous une position très forte des Etats-Unis (à l’époque de la guerre en Irak) contre les vins de Bordeaux, on a continué à vendre des vins aux Etats-Unis, on vend des vins en Chine, on s’adaptera et on continuera à vendre des vins dans le monde entier, on se battra pour cela ».
Malgré le contexte des plus défavorables sur ces 10 dernières années avec une hausse des taxes (qui représentent 2,5 euros par bouteille) et une livre sterling qui est passée de 1,6 euros à 1,16, le marché britannique a continué à consommer des vins de Bordeaux et à en importer.
Bien évidemment, un ralentissement s’est fait ressentir, et notamment sur les 3 derniers mois avec une légère baisse de 1% en volume.
Les perspectives du Brexit génèrent beaucoup d’incertitudes, on est dans le flou le plus complet et c’est ce qui est le plus déstabilisant; fondamentalement je ne suis pas sûr qu’il y ait matière à être très inquiet
Le plus inquiétant reste encore les exportations vers la Chine (qui représentent près du quart des exportations des vins de Bordeaux) avec une baisse de 26% sur 12 mois et même de 37% sur l’automne 2018. Là aussi Bordeaux est habitué au yoyo chinois, un coup ça baisse, un coup ça remonte. Alors, on reste en ce pays de Bordeaux et de Montaigne, pragmatique et philosophe…
Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères, Sylvain Hervé et D.Laurent :
A la suite d’un jugement du tribunal administratif de Lyon, il est désormais interdit de vendre comme d’utiliser du Roundup Pro 360, un produit désherbant contenant du glyphosate de Monsanto/Bayer utilisé surtout en viticulture.
La justice a en effet annulé mardi l’autorisation de mise sur le marché de ce produit, estimant qu’il devait « être considéré comme une substance dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé ». Une décision « à effet immédiat », indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à l’AFP, précisant qu’en conséquence sa vente, sa distribution et son utilisation « sont interdites à compter de ce jour ».
Les juges mettent clairement en cause l’Anses, organisme chargé de distribuer les autorisations des mises sur le marché en France des pesticides, estimant qu’elle a « commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution » en autorisant ce produit le 6 mars 2017. Sur le fond, l’Anses se borne à dire qu’elle « examinera avec attention » le jugement et ne précise pas si elle fera appel de la décision.
Le géant allemand de la chimie Bayer, qui a racheté en 2018 son concurrent américain Monsanto, se dit lui « surpris ». Il « souhaite rappeler que l’Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA), en 2015, a conclu que la classification comme « cancérogène probable » du glyphosate n’était pas justifiée ». Il étudie désormais « la suite juridique à donner à ce dossier », précise-t-il dans un communiqué. Cette décision intervient alors que le débat fait rage en France et en Europe sur la potentielle dangerosité du glyphosate, principe actif du Roundup.
En novembre 2017, l’Union européenne avait renouvelé son homologation du glyphosate pour cinq ans, mais le président Emmanuel Macron s’est engagé à le bannir en France d’ici à 2021.
Pour autant, le Roundup Pro 360 ne représente que 2% des ventes de glyphosate sous la marque RoundUp en France. Il est utilisé surtout dans les vignes et « dans une moindre mesure en grandes cultures », précise Bayer.
« C’est une décision absolument majeure car elle devrait concerner tous les Roundup, le tribunal considérant que tous les produits contenant du glyphosate sont probablement cancérogènes », s’est félicitée l’avocate du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), Me Corinne Lepage, qui avait saisi la justice en mai 2017 pour réclamer le retrait de ce désherbant.
L’Anses avait fait valoir devant les juges administratifs que le Roundup Pro 360 avait une composition « strictement identique » au Typhon, herbicide commercialisé par le groupe israélien Adama et autorisé en France depuis 1996. Un argument balayé par le tribunal, jugeant que le caractère cancérogène du Typhon n’avait « pas été étudié » dans l’avis de l’autorité sanitaire.
En revanche, l’Anses avait admis que le Typhon, du fait de sa composition associant glyphosate et ammonium quaternaire, présentait « une toxicité
plus importante que le glyphosate lui-même » et l’avait classé « toxique pour les organismes aquatiques ». Les juges en ont déduit que le Roundup Pro 360 avait les mêmes effets.
Europe-Écologie-Les Verts a également introduit un recours devant le tribunal administratif en 2018 contre les autorisations de mises sur le marché de tous les produits contenant du glyphosate, en réclamant le réexamen en urgence par l’Anses de la dangerosité de cette substance. « Cette décision (du tribunal administratif de Lyon) laisse entrevoir une sortie réelle du glyphosate alors que le gouvernement tergiverse depuis trop longtemps et parle d’une sortie dans 3 ans depuis… bientôt 2 ans », a réagi auprès de l’AFP le porte-parole d’EELV Julien Bayou.
De son côté, l’ONG Générations Futures demande à l’Anses de prendre en compte « le potentiel probablement cancérogène de toutes les formulations à base de glyphosate qu’elle est en train de réévaluer ».
Fin novembre, l’Anses précisait que 69 produits contenant du glyphosate faisaient l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché français, dont 58 dossiers de renouvellement.
C’est une bien triste nouvelle tombée cet après-midi. Le décès de l’ami Gérard Basset, meilleur sommelier du monde, âgé de 61 ans, des suites d’une longue maladie. Une nouvelle qui plonge le monde du vin dans un grande tristesse. Les réactions sur Côté Châteaux.
Parmi les premiers sommeliers à réagir, le très doué Alexandre Morin, ancien chef sommelier du Chapon Fin à Bordeaux : « Gérard Basset faisait rayonner la sommellerie française à l’international. Je l’ai reçu plusieurs fois au Chapon Fin, j’ai fait quelques montages de start-ups avec lui, je l’ai côtoyé plusieurs fois oui. C’était un modèle pour nous. Il a été à la fois Master of Wine, Master Sommelier et Meilleur Sommelier du Monde, il a cumulé plusieurs titres. Une réussite à l’anglo-saxonne qui a fait rayonner la Sommellerie Française à l’international.Je le trouvais extrêmement humble et bourré de savoirs, alors qu’il était N°1 dans le vin, il était incroyable avec sa bonhomie. Il a fait beaucoup pour la sommellerie française comme à l’étranger. C’est une perte considérable. »
Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992 est bien sûr « très triste, c’est le 1er de la famille des meilleurs sommeliers du monde à disparaître. »
« On se connaît depuis très longtemps. mon 1er souvenir, c’est quand il est venu manger au Bistrot du Sommelier.Au cours du repas, il me dit qu’il prépare le concours de meilleur sommelier du monde pour l’Angleterre, et moi, je le préparais pour la France. Il m’a demandé si cela ne me dérangerais pas s’il venait en stage chez moi pour apprendre un peu plus. Il a donc travaillé avec moi pendant une dizaine de jours. On a ainsi partagé plein de choses sur le métier et sur la vie. Et puis on s’est retrouvé pour la compétition à Rio : j’ai gagné le concours, il est arrivé 2e. Ce sont des liens indélébiles. La photo de nous deux à Rio est depuis 1992 au dessus des clés du resto. Je pense à lui tous les jours depuis septembre 1992.
Gérard, c’est quelqu’un de calme, exceptionnel, attentif, un grand professionnel. Il était Meilleur Sommelier du Monde, Master of Wine, il a décroché quasiment tous les diplômes de la Sommellerie », Philippe Faure-Brac meilleur sommelier du monde 1992.
C’est un ami fidèle, un grand professionnel un ami tout simplement. Il était arrivé en Angleterre seul, il a travaillé comme plongeur, serveur puis sommelier. Il s’est passionné par cet univers qu’il a su partager. Il s’est beaucoup impliqué dans la formation et dans la transmission. »
Justement, il fut parmi les 4 mousquetaires meilleurs sommeliers du monde à former des élèves en sommellerie internationale à Bordeaux, à Worldsom, créée par la CCI de Bordeaux. Jacques Faurens commentait cet après-midi : « Nous apprenons avec infiniment de tristesse le décès de Gérard Basset, meilleur sommelier du monde et diplômé de Kedge Business School. Il avait accompagné la création de Worldsom aux côtés de Serge Dubs, Philippe Faure Brac et Paolo Basso ». Josy Himmelberger, la 1ère directrice de Worldsom : « quelle triste nouvelle ! Un homme exceptionnel qui laisse le souvenir indélébile d’un immense professionnel et d’un homme de cœur et de passion. Mes pensées les plus sincères à toute la famille. RIP Gerard et continue à illuminer le ciel comme tu nous as illuminé ici bas. »
Dominique Noël, chef sommelier installé à Hong-Kong se souvient : » je l’ai rencontré plusieurs fois, il y a 20 ans, lorsque je travaillais à Londres entre 1997 et 2002, dans des dégustations et à des repas avec d’autres sommeliers…
C’était un homme très gentil et généreux de son temps avec les autres. C’était une personnalité, le type de personne qui inspire par sa passion et son savoir. Il avait déjà énormément de connaissance sur le vin, la cuisine et l’art de la table en général; très humble et d’un charisme très doux, très posé. Il a toujours été une grande source d’inspiration pour tous les sommeliers du monde, y compris moi » Dominique Noël chef sommelier.
A Bordeaux, Rodolphe Wartel, directeur de Terre de Vins me rappelle que Gérard Basset avait participé à 4 Bordeaux Tasting et un Lyon Tasting en 2017 :« le monde du vin perd une personnalité de grand talent et de grande humanité. Il nous a accompagné à Terre de Vins depuis de nombreuses années. Il était d’une famille modeste, un gamin de Saint-Etienne,c’était d’ailleurs un grand passionné de foot et un inconditionnel de l’AS Saint-Etienne. Il s’était dirigé vers le monde de la sommellerie et avait pris le chemin de l’Angleterre et c’est justement en représentant de l’Angleterre qu’il a gagné le titre de meilleur sommelier du monde. Il était un gros travailleur, il a concouru à 5 reprises, pendant 20 ans. Il avait un coach, pour tout ce qui était mémo-technique. Il avait cette grande modestie qui faisait qu’on n’avait pas l’impression qu’il avait tout ce savoir. Il a réussi à la force du poignet et du travail. Il écrivait pour Terre de Vins, il était très attachant, on va beaucoup le regretter. On pense beaucoup à sa femme Nina qui tenait avec lui l’hôtel-restaurant qu’il avait à Southampton. »
Côté Châteaux s’associe à la peine de l’ensemble de ses amis sommeliers et présente ses plus sincères condoléances à sa famille.
Cognac. Un nom mythique, un nom magique en terre charentaise. Ce terroir de 76 000 hectares a produit 204 millions de bouteilles en 2018, soit une hausse pour la 4e année consécutive de 3% en volume après les 8% de l’an dernier. Entre Pierre Vaudon, petit vigneron-distillateur-bouilleur de cru et les grandes maisons Hennessy et Courvoisier, Côté Châteaux vous dévoile l’univers étonnant de ces vieilles eaux-de-vie ainsi que leur histoire sur NoA en ce mois de janvier.
Bienvenue au pays des distillateurs et des bouilleurs de cru.Côté châteaux débute chez Pierre Vaudon, à Echallat.Un domaine qui s’étend sur 60 hectares, partagés entre le terroir de la Grande Champagne et celui des Fins Bois.
Pierre Vaudon nous dépeint les 6 crus qui font Cognac entre la Grande Champagne, la Petite Champagne, les Borderies, Fins Bois, les Bons Bois et les Bois Ordinaires, ainsi que les arômes qui s’en dégagent. Un terroir délicat, tout comme l’opération de double distillation, de double chauffe qui caractérise la production de Cognac. Pierre Vaudon, c’est cette première belle rencontre de ce magazine de 18 minutes.
Portrait en pied du fondateur Richard @ Hennessy dans son uniforme militaire rouge et or (jaune). Tenue d’apparat.
L’histoire de Cognac est aussi intimement liée à des personnages célèbres comme Richard Hennessy, un officier irlandais engagé dans l’armée de Louis XV, qui a créé la distillerie Hennessy en 1765.Au 17e siècle, pour faire face à la mévente des vins de la région et aux problèmes de transport, les vignerons charentais eurent l’idée de « brûler » leurs vins, c’est à dire de les distiller. Son histoire, ainsi que celle de la Maison Hennessy est contée à travers les visites « de la Vigne au Cognac » proposées par la Maison Hennessy.
Ce leader du Cognac, qui a lui tout seul totalise la moitié de la production de Cognac, nous emmène dans une expérience multi-sensorielle au sein du Chai de la Faïencerie. Vous allez tout connaître de la saga familiale Hennessy de Richard le fondateur à Maurice Hennessy, son arrière-petit-fils qui va avoir l’idée d’attribuerdes étoiles en fonction de la qualité du cognac. Il va ainsi donner naissance au Cognac Hennessy Trois Étoiles, connu aujourd’hui sous l’appellation VS (Very Special).
En 1817, le Prince de Galles, futur George IV de Grande-Bretagne, grand connaisseur de cognac demanda à Hennessy de créer une eau de vie « very superior old pale » ce qui deviendra le VSOP. Puis fut créé le XO (eXtra Old) en 1870 par Maurice Hennessy, initialement réservée à sa famille et ses amis, devenue une référence internationale pour les cognacs.
Hennessy offre au visiteur une palette d’expériences à vivre en 4 formules au choix, sans ou avec réservation: « signature »(18€, 1h30 avec dégusattion du VS et VSOP)), « X.O symbole » (33€, 1h30 avec dégustation du VSOP et du XO), « exception » (70€ 2h, dégusattion XO et Paradis), et cette fameuse « de la vigne au cognac »pour percer les secrets les mieux gardés où après cette visite en images est prévu une visite des vignes, de la distillerie du Peu avec sa dizaine de vieux alambics en cuivre : vous pourrez y apprécier et déguster les différents stades de la coupe, de cette double distillation depuis le brouilli (qui titre à 30°) obtenu lors de la première distillation, puis le coeur lors de la seconde, la tête et la queue étant remélangés au brouilli.
La suite de la visite se poursuit à nouveau sur le site de la Faïencerie où sont élevées ces eux de vie. C’est l’étape du vieillissement en barriques de chêne. Ici comme dans les autres chais de la Maison, on dénombre 380 000 barriques. L‘eau de vie, qui titre au maximum 72%, est mise dans des fûts de chêne neufs. Au cours de cette période, le volume d’alcool baisse pour arriver aux 45° obligatoires pour la commercialisation.
Une immersion au sien du Paradis où sont entreposées les plus vieilles dame-jeannes de la Maison dont la plus ancienne remonte à 1800, une compréhension de l’étape d’assemblage également des différentes eaux de vie selon les années, les cépages et crus mélangés. Le tout se terminant par une fabuleuse dégustation des eaux de vie en élevage, d’Hennessy X.O et de Paradis. (250€ cette fameuse visite)
COURVOISIER ET SON HISTOIRE INTIMEMENT LIEE A NAPOLEON
Cognac est riche en amateurs et en histoire. Celle de Courvoisier est très certainement l’une des plus étonnante également. Courvoisier, basé à Jarnac, offre également 4 visites à la hauteur des attentes du public de novices ou d’amateurs : de la visite classique, à la visite premium, en passant par « embouteillez-vous même » et « essence » (un assemblage d’une centaine d’eaux-de-vie de Grande Champagne et Borderies, élaborées depuis le début du XXe siècle.
Mais ce qui fait l’attrait de Courvoisier, créé en 1809 près de Paris à Bercy, c’est son histoire commune avec celle de Napoléon 1er. L’Empereur avait visité Courvoisier à Bercy dont la notoriété était déjà très importante en 1811.
Il avait décidé d’offrir à ses hommes qui partaient au combat le soir un verre de vin et le matin un cognac. Par la suite la légende veut qu’il ait emporté avec lui des barriques de Courvoisier sur l’île de Sainte-Hélène, qu’il aurait aussi dégusté avec ses geoliers anglais et l’auraient qualifié de « Napoleon’s Brandy ». Tanguy Bougeard, responsable des visites au château Courvoisier, et Benoît de Sutter, Maitre Distillateur, nous parlent de cette histoire et nous font découvrir l’un des bicorne de Napoléon et l’une de ses redingotes exposées au château Courvoisier à Jarnac.
Basé depuis 1828 à Jarnac, Courvoisier a poursuivi sa belle histoire avec la famille Curlier. Une histoire qui va rejoindre celle de la Tour Eiffel car ce Cognac sera choisi comme Cognac officiel dégusté lors de l’exposition universelle de 1889, d’où Couvoisier va tirer de cette expérience le « Toast de Paris ». La Belle Epoque sera aussi l’occasion de célébrer de nombreuses fêtes et événements avec Courvoisier. Une richesse de l’histoire qui se poursuit au sein du chai et du Paradis où sont encore entreposées des eux-de-ie de 1769 réservées pour le roi d’Angleterre Edouard VII amoureux de la France et de ses cognacs.
De cet Age d’Or, l’ensemble du monde va s’en imprégner et ces cognacs vont être surtout dégustés à l’étranger.« Aujourd’hui Courvoisier produit 18 millions de bouteilles, dont plus de 99% sont exportés vers les USA, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud », selon son PDG patrice Pinet.
Notre road-trip en pays cognaçais se poursuit au fameux bar Louise, bar à Cognac, bar à cocktails avec Patrick Raguenaud, le Président du BNIC, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac.
Celui-ci nous dépeint la bonne santé du Cognac qui a connu 8% de hausse en volume sur l’exercice précédent et 3% encore en 2018. 204 millions de bouteilles ont été expédiées cette année ; les principaux marchés sont 1° les USA 87,4 millions de bouteilles 2° Singapour 27,2 3° Chine 24,2 4° le Royaume Uni 9,7 et la France 4,6 millions (selon les chiffres réactualisés, pour 2018).
Enfin, comme à chaque numéro de Côté Châteaux nous vous proposons un association mets et cognacs proposés par Expérience Sur Mesure, avec la chef sommellière Oriane Chambon et le chef Cédric Coulaut, au sein de la maison de cognac de Pierre Vaudon. Un moment exquis et riche en arômes et saveurs.
Côté Châteaux spécial Cognac est à regarder sur NoA :
lundi 21 janvier à 20h15 et à 22h30
mercredi 23 à 11h15 et à 23h30
jeudi 24 à 17h50
vendredi 25 à 8h50, puis 20h15 et à 23h25.
d’autres diffusions à voir également sur la semaine 5.
Regardez Côté Châteaux n°3 spécial Cognac, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :
Propriété de la MAIF depuis 1988, ce 5e Cru Classé de Margaux est en passe d’être vendu. La MAIF est entrée en négociation exclusive avec la famille Roulleau.
Château Dauzac, c’est de 5ème Grand Cru Classé de Margaux, dont on dit souvent qu’il a le tempérament de « Super Second ». De quoi lui donner des ailes. Il comprend 120 hectares, dont un vignoble de 49 hectares d’un seul tenant, sur une croupe de graves à proximité immédiate de la Gironde. Depuis 1988, ce château était la propriété de la MAIF.
En 2013, un plan « Ambition 2020 » avait été établi avec comme objectif de faire de Dauzac un cru d’exception, priorité était donné à la recherche de l’excellence et la
reconquête commerciale. Laurent Fortin était ainsi nommé au poste de Directeur-Général avec comme Président Thierry Couret. De grands chantiers ont été lancés en investissant dans la cuverie, l’œnotourisme et l’innovation (il faut se souvenir que la première fût celle de la bouillie bordelaise en 1866).
La famille Roulleau, à la tête de Samsic, champion breton du service aux entreprises a proposé à la MAIF de racheter Dauzac, un projet qui a séduit la MAIF car cette proposition d’acquisition s’inscrit dans un objectif patrimonial de long terme.
L’équipe emmenée par le Directeur-Général Laurent Fortin et le Responsable Technique Philippe Roux devrait prolonger la renaissance de ce 5ème Grand Cru
Classé. Bonne chance dans cette nouvelle aventure.