25 Fév

Côté châteaux : les femmes du vin à l’honneur dans le n°5

A l’occasion de la journée internationale du droit des femmes prévue le 8 mars, Côté Châteaux a choisi de consacrer un numéro spécial sur les femmes du vin. Un focus sur ces maîtres de chais, oenologues, vigneronnes, propriétaires, sommelières, le tou t conjugué au féminin pour ce grand numéro de Côté Châteaux diffusé à partir du 4 mars sur NoA. Une tendance à une féminisation qui se ressent de plus en plus dans le monde viti-vinicole à Bordeaux. 

La journée des femmes, comme son nom l’indique, ce n’est qu’une journée, le 8 mars. Mais pour Côté châteaux, c’est un peu restrictif et c’est désormais toute l’année dans le monde du vin.

A l’origine, il s’agissait d’une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day), le 28 février 1909, célébrée aux Etats-Unis à l’appel du parti socialiste d’Amérique. Depuis elle s’appelle journée des femmes ou des droits des femmes, célébrée le 8 mars en France,  l’occasion de dresser chaque année un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d’égalité en droits.

Côté Châteaux a tendance à dire qu’aujourd’hui les inégalités s’estompent progressivement, même s’il reste de nombreux progrès encore à faire. Mais des métiers qui jusqu’ici étaient dévolus aux hommes, se retrouvent aujourd’hui pas mal pris par des femmes comme maître de chai.

Sandrine Garbay en est l’exemple type. Diplômée de l’Institut d’Oenologie de Bordeaux, titulaire d’un doctorat en sciences biologiques et médicales, elle est rentrée à château Yquem en 1994 pour travailler en tant que responsable de la qualité. Pendant quelques années, elle a travaillé aux côtés de Guy Latrille, maitre de chai durant 45 ans à Yquem, puis l’a remplacé en 1998, un rêve qui est devenu pour elle une réalité. C’était alors à l’époque une petite révolution dans un monde essentiellement masculin, une première maître de chai à la tête d’un cru classé 1855, et pas n’importe lequel, celui qui est en haut de la liste : Yquem 1er cru supérieur.

Ce n’était pas courant qu’il y ait des femmes maîtres de chais dans des domaines aussi prestigieux comme Yquem. J’ai été une des premières femmes maîtres de chais dans un grand cru de Bordeaux. Cela a été un grand bonheur et aujourd’hui une grande fierté », Sandrine Garbay maître de chai à Yquem.

Sandrine Garbay et Pierre Lurton dans la salle de dégustation d’Yquem © JPS

Depuis plus de 20 ans, elle participe à cette magie de révéler ces raisins botrytisés pour donner l’un des plus grands vins liquoreux au monde. Bien sûr, elle a à ses côtés une solide équipe : Antoine Depierre comme chef de culture, Francis Mayeur directeur technique et bien sûr Pierre Lurton, Pdg d’Yquem : « Sandrine Garbay est une amie de longue date, c’est l’ambassadrice idéale pour Yquem, elle apporte sa touche de féminité de précision et d’élégance. » C’est donc tout naturellement que Côté Châteaux a pensé à elle comme la révélation de ces 20 dernières années et a fait son portrait dans ce numéro 5.

Ce numéro de Côté Châteaux débute dans les Graves, avec la nouvelle génération de femmes qui émergent dans le monde du vin à Bordeaux. Nous sommes allés à la rencontre de Léa Rodrigues-Lalande, 28 ans, une tête bien faite et une tête bien pleine, qui fait rayonner le château de Castres. Elle travaille aux côtés de son père José depuis plusieurs années et s’occupe de la gestion, du marketing et de la représentation tant en France qu’à l’étranger des 4 propriétés de la famille dans les Graves et en Pessac-Léognan.

Léa Rodrigues-Lalande au château de Castres © JPS

Quand à savoir si aujourd’hui elle ressent encore une « ségrégation » vis-à-vis des femmes : « non, il n’y a plus de misogynie, les femmes sont très bien intégrées. A la rigueur, un femme jeune a peut-être un peu moins de crédibilité qu’une femme qui a un peu plus d’expérience, mais en tout cas nous sommes désormais bienvenues dans ce domaine-là. » Léa-Rodrigues Lalande s’apprête a participer à la grande semaine des primeurs : « on a recevoir la planète entière et cela va déterminer l’impact que va avoir le millésime 2018, et pour nous, c’est un superbe millésime. »

Sébastien Delalot et Jean-Pierre Stahl au château de Lusseau avec Bérangère Quellien et Gwenaëlle Le Guillou

Des femmes qui suivent également les grandes tendances du moment et qui pour certaines ont été aussi précurseurs dans le choix de passer en bio : Bérangère Quellien au château Lusseau nous raconte, non sans humour, les idées qu’elle a mis en place sur sa propriété familiale depuis 1870 à Ayguemorte-les-Graves. « La bérue déglingué, c’est mon surnom, j’en ai fait aussi une cuvée pour casser tous ces codes souvent un peu lourd dans le bordelais. »

Passer en bio, j’y pensais quasiment dès mon installation en 2001 afin de respecter le terroir et le côté plus paysan de notre travail de vigneron », Bérangère Quellien du château Lusseau.

Bérangère Quellien et Gwenaëlle Le Guillou au château Lusseau © JPS

Guenaëlle Le Guillou, directrice du Syndicat des vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine confirme cette tendance : « aujourdhui on compte 952 propriétés, sur 13000 hectares, en bio sur la région, ce qui eut dire qu’on a une offre très large, dans toutes les appellations et dans tous les types de vins. En 2017 on a enregistré une centaine de propriétés supplémentaires qui ont franchi le pas de l’agriculture biologique. Est-ce que les femmes sont plus sensibilisées ? Peut-être , on sent que les femmes sont aussi à l’écoute du consommateur qui recherche des vins plus respectueux de l’environnement. »

Autre exemple de réussite dans le bordelais, Sylvie Cazes, co-propriétaire de Lynch-Bages, et ancienne présidente de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Elle a acquis en 2014 château Chauvin et c’est là sur ce domaine que je commence son portrait : « avec mes enfants en 2014, nous avons acquis cette très jolie propriété de Chauvin, en particulier avec Julie Régimbeau qui s’occupe de la propriété avec moi. Chauvin est situé à côté de Pomerol et en face du ravissant village de Saint-Emilion. Nous sommes médocains à l’origine, mais nous avons été séduits par ces paysages magnifiques et ce très beau terroir de Chauvin. »

Sylvie Cazes présentant à la presse son château Chauvin © JPS

Et de présenter son cuvier et son chai à barriques : « nous produisions 50000 bouteilles de grand vin et 20000 bouteilles de 2e vin Folie de Chauvin qui tire son nom d’une maison qui se situait sur la propriété au XIXe siècle… » Deux femmes de caractère qui s’entendent très très bien et pour cause : « globalement, ça se passe assez naturellement entre nous, on travaille ensemble depuis 3 ans maintenant » confie Julie sa fille. « Le caractère le plus impressionant chez elle, c’est cette faculté d’aller au bout des choses, c’est cela aussi qui m’a été transmis. »

Sylvie Cazes a ce recul et cette expérience reconnue pour parler de l’histoire des femmes dans le monde du vin : « en fait, il y a toujours eu des femmes dans la vigne, premièrement pendant les guerres quand les hommes n’étaient pas là, et puis aussi au fil des successions, quand il n’y avait pas de garçon ou quand les garçons voulaient changer de métier. En troisième lieu, il était assez courant de voir des femmes dans des postes de commerciaux ou dans le marketing, que dans des postes echniques, mais aujourd’hui il y a plus de filles à la faculté d’oenologie que de garçons, et de plus en plus de femmes qui dirigent des propriétés et en particulier à Bordeaux. » 

Sylvie Cazes entourée de 2 de ses 3 enfants, Julie et Pierre Régimbeau © JPS

La suite du reportage va se poursuivre au Chapon Fin, le plus vieil et plus bel établissement historique de Bordeaux avec son décor de rocaille où tous les plus grands chefs d’Etat, rois, artistes se sont pressés. Car Sylvie Cazes est aujourd’hui propriétaire avec sa famille de ce bel établissement avec Nicolas N’Guyen Van Hai en cuisine et en cette mi-février elle fait découvrir ses vins et son actualité aux journalistes spécialisés dans le vin et la gastronomie à Bordeaux. Une femme de tête qui est aussi la présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin, ce qui va tout naturellement nous emmener à la Cité du Vin pour terminer ce n°5 de Côté Châteaux.

Les femmes de la Cité du Vin avec notamment Marina Léon, médiatrice oeno-culturelle à gauche © JPS

Nous partagerons ainsi un instant magique avec Shiyu et Caroline Boutry, les deux cavistes-sommelières de Latitude 20, elle nous présenterons également leur fabuleux parcours et la cave toute en rondeur, aux 800 références dont 500 du monde et avec 12 000 à 14 000 bouteilles dans un meuble unique.

Shiyu et Caroline Boutry à la cave Latitude 20 © JPS

L’émission se terminera en apothéose au 8e étage de la Cité du Vin au belvédère avec Marina Léon, médiatrice oeno-culturelle et une délégation féminine de salariées de la Cité du Vin qui compte un personnel féminin à 70%. Vivent les femmes du vin !

A voir dès le 4 mars à 20h15 sur la chaîne NoA, Côté Châteaux Spécial Femmes du Vin réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot.

LES DIFFUSIONS SUR NOA  : (Chaînes 337 sur Orange, 455 SFR, 326 Free et 339 Bouygues)

  • le 4 mars à 20h15 et 22H30
  • le 6 mars à 11h10 et 23h15
  • le 8 mars à 8h45, 20h15 et 23h15

Regardez Côté Châteaux N°5 Spécial Femmes du Vin réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :

23 Fév

Salon de l’agriculture : retour sur expérience avec Amélie Osmond

L’an dernier, je vous proposais de faire connaissance avec Amélie Osmond, une jeune vigneronne installée depuis 3 ans en Côtes de Bourg avec son mari Victor. Après 3 beaux millésimes, ils ont malheureusement connu ces intempéries qui compromettent les récoltes : la grêle du 26 mai 2018. Retour sur une année intense en émotions. Elle sera l’invité de l’émission spéciale samedi prochain sur France 3 Nouvelle-Aquitaine en direct du salon de l’agriculture.

« On est très peu chose face à Dame Nature… » 26 mai 2018, le ciel leur est tombé sur la tête. En une après-midi ce samedi de la fin du mois de mai à 13h20, en quinze-vingt minutes, Amélie Osmond et son compagnon Victor Mischler ont vu leurs espoirs de belle récolte anéantis dans les Côtes de Bourg. Ils ont perdu la moitié de leur production, à cause de la grêle.

Amélie et Victor regardant les dégâts occasionnés par la grêle du 26 mai 2018 © JPS

Le millésime 2018 était quand même un joli millésime, on a perdu 50% de la récolte, on a fait 27 hectolitres à l’hectare au lieu des 54 autorisés. On espère que 2019 sera de meilleure augure, on croise les doigts pour que cela n’arrive pas chaque année, » Amélie Osmond du Clos du Notaire.

La taille de la vigne prend cette année plus de temps à cause des bois meurtris par la grêle © JPS

Et de constater l’impact de la grêle encore bien visible sur les bois qu’ils sont aujourd’hui en train de tailler… « Il faut s’adapter à chaque pied et on met un peu plus de temps que d’habitude, on va mettre 20 à 30% de plus », commente Victor. « Là on a l’exemple typique : on a un bois qui a été fortement touché par un impact de grêle, vraiment très abîmé, ça c’est un bois qui a été fortement touché, qui ne qui ne donnera rien cette année, » renchérit Amélie.

Les rendements n’ont été que de 27 hectolitres à l’hectares contre plus de 50 habituellement. « On trouve cette année une concentration plus marquée que les autres années, du coup la vigne au lieu de fournir pour dix grappes n’a fourni que pour 5 grappes d’où une maturité plus poussée », précise Victor au moment des assemblages.

« On a d’habitude 3 cuvées de vin rouge et une de rosé, cette année on va s’affranchir de la cuvée d’entrée de gamme en rouge et de la cuvée de rosé… C ‘est vrai qu’il y certains marchés qu’on ne va plus plus fournir comme l’année précédente. On peut expliquer à nos partenaires professionnels chacun aura au prorata le volume qui lui sera alloué. »

Loin de baisser les bras, Amélie et Victor ont récolté en septembre, octobre, cette demi-récolte fort qualitative, ce qui est somme toute une belle consolation. Cette année où il y a eu une forte pression de mildiou, ils ont réussi à passer cette épreuve, étant constamment dans leurs vignes. Une épreuve d’autant plus qu’ils venaient de passer en bio, et ils ont réussi leur première année de conversion. Ils continuent également leur travail de fond sur la commercialisation de leurs vins.

« La vente en général, c’est une présence de fond et de forme, il faut aller voir les professionnels, leur faire déguster et comprendre notre méthode de travail. Le caviste est le meilleur prescripteur qu’il soit, il faut qu’il comprenne notre philosophie pour ensuite la retranscrire auprès du partciculier. Ca ne se crée pas du jour au lendemain ».

Et voici Amélie qui part à la rencontre d’un nouveau caviste qui vient d’ouvrir au Pian-Médoc. « Voilà la nouvelle identité du Notaris, la nouvelle étiquette, il n’y a pas que le visuel qui a changé, il y a aussi l’assemblage… »

Chez Cash Vin, le Clos du Notaire a trouvé une place de choix © JPS

« Ce que nous aimons dans le référencement des vins, c’est d’avoir des produits à histoire », commente Julien de Toffoli directeur de Cash Vin du Pian-Médoc. « On est sur une reprise d’un domaine, c’est un jeune couple dynamique, avec des idées bien précises : en corrélation avec le marché actuel par rapport à l’environnement et la qualité de travail. »

« L’export est encore un marché prédominant au sien de notre exploitation, mais je développe le caviste de proximité et le caviste en France », poursuit Amélie Osmond. Au début lorsqu’ils ont repris la propriété, ils commercialisaient 50% auprès du négoce, 30% à l’export, 15% auprès des Cafés Hôtels Restaurants et 15% auprès des particuliers, aujourd’hui l’orientation prise est de 25% vers le négoce, 40% vers l’étranger et 20% chez les cavistes et 15% pour les particuliers.

Encore un grand bravo de Côté Châteaux à Amélie et Victor, à l’ensemble des vignerons, des éleveurs et paysans qui prouvent que leur métier au quotidien est artisanal. Cela nécessite une implication de tous les instants, de gros efforts et investissements pour le plus grand plaisir du consommateur en bout de chaîne. Haut les coeurs !

Emmanuel Macron au salon de l’agriculture : « quand je regarde le vignoble français, je pense que nous pouvons faire le premier vignoble du monde sans glyphosate »

C’est à nouveau une phrase choc qu’a lancé le chef de l’Etat lors de son discours inaugural ce samedi matin au salon de l’agriculture où il est resté plus de 14 heures. Le chef de l’Etat est revenu sur la sortie du glyphosate sous trois ans. Il y voit « l’opportunité pour de nombreuses filières d’évoluer ».

Emmanuel Macron, hier matin lors don discours sur le glyphosate

Emmanuel Macron en a remis une couche sur le puissant désherbant glyphosate, considéré comme « cancérigène probable » selon L’organisation mondiale de la santé. Glyphosate qui a ses détracteurs et ses défenseurs dans le monde agricole. Voici ce qu’a déclaré le président de la République :

« J’ai rappelé ma volonté de sortir du glyphosatele plus rapidement possible, sous 3 ans, et il ne faut pas voir cet objectif  comme une contrainte et il ne faut pas tomber à l’égard de cet objectif sous de faux débats. C’est au contraire une opportunité, l’opportunité pour de nombreuses filières d’évoluer profondément.

« Rappelez-vous d’ou nous venions : nous partions en fin d’année 2017 vers 10 ans de renouvellement du glyphosate, même 15 ans au départ…la France s’est mobilisée, nous nous sommes battus pour faire voter au niveau européen 5 années. Et ce que nous voulons faire nous, c’est faire mieux…en montrant dans les faits que nous pouvons le faire en 3 ans. »

Quand je regarde le vignoble français, je pense que nous pouvons en faire le premier vignoble du monde sans glyphosate, dans 80 pour cent des cas cette transition va d’ailleurs s’effectuer sous 3 ans, « Emmanuel Macron

« L’INRA a identifié des solutions techniques crédibles, et l’enjeu réside dans la mobilisation et l’accompagnement des filières concernées. Il y a 15% des cas où les solutions techniques ne sont pas immédiates et où nous devons nous donner le temps de trouver des alternatives, mais cette mobilisation permet déjà un changement. »

Nul doute qu’on va en reparler dans les semaines et mois qui viennent.

19 Fév

Sur NoA et Côté Châteaux, on parle terroirs de manière décontractée

Ca manquait dans le paysage, une émission 100% terroirs. Côté Châteaux commence à trouver son créneau. Ce magazine mensuel part à la rencontre des petits vignerons et grands magiciens du vin. Ca se boit comme du petit lait…l’émission bien sûr.

Le doué Stéphane Derenoncourt dans l’émission n°4 sur Castillon © NoA

A peine Côté Châteaux a-t-elle été lancée début décembre avec les Côtes de Bourg, que déjà l’émission suivante sur Monbazillac était programmée pour les fêtes de fin d’année, celle sur Cognac continuait pour la publication des très bons chiffres de vente du Cognac début janvier et Castillon en Côtes de Bordeaux enchaînait le 11 février juste après l’opération découverte « j’irai déguster chez vous ! » des Castillon à Rennes.

Si vous n’avez pas encore trouvé la chaîne, c’est pourtant facile, il suffit de mémoriser : cela passe sur NoA, la nouvelle chaîne 100% terroirs de Nouvelle-Aquitaine, diffusée sur les box Orange 337, SFR 455, Free 326 et Bouygues 339. Sinon en direct sur internet quand vous connaissez l’heure de diffusion, en vous renseignant sur le blog éponyme Côté Châteaux.

Le Comte Jean de Boigne, une rencontre passionnante au château de Pitray © NoA

Monbazillac et Castillon semblent avoir conquis les surfeurs du net, avec des centaines et centaines de likes, Cognac également mais en dessous et Bourg était un joli galop d’essai. Vous pouvez retrouver les émissions sur YouTube et aussi désormais sur les pages Facebook de France 3 Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Castillon vient de dépasser les 10000 vues en deux jours, c’est un bon début, et l’article sur le blog a été lu par déjà 1700 personnes.

La prochaine que je vais vous présenter, avec mon compère Sébastien Delalot,  dès le 4 mars à 20h15 est une Spéciale Femmes du Vin. Un grand moment.

La fin de chaque émission est conçue comme le bouquet final d’un feu d’artifice…ou d’un vin © NoA

Les femmes qui prennent de plus en plus le pouvoir et des fonctions jusque là dévolues aux hommes, c’est la nouvelle tendance de ces 20 dernières années.

Sébastien Delalot, Yann Todeschini, Karl Todeschini du château La Brande et Jean-Pierre Stahl alias © Côté Châteaux

Côté Châteaux vous réserve un très beau numéro avec de charmantes et passionnantes vigneronnes, qui seront à l’honneur car au mois de mars on pense bien sûr à la journée internationale de la femme du 8 mars. Mais vous allez découvrir qu’elles sont à l’honneur finalement toute l’année, car leur activité ne se cantonne pas aujourd’hui à des taches subalternes et encore moins à un seul jour dans l’année. Vive les femmes du vin, l’émission n°5 sur Côté Châteaux !

Regardez Côté Châteaux n°4 réalisé par Jean-Pierre Stahl et Sébastien Delalot :

Le legs d’Alain Juppé dans le monde du vin à Bordeaux : « très important, durable et structurant »

Alain Juppé a décidé de mettre un terme mercredi à son mandat de maire. Aujourd’hui, les acteurs du monde du vin et de l’oenotourisme rendent hommage au visionnaire qu’il fut en créant en 1998 la Fête du Vin à Bordeaux, désormais démultipliée dans 4 grandes villes du monde, mais aussi en lançant la Cité du Vin. « Il a remis dans la même dynamique Bordeaux la ville, Bordeaux le vin, ce qui a multiplié par 5 le tourisme à Bordeaux », selon Stephan Delaux.

Alain Juppé a souvent fait référence au Guggenheim de Bilbao pour lancer la Cité des Civilisations du Vin à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Côté Châteaux a couvert depuis 18 ans non seulement Juppé et sa carrière politique à Bordeaux, mais davantage Juppé l’ambassadeur du vin. Aussi, c’est tout naturellement que je me suis dit, c’est vrai « avec Juppé, c’est la transformation » : un slogan qui aurait sans doute été bon après AJ pour la France pour transformer l’essai à l’Elysée, mais ça c’est du passé. Il n’empêche, la transformation de sa ville impose le respect, mais au-delà il y a un autre legs, la transformation de l’image de Bordeaux au niveau du vin, qui est tout aussi énorme, et qui s’est imposée à mon esprit. Côté Châteaux a donc décidé de donner la parole à ces acteurs du monde du vin qui l’ont côtoyé et ont vu la métamorphose de cette image désormais indissociable « Bordeaux la ville et Bordeaux le vin. »

POUR ALLAN SICHEL : « C’EST LUI QUI A EU L’IDEE DE LA FETE DU VIN »

Quel legs et quelle portée laisse Alain Juppé à Bordeaux au niveau du vin ? D’emblée le Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux qualifie ce legs de « très important, durable et structurant. Il a poussé à l’ouverture… »

« C’est lui qui a eu l’idée de la Fête du Vin, dont on a célébré les 20 ans en juin dernier. Il est à l’initiative des Fêtes du Vin à l’étranger aussi à travers les contacts qu’il avait à Québec ou à Bruxelles. Pour Hong-Kong, c’était un peu différent…Il a poussé à ces projets, on s’est aperçu du bienfait indéniable de ces manifestations. C’est tellement visible que les villes viennent directement nous demander pour organiser chez eux des fêtes du vin » (comme Hong-Kong ou Liverpool).

Conférence de presse à mi-chemin du chantier de la Cité du Vin en novembre 2014 © JPS

En 2e position, la Cité du Vin, c’est lui qui a eu l’idée aussi (on fête cette année les 10 ans du lancement du projet depuis Saint-Emilion). Il y a eu beaucoup de réticences au début, à Bordeaux on avait une attitude peu enthousiaste, notamment pour investir des sommes qui allaient promouvoir le vin au niveau mondial et pas seulement parler de nous. Aujourd’hui tout le monde est ravi du résultat, on parle des vins de Bordeaux et du monde, et c’est comme cela que Bordeaux peut mériter le titre de « capitale mondiale du vin ».

En 3e, le tourisme avec aussi Stéphan Delaux : l’inclusion de l’oenotourisme permet d’attirer beaucoup de monde à Bordeaux et de faire rayonner la marque. Tous ces grands succès ont certainement existé grâce à Alain Juppé. Il a toujours eu une écoute pour la filière viticole. La marque Bordeaux on peut y rattacher le plus de choses possibles, c’est un concept. A Bordeaux, on peut s’assoir sur un grand nombre de sujets pour faire rayonner la marque. »

Los Angeles invité d’honneur en 2014 à Bordeaux Fête le Vin © JPS

POUR OLIVIER BERNARD : « LA MARQUE BORDEAUX S’EST VRAIMENT VALORISEE CES DERNIERES ANNEES »

L’ancien Président et actuel vice-président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, Olivier Bernard commente : « la 1e chose qui m’a marqué quand il est arrivé à Bordeaux, c’est qu’il avait cette communication avec le monde du vin, il s’est rapproché du négoce, des propriétés, des manifestations, avec aussi la Fête de la Fleur. Il n’a pas hésité à prendre parfois des positions et en s’exprimant, même si ce n’était pas un passionné, c’était un amateur de vin. »

« 2e, c’est la résonance de la marque Bordeaux à travers le monde depuis 20 ans, largement amélioré et de manière qualitative grâce à son nom: le fait que Bordeaux a été largement réveillé en ville, cela a profité au vin. On le voit sur les bouteilles à 30, 40,…et jusqu’à 70 euros, des gens n’hésitent pas à mettre la marque Bordeaux sur leurs bouteilles. La marque Bordeaux s’est vraiment valorisée ces dernières années. La notion de marque Bordeaux est majeure ».

3e si je devais retenir un des éléments marquants, c’est la rénovation des quais, intimement liés au monde du vin, notamment le quai des chartrons. On a retrouvé une façade historique que je n’imaginais pas voir depuis le jour de ma naissance…

4e point bien sûr la Cité du Vin et 5e la fête du vin ». 

POUR STEPHAN DELAUX : IL Y A UNE CONJONCTION ENTRE LE PATRIMOINE ET LE VIN

« Lorsqu’Alain Juppé est devenu maire de Bordeaux, Bordeaux était plus connu à l’international pour ses vins que pour sa ville », rappelle Stéphan Delaux adjoint au maire d’Alain Juppé, mais aussi Président de Tourisme Bordeaux Métropole et de Bordeaux Grands Evénements (organisateur de la Fête du Vin). « Les vins de Bordeaux avaient 2 millénaires de renommée et la ville alors était mal connue. Il a lancé ce projet urbain, aussi sur les quais des chartrons (où il y avait de nombreux chais), et cela a été tout d’un coup révélateur d’une ville sublime, il y a alors eu une conjonction entre ce patrimoine et le vin. »

« La 2e chose, c’est qu’il a été Ministre des Affaires étrangères, ce qui lui a donné une sensibilité très forte à l’international.Il a poussé beaucoup la ville à l’international pendant tout ce temps. Caban le faisait aussi avec la famille Ford et une partie de l’Intelligentsia américaine, mais Juppé a vraiment positionné la ville au niveau international à travers sa présence. Il avait une aura très forte au niveau diplomatique.

Quant à la création de Bordeaux Fête le Vin, dans sa tête c’était d’abord offrir un événement festif un peu sudiste à la ville en créant sur les quais, quelque chose autour du vin, et aussi quelque chose autour du fleuve. Cela faisait un certain temps qu’on disait qu’il manquait quelque chose. Il a réussi à convaincre les réticents, et le succès a été là, les Bordelais l’ont accepté et certains Bordelais (du public) se sont rendu compte qu’ils ne s’y connaissaient pas tant que cela au niveau vin, comme ils le pensaient.

Dans le fond, c’est ce sur quoi je lui disais qu’il fallait travailler sur une convergence dans les stratégies de Bordeaux la ville et de Bordeaux le Vin. On a ainsi réuni dans la même dynamique Bordeaux la Ville et Bordeaux le Vin. »

Visite en avril 2015 avec Laurent Fabius ou quand deux ministres des Affaires Etrangères plaident la cause de la Cité du Vin © JPS

Quant à l’oenotourisme, on est dans la même dynamique: tout s’appuie sur cette transformation de la ville à travers la révélation de sa beauté et sa modernité, le tram a repoussé la voiture, il y a eu une mise en valeur du fleuve et aussi une réunion des deux rives.

« Quand on m’a confié cette responsabilité en 2001, Alain Juppé m’a demandé au niveau touristique ce que l’on pouvait faire, je lui ai dit qu’on pouvait multiplier par deux le nombre de touristes et en fait on les a multiplié par 5 (avec notamment le classement de Bordeaux au patrimoine mondial de l’humanité). Sur l’oenotourisme, les châteaux étaient alors fermés, hormis quelques-uns qui avaient été pionniers comme Jean-Michel Cazes, Philippine de Rothschild, les Raoux ou Cathiard avaient déjà une vision de l’oenotourisme, mais on avait du retard, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le rayonnement de la ville, des châteaux et du vin est porté par le tourisme, un tourisme choisi ».

L’inauguration de la dernière Fête du Vin, celle des 20 ans, avec Jean-Baptiste Lemoyne © JPS

« Aujourd’hui la fête du vin est un élément stratégique fort du CIVB, De nombreuses institutions y sont désormais associées comme les Crus Classés 1855, l’Union des Grands Crus, l’Académie du Vin, le Grand Conseil, tout le monde est aujourd’hui présent, ça fait parte de leur patrimoine ».

Bordeaux Fête le Vin 2014 avec Stépan Delaux, Alain Juppé et Tom Labonge © JPS

« Au final ces fêtes du vin, on les a monté avec des amis et avec des partenariats. Parmi eux, il y a eu Tom Labonge, le maire de Hollywood, un personnage incroyable, une personnalité très joviale et très francophile, amoureux du vin. Avec lui on était dans des camions de pompiers à L.A., on a eu avec lui notamment lors de Bordeaux Fête le Vin une relation tellement amicale et joyeuse…Le vin s’y prête aussi largement. » Un moment apprécié également par Côté Châteaux qui a eu la joie d’immortaliser cet instant où Alain Juppé avait fendu l’armure, avec Stéphan Delaux et Tom Labonge, et mis ce chapeau si sympathique de la Fête du Vin.

Alain Juppé, Sylvie Cazes, la présidente de la Fondation pour la Culture et les civilisations du vin et Bernard Farges, président du CIVB en février 2016 © JPS

POUR SYLVIE CAZES : « LA CITE DU VIN, CELA A ETE SA VOLONTE TRES FORTE »

Sylvie Cazes la présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin a été au coeur de la genèse du projet et l’a préparé durant de nombreuses années avec le maire de Bordeaux : « La Cité du Vin, cela a été sa volonté très forte, très assumée. Il avait déjà eu l’idée depuis quelques années, mais cela avait été contré par la profession qui ne voyait pas trop d’intérêt dans l’oenotourisme. Après, je lui ai dit que la profession était prête, il a alors mis tout en oeuvre pour que cela se fasse… Il était très à l’écoute du monde du vin, des professionnels, de Philippe Massol et des agences, et était très respectueux des choix opérés par les viticulteurs ».

« Il a été très heureux que cela puisse voir le jour et rattacher ainsi la ville à son vignoble. Il a eu un rôle de rassembleur avec les mécènes de la Cité du Vin. Il s’est beaucoup impliqué dans le projet, il est allé chercher l’Europe… Quand on a créé la fondation « American Friends of la Cité du Vin », il était aussi présent aux Nations-Unies lors d’un dîner à New-York avec de nombreux ambassadeurs et mécènes américains. Il a porté haut les couleurs de Bordeaux lors de cette soirée, c’est là où je me suis rendue compte de sa dimension internationale ».

Ce retrait de la vie politique annoncé la semaine passée et appris mercredi après-midi a été « soudain, inattendu, ni moi, ni Gaétan n’étions dans la confidence. On a même pensé à une « fake-news ». Il avait d’ailleurs participé le 31 janvier au 4e dîner de gala de la Cité du Vin, je l’ai trouvé très détendu, profitant du moment, un vrai bonheur d’être là. Evidemment pour nous, cela a été un choc, il va beaucoup manquer à la Cité du Vin… »

Si la page Alain Juppé se tourne, les événements et projets ont été mis en place et ont prouvé leur succès et efficacité. Un bilan plutôt positif pour la filière vin, qui va continuer à profiter et faire fructifier cet héritage culturel autour du vin.

17 Fév

La Chine a réduit de 6% ses importations de vins en 2018

Les importations de vins par la Chine ont baissé globalement de 6% en valeur en 2018, illustrant le ralentissement de la croissance dans le pays, selon une estimation de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).

Globalement « en valeur, les importations chinoises de vin ont baissé de 6% » l’an passé, a indiqué Antoine Leccia, président de la Fédération, lors d’une conférence de presse à Paris. « Nous avons mis en place un observatoire de tous les vins étrangers dédouanés en Chine », pour pouvoir calculer une estimation précise des importations chinoises de vins, quelles que soient les routes commerciales empruntées par les marchandises (vente directe ou réexportation), a expliqué M. Leccia en substance.

« Le seul pays producteur qui a vu ses exportations progresser l’an passé vers la Chine est le Chili, car il n’y a plus de taxe sur les vins chiliens depuis 2016 grâce à un accord de libre échange entre les deux pays », a-t-il relevé.

Selon cet observatoire, l’Italie, la France et l’Espagne, les trois premiers pays producteurs du monde, et exportateurs, subissent des baisses, mais dans des ampleurs très différentes: le recul des importations chinoises s’élève ainsi à 3,5% pour les vins italiens, à -8,7% pour les vins français, et à -20% pour les crus espagnols, a dit M. Leccia.

En ce qui concerne la France, le recul est sensiblement moins important que la baisse de 14,4% sur les exportations directes de vins et spiritueux vers la Chine annoncée par la FEVS mercredi.

« Ceci s’explique car l’observatoire nous permet de prendre en compte tous les vins d’un même pays qui arrivent en Chine, et nous prenons donc en compte aussi bien les exportations directes de la France vers la Chine que les vins français qui transitent par Singapour, Hong Kong ou le Royaume-Uni et sont ensuite réexportés vers la Chine » a expliqué un responsable de la FEVS.

AFP.

16 Fév

Ronan Laborde succède à Olivier Bernard comme nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux

Ronan Laborde, le patron de Château Clinet à Pomerol, a été élu mercredi soir nouveau président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Un jeune président qui succède à un autre jeune dans sa tête Olivier Bernard, au terme de 2 mandats. Chapeau messieurs.

Ronan Laborde à Pomerol en mars 2017 © JPS

C’est la nouvelle génération de Bordeaux. Ronan Laborde est ce jeune propriétaire dynamique qui est à la tête de Clinet et de la marque Ronan by Clinet à Pomerol. Nous l’avions rencontré il y a deux ans pour la réalisation de notre magazine sur les nouveaux chais à Bordeaux.

Ronan Laborde s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs: Patrick Maroteaux et Sylvie Cazes l’ ont invité à faire partie de l’Union des Grands Crus de Bordeaux en 2003. L’UGCB, c’est cet organisme qui défend les grands crus de Bordeaux à travers des dégustations en France et dans le monde et qui a lancé le fameux week-end des Grands Crus au mois de mai, et qui l’an dernier avait été jumelé avec la gigantesque fête du vin.

C’est donc un président un petit peu plus jeune que le précédent, le très dynamique Olivier Bernard qui a rempli 2 grands mandats et mouillé le maillot comme on dit, qui prend les rênes de l’UGCB :  « nous souhaitons continuer les belles actions entreprises depuis des années. Les leviers d’amélioration sont marginaux, les comptes sont bons, les taux de participation aux événements également. Sur 134 membres, 111 étaient présents lors de notre dégustation parisienne cette semaine, 122 nous ont suivis à Londres et 100 aux États-Unis » a-t-il confié à Terre de Vins.

Ronan Laborde va faire ses premiers pas de président à l’occasion du grand rendez-vous international de la Semaine des Primeurs début avril : « nous proposons cette année une nouvelle formule pour les primeurs. Plus personnalisée, elle permettra aux journalistes de déguster les primeurs 2018 plusieurs fois et à leur rythme ». Bonne chance au nouveau président de l’UGCB.

A lire sur Terre de Vins, revoir également  le magazine sur les nouveaux chais du bordelais avec Ronan Laborde réalisé sur France 3 Aquitaine :

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

15 Fév

Vins et alcools: en 2018, la France a exporté moins mais mieux

La France a atteint un nouveau record d’exportation pour ses vins et alcools l’an passé, avec 13,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’étranger, malgré une baisse globale des volumes  et des reculs sur certains marchés sensibles comme la Chine.

Le Cognac a une fois de plus tiré les exportations vers le haut, ici chez Hennessy © JPS

Entre les inquiétudes liées au Brexit, le « risque » de voir l’imposition de taxes sur le vin aux Etats-Unis, ou des « difficultés de négociation » sur des certificats sanitaires en Chine, l’année 2018 a été une année « pleine d’incertitudes politiques » pour les exportateurs, a déclaré Antoine Leccia, président de la Fédération des Exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), au cours d’une conférence de presse à Paris.

En volume, les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 2,7% l’an passé, les vins d’appellations non pétillants chutant de 9,8%, en grande partie en raison de la récolte « historiquement faible » de raisin en 2017 due à des problèmes climatiques.

En valeur néanmoins, le montant des exportations françaises a continué de bondir (+2,4%) par rapport à 2017, grâce notamment au cognac. La Fédération s’est ainsi félicitée de la « quatrième année consécutive » de hausse du chiffre d’affaires global, qui passe « pour la première fois » de son histoire au-dessus de 13 milliards d’euros.

Les vins et spiritueux constituent le deuxième poste d’excédent de la balance commerciale française, derrière l’aéronautique.

ANNEE COMPLIQUEE VOIRE DIFFICILE POUR BORDEAUX

Les cinq premiers marchés restent les Etats-Unis (3,2 milliards d’euros, +4,6%), le Royaume-Uni (1,3 milliard d’euros, -0,6%), la Chine (1 milliard d’euros, -14,4%), Singapour (901 millions d’euros, +8,3%) et l’Allemagne (878 millions d’euros, +4%).

Bordeaux, touché de plein fouet par la chute de moitié de la récolte en 2017 et la baisse des exportations de vins AOC, a vécu une année « compliquée » , voire « difficile », mais s’en est « plutôt bien sorti », a estimé Philippe Casteja, PDG du groupe familial Borie-Manoux qui possède dix châteaux (Saint-Emilion, Pomerol, Saint-Estèphe).

Selon lui, les baisses ont surtout touché les « entrées de gamme », alors que sur les grands vins, la moyenne des prix a « plutôt monté ».

A noter, la hausse de 1,3% en volume et de 5,3% en valeur des exportations de vins à cépages sans indication géographique.

Ces vins, réunis sous le label « Vins de France » lancé il y a dix ans, sont destinés à capter le marché d’entrée de gamme et à satisfaire les consommateurs anglo-saxons, dont le choix est déterminé plus par le cépage que par le terroir. « Ces vins sont excellents pour capter une clientèle d’entrée de gamme, mais malheureusement la France a procédé à beaucoup d’arrachages de vigne dans le Languedoc et risque maintenant de manquer de volumes » pour satisfaire ces marchés, notait un expert en marge de la conférence.

Au chapitre des succès, le cognac a réalisé une « très bonne année 2018 en volume
et en valeur », selon le PDG de Courvoisier Patrice Pinet, également président du syndicat des maisons de cognac. Le chiffre d’affaires export de la filière s’est élevé à 3,12 milliards d’euros (+1,7%).

« Aux Etats-Unis, le premier marché, cognac a envoyé 90 millions de bouteilles » (+5%), profitant « de la croissance américaine et de la mode des alcools bruns ».

Les ventes ont progressé de 5,9% vers l’Asie « avec des marges de progression importantes », a-t-il ajouté. Le cognac a aussi une « bonne dynamique » dans certains pays africains, comme l’Afrique du sud et le Nigeria.

Toute la filière du vin française reste néanmoins très inquiète sur l’évolution du Brexit « à 43 jours de la date fatidique », a souligné M. Casteja. « Les importateurs britanniques nous suivent depuis des centaines d’années, nous restons confiants dans nos relations d’intimité », a-t-il ajouté pour se rassurer.

AFP.

11 Fév

La Sommellerie Française : une vocation et de nombreux débouchés !

Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.

Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.

Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.

Théo Beaupère © JPS

« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».

Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.

C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.

Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».

Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».

DidierJeanjean, avant tout la transmission des savoirs sur les terroirs © JPS

Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.

A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

Collège de Parempuyre : une rencontre plutôt positive avec le département et la mairie

Le Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre a rencontré cet après-midi Christine Bost, vice-présidente du Conseil Départemental de la Gironde, et le Maire de Parempuyre, Béatrice de François, au sujet du projet de collège. L’entrevue a plutôt été fructueuse et dans le sens du maintien du projet en face des vignes prochainement en bio.

Ludovic Coutant, président du Collectif des Parents d’Elèves de Parempuyre © JPS

Ludovic Coutant ne cachait pas ce soir sa satisfaction : « la rencontre a été plutôt positive, suite à la décision de Mr Fayat de passer en conversion bio, le projet est maintenu en face des vignes. La fin de la construction devrait se faire dans 3 ans, ce qui permet au chateau de faire sa conversion. C’est aussi positif car nos enfants vont aussi rester au chaud durant tout le temps de la construction dans le collège actuel. »

« La prochaine étape va être de rencontrer Madame Lucas pour avoir connaissance du plan de conversion et nous assurer qu’il va y avoir vraiment une conversion et une labellisation qui va se faire ».

« On va aussi proposer de mettre en oeuvre une charte entre le château, la commune et le collectif afin que nous puissions avoir une information sur les traitements en cuivre et en soufre ». Les parents restent sur leur position, se réjouissent de la conversion annonce en bio et espèrent vivement cette rencontre avec le château. La suite au prochain épisode.