16 Fév

Les Vignerons de Tutiac : la belle aventure de la coopérative dans le nord Gironde

Focus sur les vignerons de Tutiac. Des vignerons qui vivent en communauté au sein d’une coopérative depuis 1974. D’une quarantaine de membres à l’origine, ils sont aujourd’hui près de 500 à dynamiser leurs vignobles du Nord-Gironde et visent un développement important dans les années qui viennent.

L'emblème des Vignerons de Tutiac: ce vieux tube Citroën aux couleurs du rosé carrelet de Tutiac © JPS

L’emblème des Vignerons de Tutiac: ce vieux tube Citroën aux couleurs du rosé Carrelet d’Estuaire de Tutiac © JPS

Ce matin-là, à Saint-Palais en Gironde, résonne le bruit des sécateurs électriques. Loïc et Alain Giraudot sont en pleine taille de la vigne. Ils reçoivent aussi la visite de Flavie Grenon, chargée du foncier au sein de la coopérative des vignerons de Tutiac : « Tu a s anticipé un peu la transmission ? »  Alain Giraudot fait partie des viticulteurs girondins de plus de 55 ans qui vont ou ont déjà cédé leur propriété : « Moi, je n’avais rien anticipé du tout, mais quand j’ai su que Loïc était intéressé à reprendre l’exploitation, on a fait en sorte qu’il fasse les études nécessaires », répond Alain Giraudot installé depuis 1980.

Loïc et Alain Giraudot, vignerons à Saint-Palais © JPS

Loïc et Alain Giraudot, vignerons à Saint-Palais © JPS

De 12 hectares en 1980, les Giraudot sont passés à 32 hectares, mais en tout cas ils ont toujours adhéré à la coopérative : « il n’y avait pas de chai à la maison, c’était une exploitation en élevage au départ J’ai repris la vigne derrière mon père et n’ayant pas de chai sur l’exploitation, je me suis mis à la cave ».

C’est en fait la vieille chapelle de Tutiac qui a donné son nom à la coopérative. Celle-ci compte aujourd’hui 4000 hectares de vignes et près de 500 vignerons, sur une zone qui s’étend de Saint-André-de-Cubzac à la limite des Charentes.

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Ces vignerons ont fait le choix de se regrouper pour mettre en commun leur force, des outils de technologiques et déléguer la partie vinification. C’est ainsi que l’on découvre un immense cuvier, à l’année ce sont 220 000 hectolitres de vins qui sont produits à Marcillac, en AOP Blaye Côtes de Bordeaux, Bordeaux, Bordeaux Supérieur et Côtes de Bourg.

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Eric Hénaud, le dg, dans l’immense cuvier en inox © JPS

Aujourd’hui le groupe emploie 130 personnes et commercialise l’équivalent de 30 millions de bouteilles produites par nos viticulteurs au nord de Bordeaux », Eric Hénaux directeur général des Vignerons de Tutiac.

« La force essentielle de notre coopérative repose sur le fait que nous avons une seule et unique entité présidée par Stéphane Héraud, viticulteur lui-même, et nous avons la chance de maîtriser dans notre groupe à la fois la sélection parcellaire, la conduite du vignoble, la vinification, l’élevage des vins, la mise en bouteille et la commercialisation », poursuit Eric Hénaux. « C’est-à-dire que notre groupe, sous une seule entité, maîtrise toutes les étapes de la production et de la mise en marché de nos vins. »

3000 barriques et bientôt davantage © JPS

3000 barriques et bientôt davantage © JPS

Paul Oui est depuis 5 ans l’oenologue des Vignerons de Tutiac. Il a un peu parcouru la planète, bossant ici pour Constellation au Québec, là en Amérique du Sud ou encore en Australie. « Il a amené une expertise et une expérience variée », commente le directeur. « Nous avions perdu notre oenologue, c’était un drame, tous les viticulteurs étaients super inquiets », il a apporté une nouvelle approche et « une efficacité ».

Aujourd’hui, la part d’élevage en barrique, même au sein de cette coopérative, est de plus en plus importante :

Paul Oui, oenologue depuis 5 ans chez les Vignerons de Tutiac © JPS

Paul Oui, oenologue depuis 5 ans chez les Vignerons de Tutiac © JPS

Nous avons 3000 barriques actuellement et c’est en forte progression. Nous avons comme projet d’agrandir le site de stockage de 3000 m2 en plus » Paul Oui oenologue.

« Depuis plusieurs années, on fait beaucoup de sélections terroirs (des vins de lieux dits). On a beaucoup travaillé pour le négoce bordelais, maintenant on développe beaucoup les marques Tutiac, avec des sélections de parcelles plus spécifiques, avec des vinifications appropriées et des élevages longs en barriques. Sur les blancs, on fait 1000 hectolitres vinifiés en barriques, la fermentation alcoolique se fait en barriques, les vins seront soutirés au printemps. Sur les rouges, il y a plusieurs types d’élevages : des élevages courts de 10 mois, ou des élevages plus longs pour nos lieux-dits par exemple qui peuvent durer jusqu’à 18 mois. »

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Cette cave coopérative bénéficie en outre d’une immense boutique où les amateurs seront reçus par Sabrina Hartmann et Karin Sautiran, responsables respectivement de la boutique et de l’oenotourisme.

« L’avantage, c’est qu’on peut toucher tous les consommateurs, tous les porte-feuilles, on va partir d’un vin coeur de marché à 4 € et puis on va monter en gamme à 6 ou 7 €, pour finir à 12€95 avec ce lieu-dit qu’on est en train de goûter… »  explique Christophe Villier, responsable commercial.

La coopérative se fixe comme objectif 25 millions de bouteilles d'ici 5 ans © JPS

La coopérative se fixe comme objectif 25 millions de bouteilles d’ici 5 ans © JPS

Le groupe emploie 130 personnes. Une ligne d’embouteillage et une autre de  bag in box sont à l’oeuvre, jusqu’à 9000 flacons sortent chaque heure et 800000 bag-in-box à l’année.

Ce sont 15 millions de bouteilles qui sortent de cette chaîne à l’année, avec un objectif affiché de 20 à 25 millions d’ici 5 ans.

Les Vignerons de Tutiac essaient de se diversifier, travaillant avec le négoce bordelais, mais aussi de plus en plus avec les particuliers et les restaurateurs. Ils souhaitent développer particulièrement l’export qui ne représente actuellement que 12 % de leurs ventes.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Eric Delwarde, Xavier Granger et Xavier Mansion : 

13 Fév

Après 30 ans de restaurant et bar à vins, François des Ligneris cède l’Envers du Décor à la famille Perse

C’est devenu une institution à Saint-Emilion. Un projet dans lequel peu de monde croyait à la base en 1987. François des Ligneris en avait fait l’endroit le plus couru du village médiéval. Il a soigné sa sortie en cédant son antre aux patrons de l’Hostellerie de Plaisance, dont le chef Ronan Kervarrec vient de décrocher 2 étoiles au Guide Michelin. 

François des Ligneris en 2014 derrière l'un des plus célèbres comptoirs de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

François des Ligneris en 2014 derrière l’un des plus célèbres comptoirs de Saint-Emilion © Jean-Pierre Stahl

C’est fait. L’Envers du Décor a été vendu le 3 février. François des Ligneris est heureux de le confirmer à Côté Châteaux : « oui, cela s’est vendu à un Relais et Châteaux, 2 macarons au Michelin, c’est quand même une belle porte de sortie, c’est mieux que de vendre à un magasin de pizzas surgelées… »

J’avais de bonnes relations avec les cuisiniers de Plaisance qui venaient souvent boire un verre après le service, Philippe Etchebest venait manger et même la famille Perse (propriétaire de château Pavie et de l’Hostellerie de Plaisance.) « Je n’avais pas du tout l’idée de vendre, au moment où ils m’ont fait cette proposition, après 30 ans de service et environ 1 million de repas. Je me suis dis: il ne faut pas faire la saison de trop. »

30 ans, cela vous pose un Homme, non ? « C’est un sentiment encore un peu flou. J’étais dépendant de ce lieu. J’y étais midi et soir, en hiver, en été, tout le temps. J’aimais profondément cette activité et toutes les équipes qui y travaillaient. Il y avait ce côté rituel, de savoir accueillir les gens, en fonction de leurs origines, c’était un besoin humain ».

Ce lieu, c’était comme le lien profond d’un moine à son monastère » 

Et après l’Envers du Décor ? « Le fait d’être libéré du stress… cela me pesait très lourdement. S’échapper un peu, c’est très positif pour ma santé. Cela va me permettre d’ouvrir de nouvelles portes. Je vais partir au Portugal en avril pour une famille qui voudrait avoir un regard extérieur sur l’ensemble de l’activité, propriété et restaurant. C’est à la demande d’amis bordelais qui connaissent bien cette famille. Je ne veux toutefois pas m’occuper de la partie viticole, mais davantage de la partie graphique : donner une identité à ce lieu, comme j’ai su le faire à l’Envers du Décor. J’ai montré que je savais créer comme l’R de Rien en 1999, c’était ouvrir une voie au même titre que l’Envers du Décor en 1987 ».

Il y a sûrement de la nostalgie et un petit pincement au coeur »

François des Ligneris espère combler cela par le fait d’avoir des projets. « J’ai encore du vin à vendre, aussi ». Ré-ouvert depuis mercredi dernier, l’Envers du Décor vit désormais sous la direction de la famille Perse et du chef Ronan Kervarrec, tout heureux jeudi dernier de recevoir à Paris ses 2 étoiles pour l’Hostellerie de Plaisance. « Ils avaient besoin de s’implanter en complémentarité de leur restaurant qu’ils veulent mener au plus haut. Ils avaient besoin de se diversifier comme Guérard l’a fait ou encore Troisgros. Il n’y avait pas de meilleur endroit, en terme de proximité. Je leur ai laissé la déco pour un an .De plus avec notre fabuleuse terrasse où l’on peut mettre 150 personne si l’on veut. C’est une activité dynamique. »

François des Ligneris a ainsi soigné sa sortie, c’était aussi son obsession, elle se fait avec ce grand chef de la gastronomie française qu’est Ronan Kervarrec, et cela ça lui plaît vraiment. François des Ligneris a par ailleurs tiré vers le haut le domaine viticole château Soutard dont il s’est occupé durant des années et avait créé de nombreuses marques de vins comme l’R de Rien produit à Branne ou le Prince Sarment, Arazime,.. à partir de son Domaine du Champs des Murailles dans les Corbières.

Relire le portrait réalisé cet été : François des Ligneris, le pionnier du bar à vins de Saint-Emilion va fêter ses 30 ans d’existence

09 Fév

Saint-Emilion, la tête dans les étoiles : une 1ère étoile pour le Logis de la Cadène et 2 étoiles pour l’Hostellerie de Plaisance décernées par le Guide Michelin

Alexandre Baumard et Ronan Kervarrec sont les deux chefs distingués aujourd’hui par le guide Michelin à Saint-Emilion. Une première étoile pour Le Logis de le Cadène et deux étoiles pour l’Hostellerie de Plaisance, qui ne les avaient plus depuis le départ de Philippe Etchebest. Le restaurant les Belles Perdrix au château Troplong Mondot conserve son étoile avec David Charrier.

Ronan Kervarrec : "j'ai mon propre style, ma propre cuisine" © Jean-Pierre Stahl

Ronan Kervarrec : « j’ai mon propre style, ma propre cuisine » © Jean-Pierre Stahl

Côté Châteaux l’avait pressenti dès cet été, dès l’arrivée de ce chef surdoué qu’est Ronan Kervarrec à l’Hostellerie de Plaisance. Il avait accordé alors une interview qui campait le personnage et sa cuisine, accompagné d’un reportage en septembre où il affichait clairement la couleur et ses ambitions. Sa première réaction, il l’a réservée à Côté Châteaux :

« C’est un grand grand moment de bonheur. C’est juste sensationnel. J’avais une grosse pression dans l’attente du guide. Ce n’est que du bonheur », Ronan Kervarrec

Et Ronan Kervarrec de continuer : « Je l’ai appris hier après midi. C’est Madame Perse (la propriétaire de l’Hiostellerie de Plaisance) qui m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle. On a filé sur Paris pour être ce matin au Palais Brogniart. C’est un soulagement… J’étais dans un état. C’est top parce qu’en plus on va refaire la salle de restaurant. »

Artichaut du pays : gnocchis farcis aux artichauts et truffe d'été de Bourgogne © JPS

Artichaut du pays : gnocchis farcis aux artichauts et truffe d’été de Bourgogne à la table de l’Hostellerie de Plaisance© JPS

Ronan Kervarrec, c’est avant tout un chef qui respecte la nature et ses différentes saveurs, pour lui la tomate doit être fraîche, tout droit venue de chez le producteur, à maturité optimale et c’est ainsi qu’on l’observe religieusement préparer l’une de ses entrées fétiches : « tomate de plein champ de Luc Alberti, à la vanille de Madagascar, glace à l’huile d’olive des Baux-de-Provence, fleur de sel « vent d’Est de Batz » : « ça, c’est vraiment des tomates de pleine maturité, on est en agriculture raisonnée, et chez lui la tomate a un vrai goût de tomate tout simplement, après la tomate elle aime bien les olives, l’huile d’olives, le parmesan, les petites fleurs et les notes de fruits car la tomate c’est aussi un fruit. » 

En terrasse de Plaisance avec vue imprenable sur le village de Saint-Emilion © JPS

En terrasse de Plaisance avec vue imprenable sur le village de Saint-Emilion © JPS

Chez les Kervarrec, on a le goût de l’authentique ses parents tenaient une auberge en Bretagne et c’est là qu’il a eu la culture des vrais produits de la mer : « Chez moi, je n’ai vu que des produits de grandes qualité: des homards bretons, les langoustes, il y avait la campagne de thons au mois de juin à Port Louis, les thoniers arrivaient, mon papa allait choisir ses thons, …c’est vraiment culturel chez moi ».

Dès septembre, il me confiait : « L’objectif, de toute façon, est de récupérer la 2e étoile Michelin qu’on avait dans le Sud Est de la France et c’est pour cela que la famille Perse m’a fait venir ». Toutefois il tenait à préciser sa philosophie : « c’est d’abord de cuisiner pour les autres, de faire plaisir , c’est un moment de partage qui doit arriver jusqu’à nos convives ; c’est créer de l’émotion, des souvenirs d’enfance, faire plaisir, voilà si j’ai vraiment un mot à dire la cuisine, c’est faire plaisir ». Ronan Kervarrec a ainsi réussi l’exploit de décrocher 2 étoiles pour Plaisance après aoir déjà obtenu 2 étoiles à la Chèvre d’Or où il officiait précédemment.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet sur Ronan Kervarrec et l’Hostellerie de Plaisance :

© Alexandre Baumard, ce matin récompensé au Palais Brogniart

© Alexandre Baumard, ce matin récompensé au Palais Brogniart

LE LOGIS DE LA CADENE A SON ETOILE

A seulement 29 ans, Alexandre Baumard a été formé auprès de maîtres de la gastronomie hexagonale tels que Paul Bocuse à l’Auberge du Pont de Collonges (***), Benoit Vidal à l’Atelier d’Edmond (**), Christophe Bacquié à l’Hôtel du Castellet (**), ou encore Laurent Saudeau au Manoir de la Boulaie (**). Des rencontres déterminantes qui l’ont façonné et lui ont permis de développer, dans un style qui lui est propre, une cuisine précise, créative et gourmande.

Au Logis de la Cadène, ce chef passionné et exigeant aime dénicher de beaux produits auprès de producteurs locaux et les travailler en déclinant textures et cuissons.

Alexandre Baumard est accompagné du chef-pâtissier, Damien Amilien, lui aussi formé auprès de grands Chefs tels que Patrick Henriroux à la Pyramide (**) et Bruno Oger à la Villa Archange (**).

Au-delà de ces deux chefs, c’est le travail et l’engagement de toute une équipe qui sont reconnus et récompensés. C’est aussi une étape importante qui est franchie par le Logis de la Cadène, cet établissement historique de Saint-Emilion qui, depuis sa reprise et une rénovation en profondeur, se place résolument sur le devant de la scène gastronomique régionale.

Et la liste ne serait pas complète pour Saint-Emilion, si on oubliait les Belles Perdrix : les cuisines de David Charrier et le restaurant du château Troplong Mondot ont conservé leur étoile obtenue en 2016 !

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Eric Delwarde à la Grande Maison avec Pierre Gagnaire, Jean-Denis Le Bras et Bernard Magrez:

Voici la liste des restaurants étoilés en Gironde :

Deux étoiles :

Une étoile :

08 Fév

Château Guiraud dévoile ses ambitions au Point Rouge

Avec 307 959 bouteilles vendues et livrées, château Guiraud, 1er grand cru classé de Sauternes, affiche une bonne santé. Le château présentait hier soir le bilan de l’année écoulée et ses perspectives de développement à venir en présence de plus de 200 personnes du monde viti-vinicole bordelais. Une jolie réussite pour cette propriété menée en bio par Xavier Planty.

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L’année 2016 aura été une fois de plus une grande année pour Guiraud, tant sur le plan des vendanges que sur le plan de la commercialisation : « on a fait 5 tries sur les Sauternes, il n’ y a pas de défaut dans les derniers passages, les raisins étaient magnifiques, les vins vont être excellents« , explique d’emblée Luc Planty à l’assemblée du Point Rouge à Bordeaux.

Xavier Planty présentant le carnet de voyage 2016 de l'équipe de château Guiraud © JPS

Xavier Planty présentant le carnet de voyage 2016 de l’équipe de château Guiraud © JPS

Xavier Planty, propriétaire-associé et gérant a, pour sa part, dressé le carnet de voyage 2016 réalisé par les ambassadeurs et collaborateurs du château Guiraud à travers la planète : 1 avion embarqué par jour, un tasting soit 6,5 bouteilles dégustées par jour, visite d’un pays par semaine…bref plus de 10 fois le tour du monde.

La relève avec Luc Planty du château Guiraud, Hugo et Adrien Bernard (Domaine de Chevalier et La Solitude), et David Ornon de Guiraud. © JPS

La relève avec Luc Planty du château Guiraud, Hugo et Adrien Bernard (Domaine de Chevalier et La Solitude), et David Ornon de Guiraud. PS : c’est une lumière violette qui leur donne cette bonne mine…© JPS

« Le repositionnement marketing est en train de porter ses fruits. Cela fait 5 ans que les étiquettes ont été refaites, le passage en bio a également permis de sécuriser les marchés: je suis un inconditionnel de l’agriculture biologique, c’est comme cela que l’on fera de grands vins à Bordeaux ». Guiraud entame son 6e millésime certifié en agriculture biologique.

Xavier Planty a ainsi détaillé la production :

  • « On a produit 56% de « G » de château Guiraud (en blanc sec), 177 000 bouteilles,
  • 19% de Petit Guiraud (second vin en liquoreux)
  • et 25 % de Château Guiraud » (1er vin)

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Au total 307 959 bouteilles vendues et livrées :

  • 23% en France
  • 20% en Asie
  • 28% en Amériques
  • 25% en Europe
Xavier Planty, Jade,

Xavier Planty, Jade Moreau, Sophie Balanger et David Ornon, une partie de la team Guiraud © JPS

Et de présenter la dream team Guiraud, en dehors des Planty père et fils, il y a : Didier Galhaud, le responsable commercial Europe, Jade Moreau qui s’occupe des USA et plus particulièrement de la Côte Ouest, Sophie Balanger ambassadrice pour le Royaume-Uni, Anne Xaviere Vernay, ambassadrice Chine, et David Ornon Ambassadeur grand export Asie-USA. Tous impliqués dans le développement de Guiraud qui va continuer de conquérir des parts de marchés en France et dans le monde.

Alexandre Morin, célèbre sommelier, recevait hier au Point Rouge. © JPS

Alexandre Morin, célèbre sommelier, recevait hier au Point Rouge. © JPS

Xavier Planty a par ailleurs fixé le prochain rendez-vous de la Fête de la Lune, qui aura lieu pour la 7e année consécutive à la propriété le 4 octobre 2017; la Lune guide les pratiques viticoles du château Guiraud, pionnier des 1ers Grands Crus Classés en 1855 en agriculture biologique. Un château qui place la nature au centre de sa démarche. Cette célébration de la Fête de la Lune se déroulera, cette année encore, lors d’une grande soirée de partage, entre traditions chinoises et art de vivre à la française.

Les propriétaires de château Guiraud : le Comte Stephan von Neipperg, Olivier Bernard et Xavier Planty. Il manquait hier soir Robert Peugeot. © JPS

Les propriétaires de château Guiraud : le Comte Stephan von Neipperg, Olivier Bernard et Xavier Planty. Il manquait hier soir Robert Peugeot. © JPS

« Cette 7e Fête de la Lune sera placée sous le signe du coq « flamboyant »… En principe, Olivier (Bernard) viendra… » plaisantait hier soir Xavier Planty. Et du tac au tac, Olivier Bernard lui a répondu « déguisé en poule », comme quoi on a de l’humour chez nos amis viticulteurs. Il faudra juste le dire en mandarin la prochaine fois, pour partager avec les amis Chinois.

Dégustation de château Guiraud © Jean-Pierre Stahl

Dégustation de château Guiraud © Jean-Pierre Stahl

En attendant octobre, le cocktail d’hier soir fut très apprécié par les convives entre le « G » de Guiraud, le Petit et le grand Guiraud, dont ont pouvait déguster les millésimes 2008 et 1998 notamment, mais aussi d’autres grands flacons comme Domaine de Chevalier 2007 d’Olivier Bernard et les propriétés Canon La Gaffelière et d’Aiguilhe du Comte Stéphan von Neipperg, co-propriétaires de château Guiraud.

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

03 Fév

Michel Chasseuil veut créer un Musée du Vin, non loin de sa cave mythique : « là, nous entrons au Sanctuaire… »

Le temps semble s’être arrêté, face à ce que d’aucuns appelleraient la caverne d’Ali Baba. Pour Michel Chasseuil, c’est son sanctuaire. Depuis plus de 50 ans, il s’est constitué la plus belle collection de vins au monde, plus de 40 000 bouteilles qu’il souhaite sacraliser en un futur musée, ouvert au public. Rencontre avec le plus passionné et le plus grand collectionneur de vins au monde. Celui-ci veut créer un « Louvre du Vin »  entre le Puy du Fou et le Futuroscope.

Michel Chasseuil a la plus belle cave au monde © Jean-Pierre Stahl

Michel Chasseuil a la plus belle cave au monde © Jean-Pierre Stahl

BIENVENUE AU SANCTUAIRE

Quelque part dans les Deux-Sèvres vit le plus grand collectionneur de vin au monde. Tel un ermite, Michel Jack Chasseuil s’est construit de ses propres mains son petit paradis.

A quelques pieds sous terre, derrière plusieurs portes blindées et grilles qui se respectent, Michel Chasseuil cache sa collection. Au terme d’un long tunnel et d’une déambulation de quelques minutes, « là nous entrons dans le Sanctuaire »

Lily Lacoste au milieu des caisses de Pétrus achetées par Michel Chasseuil © JPS

Lily Lacoste au milieu des caisses de Pétrus achetées par Michel Chasseuil © JPS

Une cave de 25 mètres de long qu’il a construite de ses propres mains en 1999 qui renferme les caisses les plus prestigieuses de Bourgogne, de Bordeaux ou d’ailleurs, qu’il nous dévoile : « là, nous avons tous les grands crus en magnums : Mouton-Rothschild, Latour, Margaux, Lafite-Rothschild, Haut-Brion, Ausone… Et puis en caisses de 6 : Lafleur, Pétrus, tous les Pétrus 80 millésimes différents » en vitrine avec non loin le portrait de Lily Lacoste, l’ancienne propriétaire de Pétrus, qu’il a bien connue, et lui a offert deux aiguières pour servir ce nectar.

Depuis 50 ans, qu’il est collectionneur, Michel Chasseuil connaît tous les propriétaires, tous les domaines, tous les 1ers crus classés il les a dans sa cave dont une belle série d’Yquem  :  près de 120 ans d’Yquem sont exposés dans une vitrine qui fait face à celle remplie de Pétrus…

« De 1900 à nos jours (les millésimes où il n’y a pas eu de production ont été remplacés par des bouteilles vides) et des millésimes très anciens d’Yquem : « 1811, 1821 et 1847 »

A terre, à ses pieds, quelques gros flacons comme cet « impériale, 6 litres de Mouton-Rothschild 1982, dans quelques décennies, cela aura une valeur historique. »

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DEUX CARRIERES EN PARALLELE : DANS LES AIRS ET SOUS TERRE

Pendant près 30  ans, de 1963 à 1990, Michel Chasseuil travaillait chez Dassault Aviation, comme chaudronnier à la base, puis comme dessinateur industriel. Sa collection, il a commencé à la constituer en parallèle et la continue aujourd’hui. Une passion de plus de 50 ans.

« Ca me permet de garder une certaine vivacité, de l’énergie et une occupation, au lieu de me morfondre dans ma chaise en disant  j’ai soixante-quinze berges. » Michel Chasseuil a réussi à être allocataire : il est sur les tablettes des plus grands domaines pour acheter chaque année ces vins fins :  »

J’ai commencé en 1976 à la Romanée Conti, à l’époque on me vendait dix caisses, aujourd’hui je suis obligé de pleurer pour en avoir une caisse

J'ai commencé en 1976 à la Romanée Conti, à l'époque on me vendait dix caisses, aujourd'hui je suis obligé de pleurer pour en avoir une caisse"

Et de poursuivre : « Ils éliminent petit à petit les particuliers pour être remplacé par des Chinois, le Brésil, le Mexique, maintenant il y a des milliardaires partout. »

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Avec ses amis collectionneurs et dégustateurs, ils se sont permis d’ouvrir il y a quelques années déjà quelques bouteilles mythiques…dans les séries 1928, 1959 ou encore 1982 :

Quand on allait à Taillevent, on se disait qu’est-ce qu’on va boire, eh bien on va boire tous les 28, on était un club de 10, on apportait chacun deux bouteilles de notre cave »

Et en tant qu’amateur de vin, il a aussi toutes les formes de verres à Bourgogne, à Champagne, à Bordeaux et des verres à liqueurs : « vous êtes là avec votre verre, et ahh, on communie avec le vin. »

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Dans son antre, dont la clé est dans un coffre à la banque, plus de 40000 bouteilles dorment. La température y est idéale, entre 10 et 15°C, l’hygrométrie aussi avec 80%. Une cave qu’il a construite de ses propres mains en 1999 : « mon père était maçon, alors je me suis dit je vais faire 5 mètres par jour, après tout en un mois je vais faire le tour de la cave, c’est pas la mer à boire, j’ai pris mon short et allez hop j’ai commandé 5000 parpaings. »

Un écrin pour des flacons rares, avec certaines pièces uniques. Voici d’ailleurs la bouteille de 75 cl la plus chère actuellement sur le marché, vendue 15000 dollars en 2015 :

La fameuse relique, le Jayer, Richebourg 1978, à l’époque je en ai bue avec Mr Jayer, et puis j’en ai acheté 2 bouteilles, j’aurais du prendre la caisse, ça valait 30 euros. »

UN TRAVAIL DE BENEDICTIN

Une collection constituée grâce à ce travail de bénédictin, où Michel Chasseuil écumait les salles des ventes mais aussi les caves de propriétés pour acheter ici, récupérer là cette série de grands millésimes de Bordeaux : Margaux 1900, Mouton 1945 (avec le fameux V de la victoire), Cheval Blanc 1947, Lafitte 1959, Lafleur et La Mission Haut-Brion 1961 : « en bouteille, avoir du Cheval Blanc 47, du Mouton 45, Margaux 1900, c’est déjà bien, mais avoir un magnum, c’est exceptionnel, et avoir des 7 magnums des 1ers grands crus classés 1855, ça c’est introuvable. »

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En magnum, les plus grands Bordeaux dont Mouton 45, Cheval Blanc 47, Lafite 59 ou Margaux 1900 © JPS

« PARMI LES 7 MERVEILLES DU MONDE »

Aujourd’hui, Michel est devenu quasiment un personnage public. Sa passion, il la partage avec un grand de ce monde : le Prince Albert II de Monaco qui est venu visiter sa cave en 2012, en y passant une après-midi entière.

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Le Prince de Monaco, quand il est arrivé, m’a dit : Monsieur c’est avec beaucoup de fierté que nous venons visiter votre Muséum, j dois vous dire j’ai fait 2 fois le tor du monde, j’ai vu 2 fois les 7 merveilles du monde, et vous êtes parmi elles »

Sa notoriété lui a valu aussi des déboires : en 2014, il a été braqué et séquestré dans une partie de sa cave par des malfrats. Ceux-ci voulaient la clé du sanctuaire pour le voler. Heureusement elle était à la banque…

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UNE FONDATION ET UN MUSEE

Aujourd’hui, Michel Chasseuil a décidé de créer une fondation à qui il lègue sa collection. Une fondation qui va lui permettre d’ouvrir sur sa propriété prochainement un musée ouvert au public. Il a pensé ainsi à faire partager l’oeuvre de toute une vie avec d’autres passionnés et les jeunes générations.

J’ai l’idée, la cave, le terrain et les plans, ce musée va se situer entre ici et le grand chêne que vous voyez là-bas au fond. »

Et de nous montrer encore « là c’est le reliquaire Napoléon, des vins de Constantia, ça c’est ce que buvait Napoléon à Saint-Hélène ! »

Michel Chasseuil, devant sa série de magnums de 1er grands crus classé de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Michel Chasseuil, devant sa série de magnums de 1er grands crus classé de Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

C’est en fait le patrimoine de la France et du monde viticole planétaire dans son ensemble qu’il souhaite exposer à travers ces vieux flacons dont le plus vieux est un Bas-Armagnac de 1732. Son rêve intime serait de voir classée sa collection au patrimoine immatériel de l’humanité. Une belle histoire que celle de ce passionné.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Thierry Julien, Eric Delwarde, Boris Chague et Véronique Lamartinière 

18 Jan

Les tonnelleries de Gironde : un savoir-faire reconnu

Les tonnelleries de Gironde, comme d’autres en France, affichent une bonne santé. Certains châteaux possèdent leur propre tonnelier, d’autres commandent leurs barriques chez ces tonneliers artisanaux ou plus gros, qui, depuis dès années, montrent un savoir-faire reconnu. Tour d’horizon à Smith Haut-Lafitte, à la tonnellerie Bordelaise à Martillac et chez Nadalié à Ludon-Médoc.

Le temps de chauffe varie selon les voeux des châteaux © JPS

Le temps de chauffe varie selon les voeux des châteaux © Jean-Pierre Stahl

Tonnelier, un savoir-faire vieux de plus de 2000 ans. Smith Haut-Lafitte est l’un des 3 châteaux du Bordelais avec Lafite et Margaux à avoir son propre tonnelier depuis 1995, avec Didier Fezil, comme premier tonnelier. Jean-Luc Itey a pris la suite en 2001 et fabrique ici 550 barriques à l’année. Il choisit d’abord son chêne, qui provient pour environ 55 à 60% de chêne de la forêt de Tronçais dans l’Allier, le reste provenant d’autres forêts de chêne en région parisienne ou dans le centre de la France.

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« C’est la pression des cercles qui fait en partie l’étanchéité, il y a aussi le fait que le bois est fendu dans le sens du fil, et après il y a une part de gonflement par rapport au vin, qui fait que la barrique est étanche », explique Jean-Luc Itey tonnelier.

tonnellerie 134La qualité des bois et la maîtrise de la chauffe expliquent ce choix d’une tonnellerie au château, comme le précise Fabien Teitgen, directeur technique de Smith Haut-Lafitte :

Le marquage à l'ancienne, au fer rouge, avec le blason de Smith Haut Lafitte © JPS

Le marquage à l’ancienne, au fer rouge, avec le blason de Smith Haut Lafitte © JPS

« si on sous-chauffe la barrique, on va apporter des éléments négatifs au niveau arômatique, et si on la surchauffe on va donner des notes de fumé, de grillé, de taosté, et comme dans les graves comme à Smith Haut Lafitte, le terroir donne déjà des notes de fumé, d’âtre, de silex, on va plutôt travailler sur des chauffes très douces, très soft à l’intérieur pour donner des compléments de type caramel doux, des notes d’épices, plutôt que de renforcer le côté fumé. »

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Didier Fesil, MOF en tonnellerie, et patron de la tonnellerie bordelaise © JPS

A l’heure du gravage laser sur les barriques, et de la mécanisation pour le cerclage, la tonnellerie Bordelaise reste malgré ces avancées, une tonnellerie artisanale. Fondée en 2001 par Didier Fesil, meilleur ouvrier de France, elle emploie 13 personnes dont 10 tonneliers. Avec cette passion chevillée au corps, Didier Fesil aime transmettre son savoir-faire : ainsi a-t-il permis à Anthony un jeune tonnelier d’être meilleur apprenti de France. Une transmission qui s’opère aussi avec l’Ecole de Tonnellerie ouverte récemment à Blanquefort : 4 tonneliers et un professeur de viticulture et d’onologie sont à l’origine de ce projet.

A la Tonnellerie Bordelaise, Didier Fesil aime transmettre sa passion © JPS

A la Tonnellerie Bordelaise, une passion et un art de la tonnellerie © JPS

Dans son atelier à Martillac, ce sont 5000 fûts qui sont réalisés à l’année, essentiellement des bordelaises de 225 litres mais aussi de plus en plus de barriques plus volumineuses ou encore des cuves tronconniques ou des foudres :

« On va vers des 400 et des 500 litres, pourquoi ? Parce que le rapport bois-vin n’est pas le même dans 400 litres que dans une barrique de 225 litres, » commente Didier Fezil. « Et puis, il y a aussi l’aspect économique, aujourd’hui les vins passés en barriques de 400 litres, par exemple, reviennent moins chers à la bouteille que dans des barriques de 225 litres. »

30000 barriques réalisées chaque année chez Nadalié à Ludon-Médoc © JPS

30000 barriques réalisées chaque année chez Nadalié à Ludon-Médoc © JPS

Fondée en 1902 par Auguste Nadalié, la tonnellerie Nadalié à Ludon-Médoc est aujourd’hui l’une des plus importantes de Gironde. 30000 barriques y sont réalisées à l’année, mais si l’on compte ses autres structures en Charente, Belgique, au Chili et aux USA, ce sont 70000 barriques produites par 180 tonneliers dans le monde (240 personnes employées au total).

Stéphane Nadalié, 5e génération de tonnelier © JPS

Stéphane Nadalié, 5e génération de tonnelier © JPS

« Il faut savoir qu’il y a seulement 2% des vins faits dans le monde qui sont élevés dans du bois, donc on se dit toujours, tiens, ça va être porteur parce qu’il y a de la marge. Toutefois, on est vraiment tributaire de la récolte, si jamais la récolte est bonne en quantité et en qualité, on fera un  peu plus de barriques, on a eu de belles années comme 2009, 2010 avec un superbe millésime et la tonnellerie se portait bien, » explique Stéphane Nadalié 5e génération à la tête de l’entreprise.

Avec Margaux et Lafite, le château Smith Haut Lafitte est l'un des rares châteaux a avoir son propre tonnelier © JPS

Avec Margaux et Lafite, le château Smith Haut Lafitte est l’un des rares châteaux a avoir son propre tonnelier © JPS

Après la mode des vins boisés dans les années 80-90, les châteaux aujourd’hui reviennent à une présence et une chauffe de la barrique moins marquées, comme l’explique Fabien Teitgen du château Smith Haut Lafitte:

Fabien Teitgen, directeur technique à Smith Haut Lafitte donne ses directives au tonnelier pour avoir des vins pas trop marqués par l'aspect boisé © JPS

Fabien Teitgen, directeur technique à Smith Haut Lafitte donne ses directives au tonnelier pour avoir des vins pas trop marqués par l’aspect boisé © JPS

« C’est toute la subtile alchimie de la tonnellerie et de la barrique, c’est que la barrique doit arriver en support du vin mais ne doit pas arriver au-dessus du vin. »

La fédération des tonneliers de France a enregistré une augmentation en volume de +8% de l’activité en 2015, avec une production annuelle au total de 592000 fûts. Preuve que les tonnelleries ont encore de beaux jours devant elles…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Pascal Lécuyer :

10 Jan

Au château Poupille, Philippe Carille valorise ses sarments de vigne en bois de chauffage

En voilà une idée qu’elle est bonne ! Ce vigneron de Sainte-Colombe en Gironde s’est réveillé un beau jour en se disant qu’il était stupide de continuer à brûler les bois de la vigne sans les valoriser énergétiquement. Dans une démarche de développement durable, il a inventé un circuit court qui lui permet de chauffer ses chais et son habitation toute l’année.

Philippe Carille, le propriétaire du château Poupille, a eu une idée de génie © JPS

Philippe Carille, le propriétaire du château Poupille, a eu une idée de génie © JPS

Devenir autonome énergétiquement, Philippe Carille en a fait le « sarment » ! Ce vigneron à la tête du château Poupille, 33 hectares en Castillon – Côtes de Bordeaux en a eu l’idée voilà 8 ans, à force de voir chaque année ses sarments partir en fumée…

Des sarments dont la qualité calorifuge est prouvée © JPS

Des sarments dont la qualité calorifuge est prouvée © JPS

Traditionnellement, chez nous les sarments étaient brûlés en totalité, et il y a 8 ans environ, je suis parti du principe quitte à les brûler, autant que ce soit pour quelque chose, donc je me suis retrouvé à utiliser 100% de nos sarments pour un système de chaufferie automatisée » Philippe Carille.

sarments 347Il faut dire qu’il a plutôt pas mal de bois de vigne à récupérer avec 33 hectares de vigne en production. Ce sont ainsi 1,2 à 3 tonnes de bois qui sont réutilisables, récupérables par hectare, après la taille en guyot simple, parfois en cordon de royat, opérée par  ses ouvriers viticoles.

Les sarments sont broyés non loin des rangs de vigne © JPS

Les sarments sont broyés non loin des rangs de vigne © JPS

Ces sarments sont par la suite compactés en fagots ou bien broyés directement sur place, remplissant d’énormes sacs blancs et stockés dans un immense hangar agricole:

« Nous avons 2 types de sarments, ceux que nous avons compactés et pressés avec un système de presse spécifique et ensuite nous avons le broyat directement broyé à la vigne qui nous permet d’avoir un combustible prêt à l’emploi pour la chaudière. »

Philippe Carille devant ses énormes sacs de sarments broyés © JPS

Philippe Carille devant ses énormes sacs de sarments broyés © JPS

Des réserves en « sarments de chauffage » qui vont remplir toute l’année, et surtout les mois d’hiver, un silo prévu à cet effet dans lequel un système tournant avec des lames et une vis sans fin alimentent une grosse chaudière à bois. « Grâce à l’amidon contenu dans le sarment, on a un pouvoir calorifique bien supérieur à celui du chêne et on se chauffe toute l’année. »

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Cet investissement d’un peu plus de 30 000 euros a permis de raccorder les installations viti-vinicoles et l’habitation pour chauffer le tout avec au final une facture énergétique quasi-nulle sur la matière première.

Et une petite dégustation de vin de la propriété bien au chaud chez soi © JPS

Et une petite dégustation de vin de la propriété… bien au chaud © JPS

Un circuit court et une idée ingénieuse qui déjà intéressent pas mal d’autres vignerons et entreprises qui sont venus voir l’installation chez Philippe Carille. Une idée qui pourrait faire des émules.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et de Pascal Lécuyer :

30 Déc

#insolite en Champagne : une vinification dans des œufs d’argile…

En Champagne, à Ay, près d’Epernay, une maison de champagne a supprimé les cuves en inox. Désormais, la vinification se fait en fûts de chêne mais aussi dans des oeufs en argile de Toscane.

Un retour à l'argile pour les prochaines années ? © Marie-Line Fournier

Un retour à l’argile pour les prochaines années ? © Marie-Line Fournier

Une méthode ancestrale au service de la vinification du Champagne. Une méthode née en Arménie et en Géorgie : la vinification en amphore. Depuis quelques jours dans la cuverie du champagne Henri Giraud, on y déguste des vins issus de ces amphores en argile, en forme d’œuf. Les échantillons montrent déjà beaucoup de puissance.

img_2362Dans cette maison de champagne, depuis cette année, les cuves en inox ont été supprimées et les vins sont élevés en fûts de chêne, principalement de la forêt d’Argonne, et dans ces œufs d’argile. Une expérimentation réalisée avec des œufs en béton, n’ayant pas été concluante, l’argile a été choisie.

700 litres de vin sont ainsi stockés dans la cuverie.  A la prochaine vendange, ce sera 5 fois plus. Ce renoncement aux cuves en inox est  une vraie remise en cause constructive de l’élaboration des vins. Il semble déjà que les œufs en argile conviennent particulièrement bien à la vinification des pinots noirs.

France 3 Champagne-Ardennes.

Découvrez le reportage de mes confrères de France 3 Reims: M. Fournier / P. Mercier / P. Blot – Photos Marie-Line Fournier

08 Déc

Camille Varangue Schlagenhauff du Chapon Fin, parmi les meilleurs apprentis de France dans la catégorie sommellerie

La jeune sommelière adjointe de l’institution bordelaise, le Chapon Fin, s’est vue décerner le titre « Un des Meilleurs Apprentis de France ». Une carrière brillante s’annonce pour cette jeune fille qui a suivi les cours dans la région au lycée hôtelier de Talence.

Camille Varangue Schlagenhauff officie au © Chapon Fin

Camille Varangue Schlagenhauff officie au © Chapon Fin

Camille Varangue Schlagenhauff occupe le poste de sommelière adjointe du célèbre restaurant bordelais Le Chapon Fin. Elle fait partie des trois lauréats de cette nouvelle catégorie, avec Clément Delecluse qui a suivi comme elle, les cours du lycée hôtelier de Talence, et Arnaud Louessard, qui a suivi un apprentissage chez Philippe Faure Brac, meilleur sommellier au monde en 1992, et directeur du Bistrot du Sommelier à Paris.

Tous trois vont recevoir leur titre de « Un des Meilleurs Apprentis de France », le 8 février prochain à la Sorbonne. «MAF» c’est le nom, donné dans la profession aux jeunes lauréats duconcours « Un des Meilleurs Apprentis de France », créé en 1985 par les Meilleurs Ouvriers de France », (les fameux MOF).

Plus de 6000 candidats s’inscrivent chaque année à cette compétition  dans plus de 90 métiers. Pour la première fois en 2016, une cession sommellerie a été créée, et les épreuves dela finale nationale se sont déroulées à Bordeaux, au lycée hôtelier de Talence.

Cocorico ! Et Bravo Camille !

26 Nov

Pour les 70 ans d’InterContinental, le Grand Hôtel de Bordeaux dévoile un sapin de 70 bouteilles de grand crus classés

L’événement a fait le buzz hier soir place de la Comédie à Bordeaux. Le Grand Hôtel Intercontinental célébrait les 70 ans du groupe. Pour l’occasion, l’artiste Vincent Poujardieu a réalisé dans le hall un « sapin de verre » à partir de 60 verres à pied et 70 bouteilles de grands crus classés 1855.

Tom Rowntree, vice-président d'Intercontinental (IHG) et Vincent Poujardieu l'artiste-designer, devant "le sapin de verre" © Jean-Pierre Stahl

Tom Rowntree, vice-président d’Intercontinental (IHG) et Vincent Poujardieu l’artiste-designer, devant « le sapin de verre » © Jean-Pierre Stahl

C’était en 1946, la création du premier hôtel Intercontinental à Belem au Brésil : l’Intercontinental Hotel Grande. Aujourd’hui en 2016, on compte 5 Hôtels Intercontinental en France (dont le Grand Hôtel de Bordeaux), 31 en Europe et 186 dans le monde entier.

Ce soir, c’est très important pour nous, on fête cette année le 70ème anniversaire du groupe InterContinental Nous comptons 186 hôtels dans le monde, nous allons créer 56 hôtels nouveaux prochainement dont un à Lyon « le Grand Hôtel-Dieu », Tom Rowntree vice-président Intercontinental.

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Fondé par la compagnie américaine Pan American Airlines en 1946, Intercontinental souhaitait implanter des hôtels de luxe vers de nouveaux continents. Si aujourd’hui Pan Am n’existe plus (on se souvient encore du nom qui rayonnait en haut d’un building de New-York), le groupe InterContinental, Iui ,est devenu le plus grand groupe d’hôtels de luxe au monde. 186 hôtels Intercontinental mais bien plus encore : au total 5099 hôtels si l’on compte par exemple Holiday Inn, Crowne Plazza,…et 754 265 chambres !

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Le sapin « Nida Optique » en nid d’abeille devant le Grand Hôtel Intercontinental Bordeaux © JPS

Pour fêter Noël et les 70 ans d’ InterContinental, deux oeuvres ont été commandées à Vincent Poujardieu, artiste bordelais : sur le parvis, à l’entrée du Grand Hôtel, le sapin « Nida Optique », pour la première fois exposé en France.

Ce sapin est réalisé à partir d’un matériau  en « nid d’abeille » d’aluminium inclus dans une résine transparente sous la forme de deux panneaux montés perpendiculairement. Un effet d’optique est obtenu par la répartition de plusieurs couleurs sur les facettes des alvéoles du nid d’abeille. Vincent Poujardieu va bientôt lancer une gamme de mobiliers inspiré de ces matériaux et du nid d’abeille.

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Mais le clou du spectacle, c’est le « sapin de verre » dans le hall du Grand Hôtel : une sculpture contemporaine, gracile, tout en transparence, jouant avec la lumière, réalisée par Vincent Poujardieu,diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Bordeaux.

Pétrus Desbois, du château Saint-Georges à Montagne, Suzan du Wine Spectator et Tom Rowntree d'Intercontinental © JPS

Petrus Desbois, du château Saint-Georges à Montagne, Suzanne Mustacich du Wine Spectator et Tom Rowntree d’Intercontinental © JPS

Le concept est « une superposition de 60 verres à pied et de 70 bouteilles de Bordeaux. Les verres et les bouteilles sont répartis en alternance par étage de manière pyramidale, tel un gâteau d’anniversaire, puis couronné au sommet de ce sapin, d’une bouteille format double-magnum. Les bouteilles de vin, en verre et vides, proviennent exclusivement des Grands Crus Classés de 1855 et portent chacune l’étiquette d’un millésime marquant, choisi par la propriété entre le millésime 1946 et le millésime 2016 afin de représenter le prestige et la grandeur de cette région viticole ».

La fabuleuse bûche représentant la Place de la Bourse par le chef pâtissier © JPS

La fabuleuse bûche représentant la Place de la Bourse par le chef pâtissier © JPS

Nul doute que cette oeuvre va intéresser les touristes et autres curieux, car comme le souligne Guy Bertaud, le directeur général du Grand Hôtel : « ça fait un an qu’Intercontinental est arrivé à Bordeaux. Nous avons tout fait pour être les ambassadeurs sur cette merveilleuse destination qu’est Bordeaux. »

Le chef pâtissier derrière son chef d'oeuvre en vitrine © JPS

Le chef pâtissier, Arthur Fèvre, derrière son chef d’oeuvre en vitrine © JPS

L’équipe dont le fleuron est le grand chef étoilé Gordon Ramsay, qui a obtenu une étoile avec le Pressoir d’Argent, ne manque pas d’imagination.

Tom Rowntree, vice-pdt Intercontinental, Vincent Poujardieu artiste-designer, Guy Bertaud diecteur Grand Hôtel Intercontinental Bordeaux et directeur des Crus Classés 1855 © jps

Tom Rowntree, vice-pdt Intercontinental, Vincent Poujardieu artiste-designer, Guy Bertaud diecteur Grand Hôtel Intercontinental Bordeaux et Sylvain Boisvert directeur du Conseil des Grands Crus Classés 1855 © JPS

Le chef pâtissier Arthur Fèvre a réalisé une buche de Noël qui représente la Place de la Bourse. Une autre oeuvre d’art à découvrir des yeux à l’Orangerie du Grand Hôtel, une réalisation exceptionnelle qui sera faite à 50 exemplaires d’ici les fêtes. Alors passez commande…pour ceux qui veulent se faire un grand plaisir ou une petite folie.

Regardez la présentation du Pressoir d’Argent par Gordon Ramsay, son chef, à l’Intercontinental Bordeaux  :