02 Avr

« Bordeaux, la métamorphose » : le magazine sur les nouveaux chais

En 1855, Bordeaux a acquis une notoriété mondiale avec le classement de ses châteaux. Un siècle et demi plus tard, la légende continue avec ses nouveaux chais. Tour d’horizon des chais de dernière génération livrés à l’occasion des primeurs de Bordeaux et de certains autres qui depuis 5 ans font parler d’eux.

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires, ce vendredi 31 mars, lors de l'inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

Sophie, Yann et Nathalie Schÿler, les propriétaires, ce vendredi 31 mars, lors de l’inauguration du nouveau chai du château Kirwan © Jean-Pierre Stahl

A COMME ANGELUS

En 10 ans, on peut considérer que les châteaux ont encore muté. S’il fallait commencer par le commencement, ce serait la lettre A comme Angélus. La métamorphose a été totale. Des travaux gigantesques lancés par Hubert de Boüard et Jean-Bernard Grenier, avec aujourd’hui une nouvelle génération aux commandes Stéphanie de Boüard-Rivoal et Thierry Grenié-de Boüard. Angélus a été inauguré fin mars 2014, et consacré en 2012 en tant que  1er grand cru classé A de Saint-Emilion.

Près de 1100 barriques peuvent être accueillies ici © Jean-Pierre stahl

Près de 1100 barriques peuvent être accueillies dans le chai de Calon Ségur © JPS

UNE SALVE D’INAUGURATIONS DANS LE MEDOC

Mais les châteaux qui font l’actualité cette année pour les primeurs sont plûtôt rive gauche, dans le Médoc avec Calon Ségur (3e cc de Saint-Estèphe), qui a inauguré ses nouveaux chais le 20 mars dernier, très récemment Kirwan (3e cc de Margaux) vendredi soir et Beychevelle (4e cc de Saint-Julien) hier soir.

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et le maître de chai du château © JPS

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et le maître de chai du château © JPS

Chacun y va de sa patte, de sa touche perso, avec des signes de reconnaissance en façade comme le pied de vigne gigantesque de Kirwan ou bien ces vagues ondulées à Beychevelle, il y a aussi ce sanctuaire ce long tunnel à Calon qui va conserver les plus belles bouteilles de la propriété.

Cet élan de talents n’est pas prêt de s’arrêter, d’autres chais sont déjà annoncés comme celui de Lynch-Bages qui sera réalisé par Chien Chung Pei dont le père a signé la Pyramide du Louvre à Paris, rien que cela. Et c’est sans parler de Margaux, Talbot, Gloria et autres Cos d’Estournel qui ont aussi voulu marquer d’un signe architectural fort leur restructuration ces dernières années.

 

Henrique Da Costa des Vignobles Perse devant la façade de château Pavie © JPS

Henrique Da Costa des Vignobles Perse devant la façade de château Pavie © JPS

DE GRANDES SIGNATURES AUSSI RIVE DROITE

Il y a toutefois des points communs et des passerelles (en inox), entre la rive gauche et la rive droite, on peut ainsi retrouver des signatures communes comme celle d’Arnaud Boulain à Beychevelle comme à Angélus, ou encore les cuves en béton de Kirwan qui comme celles de Cheval Blanc ont été réalisées en Italie.

Cheval Blanc et la vague de Christian de Portzamparc pour le nouveau chai à Saint-Emilion © JPS

Cheval Blanc et la vague de Christian de Portzamparc pour le nouveau chai à Saint-Emilion © JPS

 JEAN NOUVEL ET PHILIPPE STARCK, DES NOMS QUI FONT PARLER

Cheval Blanc (1er cc A de Saint-Emilion) puis La Dominique (cc de Saint-Emilion) ont été les projets sans doute les plus osés de cette dernière décennie à Saint-Emilion. C’est une vague qu’a souhaité créer Christian de Portzamparc au mythique château Cheval Blanc, un véritable exploit car la végétation sur le toit fait que ce chai se fond dans son environnement.

Juste à côté Jean Nouvel a joué sur 6 nuances de rouge avec son chai du château la Dominique qui est venu se poser dans la cour intérieure du château en pierre acheté en 1969 par Clément Fayat. Un château qui a explosé au niveau oenotouristique avec 10 à 12000 visites payantes par an et 50000 personnes qui viennent déjeûner et admirer la vue depuis le restaurant « la Terrasse Rouge ».

Le cuvier de la Dominique livré en 2014 © JPS

Le cuvier de la Dominique livré en 2014 © JPS

LIGNES EPUREES

Des chais, qui bien sûr conservent leur objectif premier de vinifier avec des cuviers dignes de Stark Trek, (« vitesse lumière capitaine Kirk »), baignés de lumière tant à la Dominique qu’à Beychevelle.

Le nouveau chai Clinet et Ronan by Clinet à Pomerol © JPS

Le nouveau chai Clinet et Ronan by Clinet à Pomerol © JPS

Des chais résolument modernes comme ceux des 2000 m2 de Clinet finalisés en 2015, avec un bardage bois qui se fond parfaitement dans paysage.

Ronan Laborde présente ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

Ronan Laborde présente ses nouvelles installations qui peuvent contenir 900000 bouteilles © JPS

Ici l’objectif pour Ronan Laborde est clair de souhaiter se diversifier et développer une marque de Bordeaux Ronan By Clinet depuis Pomerol.

les vieilles arcades de l'ancienne gare d'Orléans de Bordeaux

Le chai d’élevage de château Pavie réalisé à partir des vieilles arcades de l’ancienne gare d’Orléans à Bordeaux © JPS

Mais le fin du fin, c’est encore l’idée de Gérard Perse en 1998, d’acquérir les vieilles arcades de l’ancienne gare d’Orléans de Bordeaux pour en faire un chai sur deux niveau à Pavie et tout refaire en 2013 à partir de ce chai historique, avec l’architecte Pinto.

Philippe Starck, le jour de l'inauguration du chai des Carmes Haut-Brion le 24 juin 2016 © JPS

Philippe Starck, le jour de l’inauguration du chai des Carmes Haut-Brion le 24 juin 2016 © JPS

Certains sont totalement novateurs à l’image des Carmes Haut-Brion qui a inauguré son chai signé par l’architecte Luc-Arsène Henry et le designer Philippe Starck lors de Bordeaux Fête le Vin 2016 : « pour moi, c’est la lame d’une charrue, qui est en train de rentrer dans la terre, dans l’eau, d’ouvrir la terre pour faire accoucher ce mystère qu’est le vin. » 

Regardez le magazine « Bordeaux,  la métamorphose » sur ses nouveaux chais par Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Emmanuel Cremese :

31 Mar

Michel Rolland sur le millésime 2016 :  » jamais nous n’avons vu un millésime comme celui-là ! »

« Vous savez quoi, vous avez énormément de chance ! » Le célèbre oenologue Michel Rolland dévoile son analyse sur le 2016 et va présenter les vins qu’il conseille la semaine prochaine, lors de la dégustation des Clés de Châteaux.

Michel Rolland, 30 ans de carrière en parallèle et d'amitié avec Robert Parker © Jean-Pierre Stahl

Michel Rolland, super content du 2016 © Jean-Pierre Stahl

« Je suis oenologue depuis 44 millésimes, jamais, vous m’entendez, jamais nous n’avons vu un millésime comme celui-là ! »

« Un début d’année à peu près apocalytique. De la pluie, comme nous n’avions jamais eu à Bordeaux, entre le mois de janvier et le mois de juin. Un mois de juin en demi-teinte. Un mois de juillet exceptionnellement sec. Pas une goutte d’eau ! Un mois d’août dramatiquement sec. Pas une goutte d’eau. »

« Nous pensions tous que la sécheresse, après le déluge, allait nous amener une catastrophe…à cause de ce changement climatique. Et finalement, de la pluie au 13 ou 14 septembre, plusieurs dizaines de millimètres font que ce millésime peut arriver à aboutissement ».

« Nous avons au résultat, une maturité que nous n’avons jamais connue, de qualités de raisins que nous n’avons jamais connues, ceci associé à une précision et une qualité de travail que nous n’avons jamais connues, car 25 ans auparavant nous n’étions pas capables de faire la sélection, la vinification, de faire autant de choses que nous avons pu faire pour ces raisins en 2016″.

« C’est le millésime, à la fois miraculé, mais aussi le résultat exceptionnel de la nouvelle technologie. Donc le 2016, c’est exceptionnel, du nord au sud, en rive droite, en rive gauche, c’est partout. Je crois que c’est le millésime que la nature et la technologie nous ont permis de réaliser ».

« Nous sommes contents et ravis de vous le présenter, car jamais nous n’avons eu l’occasion de présenter un millésime de cette qualité ! »

« Pour cela, nous avons associé des chefs, car la cuisine, c’est la meilleure façon de présenter des vins. Ils sont tous de très très grande qualité. Et nous sommes ravis de vous présenter durant cette semaine des primeurs des chefs et des vins que nous avons rarement eus. Je vous souhaiter une très très bonne semaine des primeurs et j’espère que vous en garderez un souvenir inoubliable »

Regardez l’analyse de Michel Rolland par Les Clés de Châteaux :

28 Mar

Beychevelle inaugure samedi son nouveau chai signé Arnaud Boulain

C’est avant tout un chai à la pointe de la technologie. Un chai aux formes cubiques et aux grands vitrages bercés de vagues pour rappeler la tradition historique où les bateaux affalaient leurs voiles en signe d’allégeance au Duc d’Epernon, premier propriétaire du domaine.

Le nouveau chai, non loin des grilles d'entrée de château Beychevelle © JPS

Le nouveau chai, non loin des grilles d’entrée de château Beychevelle © JPS

Impossible de le louper. Il a accosté sur la route des châteaux juste à côté de la propriété historique de Beychevelle en AOC Saint-Julien.

Ce chai se veut « une invitation au voyage » car ici tout rappelle l’univers des voiles et des flots de l’estuaire de la Gironde au bout de la propriété. Ce chai est opérationnel depuis les vendanges du millésime 2016, et c’est tout naturellement pour lui rendre grâce qu’il va être inauguré ce samedi, pour la grande semaine des primeurs qui va s’ouvrir en suivant.

Chais du Médoc 070

18 MOIS DE TRAVAUX

« Les travaux ont été lancés en janvier 2015, afin que le chai soit opérationnel pour la vendange 2016 » explique Philippe Blanc, directeur du château Beychevelle, oenologue et ingénieur agronome. La décision de lancer un tel projet fut prise peu de temps après que le groupe Castel ait rejoint le groupe Suntury pour l’acquisitrion de Grands Millésimes de France, propriétaire de Beychevelle. L’objectif était de donner à cette figure de proue des châteaux de Saint-Julien un outil technique digne d’une volonté de faire un très grand vin.

« L’objectif était de faire un outil d’aujourd’hui mais aussi pour les 30 ans à venir. Donc forcément avec une touche très moderne, utile et agréable à travailler mais en même temps en faisant un bel objet en relation avec le château, un très beau château XVIIIe », selon Philippe Blanc.

Chais du Médoc 067

L’univers marin, l’univers de Beychevelle, qui va avec la mer, les voiles, les bateaux, on les retrouve sur les façades suite au travail réalisé par Arnaud Boulain, on retrouve ces pare-soleils qui rythment les façades en faisant une ondulation » Philippe Blanc directeur de Beychevelle.

UN CUVIER PARCELLAIRE

Ce sont 55 cuves tronconiques auxquelles 4 vont bientôt s’ajouter qui garnissent l’immense cuvier à la vue imprenable sur ses remarquables voisins, dont Branaire-Ducru. Des cuves de 73 à 105 et de 120 à 160 hectolitres, tout en inox, avec double épaisseur pour accueillir la production des 90 hectares de vignes. Ce nouveau cuvier permet une réduction des manipulations du vin et un traitement plus délicat. Des cuves correspondant aux parcelles, dégustées et vinifiées différemment, dans un souci de plus en plus prégnant de faire du sur mesure. Le chai à barriques qui peut contenir jusqu’à 1300 bordelaises, enterré permet d’ avoir une température naturelle pour la conservation du vin. A Beychevelle, ce sont 400000 à 430000 bouteilles qui sont produites sur les 3 vins rouges.

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et le maître de chai du château © JPS

Philippe Blanc, directeur du chateau Beychevelle, et Benoît Milhé, le maître de chai du château © JPS

ARNAUD BOULAIN ARCHITECTE

Comment permettre de fondre une telle masse avec le paysage environnant, un défi de taille pour un archi. Arnaud Boulain, de l’agence BPM Archiectes, a opté pour un vitrage clair qui laisse la lumière traverser l’espace, tout en ajoutant en façade ces vagues pour casser ces lignes droites, mais aussi rappeler l’histoire du domaine ancré depuis 5 siècles sur cette tradition d’affaler les voiles devant Beychevelle, en signe d’allégeance au premier Duc d’Epernon. Le “bateau du dragon” qui orne son étiquette est ainsi représenté en façade du nouveau chai et continue de provoquer un signe de ralliement auquel le marché chinois n’est pas indifférent et ferait même flamber les prix. Arnaud Boulain a également été à l’origine de projets pour les châteaux Bouscaut, Angélus, Pédesclaux et Ronan by Clinet.

27 Mar

Millésime 2016 : Sauternes dévoile un « millésime gourmand, riche et frais » au Chapon Fin

C’était ce soir un grand moment à Bordeaux avant la folle semaine des primeurs. Une vingtaine de propriétés de Sauternes offraient leur 2016 à la dégustation. Un millésime très agréable qui va faire parler de lui, comme Sauternes en pleine effervescence.

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Vincent Labergère (Rayne-Vigneau), Didier Fréchinet (La Tour Blanche), Pierre Montégut (Suduiraut), Hugo Bernard et Thomas Meilhan (Suau), Laure de Lambert-Compeyrot (Sigalas-Rabaud) © Jean-Pierre Stahl

Il est des moments dans la vie où le temps semble suspendu, où la grandeur du millésime tutoie la beauté de l’endroit. C’est en effet au Chapon Fin, qu’était organisée la première dégustation de liquoreux de Sauternes, à J-7 de la grande semaine des primeurs, dans ce restaurant mythique de Bordeaux où Sarah Bernhardt fait face à Edouard VII, où Jack Lang se retrouve aux côtés de Jacques Chirac, à tout jamais figés.

Guillaume Cottin de la Vinothèque de Bordeaux et de la maison Dubos avec Xavier Planty, de château Guiraud et Président de l"'ODG Barsac-Sauternes © JPS

Guillaume Cottin de la Vinothèque de Bordeaux et de la maison Dubos avec Xavier Planty, de château Guiraud et Président de l »‘ODG Barsac-Sauternes © JPS

Un grand moment dont Xavier Planty a su profiter pour lancer aujourd’hui le prix de vente de son château Guiraud 2016 : « 35,5 € pour le particulier, c’est le même prix que l’année dernière, c’est la première fois de ma vie que je vends à l’export avant la fin mars… On connaissait la bière de mars, on a maintenant le Bordeaux de mars », plaisante Xavier Planty qui a réussi son coup puisque dès aujourd’hui les premières commandes étaient passées.

La grande nouveauté : la demi-bouteille avec la de Reneé Lalique de 1928

La grande nouveauté : la demi-bouteille de Lafaurie-Peyraguey avec la gravure « femme et raisins » de René Lalique de 1928 incorporée dans le verre © JPS

Une belle soirée comme seule Bordeaux sait les organiser, avec une brochette de 1ers crus classés côte à côte : pour Didier Fréchinet du château La Tour Blanche « c’est un millésime gourmand, riche et frais en même temps. »

« Je suis raide dingue de ce terroir depuis que je suis gamine », me confie Laure de Lambert-Compeyrot  du château Sigalas-Rabaud, 14 hectares à Sauternes, « une croupe plein sud » et d’ajouter « j’avais un prof d’oeno à la fac qui disait « Sigalas ça me fait rêver » ».

« Nous avons récolté 22 hectolitres à l’hectare à Suduiraut, c’est une belle année », explique Pierre Montégut, « au niveau production, ce fut une belle récolte et de plus de qualité. C’est frais, gourmand, les fruits, arômes ressortent bien. On est à Sauternes, on a la complexité recherchée avec le botrytis. »

Jean-Sébastien Charles (château de Malle), Philippe Guignard (Lamothe-Guignard), David Bolzan et Eric Larramona (Lafaurie-Peyraguey), Gabriel de Vauzelles (château Filhot) © JPS

Jean-Sébastien Charles (château de Malle), Philippe Guignard (Lamothe-Guignard), David Bolzan et Eric Larramona (Lafaurie-Peyraguey), Gabriel de Vaucelles (château Filhot) © JPS

Gabriel de Vaucelles du château Filhot : « nous avons de la fraîcheur et de la structure ». Depuis 2012 Sauternes a plutôt bien réussi ses millésimes avec un grand 2013, mais aussi un 2015 très intéressant. Sauternes a toujours su trouver des ressources dans son terroir, dans ses hommes qui ne manquent pas d’idées.

David Bolzan, directeur général de Lafaurie-Peyraguey (propriété de Sylvio Denz président de Lalique), est fier de dévoiler ce soir la sortie de sa demi-bouteille avec la gravure réalisée par René Lalique en 1928. Et ce n’est pas tout, il annonce le lancement de travaux le mois prochain à Lafaurie-Peyraguey où un hôtel-restaurant va s’ouvrir au printemps 2018, juste avant Bordeaux Fête le Vin. Sauternes forever !

16 Mar

« Bistrot ! De Baudelaire à Picasso » : découvrez l’âme du zinc et la poésie du flacon à la Cité du Vin, jusqu’au 21 juin

2 ans de préparation pour 3 mois d’exposition. La Cité du Vin de Bordeaux est fière de vous dévoiler « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso ». Une centaine d’oeuvres vous y attendent du 17 mars au 21 juin : de la peinture à la sculpture, de la poésie à la photographie et au cinéma, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours.

Partout dans Bordeaux s'affiche l'expo "Bistrot ! De Baudelaire à Picasso" et notamment à l'entrée de la Cité du Vin © JPS

Partout dans Bordeaux s’affiche l’expo « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso » et notamment à l’entrée de la Cité du Vin © JPS

« Le Bistrot ! », quasiment une religion. On y entre, on y commande, et à la fin on se confesse. Le bistrot est à la culture française un monument, un véritable pan de notre patrimoine bien de chez nous : la terrasse et le garçon de café en sont les piliers, sans compter ce comptoir ou ce zinc édifié tel un Arc de Triomphe dans chaque  bistrot de France. Nombre de poètes, écrivains, peintres et photographes y ont trouvé leur inspiration au point de la coucher sur un bout de nappe comme Picasso, sur des pages ou des toiles blanches, comme Baudelaire ou Edouard Vuillard.

Le Cabaret de Ramponneau par Eugène Fichel (1877) dépeint l'une des célèbres tavernes en périphérie de Paris au XVIIIe © JPS

Le Cabaret de Ramponneau par Eugène Fichel (1877) dépeint l’une des célèbres tavernes en périphérie de Paris au XVIIIe, un tableau qui dormait en réserve du Musée des Beaux Arts de Bordeaux © JPS

Ces lieux de convivialité ont toujours su rythmer  la vie de dur labeur des ouvriers ou la tranquillité des bourgeois parisiens,encore inspirer ces artistes naissants.

« Derrière ce mot un peu synthétique, on parle de tous les débits de boissons : les cabarets, les bars à vins, estaminets, troquets, … enfin il y a plein de vocabulaire pour décrire ces lieux selon les époques » m’explique Laurence Chesnau-Dupin, directrice de la culture à la Fondation qui gère la Cité du Vin.

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Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la culture de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin © Jean-Pierre Stahl

Regardez l’édition locale Bordeaux Métropole, spéciale exposition « Bistrot ! » réalisée par Jean-Pierre Stahl, Philippe Manoux Jean-Frédéric Garde, Véronique Lamartinère, Nicolas Guérin, Jean-Claude Aleu, montage Emilie Jeannot, mixage Jean-Marc Ceccaldi. Reportages avec Nicolas Pressigout, Thierry Julien, Olivier Pallas et Emilie Jeannot.

« On ouvre cette exposition avec un clin d’oeil au XVIIIe siècle, qui nous est proposé par l’artiste Eugène Fichel : en 1877, il a peint ce grand cabaret Ramponneau qui était extrêmement célèbre au XVIIIe siècle où se retrouvait la bonne société ou les classes plus populaires qui voulaient consommer du vin. A bas prix puisque les vins qui se trouvaient au-delà des barrières de l’octroi de Paris n’étaient pas frappés par les taxes qui touchaient les produits qui pénétraient dans la capitale. Il y a donc eu tout un tas de tavernes, de cabarets qui se sont développés en périphérie de Paris. »

expo bistrot cité du vin 050Le XIXe, c’est vraiment la grande époque que l’on présente dans l’exposition, et le café s’est vraiment développé à ce moment-là car c’est un symbole de la vie moderne » Laurence Chesneau-Dupin directrice de la culture (Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin)

 

Le café de l'écrevisse, vers 1880 par un anonyme © JPS

Le café de l’écrevisse, vers 1880 par un anonyme, prêt du Musée Carnavalet © JPS

« Les artistes identifient bien les espaces emblématiques de ces cafés comme la terrasse, la salle, on a souvent le comptoir aussi, et il ne se jouent pas forcément les mêmes histoires, on n’y trouve pas non plus les mêmes personnes, car les bistrots sont ouverts sur des longues périodes dans la journée ».

expo bistrot cité du vin 041

« On a ces petites scènes de la belle époque où ces femmes prennent un verre en bonne compagnie sur les boulevards ou des cafés célèbres de l’époque comme le café de l’écrevisse, et ici on a une oeuvre extraordinaire un tableau d’Edouard Vuillard avec une composition très spéciale où les personnages sont ramassés dans l’angle te la partie basse du tableau. Et on voit cette joyeuse compagnie un peu bourgeoise qui partage probablement une coupe de champagne. »

Et les verres sont de Bohême et les buveurs en sont aussi », Victor Hugo

Au XIXe siècle, le café reste un seul souvent réservé aux hommes, où les femmes ne vont que lorsqu’elles elles sont accompagnées. « Là, on est à une époque de basculement avec La Petite Lina de 1907, un tableau de Charles Camoin…On est à l’époque où on commence à tolérer qu’une femme puisse se rendre au café seule, mais ça reste encore un peu aventureux », continue à expliquer Laurence Chesneau-Dupin.

La petite Lina peinte par Charles Camoin en 1907, musée Cantini Marseille © JPS

La petite Lina peinte par Charles Camoin en 1907, musée Cantini Marseille © JPS

« On ne sait pas si cette petite Lina qui a le regard un peu perdu dans le vague, avec son petit verre de vin ou d’apéritif, il est difficile de savoir si c’est une prostituée qui attend son client ou qui se lamente sur son sort, ou si c’est une jeune femme qui a lu la correspondance de son amoureux par exemple, en tout cas Camoin l’a peinte avec beaucoup de tendresse et il fait partie de ce mouvement artistique des Fauves qui se caractérise par cette touche très colorée et qui essaie d’insuffler quelque chose de très vivant dans ses toiles. »

Le comptoir d’un café est le parlement du peuple », Honoré de Balzac.

Le visiteur va pouvoir déambuler à travers 4 sections thématiques de ces lieux mythiques d' »atmophère, atmosphère » à « l’ivresse à deux sous », en passant par les « magnétismes » et une « bohème de rêve ». Une centaine d’oeuvres à découvrir avec de fabuleuses photos aussi de Robert Doisneau et de Henri Cartier Bresson, mais aussi des extraits de cinéma comme « Garçon » de Claude Sautet en 1983 ou « Before Sunset » de Richard Linklater en 2004.

Vider une bouteille avec quelqu’un, c’est une manière pudique de se dire d’amitié. Il faudrait que les bistrots aient un parfum d’éternité », Jean Carmet.

Le Lapin Agile par André Gill, enseigne du fameux cabaret éponyme à Montmartre © JPS

Le Lapin Agile par André Gill, enseigne du fameux cabaret éponyme à Montmartre © JPS

Il y a aussi ce fameux lapin (vêtu d’une redingote verte et d’une écharpe rouge s’échappant de la marmite qui lui était destinée) qui fut quasiment une relique de Montmartre : « Ici, on est devant un haut lieu de la vie montmartroise puisqu’il s’agit de l’enseigne du Cabaret Au Lapin Agile. C’est un cabaret qui fut créé au XIXe siècle et c’est le seul cabaret de l’époque qui existe encore… encore en activité. C’est une oeuvre très joyeuse avec un lapin qui jaillit de cette casserole et qui bandit sa bouteille de vin. C’est un lieu qui était très prisé par les artistes, très fréquenté par eux, aussi bien par Toulouse-Lautrec que par Picasso. L’auteur de cette enseigne s’appelle André Gill et à la demande de la propriétaire du cabaret à l’époque, il a peint ce lapin et c’est lui d’ailleurs qui a donné son nom au cabaret puisqu’il avait signé son oeuvre A. Gill et donc c’est devenu l’enseigne du  le Lapin Agile ».

Charles Baudelaire a pas mal écrit sur le vin, sans doute une source d’inspiration, pour lui comme pour d’autres : « Boire du vin, c’est boire du génie » ou encore  » « N’est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de vin sont des imbéciles ou des hypocrites. Des imbéciles, c’est-à-dire ne connaissent ni la nature, ni l’homme… Des hypocrites, c’est-à-dire des gourmands honteux des fanfarons de sobriété, buvant en cachette ou ayant quelque vin occulte… Un homme qui ne boit que de l’eau a un secret à cacher à ses semblables. »

Bistrot ! De Baudelaire à Picasso, à la Cité du Vin à Bordeaux du 17 mars au 21 juin 2017

Regardez ce petit teaser réalisé par la société de production La Pompadour pour la Cité du Vin (la Cité du Vin a été conçue par X-TU Architects – scénographie du Parcours Permanent CassonMann)

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, une obligation légale que n’a pas connue Charles Baudelaire)

11 Mar

Les Saint-Elites : 9 vignerons créent leur groupe en tant que satellites de Saint Emilion

Ce sont bien souvent des petits vins fins et bien faits, souvent soulignés par l’ami Jacques Dupont. Quelques vignerons des satellites de Saint-Emilion ont décidé de s’organiser et de créer une association originale les Saint-Elites. 

© Les Saint-Elites, une nouvelle reconnaissance, une nouvelle révélation proche de Saint-Emilion

© Les Saint-Elites, une nouvelle reconnaissance, une nouvelle révélation proche de Saint-Emilion

Inutile de reparler de Saint-Emilion, de son vignoble classé à l’Unesco, de sa Cité Millénaire, de ses 800 vignerons, ils sont mondialement connus. En revanche, à la périphérie, il y a tous ces vins qui ne demandent qu’à l’être sur des terroirs quasi-identiques. On les appelle les satellites de Saint-Emilion.

Eh bien, ces pépites sont aussi des crus d’exception dont le maître-mot mis en avant est « L’équilibre ». C’est le seul dogme dans lequel neuf viticulteurs, de Lussac Saint-Emilion, Montagne Saint-Emilion, Puisseguin Saint-Emilion et Saint-Georges Saint-Emilion, ont foi. Parce qu’ils bénéficient de la même géologie et du même climat que leur illustre voisin, ils revendiquent tous une ambition : faire des vins qui laissent parler le terroir et le cépage.

« Refusant la standardisation à laquelle conduit la hiérarchie des vins de Bordeaux, fiers de leur travail, lassés que seuls les crus de forte notoriété aient droit à la lumière et animés par la même philosophie, ils ont créé les Saint Elites. Des calcaires profonds aux argiles fines, des coteaux aux plateaux, leurs terroirs sont leur richesse. »

Ce qui les motivent, c’est de mettre en avant leur « authenticité de leurs traditions » et enfin d’être reconnus pour ce travail depuis parfois plusieurs générations.

En bio, bio-dynamie ou agriculture raisonnée, leur leitmotiv est le respect de ce que la nature leur a donné. « Préserver le fruit, affiner les tanins, élever les vins afin que l’équilibre naisse : voilà leur signature commune. »

Les Saint-Elites sont pour l’heure : château Bel-Air, château Clarisse, château de Môle, château Guibot la Fourvielle, château la Mauriane, château La Rose Perrière, château Tour Bayard, château Vieux Bonneau, Clos Albertus.

06 Mar

Plaisance en mode deux étoiles : « depuis que Ronan Kervarrec est là, on est passé à un autre cap : avec lui c’est le produit, le produit… »

Ronan Kervarrec a décroché le 9 février 2 étoiles au guide Michelin, au bout de seulement six mois d’exercice. Ce surdoué de la gastronomie française dévoilait ce midi avec la famille Perse la nouvelle Hostellerie de Plaisance, après 3 mois de travaux. Gros plan sur sa cuisine raffinée, axée plus que jamais sur le produit et le service en salle.

Ronan Kervarrec présentant son équipe de cuisiniers, pâtissiers et en salle © JPS

Ronan Kervarrec présentant son équipe de cuisiniers, pâtissiers et de la salle © JPS

A l’Hostellerie de Plaisance, tout semble chamboulé et pourtant rien n’a changé. C’est ça la magie façon Perse.  « On voit qu’on est à Saint-Emilion (par les vieilles pierres, à l’extérieur), tout en étant dans l’air du temps (à l’intérieur) », m’explique Gérard Perse, propriétaire du célèbre château Pavie (1er cru classé A) et avec son épouse Chantal et sa fille Angélique de l’Hostellerie de Plaisance.

La nouvelle salle de restaurant

La nouvelle salle de restaurant

L’Hostellerie de Plaisance a fermé le 6 décembre avant de rouvrir le 16 février. Le nouveau 2 étoiles offre à sa clientèle une nouvelle réception, un nouveau salon-bar et une nouvelle salle à manger :

On est plus aérien, plus léger, avec ces gouttes illuminées qui tombent des nuages » Gerard Perse.

Angélique Perse-Da Costa, Ronan Kervarrec, Chantal et Gérard Perse © JPS

Angélique Da Costa, Ronan Kervarrec, Chantal et Gérard Perse © JPS

« On a sorti la moquette pour mettre un superbe parquet, on a changé toutes les chaises et les tables avec leur nappage jusqu’au sol. Et a l’entrée on a installé une petite oeuvre d’art qui fait partie des éléments de la collection Pinto. » Un nouveau décor avec aussi des serveurs, maîtres d’hôtels et sommeliers relookés par des tailleurs et costumes à la hauteur de ce 2 étoiles.

Benoît, le chef sommelier en poste depuis 14 ans à Plaisance © JPS

Benoît Gelin, l’art de la sommellerie, en poste depuis 14 ans à Plaisance © JPS

Tout avait été décidé bien avant d’obtenir cette récompense : « personne n’était au courant », précise le chef Ronan Kervarrec, en évoquant le Guide Michelin qui a décerné début février ces 2 étoiles avec l’ancienne salle mais le nouveau chef : « quand je suis arrivé la famille Perse avait déjà décidé des travaux, les plans étaient faits, l’architecte retenu, j’ai pu donné un avis sur quelques choix de couleurs, de mobilier, d’agencement. »

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Pour l’Hostellerie de Plaisance, l’histoire sonne comme un nouveau départ. Ce sont les 3e gros travaux engagés par la famille Perse et Ronan Kervarrec y écrit une partition digne d’un vituose.

Ces 2 étoiles sont une belle consécration en seulement 6-7 mois de restauration, Ronan Kervarrec chef de l’Hostellerie de Plaisance.

Dresser les assiettes devant la clientèle, un savoir-faire apprécié par le Guide © JPS

Dresser les assiettes devant la clientèle, un savoir-faire apprécié par le Guide © JPS

Est-ce que la carte a changé depuis ? « Non, on est dans la continuité, on est resté sur les mêmes bases. »

La cave de service du restaurant © JPS

La cave de service du restaurant © JPS

« Je suis plus sur le produit et plus sur le service, c’est à dire que je privilégie le service dans la salle de restaurant avec des petites tables, avec des chariots, avec du « flambage » on met vraiment en valeur le service ».

Et un petit flambage de bananes © JPS

Modeste, le chef est en fait partout : en cuisine avec sa brigade, en salle avec la suite de son orchestre. Le tout virevolte de saveurs, tout en enchantant les yeux. « C’est le chef le plus impressionnant de la Gironde, d’une grande précision et d’une simplicité. Tu sens le bonhomme solide sur ses bases », me confie José Ruiz journaliste de France Bleu Gironde qui anime tous les dimanches « Question de Goût. »

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Céléri rave de chez Luc Alberti, en mille-feuille confit au beurre, avec émincé de truffes des Pépites Noires © JPS

Dans sa manche, de l’inventivité pour révéler, sublimer les produits, et une grosse envie de créativité. En prime de ce nouveau challenge qui s’ouvre avec ses deux étoiles obtenues et que vont découvrir cette saison les touristes du monde entier, Ronan Kervarrec va diriger l’Envers du Décor. La famille Perse a en effet racheté l’établissement de François des Ligneris qui fut le premier à ouvrir un bar à vins à Saint-Emilion. Ronan Kervarrec veut revenir à cet esprit premier de « mettre le vin au centre, ça sera une cuisine de bar à vins, on ne parlera pas de gastronomie, on servira aussi du vin au verre, dans le même esprit de convivialité. »

L'équipe de l'Hostellerie de Plaisance au grand complet avec le chef Ronan Kervarrec au centre © Jean-Pierre Stahl

L’équipe de l’Hostellerie de Plaisance au grand complet avec le chef Ronan Kervarrec au centre © Jean-Pierre Stahl

Des travaux qui s’annoncent pour la fin de l’année ou en début 2018 pour l’Envers du Décor mais pas seulement. La famille Perse pense ouvrir de nouvelles chambres en bas de Saint-Emilion, avec spa dans de vieilles carrières de calcaire. Décidément que d’effervescence au pays du moine Emilion, fondateur de la Cité au VIIIe siècle. Un Breton, lui aussi…

27 Fév

Emmanuel Macron veut stimuler les exportations de vin, « l’âme française »

Quand la campagne présidentielle s’invite dans le monde du vin : Emmanuel Macron souhaite renforcer la capacité de la France à promouvoir à l’export le vin, qu’il qualifie d’ « âme française », selon une interview accordée à Terre de Vins.

Emmanuel Macron en 2014 alors au © Ministère de l'Economie

Emmanuel Macron en 2014 alors au © Ministère de l’Economie

Emmanuel Macron, s’il est élu président de la République, souhaite renforcer la capacité de la France à promouvoir à l’export le vin, « l’âme française », et encourager une viticulture plus respectueuse de l’environnement, affirme-t-il dans un entretien au magazine Terre de vins.

Au cours de cet entretien au magazine édité par le groupe du quotidien Sud-Ouest, réalisé le 14 décembre, dont des extraits ont été publiés lundi, Emmanuel Macron déclare vouloir stimuler l’export avec « des conditions tarifaires beaucoup plus favorables ».

Il cite en exemple ce que « les Chiliens ont obtenu avec la Chine: la fin des droits de douanes ». Un accord de libre-échange entre les deux pays permet aux vins chiliens d’être exemptés de droits de douane depuis 2015 tandis que ceux des produits de l’Union européenne demeurent importants.

Concernant l’environnement, cet amateur de vin estime que le développement du secteur du vin biologique est « indispensable » car « les pesticides soulèvent de réelles questions et les agriculteurs en sont les premières victimes ». « Mais la réponse aux pesticides ne passe pas uniquement par le bio mais aussi
par l’innovation » et par l’évolution des méthodes de production, déclare-t-il, annonçant vouloir « créer une aide à l’innovation pour accélérer la transition vers une viticulture durable ».

Conscient qu' »il faut aussi accompagner les viticulteurs dans cette transition », le candidat du mouvement En marche! cite notamment le développement de cépages résistants ou encore des changements de pratiques pour « limiter l’utilisation de produits phytosanitaires ».

Dans cet entretien au bimensuel, Emmanuel Macron revient notamment sur l’assouplissement de la loi Evin, qui encadre la publicité pour les vins et les spiritueux. Le Parlement avait voté en novembre 2015 un amendement qui permet de différencier publicité et information. L’ancien ministre de l’Economie, qui avait dans un premier temps tenté d’inscrire cette distinction dans sa loi Macron, y est favorable car cela facilite la promotion de l’oenotourisme, qu’il veut « encourager en France ».

« Ce qui a été modifié dans la loi Évin n’en modifie ni la philosophie ni l’objectif. Mais cette évolution a permis de faire reconnaître la place de l’oenotourisme et donc la capacité laissée aux professionnels de diversifier leur activité et d’en faire la publicité », souligne Emmanuel Macron, pour qui le vin, « c’est l’âme française ».

Avec AFP.

25 Fév

Ils l’ont fait, ils ont osé, les Vignerons de Buzet sont pionniers dans le vin végétalien

On connaissait la Mégane voici le Végan. Rien à voir, sauf que c’est une affaire qui roule et risque d’être bancable pour les Vignerons de Buzet, qui ont toujours un train d’avance. Ils risquent de toucher les vrais de vrais, végétariens et vegétaliens. Une histoire qui colle, non ?

Vincent Leyre, Serge Lhérisson et David Bidegaray des Vignerons de Buzet © Jean-Pierre Stahl

Vincent Leyre, Serge Lhérisson et David Bidegaray des Vignerons de Buzet © Jean-Pierre Stahl

Les Vignerons de Buzet s’orientent vers l’élaboration de vins végétaliens, grâce à l’utilisation de « colles » d’origine végétale.

Le Domaine de Michelet des Vignerons de Buzet, vin biologique et sans sulfites ajoutés, appose le logo végan. La certification « végan » de ce vin garantit qu’aucun ingrédient d’origine animale n’entre dans son processus d’élaboration.

depuis la récolte 2016, tous les vins des Vignerons de Buzet correspondent aux principes de consommation des végétaliens.

Depuis la récolte 2016, nous avons substitué l’ensemble des colles classiquement utilisées par des colles 100% d’origine végétale »   Stéphane Chauvet, oenologue des Vignerons de Buzet.

Et d’ajouter : « Nous les utilisons uniquement lorsqu’elles sont nécessaires. En effet nous cherchons à réduire les intrants à toutes les étapes de l’élaboration de nos vins. »

 

Domaine de Michelet rouge vegan sans sulfites bio

Les Vignerons de Buzet ont commencé à utiliser des colles d’origine végétale depuis 2012 sur une partie de la production. Ce qui leur a permis de constater que cette substitution n’altérait en rien les qualités gustatives du vin.

Pour David Bidegaray, responsable marketing. « Le végétalisme est une pratique alimentaire très présente en Amérique du Nord et Europe du Nord, et en croissance en France. Ces consommateurs nous ont amenés à nous interroger et à proposer un vin correspondant à leur style d’alimentation » .


Les Vignerons de Buzet, précurseurs sur les questions sociétales liées au vin, de la vigne au verre, poursuivent donc là dans une logique à l’écoute des amateurs de vin et des évolutions sociétales.

La démarche a été initiée sur le millésime 2014 duDomaine de Michelet : un vin rouge labellisé végan et agriculture biologique et est sans sulfites ajoutés.

Avec Vignerons de Buzet.

Relire l’article focus sur les Vignerons de Buzet : « C’est à Buzet ! Ils s’engagent autrement…Les Vignerons de Buzet concilient depuis 10 ans viticulture et environnement »l

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet et Eric Delwarde, réalisé en mars 2015 sur les vignerons de Buzet, montage Boris Chague :

21 Fév

Jussiê : une reconversion réussie dans le vin pour l’ancien joueur des Girondins

L’ex-joueur des Girondins est à la tête d’une société d’exportations de vins de Bourgogne et de Bordeaux à destination du marché sud-américain. Une reconversion réussie pour celui qui fut une star du ballon rond, notamment aux Girondins de Bordeaux.

Jussiê dans le chai du château des Annereaux © F3 Aquitaine Bertrand Joucla-Parker

Jussiê dans le chai du château des Annereaux © France 3 Aquitaine Bertrand Joucla-Parker

Quand l’attaque en bouche remplace celle sur le gazon, quand le milieu de bouche rejoint le milieu de terrain, c’est que Jussiê n’est pas loin.

« Moi, je ne crache pas, c’est le genre de vin, personnellement je conseille de ne pas cracher », plaisante ce grand joueur, originaire du Brésil, en dégustant;  Jussiê a l’air dans son élément, comme il le fut sous les couleurs « marine et blanc. »

L’ex statutaire du scapulaire s’est trouvé un nouveau sanctuaire, avec son sympathique accent il ne pouvait pas en être autrement que cette nouvelle destinée dans des chais.

« J’ai rencontré Jussiê à un salon à Paris et j’ai vu un grand professionnel qui est venu déguster et qui a su déguster, parce que tout le monde ne sait pas déguster et j’ai senti un fort intérêt de sa part », commente Benjamin Hessel du château des Annereaux à Lalande-dePomerol.

Ce que je fais aujourd’hui, cela va devenir mon quotidien, de venir déguster et visiter les domaines. En tout cas , j’espère durer dans ce milieu aussi longtemps que le foot », Jussiê

Il y a trois semaines, le Brésilien a officiellement mis fin à sa carrière de footballeur professionnel. Une page se tourne, une nouvelle histoire s’écrit.

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Benjamin Hessel du château des Annereaux avec Jussiê © France 3 Aquitaine Bertrand Joucla-Parker

S’il est resté à Bordeaux, ce n’est pas seulement pour faire du commerce de vin, c’est aussi parce qu’il est tombé sous le charme de cette ville, ayant acquis la nationalité française et ayant connu ses plus grands succès durant 10 ans sous le maillot des Girondins de Bordeaux.

Il collectionne ainsi un titre de Champion de France (2009), il a décroché aussi avec ses coéquipiers 2 Coupes de la Ligue (2007-2009) et une Coupe de France (2013).

« Pour moi, l’histoire avec les Girondins, ce sont les titres et les moments clés comme le titre de Champions à Caen, mais il y a aussi les joueurs et les gens qui ont travaillé et travaillent toujours dans le club. Ca aussi c’est très important parce que j’ai apssé 10 ans à cotoyer ces gens-là tous les jours et c’est simple : ils sont devenus ma deuxième famille. »

Et le champion d’entonner le chant des supporters qui durant toutes ces années l’ont encouragé dans les tribunes : « nous sommes les Bordelais…et ouais, c’était Bordeaux ça ! »

Bonne chance à Jussiê sous ses nouvelles couleurs : rouge, rubis, grenat…(tiens comme la couleur du FC Metz)

Avec Nicolas Morin, Bertrand Joucla-Parker, regardez leur reportage réalisé avec Emilie Jeannot :