02 Mai

Vignoble de Bordeaux : 80% des surfaces ont été touchées par le gel

C’est une semaine cruciale qui s’annonce à Bordeaux, celle du bilan suite aux remontées d’informations. Selon les premières estimations, 80% des surfaces ont été plus ou moins impactées. Certaines plus que d’autres. En volume, la production pourrait être de -35 à -40% sur le millésime 2017.

Jeudi matin une vague de gel intense a considérablement meurti le vignoble à Bordeaux, comme ici à Moulon © S Tuscq Mounet

Jeudi matin une vague de gel intense a considérablement meurti le vignoble à Bordeaux, comme ici à Moulon © S Tuscq Mounet

C’est du jamais vu, depuis 1991. 80 % des plus de 110 000  hectares de vignes à Bordeaux ont été touchés à des degrés divers. Il s’agit là sans doute de l’épisode le plus intense de ces 30 dernières années.

D’après Hervé Grandeau, le président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux :« 80 % des surfaces ont été touchées, plus ou moins, difficile de donner une estimation de la récolte à venir », et comment la deuxième pousse va pouvoir se faire, si elle peut.

Les secteurs les plus touchés ont été Blaye et Bourg, Castillon et Saint-Emilion, Lalande-de-Pomerol, Listrac, une partie des Bordeaux et Bordeaux Sup le long de la Dordogne, impactés à plus de 75%.

Les remontées d’informations sont en cours sous l’égide de la Chambre d’Agriculture, le CIVB aura ce vendredi une réunion de crise à ce sujet, selon Christophe Château du CIVB. Quant aux volumes, Bordeaux produira sans doute une peu plus que la moitié de sa production habituelle, il va falloir voir comment cela repousse, ou autrement dit « au doigt mouillé 35 à 40 % de volume en moins ».

01 Mai

Nicolas Pons, le vigneron qui chante aux pieds de ses vignes gelées : « un moyen pour exorciser le malheur qui s’est posé sur les vignerons de la France entière »

A la tête du Domaine de Sentout, Nicolas Pons a été gelé à 100% à Lignan-de-Bordeaux. Comme pour combattre ce terrible malheur il a ressorti « elle te serre », une chanson dédiée a sa vigne, composée il y a 3 ans, et qui sonne fort juste.

"Elle te serre" par © Nicolas Pons du Domaine de Sentout à Lignan-de-Bordeaux

« Elle te serre » par © Nicolas Pons du Domaine de Sentout à Lignan-de-Bordeaux

D’emblée Nicolas Pons me dresse l’état des lieux de son vignoble : « nous, on a été gelé à 100%. On est sur un plateau en haut de Lignan-de-Bordeaux, et tout est brûlé à 100 %, donc malheureusement, on ne va pas avoir de vin cette année ».

Instant de dégustation au © Domaine de Sentout avec et Nicolas Pons

Instant de dégustation au © Domaine de Sentout avec Karina et Nicolas Pons

« Pour moi, c’est la première fois, mon père avait été gelé en 1991 aussi à 100%, mais pour moi c’est la 1ère fois en tant que vinificateur., et de cette ampleur-là. Dans le Bordelais, on aura un bilan définitif en milieu de semaine prochaine, mais pour moi c’est fini c’est 100%. J’avais une assurance, je pense qu’il ne devrait pas y avoir de problème pour la reconnaissance des dégâts. »

Une pensée à tous les vignerons et vigneronnes touchés par le gel, et qui traversent un moment difficile… comme nous. Heureusement qu’il y a la musique, pour aider le vigneron à surmonter sa tristesse… », Katarina et Nicolas Pons.

Pourquoi cette chanson dans les vignes Nicolas ?  » En fait, j’ai toujours été musicien, et donc c’est un moyen d’exorciser le malheur qui s’est posé sur nous vignerons, et dans la France entière. « Elle te serre », je l’avais composée il y a 3 ans déjà pour d’autres aléas, c’était l’occasion de la partager avec d’autres vignerons touchés. »

Une chanson qui a touché le coeur de Côté Châteaux qui souhaitait aussi vous la partager : « elle te serre » par © Nicolas Pons : à voir sur facebook   « ma vigne est folle, elle me rend fou, ma vigne est folle, et j’en suis fou…là je m’ affole, je suis à bout, c’est mon idole, malgré tout » et dont voici la version originale :

29 Avr

Le blog Côté Châteaux enregistre un record d’audience en donnant la parole aux vignerons sinistrés

Cette semaine vous avez été très nombreux à suivre le dramatique épisode de gel à Bordeaux. Un record d’affluence pour le blog, qui vous a alerté sur l’ampleur du phénomène et qui a aussitôt donné la parole aux vignerons et représentants d’institutions. Côté Châteaux a enregistré 37822 pages lues sur la seule journée de jeudi. Merci pour votre fidélité.

Saint-Emilion en lutte contre le gel du côté du château la Gaffelière © Jean-Bernard Nadeau

Saint-Emilion en lutte contre le gel du côté du château la Gaffelière © Jean-Bernard Nadeau

L’essentiel pour Côté Châteaux est de vous informer, de partager avec vous les événements tristes ou plus gais, tels qu’ils sont vécus par les vignerons et ses connaissances du monde du vin. Bien sûr, il aurait tellement préféré faire de l’audience avec son dossier sur l’oxygène et le vin, qui malgré tout a pas mal été lu, mais ce n’est rien à l’égard du cataclysme qui s’est abattu jeudi matin sur les vignerons, partout en France, et en particulier du Bordelais (32800 pour l’article sur la catastrophe redoutée est arrivée). De nombreux témoignages recueillis p ar Côté Châteaux ont été partagés par France 3 ou l’AFP.

Tellement désolé de se dire que certains vignerons, gelés à 100% ou presque, n’ont plus rien, tellement humble devant les difficultés économiques qui s’annoncent pour eux, certains lui relatant que des banques ont osé prendre des nouvelles le jour même pour mieux leur demander comment ils allaient faire pour leurs remboursements de prêts ! Tellement proche de ces viticulteurs qu’il côtoie tout au long de l’année pour savoir quel est leur combat au quotidien pour vendre leur vin sur un marché aujourd’hui mondialisé. Un marché pas si évident car il faut bien se dire que tous ne sont pas logés à la même enseigne.

La nature, en tout cas, s’est rappelée à tous, petits ou grands. Face à ce gel, les propriétés ont une fois de plus assimilé qu’elles sont dans ce qu’on appelait hier le monde paysan, le monde agricole. A ceci près qu’il y a une grande différence entre le gel de 1991, et pour les plus anciens de 1956, et celui de 2017 : les propriétés se sont agrandies, ont fait de lourds investissements tant au niveau du vignoble que dans les chais pour améliorer la qualité des vins, mais aussi dans les châteaux et dans des cuviers flambant-neufs. Tout cela pour mieux comprendre la pression qui pèse sur les épaules des vignerons ou viticulteurs. Bien sûr il y a ceux qui prévoient, par du stock, par des réserves désormais autorisées, ou encore par des assurances, mais le marché étant ce qu’il est, il ne faut pas oublier que les achats aujourd’hui sont nationaux mais aussi mondiaux et que si la place de Bordeaux manque de 2017, les acheteurs iront se fournir sur d’autres marchés, et là est le risque de les perdre pour quelque temps. Surtout que le millésime 2017 risque de prendre une forte augmentation du fait du peu de volume, comme cela s’était passé dernièrement en Bourgogne à cause du gel et de la grêle.

On va malgré tout essayer de positiver, avec un millésime 2016 mémorable, dont les prix de sortie ont été quelque peu repoussés. Il ne faudrait pas qu’ils sortent trop chers, pour les mêmes raisons exposées ci-dessus. Encore des histoires à suivre prochainement sur Côté Châteaux, qui ne manquera pas de vous informer. Merci encore de le suivre avec passion.

Merci à jean-Bernard Nadeau pour m’avoir confié son super beau cliché, vous pouvez retrouver les autres photos sur facebook de Jean-Bernard Nadeau ici

28 Avr

Benoît-Manuel, toi vigneron qui a gelé en bordelais, on t’aime !

C’est le coeur déchiré que l’ami Benoît-Manuel Trocard a reporté pour cause de gel sa traditionnelle entrecôte du 1er mai, car comme tout le monde le comprend, le coeur n’y est pas. Côté Châteaux a décidé de lui dédier ce billet d’humeur, car il reflète l’exemple du drame subi, à cause du gel, par bon nombre de vignerons. A tous, nous leur disons #solidaritévignerons 

Benoît Manuel Trocard en novembre dernier, goûtant le 2016 © Jean-Pierre Stahl

Benoît Manuel Trocard en novembre dernier, goûtant le 2016 © Jean-Pierre Stahl

S’il est bien un vigneron, qui a tatoué Bordeaux au bout des tétons, c’est bien Benoît Manuel Trocard . Sa famille cultive depuis 1628, du temps de Louis XIII, ce terroir argilo-calcaire du côté de Fronsac.  

Benoît Manuel Trocard gère avec sa famille chateau Labory et aussi château Barbey à Seillans, et Couraze pour un groupe Danois. Il a perdu sur ces domaines une énorme partie de la future récolte 2017, à cause du gel.

Aussi, c’est tout naturel de lui rendre hommage, car même s’il va avoir le moral dans les talons, l’étalon du fronsadais va remonter la pente et repartir de plus bel au galop pour parler de ses vins gourmands dont il me vantait encore en septembre ce fameux 2016 ! 

Alors courage Benoît-Manuel on est tous derrière toi,  comme derrière ces autres amis vignerons qui ont bien souffert, car comme disait l’autre « notre route est droite mais la pente est forte » surtout en fronsadais. Allez assez de Raffarinade, t’en nana rien à fout… car tu as derrière toi du 2016, du 2015 et du 2014.…Et encore d’autre secrets dans ta botte, alors continue de positiver comme tu l’as toujours fait, continue de nous faire partager et enseigner l’art de la dégustation avec l’Ecole du Vin, car on peut te le dire : vigneron on t’aime.

 

« Mes Chers Amis, c’est la mort dans l’âme, c’est la plus triste nouvelle que je dois vous annoncer. La nuit dernière a été pour moi et pour beaucoup de vignerons du Bordelais et Français, l’une des nuitées le plus terribles jamais connus. Le château Couraze, propriété d’un groupe Danois où je suis directeur technique depuis 17 ans viens de perdre 95% de sa production en 2 heures…. de 6h du matin à 8h00 du matin. Une température de -2° a eu raison de nos premières pousses. La gelée Blanche a frappée les bourgeons et les contre-bourgeons (hélas) rendant ainsi improbable une production de raisin. Dans ces conditions, avec un moral dans les chaussettes, le cœur et l’esprit ne sont plus à la fête. J’espère que vous me comprendrez….je suis donc contraint d’annuler notre 1er mai annuel, n’ayant ni le moral ni la météo avec nous (lundi, il pleut). Ce n’est que partie remise, vous le savez, car vous êtes mes amis. Notre 1er mai, restera notre 1er mai , et je vous dit à l’année prochaine. Vos messages de soutiens sont bien entendu le bienvenu. A très vite ».

27 Avr

Solidarité avec nos amis vignerons bordelais

Résistance. Beaucoup de vignerons sont sur le pont pour faire face au gel depuis la nuit dernière, il vont remettre cela cette nuit. Alors qu’un tonnelier de Charente propose des chutes de bois à ses clients pour parer au gel, et que d’autres hélicoptères vont brasser l’air pour sauver ce qui peut l’être.

CaptureDe New-York, Guillaume Pouthier directeur des Carmes Haut-Brion se dit très touché par le cas de son ami Joël Duffau à Moulon qui vu une bonne partie de son vignoble geler la nuit dernière.

Il m’appelle pour me souligner l’initiative très solidaire de la Tonnellerie Baron qui envoie depuis la Charente des bûchettes, des chutes de bois pour lutter contre le gel la nuit prochaine à Martillac. Il a affrété des camions qui vont venir apporter ce bois pour mettre dans de petits brulots, car bon nombre de propriétés sont à court de Pel, produit naturel qui protège contre le gel, et de bougies.

« Nous nous avons 25% de gelé au Carmes, on a frôlé la catastrophe, mais cette nuit ils annoncent des températures similaires », m’explique Guillaume Pouthier.

Du coté de Saint-Emilion où 50 à 70% du vignoble a été impacté, depuis la nuit dernière 3 hélicoptères ont tourné et survolé notamment les châteaux Corbin Michotte, La Dominique, Figeac… pour brasser l’air, le mouvement des pâles devant empêcher l’air froid et le gel de s’installer sur les vignes.Des renforts seraient attendus.

Voilà les dernières nouvelles du front, au chevet de la vigne, Côté Châteaux exprime sa solidarité avec tous ces vignerons.

Gel sur le vignoble de Bordeaux, la catastrophe redoutée est malheureusement arrivée « on a perdu pas loin de 50% de la récolte en une nuit ! »

Bordeaux avait en partie été épargné, la semaine dernière avec moins de 10% du vignoble touché. Ce matin, les premiers constats sont effrayants de nombreuses parcelles ont été sévèrement impactées. Premiers retours sur ce dramatique épisode de gel.

Au dégel, la vigne flétrit et va sécher dans la journée, le drame © Sophie Aribaud

Au dégel, la vigne flétrit et va sécher dans la journée, le drame commenté par l’oenologue © Sophie Aribaud : « La végétation change très rapidement.L’odeur de végétaux mort en prime »

« C’est la catastrophe », notre ami et grand vigneron Nicolas Lesaint résume ainsi le dernier épisode de gel en date, où vers Saint-Loubès la température la nuit a pu descendre quasiment à -3°C.

La mascotte du château de Reignac est en pleurs par © Nicolas Lesaint

La mascotte du château de Reignac est en pleurs par © Nicolas Lesaint

En matinée, il était encore « incroyablement difficile d’estimer, mais 50% des parcelles semblent touchées. On a un spot de 10ha d’un seul tenant et ces 10ha ont été détruits. Fort heureusement château Reignac est un château reconnu depuis des années pour ses vins de qualités et a les reins plus solides que d’autres châteaux mais « c’est très dur pour mes confrères. »

Saint-Emilion a semble-t-il payé également un lourd tribu. Franck Binard, directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion me confie : « hier nous avions recencé 500 hectares, un peu moins de 10% du vignoble de 7500 ha de Saint-Emilion touché par le gel de la semaine dernière. Mais aujourd’hui on a été durement touché. Il a fait facilement -2°C et on redoute encore pour demain matin. Les secteurs de Saint-Sulpice, Vignonet et Puisseguin ont bien été impactés. Certains châteaux sont gelés à 80%. »

On a perdu cette nuit pas loin de 50% de la récolte à Bordeaux, c’est une catastrophe », Hervé Grandeau président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux

Les températures au petit matin ont été impitoyables © GB

Les températures au petit matin ont été impitoyables © GB

Inutile de demander aujourd’hui à un vigneron comment ça va ? « Pas bien » est la réponse qui ressort le plus souvent ou encore « l’horreur »…Même si les dégâts seront évalués au fil de la journée, et surtout après le prochain épisode vendredi, « les vignes impactées vont de 20 à 100% ». Et Hervé grandeau de confier encore, « j’ai croisé un technicien qui m’a dit avoir perdu entre 70 et 100% sur une exploitation…On est ratiboisé ! Je ne sais pas si c’est comme en 91, mais il a fait entre 0 et -5%, Saint-Emilion est sévèrement touché, le Médoc, on ne pensait pas, mais en partie, Bourg-Blaye à 50%, ce sont de lourdes pertes, très très significatives. »

De nombreux châteaux et amis du blog n’ont pas cessé de m’alerter aujourd’hui sur l’ampleur de cette gelée tardive :  

Gros dégâts sur Lalande de Pomerol malgré une nuit blanche a allumer des feux au Chateau de Chambrun et Moncets!

CHAMBRUNOu encore l’ami Benoît Emannuel Trocard en AOC Fronsac: « La nuit dernière a été pour moi et pour beaucoup de vignerons du Bordelais et Français, l’une des nuitées le plus terribles jamais connues. Le château Couraze, propriété d’un groupe Danois où je suis directeur technique depuis 17 ans vient de perdre 95% de sa production en 2 heures…. de 6h du matin à 8h00 du matin. Une température de -2° a eu raison de nos premières pousses ».

Pour Allan Sichel, président du CIVB : « c est un épisode de gel sévère, je n’ai pas encore de zone pas touchée, on a des taux de 20% selon certaines propriétés à 90 -100 % dans les zones les plus gélives, mais il est trop tôt pour une évaluation exhaustive ou précise;  à vu de nez on parle de 30 à 40% du vignoble atteint. »

Et d’ajouter : « on attend de voir pour une évaluation plus précise, la nuit prochaine on attend encore une nuit fraîche mais on espère moins froide. On s’attendait pour cette nuit à avoir des températures négatives de l’ordre de -1°C mais c’est descendu à -3 et -4°C dans certaines zones. »

Joël Duffau, ce matin constate les dégâts sur ses 44 hecatres © Sylvie Tuscq-Mounet

Joël Duffau l’ami vigneron, du château la Mothe du Barry, dont Côté Châteaux vous parlait dès hier a été une fois de plus lourdement impacté:

Jeudi on a gelé 3 hectares, vendredi on a gelé 11 hectares et  là je pense qu’aujourd’hui ça va être pas la fin, mais pas loin. » Joël Duffau vigneron à Moulon

Et d’ajouter : « il est hors de question qu’un de mes enfants reprenne la propriété…Si à 65 ans j’arrête et que personne n’en veuille, j’en ferai un golf, je ne sais pas », trouvant encore un peu la force de plaisanter. « J’étais passionné, mais là je suis…pas déprimé…mais pas loin. »

Regardez le reportage de MP d’Abrigeon et S Tuscq Mounet ce matin chez Joël Duffau à Moulon :

26 Avr

Gel dans les vignes: des hélicoptères au secours des vignobles en Touraine et dans le Bordelais

Quatorze hélicoptères ont été mobilisés en Touraine ce jour. De même, demain de très bonne heure, d’autres hélicoptères seront sur le secteur de Saint-Emilion, pour contribuer à lutter contre le gel qui continue de menacer les vignes.

Photo d'illustration © JPS

Photo d’illustration, avec l’un des pilotes mobilisé ce jour à Saint-Emilion © JPS

« C’est le branle-bas de combat maximal. Après les énormes dégats causés l’année dernière, il n’est pas possible que le gel détruise encore la récolte », a insisté Guillaume Lapaque, directeur des associations viticoles d’Indre-et-Loire, alors que les services météorologiques prévoient des températures négatives matinales dans le département jusqu’à vendredi.

Comme la semaine dernière, sept appareils interviendront au-dessus des vignes de Montlouis-sur-Loire pour brasser l’air au-dessus de leurs vignes et rabattre vers le sol l’air plus chaud situé à faible altitude.

L’AOC de Montlouis, la première en France à avoir décidé collectivement de recourir à cette méthode, « a fait des émules et cinq hélicoptères sont mobilisés pour les vignes de Bourgueil, un à Vouvray et un à Azay-le-Rideau », a indiqué M. Lapaque.

« L’année dernière, les exploitations mises en difficulté ont pu trouver des aménagements avec les banques, mais deux années de suite ce serait insurmontable pour beaucoup d’entre elles : c’est comme une entreprise qui brûlerait deux fois de suite… Même en bonne santé, elle ne s’en relèverait pas », a-t-il expliqué.

Mobilisation des grands moyens, efficaces © MB

Mobilisation des grands moyens, efficaces © MB

« Tous les moyens de lutte contre le gel seront mobilisés dans le département : les tours anti-gel (qui brassent l’air elles aussi, ndlr), les bougies, les canons à air chaud, l’aspersion d’eau » (qui protège la plante en gelant, ndlr), a insisté le directeur des associations viticoles d’Indre-et-Loire. « Il ne s’agit pas de privilégier une méthode plutôt qu’une autre, mais d’utiliser la mieux adaptée en fonction des circonstances », a-t-il ajouté.

Le coût d’intervention des hélicoptères est de 200 à 250 euros par hectare et par intervention, selon Damien Delecheneau, le président de l’appellation Montlouis-sur-Loire, qui produit exclusivement des vins blancs effervescents ou tranquilles à base de Chenin.

« C’est une formule qui évite de faire un investissement lourd de départ comme dans le cas d’éoliennes antigel » qui coûtent entre 30.000 et 40.000 euros pièce, souligne-t-il.

Avec AFP.

25 Avr

L’Oxygène : ami ou ennemi du Vin ?

Pour aérer et révéler les arômes du vin, Olivier Caste et Michaël Paetzold ont imaginé OptiWine. C’est une carafe de poche qui apporte une quantité d’oxygène juste nécessaire pour réveiller le vin. Par ailleurs d’autres procédés ont prouvé aussi leur efficacité pour éviter ou limiter l’oxydation rapide d’une bouteille de vin, une fois ouverte : en avant les « Coravin », « VacuVin » et autre « Enomatic ». C’est le dossier de Côté Châteaux.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaël Paetzold © JPS

Olivier Caste est un empêcheur de tourner en rond. En septembre 2016, il a lancé officiellement © OptiWineAvec son ami Michaël Paetzold, oenologue et spécialiste des process oeno-techniques, ils ont mis au point un procédé révolutionnaire: la Carafe de Poche baptisée Optiwine, le tout breveté et déposé. C’est en fait un procédé novateur de nano-aération qui apporte au vin « la juste quantité » d’oxygène  pour libérer et réveiller de manière optimale les arômes enfouis dans la bouteille de vin.

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Olivier Caste et sa vision révolutionnaire © JPS

Nous nous sommes aperçus qu’apporter une très faible quantité d’oxygène à l’ouverture de la bouteille, ce fameux réveil en douceur, allait tout simplement permettre aux molécules aromatiques de beaucoup mieux s’exprimer, en tout cas d’amener plus rapidement le vin dans le verre à son plus haut potentiel », Olivier Caste – Optiwine

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d'incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

Une fois OptiWine inserré dans le goulot , il est nécessaire d’incliner 3 fois la bouteilles pour aérer le vin

C’est en fait un aérateur de vin, en résine surlyn, cela ressemble à un bouchon mais c’est beaucoup plus subtil. OptiWine est réalisé avec 16 facettes et une embase plus étroite qui permettent de laisser passer le vin quand la bouteille est inclinée pour donner un « volume d’oxygène maîtrisé ». Une opération à réaliser trois fois avec la bouteille placée le long de l’avant-bras et avec deux doigts pour maintenir Optiwine. Puis vient le temps de la magie, où le vin va reposer 10 minutes et se révéler. Il y a désormais une différence nette entre le verre de vin « optiwiné » et le verre témoin.

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin "optiwiné" © JPS

David Liorit et Olivier Caste en pleine dégustation du vin « optiwiné » © JPS

Depuis un an et demi, de nombreux châteaux de la place de Bordeaux le suivent, plus d’une trentaine actuellement. Parmi les premiers, il y a eu la Fleur de Boüard, en Lalande-de-Pomerol,et château Petit Val, en Saint-Emilion Grand Cru, mais aussi un célèbre caviste la Vinothèque de Bordeaux. Olivier Caste a commencé à démarcher le marché espagnol et a déjà des touches.

Manifestement, il y a une explosion aromatique, de suite, des éléments qu’on n’avait pas, qui étaient plus discrets, sur le verre témoin, qui se sont révélés », David Liorit manager du château Petit Val.

Et de compléter :« Au niveau de la dégustation, il y a des arômes qui sont un peu plus expressifs que sur le témoin, mais c’est surtout l’oxygène qui vient nous révéler cette minéralité ».

L’oxygène, ami ou ennemi du Vin ? C’est bien sûr en laboratoire, et notamment chez Oenoteam à Libourne, que l’on va tenter de nous éclairer. Car nous sommes bien sûr dans le domaine de la chimie, l’oxygène a forcément une interaction, un impact tant dans la vinification que dans l’élevage.

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Stéphane Toutoundji dans son laboratoire Oenoteam à Libourne © JPS

Il ne faut pas trop d’oxygène dans les vins blancs parce que l’on perd des arômes primaires et secondaires et dans les vins rouges il faut amener juste ce qu’il faut d’oxygène pour les combinaisons tanins – antocyanes pour stabiliser par exemple la couleur, pour polisser les tanins, et si on amène trop d’oxygène on a des couleurs qui dérivent et on perd beaucoup d’arômes », commente Stéphane Toutoundji d’Oenoteam.

Dans les restaurants ou bars à vins, comme au Point Rouge à Bordeaux, depuis plusieurs années se sont généralisées les machines Oenomatic de distribution de vin au verre. Des machines où les bouteilles de vin sont placées sous azote et permetent de conserver plusieurs jours ces bouteilles ouvertes.

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Oenomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier au Point Rouge devant la machine Enomatic © JPS

Alexandre Morin, chef sommelier, au Point Rouge à Bordeaux explique : « Au lieu de garder une bouteille pendant 2 jours grand maximum, avant que le phénomène d’oxydation ne se ressente réellement, l’Enomatic va nous permettre de garder nos vins pendant au moins 10 jours et les garder propres avec des arômes précis et des structures en bouche correctes. »

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Alexandre Morin dévoilant le système Coravin © JPS

Pour des flacons d’exception, un américain Greg Lambrecht a inventé Coravin , un sytème qui permet de goûter du vin sans ouvrir la bouteille grâce à une aiguille qui perce le bouchon en liège, sans altérer l’étanchéité : « de là, on va faire basculer l’ensemble de la bouteille et du système, appuyer sur le bouton poussoir et du vin va sortir de la bouteille. Maintenant l’argon est dans la bouteille et va créer une couche protectrice entre la surface du vin et le bouchon » commente Alexandre Morin.

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe Vacuvin © jps

Nicolas Blaiset de Vignobles&Châteaux à Saint-Emilion avec la pompe à vide d’aire Vacuvin © JPS

Tous ces procédés d’aération ou de protection contre l’oxydation sont aujourd’hui utilisés par les sommeliers, les cavistes, châteaux et même les particuliers. L’un des plus simples et plus abordable est ce système de pompe qui aspire l’air de la bouteille par Vacuvin pour conserver une bouteille plusieurs jours, comme le montre Nicolas Blaiset de Vignobles & Châteaux et le résultat est aussi étonnant.

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

La Carafe de Poche OptiWine créée par Olivier Caste et Michaêl Paotzold © JPS

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :

14 Avr

#gavébien : c’est parti pour le retrait des dossards au #marathondebordeaux

Un monde de folie. Des centaines de coureurs ont commencé à retirer leurs dossards sur les quais de Bordeaux. Cette 3e édition va battre un record de fréquentation entre le semi et le marathon de Bordeaux samedi avec 19720 participants :  2750 inscrits pour le marathon, 13 600 pour le semi et 950 équipes pour la course en relais.

Bravo à Eric Graness pour sa fidélité au marathon de Bordeaux, 3e participation au semi © JPS

Bravo à Eric Graness pour sa fidélité au marathon de Bordeaux, 3e participation au semi © JPS

A l’ouverture des grilles, à 10h30 ce sont déjà des centaines de personnes qui se pressent pour retirer leurs dossards.

IMG_0921Le semi-marathon, 21,1 km et le marathon 42,195 km attirent plus que jamais les aficionados, des coureurs bordelais, girondins, aquitains, et bien sûr de nombreux pays du monde, car les haut-parleurs bruissent de messages en anglais, allemand et espagnol pour bien informer les coureurs venus des pays limitrophes et même d’ailleurs.

Déjà des photos souvenirs devant le parcours © JPS

Déjà des photos souvenirs devant le parcours © JPS

Cette année comme les années précédentes, ce sont des coureurs chevronnés mais aussi d’autres plus novices qui vont s’essayer à tenir la distance. Eric Graness, de Bordeaux, en est à son 3e marathon de Bordeaux : « 3e fois, on est fidèle, c’est en nocturne et dans la ville, c’est convivial », m’explique Eric Graness, l’un des premiers à retirer son dossard pour le semi-marathon.

Capture

Le charme du marathon est aussi de traverser quelques châteaux mythiques du bordelais comme Pape-Clément à Pessac, ou de passer devant Haut-Brion et la Mission Haut-Brion, où les coureurs espèrent quelques ravitaillement dignes de ce nom.

Un monde de folie dès l'ouverture © JPS

Un monde de folie dès l’ouverture © JPS

Le Marathon de Bordeaux Métropole est véritablement « une célébration de la course à pied et de l’histoire dans une des régions les plus séduisantes d’Europe ». La course se déroule entièrement de nuit à l’intérieur des rues de Bordeaux. Les participants du marathon et du semi-marathon partiront ensemble à 20h00 samedi , en face du Palais de la Bourse, à côté de la Garonne.

02 Avr

1987-2017 : Pessac-Léognan célèbre les 30 ans de son appellation

A la veille de célébrer le grand millésime 2016, 53 châteaux de l’appellation fêtaient, ce dimanche soir, les 30 ans de l’AOC Pessac-Léognan, au Palais de la Bourse à Bordeaux. 

Christine Delmas, Véronique Sanders (Haut-Bailly), Jean-Philippe Delmas (Haut-Brion), Séverine Bonnie (Malartic-Lagravière), Laurent Ciusnéros (Rouillac) et Emilie Gervoson (Larrivet-Haut Brion) © Jps

Christine Delmas, Véronique Sanders (Haut-Bailly), Jean-Philippe Delmas (Haut-Brion), Séverine Bonnie (Malartic-Lagravière), Laurent Cisnéros (Rouillac), Emilie Gervoson (Larrivet-Haut Brion) et Eric Perrin (Carbonnieux) © Jps

« C’était le 9 septembre 1987, je me vois encore avec André Lurton à ouvrir une bouteille de champagne… », me confie Francis Boutemy (le Grand Maître du Grand Conseil Du Vin De Bordeaux) qui a une pensée émue pour ce jour où l’appellation a été lancée.

Francis Boutemy, Yann La Goaster (Fédé des Grands Vins de Bordeaux), Laurent Cogombles (syndicat des Pessac-Léognan et Allan Sichel Président du Civb) © JPS

Francis Boutemy, Yann Le Goaster (directeur Fédé des Grands Vins de Bordeaux), Laurent Cogombles (syndicat des Pessac-Léognan) et Allan Sichel (Président du Civb) © JPS

Il aurait voulu qu’André Lurton soit là ce soir, comme bon nombre de propriétaires de Pessac-Léognan, mais André est aujourd’hui quelque peu âgé.

Pour autant ses enfants Christine et François Lurton sont là. Eux aussi éprouvent une véritable émotion :

Allan Sichel président du CIVB, Christine et François Lurton © JPS

Allan Sichel, président du CIVB, Christine et François Lurton © JPS

On est tous très fier, dans la famille, du travail qu’il a fait, c’était 8 heures de travail par jour et cela a duré près de 10 ans » François Lurton.

Et François le fils aîné de rappeler : « pendant qu’il faisait les Pessac, moi je gérais la boîte, et après il est revenu…Je me rappelle aussi qu’il a voulu lancer ce logo, qu’il a imposé avec un encadré et il y est parvenu. Du coup, il fallait refaire toutes les étiquettes… »

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L’appellation ne s’est pas faite comme un claquement de doigt, il y a eu une longue évolution et au préalable « la création par mon grand-père des Hautes Graves (Jacques Guillemaud, à la tête à l’époque de Larrivet Haut-Brion). Mon grand-père est tombé malade et André Lurton a pris la suite. Il y avait aussi deux fortes personnalités qui se faisaient face entre Pierre Guignard, d’un côté, et André Lurton de l’autre côté. Des enquêtes ont été faites par l’INAO pour la création de cette appellation, et elle a été créée par un décrêt de Jacques Chirac », ajoute Francis Boutemy.

« L’appellation a tout de suite été dynamique : quand il y avait une manifestation à Bordeaux ou à Bruxelles, tout le monde venait. Il y avait une équipe de jeunes dynamiques, comme aujourd’hui, avec l’arrivée des Kressmann ou des Bernard ».

Aujourd’hui les Pessac-Léognan rassemblent 70 châteaux dont 53 étaient représentés hier soir, 1800 hectares (300 en blancs et 1500 en rouges).

Il y a beaucoup d’avenir et d’enthousiasme, nous sommes investis comme dans une équipe de basket », Laurent Cogombles président du Syndicat des Pessac-Léognan.

Laurent Cogombles avait succédé à André Lurton à la tâte du syndicat, avec Chhrsitine et François © JPS

Laurent Cogombles avait succédé à André Lurton à la tête du syndicat, avec Christine et François © JPS

« On a eu une croissance exceptionnelle, car on est parti de rien. On continue à travailler à l’international, pour avancer encore, il y a un vrai dynamisme », complète Laurent Cogombles.

José Ruiz et ses amis chefs © JPS

José Ruiz et ses amis chefs © JPS

Les Pessac-Léognan montrent leur enthousiasme à travers deux propriétés qui cette année vont s’illustrer : le château Malartic-Lagravière qui célèbre en même temps les 20 ans de l’acquisition par la famille Bonnie, il va d’ailleurs organiser la prochaine Fête de la Fleur : « pour ces 20 ans on a un super millésime, on est vraiment ravi » commente Séverine Bonnie.

Et puis il y a le château Carbonnieux qui va ouvrir le bal en organisant la première soirée inaugurale de Vinexpo. Eric Perrin rappelle que son château détenu avec son frère Philibert et sa soeur Christine avait déjà organisé une de ces grandes soirées en 1995, leur père Anthony était encore présent à l’époque.Une soirée où de nombreux flacons du millésime 2012 étaient offerts à la dégustation et des millésimes plus anciens, avec un cocktail préparés par des chefs girondins, sous la baguette des Affamés menés par José Ruiz.

Olivier Bernard au centre, quel voix ! © JPS

L’ensemble des propriétaires de l’appellation Pessac-Léognan, chantant joyeux anniversaire © JPS

Et comme un anniversaire, ça se marque, l’ensemble des propriétaires ont pu souffler les bougies et entonner « Joyeux Anniversaire Pessac-Léognan », avec un Olivier Bernard chantant plus fort que les autres, preuve qu’à Domaine de Chevalier, outre ses grands vins, il y a aussi un grand ambassadeur des Pessac-Léognan. Ce n’est pas pour rien qu’il est aussi président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux !

Joyeux anniversaire Pessac-Léognan :