21 Nov

Transmissions de propriétés à Bordeaux : « dans les 10 ans à venir il va falloir trouver 1500 à 1600 chefs d’exploitation pour reprendre ce vignoble »

La question de la transmission de propriétés viticoles revient sur le devant de la scène, avec un constat simple : plus de 1500 chefs d’exploitations dépassent les 55 ans et vont partir en retraite dans les 10 ans à venir.

Gérard Monet, 27 ans à la tête de son château Monet ©JPS

Gérard Monet, 27 ans à la tête de son château Monet à Targon en Gironde © JPS

Gérard Monet a 62 ans mais aucun descendant. Ce vigneron est depuis 27 ans à la tête d’une propriété dans l’Entre-Deux-Mers à Targon. Un vignoble qu’il a su faire fructifier et qui compte aujourd’hui 22 hectares. Mais à son grand regret, il ne peut pas le transmettre à quelqu’un de sa famille.

« Eh non malheureusement je n’ai pas de repreneur, j’ai des neveux et des nièces qui ne sont pas intéressés car ils ont des situations professionnelles complètement différentes;  il aiment le vin, ils en boivent, mais ils ne souhaitent pas et n’ont pas fait de formation. »

Depuis cette dernière vendange, il s’est dit qu’il s’arrêtera d’ici 3 ans :  « je commence à y penser depuis ces dernières vendanges, je pense arrêter en 2019, j’aurai 65 ans… »

Transmission de propriétés 034Comme lui, ils seront 1500 à 1600 viticulteurs dans les 10 prochaines à avoir plus de 55 ans et prétendront légitimement partir en retraite. La transmission est un réel souci avec notamment de lourds emprunts et des charges très importantes, sans parler parfois de quelques soucis de main d’oeuvre.

« Les jeunes n’osent plus s’engager, quand on achète un vignoble ou que l’on monte un vignoble neuf , c’est pour une décennie et quand on plante un pied de vigne, il est planté pour 40 ans… »

Jacky Bonotaux de la Draaf Nouvelle Aquitaine © JPS

Jacky Bonotaux de la Draaf Nouvelle Aquitaine © JPS

Les études ont été menées au niveau de la Draaf de la Nouvelle Aquitaine, Jacky Bonnetaux  explique: « le constat, il est simple, on a 6000 exploitations viticoles, on en a la moitié qui sont dirigées par un plus de 55 ans, sur cette moitié à ce jour un sur deux ne connaît pas son repreneur. Cela représente à peu près 20 000 ha de vignes et la Gironde se démarque car on a en Gironde des exploitations qui s’apparentent plus à des entreprises viticoles qu’à des exploitations familiales. « 

Dans les 10 ans à venir il va falloir trouver dans les 1500 à 1600 chefs d’exploitation pour reprendre ce vignoble » Jacky Bonotaux Draaf Nouvelle Aquitaine

Quelques transmissions en cours dans le vignoble de Saint-Emilion © JPS

Quelques transmissions en cours dans le vignoble de Saint-Emilion © JPS

Dans ce constat un peu sombre, la situation n’est pas si dramatique que cela , comme il y a 5 ou 6  ans où le cours du tonneau était tombé à 800 € : « aujourd’hui on a une situation économique qui s’améliore, un vignoble qui a été restructuré qualitativement, un cours du tonneau (entre 1200-1300 €) qui se tient, pour des investisseurs ou des cédants, c’est beaucoup mieux qu’il y a 10 ans ».

Et Jacky Bonotaux de renchérir :« L’expérience montre qu’on n’aura pas dans 10 ans 1600 exploitations qui auront disparu, on va en perdre à peu près un quart mais la vigne elle ne sera pas perdue, donc il y a des exploitations qui vont s’agrandir, d’autres qui vont se regrouper, l’enquête qu’on a menée en 2013 montre qu’il y a très peu de vignes qui vont disparaître, absorption, fusion, reprise en l’état pour certains, mais 8 fois sur 10 c’est la famille qui reprend… »

Audrey Lauret, devant le château Pindefleurs en Saint-Emilion Grand Cru © JPS

Audrey Lauret, devant le château Pindefleurs en Saint-Emilion Grand Cru © JPS

A Saint-Emilion, Audrey Lauret incarne cette nouvelle génération de viticultrice qui s’implique; elle a pris en 2009 la suite de sa mère, à la tête de la propriété. Cette dernière avait acquis en 2006 le château Pindefleurs en Saint-Emilion Grand Cru, un château dans son jus avec 5 ha de vignes, qu’elles ont fait évoluer en 10 ans.

Le cuvier du château Pindefleurs © JPS

Le cuvier du château Pindefleurs © JPS

Audrey a un BTS de viticulture et d’onologie, ainsi qu’un diplôme d’école de commerce, aujourd’hui elle s’est pleinement investie dans cette belle propriété qui compte 20 ha désormais et a réussi à convaincre son frère de la rejoindre dans cette propriété familiale.

Transmission de propriétés 048Quant à la transmission ? Bien sûr, elle y pense déjà, car elle ne se fera pas du jour au lendemain mais progressivement pour un foncier qui ici est relativement élevé aux environs de 200000 à 300000 euros l’hectare. »

« On est à Saint-Emilion, on a un foncier assez honéreux, c’est pour cela qu’il trouver des petites choses pour transmettre plus facilement; le but du jeu, c’est que ma mère fasses des donations de temps en temps quand c’est possible… » tant il est vrai que les droits de transmission ou de mutation sont très importants.

Le château Pindefleurs en pleines transformations © JPS

Le château Pindefleurs en pleines transformations © JPS

En attendant, ce château continue sa mue, sa maman s’attache à restaurer la jolie chartreuse de la fin du XVIIIe siècle, Audrey et l’ensemble de la famille veillent aux transformations qui se poursuivent : après les nouveaux cuvier et chai à barriques en 2009, une nouvelle salle de dégustation, les bureaux et une nouvelle boutique, ils comptent faire une belle salle de réception et terminer par un aménagement paysager de la cour et de l’entrée du château. « Ca fait déjà 10 ans de travaux, on va en avoir encore pour 10 ans », confie Audrey Lauret.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Olivier Pallas : 

17 Nov

Comment conserver ses vins : armoire à vins réfrigérée ou cave à vins enterrée ?

Une idée de cadeau (de beau cadeau) pour Noël ? Une cave enterrée ou une armoire réfrigérée pour conserver ses vins. Certes, c’est un investissement, c’est utile, mais c’est aussi parfois un vrai plaisir des yeux.

Daniel Mazeiraud s'est fait construire une très belle cave © JPS

Daniel Mazeiraud s’est fait construire une très belle cave © JPS

Comme par magie, c’est une nouvelle pièce qui s’ouvre… Daniel Mazeiraud, un Girondin, en rêvait, il a fait construire dans son salon cette cave enterrée, avec une température qui ne bouge pas trop tout au long de l’année entre 15 et 17°C et 80% d’hygrométrie naturelle.

Pour Daniel Mazeiraud : « C’est un rêve d’une quinzaine d’années environ ». Ce Girondin qui a franchi le cap et a décidé de se faire plaisir en construisant sa cave à vins enterrée. « Nous connaissions le procédé, mais quand nous avions réhabilité notre maison, avec mon épouse nous n’avions pas les moyens de le faire et c’est vrai que cette année, on a sauté le pas. C’est désormais un grand plaisir d’avoir une cave et d’avoir nos bouteilles à portée de la main. »

Caves 146Il a décidé de se faire construire au beau milieu de son salon une cave ronde de 2 mètres de diamètre, 2 m 25 de profondeur : « on n’a pas forcément de beaux millésimes mais on sait qu’on peut les conserver dans des conditions optimales, avec une température qui reste constante entre 15 et 17° (tout au long de l’année), avec une hygrométrie naturelle de 80 % ».

Elodie Boulan, le gérante de Cavélite, qui propose ces caves enterrées © Jean-Pierre Stahl

Elodie Boulan, le gérante de Cavélite, qui propose ces caves enterrées © Jean-Pierre Stahl

Mais sa cave élaborée par Hélicave est aussi de toute beauté avec un plafond vitré et un verre sécurit de 28 millimètres d’épaisseur, un cadre tout en ixox et un moteur électrique encastré qui permet à la vitre de s’ouvrir en demie-lune. C’est véritablement un élément décoratif, Daniel Mazeiraud a d’ailleurs fait la surprise à ses amis, en leur dévoilant un soir son petit bijou, en l’allumant. Effet « whaou » assuré !

Une armoire made in France par Eurocave à placer dans un cellier, une cave pour la conservation optimale © JPS

Une armoire made in France par Eurocave à placer dans un cellier, une cave pour la conservation optimale © JPS

L’option la plus courante ou classique est l’armoire à vins réfrigérée. Il en existe à tous les prix et de toutes les qualités possibles. Comptez entre 200 et  5000 euros de budget. 150 euros pour les plus petites caves de service en supermarché, dans les 500-600 euros en caves de conservation plus importantes…  et puis il y a le créneau du made in France avec Eurocave et de la qualité.

Un système de rangement unique avec pour chaque modèle de bouteille une "main du sommelier" spécifique © JPS

Un système de rangement unique avec pour chaque modèle de bouteille une « main du sommelier » spécifique © JPS

Présent à Bordeaux depuis 40 ans, ce fabriquant propose toute une gamme depuis la cave 40-50 bouteilles à encastrer dans une cuisine, jusqu’aux caves plus importantes de 100-150 bouteilles et 200-250 bouteilles. Des caves qui peuvent être totalement opaques pour être installées dans un garage, dans une cave, un cellier, ou vitrées pour garnir un salon ou une cuisine.

C’est la seule armoire au monde qui vous permet de mélanger tous les formats de bouteilles avec un vrai confort d’utilisation » Stéphane Lenain d’Eurocave.

Un aperçu de l'intérieur d'une armoire avec présentation inclinée des bouteilles © JPS

Un aperçu de l’intérieur d’une armoire avec présentation inclinée des bouteilles © JPS

Une température entre 12 et 15°, une hygrométrie qui va être stabilisée et uniforme dans toute l’armoire aux alentours de 70%, un sytème d’aération par filtre à charbon, un système anti-vibration, … » bref du high-tech de l’armoire avec des finitions à la demande avec des clayettes en bois de hêtre, des portes vitrées qui en font des objets de décoration.

Christine Dupart dans sa cave enterrée © JPS

Christine Dupart dans sa cave enterrée © JPS

Ces caves s’adressent à des particuliers mais aussi à de plus en plus de professionnels. Christine Dupart, gérante de la Cave des Délices à Villenave d’Ornon, cherchait depuis 3 ans à gagner de la place dans son magasin :

« Je n’avais pas de capacité de stockage, donc quand j’ai cherché une solution qui était sécurisée, car je suis sous alarme video, climatisée et pas loin de ma cave, il n’y avait qu’une seule solution, c’était la cave enterrée. »

Quant au budget de ces caves enterrées, il faut compter entre 10000 et 40000 euros.

« Pour la cave ici on a fait le trou, installé la poche étanche, les éléments qui vont servir de casiers et de murs, puis la trappe et on a refait tout le sol et l’électricité en 15 jours », explique Elodie Boulan gérante de Cavélite.

Stéphane Lenain, gérant d'Eurocave, devant ses magnifiques armoirées réfrigérées © Jean-Pierre Stahl

Stéphane Lenain, gérant d’Eurocave, devant ses magnifiques armoires réfrigérées © Jean-Pierre Stahl

La tendance pour certains particuliers ou certains châteaux du Bordelais est aussi de réaliser des armoires à vins réfrigérées qui vont se fondre dans une pièce et occuper tout un pan de mur.

« Il faut compter un budget de 15000 à 17000 € pour deux cents bouteilles, là on est sur un concept de présentation, d’achat plaisir, mais la plupart du temps, ce sont des bouteilles qui méritent d’avoir un bel écrin, » selon Stéphane Lenain d’Eurocave Bordeaux.

Et pour être dans le coup, ces nouvelles générations d’armoires peuvent être connectées aux smartphones, histoire de bien gérer sa cave et d’avoir les informations nécessaires sur les bouteilles conservées.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Christophe Varone et Christian Arligué :

14 Nov

Philippe Etchebest revient sur sa première année au Quatrième Mur : « je voulais rendre la gastronomie accessible au plus grand nombre »

A J-4 de Bordeaux So Good, Philippe Etchebest raconte sa première année passée à la tête de sa brasserie « le Quatrième Mur ». Retour sur un concept de gastronomie démocratisée et qui marche.

Philippe Etchebest dans les cuisines du Quatrième Mur © France 3 AQUIATINE

Philippe Etchebest dans les cuisines du Quatrième Mur © France 3

« Le Quatrième Mur a eu un an cette année, le 8 septembre, on est au mois de novembre donc ça fait un an et deux mois », explique Philippe Etchebest, le Chef très médiatique qui affronte de front une double carrière aux fourneaux et en coaching de cuisiniers à la télé. Heureux, le Chef ? « Toujours, tout va bien, la vie est belle ! »

Qu’en est-il de ce premier bilan et de cette première année de fréquentation ? « Franchement, aujourd’hui, je peux le dire, c’est au-delà de mes espérances, le restaurant a rencontré beaucoup de succès. C’est vrai qu’il y a toujours au début l’effet nouveauté, les gens viennent voir comment cela se passe ;

On s’attend à ce que ce soit un carton plein les deux premiers mois, et puis après que cela se calme un peu, mais en fait cela continue et on est toujours en train d’augmenter donc c’est très satisfaisant », Philippe Etchebest Chef du Quatrième Mur.

« C’est la preuve qu‘il y a la qualité, le renouvellement permanent (de la carte) fait que les gens reviennent aussi, ils ne mangent jamais la même chose. » Ses 3 menus sont constamment remaniés, ainsi que sa carte toutes les semaines : « c’est un vrai travail derrière, c’est un vrai investissement, j’ai de très bonnes équipes. Ils sont dans le même état d’esprit, ils savent ce que je veux. C’est très agréable, ce n’est que du bonheur ! »

« Moi, ce que je voulais faire dans ce lieu c’est rendre la gastronomie accessible, c’était de ramener du gastro à la brasserie, avec un service brasserie aussi. Parfois les gens font un peu l’amalgame, ils s’attendent en venant manger ici à manger du 2 étoiles, avec aussi un Philippe Etchebest Meilleur Ouvrier de France…Ca je le savais de toute façon, c’est vrai qu’en terme de prix on n’est pas sur les mêmes bases non plus. Je voulais ouvrir la gastronomie au plus grand nombre, accessible, et puis voilà ça marche plutôt bien. Il y en aura toujours qui feront l’amalgame et penserons venir dans un restaurant gastronomique, mais bon c’est une brasserie, une belle brasserie. »

Quant à la course aux étoiles, le Chef réfute vouloir y participer : « non ce n’est pas du tout l’objectif, vraiment, ce n’est pas ce que je souhaite ici. Si je devais revenir sur des étoiles, ce ne serait pas là, ça serait ailleurs, mais pas ici surtout pas. Je ne veux pas que les gens fassent justement l’amalgame avec ce côté brasserie et un restaurant étoilé, au niveau des assiettes on est pas trop mal mais dans le service et dans l’esprit, ça n’a rien à voir avec un restaurant étoilé ».

« Pas ici au Quatrième Mur, mais à Bordeaux pourquoi pas, les idées, il faut qu’elles mûrissent un petit peu. »

Propos recueillis par Delphine Vialanet de France 3 Aquitaine pour Bordeaux So Good.

13 Nov

La Parcelle : un bar-cave à vins très en vogue à Talence

Son nom rappelle ces petits lopins de terre où pousse la vigne. La Parcelle est l’un des bars à vins les plus prisés du moment dans l’agglomération bordelaise. Un endroit convivial pour étudiants, jeunes actifs et séniors, pour y déguster des vins au verre, mais pas seulement. Un lieu où l’on découvre des pépites des terroirs viticoles français et étrangers.

L'équipe de la Parcelle avec Karim

L’équipe de la Parcelle avec Karim Zaky, le gérant (4e depuis la gauche) © Jean-Pierre Stahl

La Parcelle, c’est une philosophie de bistrot, de bar à vins, où l’on vient sans chichis passer un bon moment, parfois avant d’aller au ciné Gaumont situé juste en face, au sortir d’un film ou tout simplement directement. C’est Karim Zaky, 41 ans, qui en est le gérant mais aussi fait fonction de chef d’orchestre d’une équipe bien rodée : il y a là Jean-Philippe, Julien, Chloé, Thomas, Igor, Tom et Lucas, qui vous accueillent et sont sur le pont pour vous faire passer un moment sympathique.

Karim était client depuis l’ouverture et très attaché à la philosophie de l’endroit créé par Aymeric et Julien : « il y a 6 ans, j’ai emmené ma femme ici, elle n’était jamais venue, et je lui ai dit que c’était un établissement que j’aimerais avoir plus tard ». Son rêve est devenu réalité puisque les deux associés lui ont cédé la Parcelle voilà 6 mois. « Aymeric et Julien sont deux types fantastiques…Aymeric est d’ailleurs un fan de l’Abbé Pierre, c’est un type tourné sur l’humain ! » (ça tombe bien Côté Châteaux aussi).

C’est vraiment la convivialité avant tout, on veut que tout le monde s’amuse et prenne du plaisir avec des vins de Bordeaux, mais aussi de toutes les régions viticoles de France et du monde », Karim Zaky la Parcelle

Joséphine, Charlotte, Pauline et Solenn, étudiante en hôtellerie © JPS

Joséphine, Charlotte, Pauline et Solenn, étudiante en hôtellerie © JPS

Dans la salle, il y a là de nombreux groupes d’amis comme ces 4 étudiantes en hôtellerie Joséphine, Charlotte, Pauline et Solenn. Cette dernière connaissait déjà la Parcelle, en revanche c’est une première pour les 3 autres: « on ne connaissait pas le concept, mais c’est bien, on nous a conseillé quand on a choisi les vins » commente la première et Solenn de compléter: « la dernière fois, on a dégusté un vin rouge argentin sympa, on nous a demandé le type de vin qu’on aimait et notre budget. » Toutes 4 ont commandé une bouteille de château les Croisille , un blanc sec de Cahors, mono cépage en sauvignon.   Bien sûr, la Parcelle ne sert pas que des boissons, il y  a aussi des assiettes de charcuteries et de fromages, et Solenn de compléter » ils ont un foie gras de « ouf », je pense que je n’ai jamais mangé un foie gras aussi bon… »

La cave à portée de mains, à emporter ou sur place © JPS

La cave à portée de mains, à emporter ou sur place © JPS

A la carte, ce bar à vins propose une dizaine de vins au verre, avec « des nouveautés toutes les semaines, regardez là on a encore 12 à 15 bouteilles à déguster » avant de les mettre à la carte. « On en change tous les deux jours, on cherche des pépites, on essaie de les faire prospérer, mais on est aussi à l’écoute des clients qui nous conseillent des vins, on fonctionne aussi avec pas mal de vignerons qui nous sollicitent. Mais l’idée vraiment, c’est d’aller chercher de petites pépites. Les vins que l’on propose au verre sont entre 3 et 12 €, et en bouteille de 16 à 400-500 €, avec un carafage des vins. »

bar à vins 040La clientèle est assez diverse : « c’est très varié, je dirais de 18 à 80 ans; on a vécu des soirées où des jeunes faisaient la fête avec des personnes plus âgées. Ca fait partie de l’âme de l’établissement et l’objectif est de le faire perdurer, » explique Karim Zaky.  Marion, qui connaissait déjà la Parcelle, a voulu faire connaître ce lieu à ses amies « esthétiquement, c’est assez agréable au niveau du décor et en plus on n’a pas à aller en centre ville de Bordeaux. »

Karim Zaky en train de décanter une bouteille © JPS

Karim Zaky en train de décanter une bouteille © JPS

Bien évidemment, ce spot commence à être connu, et comme le reconnaît Karim Zaky : « il y a des moments de pointe, parfois compliqués à gérer », mais en général cela se passe pas mal car le principe est simple « first come, first served » : « le premier qui a réservé (à l’arrivée au bar) a une table, on demande un prénom aux gens et après on fait dans l’ordre d’arrivée, même si mes parents viennent ils ne seront pas prioritaires. En attendant la table, les gens commencent au bar, mais il arrive aussi que certains ne veulent plus bouger du bar… » Tout cela se passe le mieux du monde, dans la bonne humeur.

Dans cet antre dédié à Bacchus, chacun va bien trouver son petit lopin de terroir, car on est à la Parcelle !

La Parcelle, Avenue Maréchal de Lattre de Tassigny, à Talence : ouverture du lundi au samedi. 17h30-Minuit du lundi au mercredi et 17h30-2h du jeudi au samedi.

12 Nov

#Insolite : voici les « Baies de Bacchus », des chocolats en forme de grappes, made in Bordeaux

Frédéric Donnadieu vient d’ inventer un concept inédit : des grappes de chocolats garnies de ganaches aux notes de 8 cépages de vignes différentes : merlot, cabernet sauvignon, grenache, syrah, sauvignon, chardonnay, gewurztraminer et pinot blanc. Une innovation à l’aube de Bordeaux So Good saluée par Côté Châteaux.

Les © Baies de Bacchus inventées par Frédéric Donnadieu, réalisées avec la complicité de Luc Dorin à Bordeaux

Les © Baies de Bacchus inventées par Frédéric Donnadieu, réalisées avec la complicité de Luc Dorin à Bordeaux – © photo « atelier goodday »

Vous connaissiez BB, vous allez connaître BB. Brigitte Bardot a fait rêver les hommes, là il s’agit des « Baies de Bacchus » qui vont faire saliver les hommes…et les femmes aussi car elles sont de grandes amatrices de chocolats.

C’est Frédéric Donnadieu, qui vient de lancer ce concept. Un homme au parcours étonnant, ayant suivi des études de commerce, il a travaillé en Afrique dans les cimenst, puis a continué à vendre des ascenceurs en région parisienne. A Bordeaux, il a changé d’horizon et s’est lancé dans cette idée qui lui trottait dans la tête :

Nous sommes dans la Capitale du Vin, cette forme de chocolats et surtout cette approche aromatique n’avaient pas été abordés, » Frédéric Donnadieu

Et de décrire sur son site nouvellement créé son idée originale :

Le garnissage des (demi) coques à la poche à douille, avant l'assemblage des moules...

Le garnissage des (demi) coques à la poche à douille, avant l’assemblage des moules… © atelier goodday

« Du cacaoyer au Chocolat, du cépage au Vin… Un même voyage dans des univers parallèles, si proches, si différents. Les Baies de Bacchus explorent un espace vierge, où les arômes se fondent… Où la volupté de chaque dégustation s’exprime dans l’épanouissement de son bouquet d’arômes, tour à tour fugaces et subtils, généreux et suaves. Les cépages et la richesse de leurs palettes aromatiques représentent une source vaste d’inspiration. Les cépages sont aussi et surtout le socle d’un langage, parfois complexe, dont le Vin est l’illustre interprète. Les Baies de Bacchus célèbrent le caractère universel de ce langage. Les mots, simples et accessibles, sonnent comme autant de notes aromatiques, harmonieuses et gourmandes ».

En parlant avec mes connaissances, je me suis aperçu que jamais personne ne l’avait fait. J’ai alors mis le paquet, j’ai foncé, l’idée m’est venue fin 2014, je me suis lancé en janvier 2015 et le concept vient de sortir à la fin 2016. C’est le temps que cela prend quand on part de zéro et aussi quand on n’a aucun réseau à la base. »

© Les Baies de Bacchus

© Les Baies de Bacchus © photo atelier goodday

Mais avec un tel nom « Donnadieu », Frédéric ne pouvait au final que recevoir les bons conseils de spécialistes pour réaliser ces baies dédiées au Dieu du Vin. « Dans le Béarn, je suis tombé sur Bernard Verdier qui m’a aidé pour valider mes moules qui ont été fabriqués en Allemagne. C’est une personne rare en bienveillance qui m’a aidé à avancer. Et puis, j’ai fait la rencontre à l’été 2015 de Patrick Munch, un champion du monde par équipe de chocolat, qui m’a mis en relation avec Michel Garrigue de la Maison Darricau. Avec lui on a testé les associations arômatiques et il m’a fait contacter Luc Dorin qui a une approche très technique. Luc Dorin a définitivement stabilisé les arômes, sans crème, sans conservateur et sans alcool, des arômes facilement identifiables à la dégustation. »

« On a travaillé sur des notes aromatiques, des notes « plus chocolat », « plus gourmand » où l’on reconnaît les cépages avec leurs arômes pour le merlot cerise-fraise, pour la syrah cassis-violette, pour le gewurztraminer fruit de la passion-mangue…

L’association du vin et du chocolat est exigeante et peut se révéler merveilleuse. Les possibilités sont multiples et surprenantes ».

Aujourd’hui, on peut trouver ces Baies de Bacchus dans 3 points de vente: déjà chez Luc Dorin, bien sûr,149 rue Pasteur, à Bordeaux mais aussi à « La Ligne Rouge » un bar à vins près de la Porte Cailhau, dans une épicerie fine « Gastronomie des Pyrénées » cour Portal au Chartrons à Bordeaux et bientôt à Paris à la Grande Epicerie : « il ont souhaité une mise en avant du produit des Baies de Bacchus avec moi sur une journée » et si cela fonctionne d’autres commandes vont être passées. On le lui souhaite et Côté Châteaux en restera, comment dit-on déjà…bouche-baies !

03 Nov

Oenoteam lance ce soir sa cave éphémère « le 12 », place Gambetta à Bordeaux jusqu’au 31 décembre

En voilà une idée qui est originale ! Les oenologues d’Oenoteam, basés à Libourne, ont décidé de monter une cave, en association avec une cinquantaine de propriétés qu’ils conseillent, juste avant les fêtes de fin d’année. L’idée est de faire déguster le résultat de leur travail en commun et de faire découvrir de petites pépites, en plein coeur de Bordeaux. Côté châteaux leur décerne sa rubrique « vigneron du mois ».

La cave Ephémère by © Oenoteam

La cave Ephémère by © Oenoteam

« L’idée, c’est de monter une cave éphémère, pendant deux mois, à partir de ce soir et jusqu’au 31 décembre », commente d’emblée Stéphane Toutoundji d’Oenoteam ; « c’est pour permettre aux propriétés avec qui l’on travaille de faire goûter leurs vins. »

« Nous allons proposer une cinquantaine de vins à la dégustation et à la vente », cinquante parmi 300 châteaux avec lesquels travaillent les 3 oenologues associés Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos et Julien Belle.

On veut en aire une vitrine pour les vins de Bordeaux, avec qui on travaille, prestigieux et moins prestigieux, de Margaux, Saint-Emilion et d’Entre-Deux-Mers », Stéphane Toutoundji d’Oenoteam.

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« C’est aussi pour permettre aux sommeliers, restaurateurs et autres amateurs de venir goûter ». Des dégustations et des rendez-vous aussi : « on va faire des « battles » entre vins de la rive droite et vins de la rive gauche ».

Le 12″ sera aussi un lieu d’exposition pour artistes et designers, on pourra notamment y trouver des mobiliers et oeuvres réalisés par Rémi Denjean avec son fameux bar…

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« La philosophie globale, c’est ça, faire une cave  avec un mixte entre crus classés et autres jolis crus moins connus ». 

Rendez-vous donc au « 12 » place Gambetta à Bordeaux, tous les jours du lundi au samedi, et les 4 dimanches de décembre, de 10h à 19 h, jusqu’au 31 décembre.

01 Nov

Saga Rothschild : Camille, Philippe et Julien continuent d’écrire la légende de Mouton et l’histoire de la société Baron Philippe de Rothschild

La Baronne Philippine de Rothschild a disparu à la veille de la vendange 2014. Elle avait écrit, avec son père le Baron Philippe, la légende de Mouton Rothschild. Une pièce en 3 actes puisque ses enfants ont pris aujourd’hui la relève avec Philippe Sereys de Rothschild, sa soeur aînée Camille et son plus jeune frère Julien de Beaumarchais de Rothschild.

De gauche à droite : M. Philippe Sereys de Rothschild (Président du Conseil de Surveillance de la Société familiale), Mme Camille Sereys de Rothschild, M. Julien de Beaumarchais_Photo Credit Deepix / From left to right: Mr Philippe Sereys de Rothschild (Chairman of the Supervisory Board of Baron Philippe de Rothschild), Mrs Camille Sereys de Rothschild, Mr Julien de Beaumarchais_Photo Credit Deepix

Philippe Sereys de Rothschild, Camille Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild © Photo Deepix

Tout le monde connaissait la Dame de Pauillac : la Baronne Philippine de Rothschild, une personnalité hors du commun, une aisance et parfois même un brin d’exubérance dans le monde quelque peu feutré du vin. Il faut dire que cette grande Dame avait l’art et la manière. Elle avait d’abord exercé une première carrière en tant que sociétaire de la Comédie Française, ce qui lui donnait une certaine facilité à être l’ambassadrice de ses vins. Une carrière largement saluée par ses pairs le 1er septembre 2014, pour ce dernier au revoir sur ses terres de Pauillac.

Philippe Sereys de Rothschild, le Président du Conseil de Surveillance de Baron Philippe de Rothschild © Jean-Pierre Stahl

Philippe Sereys de Rothschild, le Président du Conseil de Surveillance de Baron Philippe de Rothschild © Jean-Pierre Stahl

Le public connaît moins ses héritiers qui lui ont succédé. Pourtant, ils sont dans la droite ligne familiale, dans ce sillon creusé dans cette grave du Médoc, par leurs aïeuls. Il y a d’abord Philippe Sereys de Rothschild, le 2e enfant de Philippine, qui aujourd’hui est à la tête du conseil de surveillance de la société Baron Philippe de Rothschild, mais aussi Camille Sereys de Rothschild sa soeur aînée (tous deux enfants du célèbre metteur en scène et acteur Jacques Sereys, sociétaire honoraire de la Comédie Française) et puis Julien de Beaumarchais de Rothschild (fils de Jean-Pierre de Beaumarchais).

Philippine et le Baron Philippe de Rothschild © BPHR

Philippine et le Baron Philippe de Rothschild © BPHR

Ces enfants s’inscrivent donc dans les pas de leur mère mais aussi du Baron Philippe, le grand-père, qui déjà avait cette exigence de faire le plus grand vin à Mouton. Depuis deux ans, Philippe Sereys de Rothschild, diplômé d’une école de commerce et d’Harvard, a donc pris la présidence du conseil de surveillance de la société Baron Philippe de Rothschild, qui emploie 360 personnes à Pauillac et 600 dans le monde.

Septembre octobre 2016 580« Ce n’est jamais facile de succéder à quelqu’un, c’est difficile, mais ce n’est pas le sujet, le sujet c’est de savoir si on a envie de le faire ou pas et ce qui était très clair depuis le début, c’est que j’avais envie de le faire », explique Philippe Sereys de Rothschild.

Dans le fameux chai à barriques de Mouton Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild évoque le souvenir de son grand-père et de sa mère © JPS

Dans le fameux chai à barriques de Mouton Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild évoque le souvenir de son grand-père et de sa mère © JPS

« Elle m’a transmis les rênes d’un patrimoine extrêmement solide et n’oublions pas que je ne suis pas tout seul,  j’ai mon frère et ma soeur qui m’aident énormément dans la gestion de cette société. »

La première étiquette confiée en 1924 à Jean Carlu pou

La première étiquette de Mouton confiée en 1924 à Jean Carlu pour la 1ère mise en bouteille au château © JPS

Le leg de la Baronne Philippine et de son père est immense, ils ont contribué à faire de Mouton Rothschild ce château connu du monde entier grâce à la qualité de ce 1er cru classé de Bordeaux mais aussi facilement reconnaissable par l’originalité de ses étiquettes :  hormis l’emblème de Mouton, le Baron Philippe avait eu cette idée de génie de donner carte blanche chaque année à un artiste mondialement connu pour dessiner l’étiquette de Mouton. Le précurseur fut l’affichiste Jean Carlu en 1924 ( le Baron imposa alors la mise en bouteille au château, jusque-là livré en barriques aux négociants (une première dans le Bordelais)) ; depuis 1945, les plus grands se sont succèdés tels Chagall, Dali, Picasso et bien d’autres. Une collection unique que l’on peut visiter à Mouton Rothschild.

Mouton Rothschild et ses chais depuis les vignes © JPS

Mouton Rothschild et ses chais depuis les vignes © JPS

Ce sont aussi trois grands châteaux : outre Mouton, il y a le château d’Armaihlac (5e cru classé), juste à côté, et un peu plus loin Clerc Milon. 

S’il fallait trouver un trait de caractère commun à ces 3 générations, Philippe Sereys de Rothschild avance « on est probablement une famille de gens plutôt tenaces avec l’envie que les choses marchent ».  Cette branche anglaise des Rothschild détient aujourd’hui 200 hectares de vignes sur le fameux terroir de Pauillac, 3 châteaux dont l’un des 5 premiers crus classés avec Lafite Rothschild, Latour, Margaux et Haut-Brion ».

Mon grand père a planté le décor et écrit la pièce, et sa fille la Baronne Philippine l’a jouée et a eu un succès extraordinaire. » Philippe Sereys de Rothschild.

Le Baron Nathaniel de Rothschid (1812-1870) © BPHR

Le Baron Nathaniel de Rothschid (1812-1870) © BPHR

« Il y avait un vieux maître de chai qui avait l’habitude de dire Mouton, c’est comme Versailles ! On ne va quand même pas exagérer… mais c’est vrai que : 

Mouton, c’est un mélange d’art, de vin, de culture, c’est un terroir, ce sont des gens formidables qui travaillent sur cette terre. » 

Le nouveau chai livré en 2013 à Mouton © JPS

Le nouveau chai livré en 2013 à Mouton © JPS

En 2013, les enfants de Philippine, qui était encore présente, ont veillé à l’édification du nouveau cuvier scénarisé par Richard Peduzzi. Un cuvier de 70 mètres de long avec les dernières innovations techniques et d’énormes cuves en bois dont une bande transparente laisse entrevoir les étapes de la vinification. Ce sont 150 000 à 200 000 bouteilles de 1er vin qui sont produites chaque année, selon les millésimes.

Julien de Beaumarchais de Rothschild en compagnie de Philippe Dhalluin et des négociants bordelais, goûtant la première cuve de merlot 2016 © jps

Julien de Beaumarchais de Rothschild en compagnie de Philippe Dhalluin et des négociants bordelais, goûtant la première cuve de merlot 2016 © jps

« Là, nous dégustons notre 1ère parcelle de merlot de Mouton Rothschild qui a été vendangée lundi de la semaine dernière et dont la fermentation vient de se terminer, » explique Philippe Dhalluin, le directeur général, qui propose un verre à l’ensemble des négociants venus pour cette journée festive de vendanges à Mouton.

L'arrivée de vendange au 1er étage du nouveau chai à Mouton Rothschild © JPS

L’arrivée de vendange au 1er étage du nouveau chai à Mouton Rothschild © JPS

Julien de Beaumarchais de Rothschild commente « nous avons de grands spécialistes, techniciens, oenologues, en qui justement nous avons confiance. Ils connaissent parfaitement ces terroirs et cet art de la vinification. »

Philippe et Camille Sereys de Rothschild au déjeûner des vendangeurs © JPS

Philippe et Camille Sereys de Rothschild au déjeûner des vendangeurs © JPS

Philippe, mais aussi Camille et Julien, sont effectivement très reconnaissants aux vignerons, coupeurs, porteurs, salariés viticoles ou vendangeurs occasionnels, sans qui Mouton ne serait pas ce grand vin. Durant ces semaines de vendanges, ils offrent et partagent aussi le repas avec eux, dont beaucoup sont Médocains et fidèles depuis de nombreuses années : pour Nadia Frémont  « ça fait 6 ans cette année, ça va l’ambiance, le repas est impeccable »

Julien de Beaumarchais de Rothschild et Philippe Sereys de Rothschild © JPS

Julien de Beaumarchais de Rothschild et Philippe Sereys de Rothschild © JPS

 » C’est une tradition, chaque année, notre mère le faisait beaucoup mieux que nous, mais on essaie de continuer. »explique avec le sourire Julien et Camille de renchérir : « c’est la fête, les vendanges, en tout cas pour moi, c’est un moment merveilleux. Il y en a beaucoup qui me disent, c’est la dixième année que je viens, c’est la vingtième année pour d’autres, c’est touchant. »

Clerc Milon famille Rothschild 110Autre instant d’émotion, ce mercredi 6 juillet où la famille Rothschild reçoit à Clerc Milon (château acheté par le baron Philippe et que Philippine aura totalement transformé). Une réception pour le lancement de la fondation d’entreprise Philippine de Rothschild, avec la création du 1er Prix Clerc Milon de la Danse.

Ashley Whittle, le premier dans eur a être primé par le Prix Clerc Milon avec Julien de Beaumarchais de Rothschild et la présidente Brigitte Lefèbvre © JPS

Ashley Whittle, le premier a être primé par le Prix Clerc Milon avec Julien de Beaumarchais de Rothschild et la présidente Brigitte Lefèbvre © JPS

Cette fondation et ce prix honorent celle qui fut aussi sociétaire de la Comédie Française (compagnie créée sous Molière). Cette récompense est attribuée cette année à deux jeunes artistes méritants du ballet de Charles Jude de l’Opéra National de Bordeaux, l’anglais Ashley Whittle et la française Claire Teisseyre : « c’est génial de recevoir cette reconnaissance et ces encouragements. »

Claire Teisseyre et Kase Craig dans Adage 2e acte du Lac des Cygnes © JPS

Claire Teisseyre et Kase Craig dans Adage 2e acte du Lac des Cygnes © JPS

Chacun de ces jeunes espoirs s’est vu remettre une dotation de 5000 €. « Absolument, elle aurait été très fier, elle adorait tous les arts du spectacle », commente Julien de Beaumarchais de Rothschild. Et Camille de compléter : « elle aimait la danse, elle aimait l’opéra, la musique, elle aimait les artistes ! »

Les lauréats du Prix Clerc Milon, Charles Jude et la famille Rothschild © Jean-Pierre Stahl

Les lauréats du Prix Clerc Milon, Charles Jude et la famille Rothschild © Jean-Pierre Stahl

Et c’est par un fabuleux coucher de soleil sur Lafite-Rothschild (juste en face de Clerc Milon), propriété de la branche cousine celle du Baron Eric de Rothschild, que se poursuit cette soirée et la légende des Rothschild « à travers cette fondation, on récompense les talents de demain, vous savez on est juste là de passage, comme disait ma mère, et donc on est là aujourd’hui on ne sera pas là demain, ce sera une autre génération, c’est cela qui est important à comprendre » explique Philippe Sereys de Rothschild. « Au-delà des générations, l’histoire continue, les propriétés aussi, on continue à faire les meilleurs vins du monde, c’est cela qui est fondamental et c’est cela que l’on veut faire pendant les prochaines années. »

Leur société Baron Philippe de Rothschild S.A. commercialise aujourd’hui 23 millions de bouteilles au total, ils sont les 1ers en terme de commercialisation de vins de Bordeaux AOC. Mouton Cadet est d’ailleurs vendu dans 150 pays dans le monde. Quant à la légende, Mouton Rothschild, ce château est passé de second à 1er cru classé en 1973, la seule et unique fois où le classement de 1855 a été corrigé, la devise l’a été par la même occasion : « Premier je suis, second je fus, Mouton ne change. »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet et Thierry Julien :

30 Oct

Quand le Belem salue la Cité du Vin à Bordeaux

Une arrivée grandiose et de nuit hier soir du fameux trois mâts devant le nouvel emblème de Bordeaux. Le navire école va passer l’hiver à Bordeaux, alors profitez-en pour le visiter.

Arrivée du Belem devant la Cité du Vin © Thierry Julien

Arrivée du Belem devant la Cité du Vin © Thierry Julien

Le Belem est arrivé hier soir peu avant 20 h, passant sous le pont levant Chaban Delmas et passant devant la Cité du Vin.

Une arrivée très suivie par de nombreux Bordelais, Girondins, et touristes, l’accompagnant ainsi jusqu’ au ponton d’honneur, devant la Maison Eco-Citoyenne et à deux pas du miroir d’eau de la Place de la Bourse. Ca va être pour ce fabuleux trois mâts une longue escale pour hiverner dans le Port de la Lune

Classé monument historique, le Belem va en profiter pour subir quelques rénovations, un entretien du fond de cale à la voilure, ainsi qu’une inspection de la coque avant la nouvelle saison 2017.

Pour les prochaines visites :

  • dimanche 30 et lundi 31 octobre, de 10 à 18h
  • mardi 1er novembre, de 11 à 18h

Un atelier (1er novembre de 9 à 11h)  pour s’essayer aux manoeuvres est également organisé (25 euros). Réservation auprès du site de la Fondation Belem.

Images Thierry Julien :

24 Oct

Nouveaux directeurs dans des propriétés emblématiques du Bordelais et du Périgord, à château Margaux et à château de Montaigne

Philippe Bascaules vient d’être nommé directeur général de château Margaux en Gironde, en remplacement de Paul Pontallier, quant à Benoît Sébastien, il devient directeur du château du célèbre philosophe Michel de Montaigne, en Dordogne.

Philippe Bascaules nouveau directeur général de © château Margaux

Philippe Bascaules nouveau directeur général de © château Margaux

PHILIPPE BASCAULES A CHATEAU MARGAUX

La propriétaire et gérante du célébrissime Châteaux Margaux, Corinne Mentzelopoulos, a nommé Philippe Bascaules comme directeur général, en remplacement de Paul Pontallier décédé en mars 2016. Il va prendre officiellement ses fonctions le 1er mars 2017.

Philippe Bascaules, ingénieur agronome, n’est pas étranger au domaine (82 ha de vignes plantées), et le connaît même parfaitement  puisqu‘il a été directeur d’exploitation de 1990 à 2011, sous la direction de Paul Pontallier (33 ans de service à Margaux). Précédemment, Philippe Bascaules était durant ces 5 dernières années DG d’Inglenook le domaine californien de Francis Ford Coppola. « Nous avons tous beaucoup apprécié au cours des 20 années qu’il a passées au domaine, la compétence et la sagesse de Philippe », commentent Corinne Mentzelopoulos et sa fille Alexandra. « Sa grande expérience de la propriété est un atout précieux pour diriger et préparer l’avenir de château Margaux. »

Je suis très honoré que Corinne Mentzelopoulos m’ait nommé directeur général de château Margaux et j’aime à penser  que Paul Pontallier aurait été heureux que je poursuive son travail, » Philippe Bascaules

Benoît Sébastien, le nouveau directeur du © château Michel de Montaigne

Benoît Sébastien, le nouveau directeur du © château Michel de Montaigne

BENOIT SEBASTIEN AU CHATEAU MICHEL DE MONTAIGNE

Benoit SEBASTIEN vient rejoindre quant à lui l’équipe du Château Michel de Montaigne, du célèbre philosophe,  en tant que Directeur de la propriété (19 ha de vignes à Saint-Michel-de-Montaigne en Dordogne). Il est passé par le Château Pape Clément,  où il a travaillé au pôle oenotourisme. Il y a acquis de solides notions de création et de développement de produit, il est aussi titulaire d’un MBA en marketing et management, ainsi qu’un diplôme de sommelier.

Ce recrutement rentre dans la stratégie de la famille Mähler-Besse, propriétaire du lieu depuis 7 générations,  afin d’accélérer le développement du site touristique « Château et Tour », mais aussi le développement de la commercialisation de la partie vin. (Plus de 20 hectares en production sur une large gamme de Grands vins rouges, Blancs secs, moelleux et Rosé).

Benoît Sébastien déclare : « Nous sommes en présence d’un magnifique château, qui a une histoire et surtout un terroir extraordinaire. Notre mission est d’accueillir et de présenter à nos visiteurs toutes les facettes de ce superbe château. C’est un véritable plaisir et une fierté de travailler sur un tel projet. »

20 Oct

Les Chinois continuent leurs investissements à Bordeaux : le Groupe Daohe s’offre le Domaine de Courteillac

Ils sont venus durant 4 jours à Bordeaux. 4 jours pour visiter le nouveau château acheté par le milliardaire chinois Mr Zhou, sillonner la région et évoquer de futurs investissements dans d’autres vignobles lors d’un colloque hors normes. Une démonstration de force et des échanges cordiaux avec les responsables des syndicats viticoles et de l’interprofession.

Une sacrée délégation pour le Groupe Daohe avec au centre leur PDG Mr Zhou © JPS

Une sacrée délégation chinoise, place de la Bourse, pour le Groupe Daohe avec au centre leur PDG Mr Zhou © JPS

En ce mercredi matin, deux autocars déposent place de la Bourse de nombreux Chinois ; aussitôt, selfies, clichés et autres photos immortalisent leur venue, ce devant la fontaine des Trois Grâces ou encore devant deux gigantesques bouteilles de vin, disposées devant l’entrée du Palais de la Bourse : on pourrait les prendre pour des touristes, mais ce sont des investisseurs chinois !

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Ils sont en effet une petite centaine à avoir fait le voyage depuis Guangzhou (Canton). Ils sont venus à l’invitation de Xijian Zhou, un milliardaire chinois, homme d’affaires, à la tête du Groupe Daohe, un groupe spécialisé dans le domaine de la santé, mais pas seulement, car il touche aussi aux transports, au cinéma et aux vins et spiritueux avec notamment sa filiale Daohe Wines & Spirits, qui est importatrice et distributrice de vins dans toute la Chine.

D’abord, on souhaitait acheter un beau château avec un très bon terroir. Et si l’essai est concluant, on pense investir en France ou à l’étranger dans d’autres domaines viticoles » Xijian Zhou PDG groupe Daohe.

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C’est pour eux un grand jour. Un sommet au sommet ! Le groupe Daohe et sa filiale Daohe Wines organisent, avec leurs actionnaires, un colloque sur les investissements en France et particulièrement à Bordeaux. A cette occasion, une grande partie de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux a été louée : le Grand Hall du Palais de la Bourse ainsi que de nombreux salons du XVIIIe siècle dans les étages. Avec cette image d’un autre temps car pour les accueillir, ce sont pas moins de 16 hôtes et hôtesses qui se sont déguisés en marquis et marquises. Ils attirent les regards enchantés des Chinois, tant dans les salons que dans le grand escalier. Pour nous français, cela peut paraître « to much », mais les Chinois sont en fait très fans de notre histoire de France, de l’art de vivre à la française et de tous ces attributs de cette époque quelque peu éloignée pour nous. 

Chinois investissements 067Mr Zhou est en tout cas venu pour montrer son investissement dans le vignoble : en juin dernier, il a fait l’acquisition du Domaine de Courteillac à Ruch en Gironde. Une propriété de 27 hectares dans l’Entre-deux-Mers, détenue jusqu’ici par Dominique Méneret.

Cette année, on a fait 14 transactions. Après l’achat de Jack Ma, il y a eu une demande forte des Chinois », Lijuan Li chargée de transactions Christie’s.

Michel Rolland, qui travaille avec ce domaine, a tenu à souligner l’évolution fantastique de ces vins depuis les années 70 : « j’ai vu l’évolution de ce cru avec Dominique Méneret, et je partage tous les compliments qui ont été fait sur ce terroir. Bordeaux est absolument ravi de cette acquisition et nous sommes derrière vous pour vous aider à faire la promotion de votre Bordeaux mais aussi de tous les Bordeaux en Chine. »

Mr Zhou, tapis rouge et haie d'honneur © JPS

Mr Zhou, tapis rouge et haie d’honneur © JPS

Un domaine qui est aussi conseillé par Stéphane Derenoncourt et Frédéric Massy depuis 2001 : « la réputation du domaine est loin d’être usurpée.C’est un vin original, issu d’un grand terroir, sur un plateau argilo-calcaire, c’est exactement le sol que l’on retrouve sur le plus beau secteur de l’appellation Saint-Emilion. »

Chinois investissements 122Un vin qui va être distribué en Chine mais aussi continuer à l’être sur ses marchés traditionnels comme me le confirme Antoine Clément, le beau-fils de Dominique Méneret. Ce-dernier va continuer à s’occuper avec sa maison de négoce DMA à distribuer les vins de la propriété en France, Belgique, Luxembourg, Turquie, Irlande (et notamment sur Air Lingus). 20% à l’export et 80 % en France avec les deux marques Domaines de Courteillac et La Croix Bossugan.

Laurence Lemaire, auteure "le Vin, le rouge, la Chine" © JPS

Laurence Lemaire, auteure « le Vin, le rouge, la Chine » © JPS

Aujourd’hui, on en est à 143 châteaux achetés par des Chinois en France, 135 à Bordeaux, il y a de plus en plus de millionnaires chinois », Laurence Lemaire auteure « Le Vin, le Rouge, La Chine »

Et d’ajouter : « ils viennent là où il y a l’art de vivre, la qualité française qu’ils aiment et toute la beauté de ce magnifique pays que nous avons. »

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Faut-il pour autant avoir peur de toutes ces acquisitions réalisées depuis 2008 par les Chinois et qui n’ont jamais cessé ? Hervé Grandeau, le président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux déclare : « il faut se satisfaire très fortement de toutes ces acquisitions au contraire, même si certains de nos collègues s’offusquent de voir partir près de 150 propriétés aux mains des Chinois. »

Chinois investissements 105« A Bordeaux, il y a toujours eu des cessions à des étrangers. Que dirions-nous, s’ils achetaient des vignobles en Espagne, en Italie ou en Argentine, cela ferait un tort terrible aux vins de Bordeaux en Chine. Qu’ils se rapprochent de leur sourcing, renforce le sourcing ! Cela va avoir aussi un impact sur la valorisation de nos propriétés. »

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Après l’acquisition du Domaine de Courteillac, le groupe Daohe souhaite ainsi développer ses investissements dans le vignoble bordelais, établir une plateforme d’échanges économiques avec la France dans ce secteur et promouvoir les vins de Bordeaux auprès des consommateurs chinois.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet :