6 mandats, c’est pas mal. Cédric Coubris n’a pas souhaité rempiler…Il cède son siège de président des vignerons indépendants de Gironde à Régis Falxa co-gérant du château Lalande-Labatut.
Une page se tourne, mais dans la continuité. Après 6 mandats très bien remplis, Cédric Coubris gérant du château La Mouline cède son fauteuil de président à son vice-président Régis Falxa, 45 ans, un vigneron engagé. L’élection a eu lieu le 15 avril dernier. Régis Falxa est co-gérant du château Lalande-Labatut avec sa soeur Isabelle, à Salleboeuf en Gironde.
« Vice-Président jusqu’à aujourd’hui, je souhaite m’inscrire dans la continuité du travail accompli par mon prédécesseur, avec le soutien de mon nouveau Bureau et du Conseil d’Administration. Face aux difficultés rencontrées par notre profession, il nous faudra être attentifs et bienveillants à l’égard de nos adhérents, et renforcer notre relation avec les parlementaires, interlocuteurs de proximité, vecteurs de soutien et de solutions. A ce titre nous comptons sur le total soutien à venir de mon prédécesseur, Cédric COUBRIS, dans son nouvel engagement pour les législatives 2022. »
Car Cédric Coubris a décidé de se lancer dans une nouvelle épreuve, en dehors des aléas climatiques de la vigne, celle de la bataille pour les législatives, candidat à la candidature du mouvement de la majorité présidentielle.
« C’est avec un mélange de peine et de joie que je ne me représente pas car un président doit conserver sa neutralité sur ses opinions politiques. Je souhaite devenir un parlementaire qui puisse défendre la filière viticole, l’humain, le territoire médocain et le département. »
Aujourd’hui les vignerons indépendants de la Gironde compte 531 vignerons, qui exploitent 16 463 hectares de vignes et produisent 705 686 hectolitres (en 2021)
C’est parti pour la semaine des primeurs à Bordeaux. Près de 5000 dégustateurs professionnels du vin, critiques, cavistes, importateurs de 70 pays du monde sont venus déguster le millésime 2021; un millésime bordelais, sur la fraîcheur, avec moins de degrés d’alcool, qui pourrait bien plaire, moins solaire que le 2018. Bien réussi par endroits, avec du fruit, avec surtout de beaux cabernets sauvignons arrivés à maturité… A voir dans le prochain magazine Côté Châteaux réalisé par JPS et Alexandre Berne. Voici un avant goût en 10 photos.
Au fronton de la maison Lillet, 1872…Cette institution de Podensac fête aujourd’hui ses 150 ans. Son succès lui vient de cet apéritif particulier le kina lillet lancé en 1887.
« Lillet, c’est une recette qui est toujours tenue secrête depuis presque 150 ans aujourd’hui, une recette où on choisit des vins régionaux qu’on va assembler avec des macérations de fruits qu’on fabrique sur place, c’est le plus important pour la maison Lillet, c’est l’authenticité et le respect du produit… », commente Cécile Bernhard responsable de la Maison Lillet à Podensac. « C’est un apéritif à base de vin, très versatile qu’on peut boire à l’apéritif mais parfois aussi tout au long du repas, quand il est accompagné de viandes blanches, de fromages, on peut aussi l’utiliser pour les desserts… »
Fondée par Paul et Raymond Lillet, cette maison est restée familiale durant 113 ans. Pierre Lillet, petit-fils de l’un des fondateurs, était le gardien du temple et était en charge de la fabrication (il est décédé en 2016).
« Deux frères qui ont inventé l’apéritif Lillet, avec le vin blanc de Sauternes, que mon grand-père vendait en tant que négociant en vin, toujours de très bonne qualité le vin blanc…du kinkina, et des fruits, des écorces d’orange… », m’expliquait Pierre Lillet en janvier 2016.
De 800 000 litres produits dans les années 30, cet apéritif s’est développé avec le marché américain dans les années 50-60…Aujourd’hui un nouveau chai de 1500 m2 est en cours de construction, car la production a encore explosé avec 12 millions de bouteilles…
« On a beaucoup plus que doublé, aujourd’hui on atteint 12 millions de bouteilles dans 50 pays dans le monde, on a une croissance à 2 chiffres donc c’est un succès planétaire, parce que le produit plaît, il y a cet héritage, 150 ans de la marque, il y a une identité de marque qui est exceptionnelle, tout commence ici à Podensac et nous on le fait rayonner… », selon Simon de Beauregard directeur international Lillet.
« Il y a l’Angleterre, les USA deux marchés historiques pour la marque, on a deux gros marchés aujourd’hui l’Allemagne et l’Autriche, on a des marchés qui s’intéressent de plus en plus à la marque comme le Brésil, la Belgique aussi…Donc on est vraiment sur une croissance mondiale ».
Si au XXe siècle, cet apéritif s’apprécie plutôt nature, au XXIe les bars branchés dans le monde et la mixologie attirent une nouvelle clientèle de jeunes. Le Lillet se déguste désormais en cocktail…
« On le buvait plutôt sec à l’époque, le Lillet en cocktail c’est beaucoup plus récent, aujourd’hui on essaie de changer les recettes, et de faire quelque chose de beaucoup plus frais, là c’est un Lillet blanc, tonic, beaucoup de glaçons et en garniture, fraise, concombre et une touche de menthe », selon Sasha Basmadjian bartender.
Vu son fort développement, la Maison Lillet veut encore doubler ses ventes d’ici 5 ans et envisage de commercialiser 24 millions de litres … En apéritif ou en cocktail, à consommer avec modération.
Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :
Après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine a des répercussions sur le prix des matières sèches, qui servent à conditionner le vin. Entre les bouteilles, les capsules, les cartons ou encore les palettes, tout flambe et parfois certains produits viennent à manquer. Un casse-tête pour les vignerons et maisons de négoce très attentifs à leurs coûts de production, qui pourraient en partie être répercutés sur le consommateur.
Pour Jérémy Ducourt, vigneron à Ladaux en Gironde, la guerre en Ukraine se traduit par des tensions d’approvisionnement et hausse de prix, notamment sur les bouteilles en verre blanc, produites à partir de four à gaz, et sur des capsules en aluminium venant de l’est. Une tension déjà amorcée avec la crise sanitaire en 2021 qui l’avait amené à prendre quelques précautions et faire quelques stocks, notamment de cartons…
Car le prix des matières sèches, qui servent à conditionner le vin, augmente partout, sur tous les postes, de 20 à 30 % en moyenne comme le confirment de nombreux viticulteurs…
« La tension sur les approvisionnements de matières sèches en ce moment nous conduit parfois à faire des arbitrages, cela se traduit par des décalages de conditionnement, qu’on ne peut pas réaliser car il va nous manquer des capsules au moment où on veut faire le conditionnement, où les bouteilles sont retardées on doit attendre la fabrication du verrier pour les bouteilles, notamment en ce moment pas mal de soucis sur les bouteilles blanches… , précise Jérémy Ducourt co-propriétaire des vignobles Ducourt.
« On a des collègues qui ont été obligés de conditionner du rosé en bouteilles vertes ce qui n’est pas habituel et très joli en terme d’esthétique… Nous pour l’instant, on arrive à faire attendre nos clients, et on décale nos conditionnement, cela arrive qu’on soit obligé de décaler d’un mois ou de deux mois les mises en bouteilles habituellement qui se font en ce moment des blancs et des rosés… »
Dans cette maison de négoce, la Maison Bouey à Ambarès-et-Lagrave, il s’agit de continuer à sortir 250 000 bouteilles par semaine avec les mêmes difficultés et une hausse de prix de 10 à 50 % sur le verre, les capsules, le carton et les palettes en bois….
« Certains fournisseurs, je parle notamment sur les capsules, auparavant nous demandaient 4 semaines pour produire une capsule, ils vont jusqu’à nous demander 4 mois pour produire ces capsules, donc on est sur des délais de livraison qui pourraient nous mettre vraiment éventuellement en rupture à certains moments… », commente Stéphane Lefebvre directeur de la Maison Bouey.
Si la hausse des prix peut être supportée par des acheteurs de grands crus classés, quelques dizaines de centimes d’euros en plus pourraient réfreiner l’achat sur de plus petits Bordeaux, notamment en grande distribution.
Il faut dire que les consommateurs sont déjà confrontés à l’inflation de l’énergie et des produits de première nécessité…
« Le vin n’est peut-être pas le produit prioritaire du moment, en tout cas pour une certaine catégorie de gens, qui achètent des Bordeaux entre 3 et 5 €… Une augmentation de l’inflation, une augmentation des coûts fait que on voit les ventes qui baissent… »
Cette crise d’approvisionnement et la hausse des prix n’ont jamais été aussi durement vécus par la filière. Elles risquent de durer encore plusieurs mois.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Olivier Prax, Christophe Varone :
C’est un nombre tout rond, un numéro 30, déjà. Côté châteaux souhaitait marquer le coup et pour l’occasion vous propose de faire connaissance avec une nouvelle génération de vigneronnes… Alex Berne et moi-même, nous allons vous présenter les soeurs Rozier du château des Arras, Estelle Roumage du château Lestrille avec son équipe féminine et Mélanie Cisnéros du château de Rouillac…
Bienvenue au château des Arras à Saint-Gervais en Gironde. Ce sont Marie-Caroline Rozier, 36 ans, et Anne-Cécile, 34 ans qui nous accueillent en descendant l’escalier à double révolution de ce château du XVe siècle…
Pour elles le fait de bousculer un peu l’ordre établi et cette profession à la base surtout masculine, en fait « on n’y pense pas trop » confie Anne-Cécile... »On ne se pose pas trop de question , en tout cas on avance, ce sont des challenges au quotidien, être viticultrice c’est ça le challenge, plus que le fait d’être une femme peut-être… », renchérit Marie-Caroline. « On est en bio, certifié sur le millésime 2021, et en fait le plus compliqué ce sont les années en amont car on ne valorise pas le produit, qui nous demande beaucoup plus de temps et de moyens donc oui cela a été un gros challenge… »
Anne-Cécile est elle directrice technique du domaine ce qui lui confère une double casquette cheffe de culture et maître de chai... »Oui, triple et même quadruple, j’ai arrêté de les compter, mais oui je m’occupe surtout des vignes et du chai.. » Un boulot pas de tout repos car confrontée aux aléas climatiques et notamment au gel : « ben, ça n’arrête pas en fait en 2016, 17, 18, 19 et 20…On a toujours un petit bout qui a gelé et le pire ça a été en 2017 où on a perdu 80% »
Ce château c’est un peu la maison du bonheur avec pas mal de mascottes entre les chiens, les chats, les chevaux et les brebis maintenant... »Oui on est bien entouré… Gaïa c’est elle qui nous a inspiré pour les étiquettes…J’ai nommé le vin blanc de son nom car je voulais faire un petit clin d’oeil avec Anne-Cécile qui a créé cette cuvée ce vin blanc qui du coup s’appelle la cuvée Gaïa, car Gaïa c’est la déesse grecque de la terre mais aussi la chienne bien bruyante qui nous accompagne tous les jours… » Il y a aussi Valencia : « on avait fait une cagnotte pour les 60 ans de maman, on pensait qu’elle allait s’offrir un voyage et au final on lui a acheté un poney… »
Depuis l’époque de la maman Claudine où il n’y avait que 3 cuvées, la gamme a augmenté : « on en a une dizaine, du blanc au rouge, et on a aussi le rosé depuis toujours… C’est vrai qu’il faut étoffer la demande avec notre merlot, notre cabernet sauvignon et notre clos d’Elles et cette année on lance aussi le moelleux avec la muscadelle, parce qu’on voit qu’il y a aussi une demande sur le sucré en fait pour attirer les jeunes consommateurs qui découvrent l’univers du vin… »
Preuve que ces jeunes en veulent et se font déjà remarquer, Anne-Cécile a fait la couverture du livre Gueules de Bordeaux réalisé par Guillaume Bonnaud et Xavier Sota aux éditions Sud-Ouest…
Petit détour dans l’Entre-deux-Mers à Saint-Germain-du-Puch, nous voici au château Lestrille en compagnie d’Estelle Roumage : « je suis revenue à la propriété en 2001, c’est mon père qui était viticulteur à l’époque et le passage de témoin s’est très bien passé en douceur… »
Cette propriété a la particularité d’être très féminisée : « effectivement à Lestrille il y a en proportion 2/3 de femmes et 1/3 d’hommes, on est 5 aujourd’hui, voilà Laetitia qui s’occupe de toute la commercialisation en France et de l’administratif également, Fanny s’occupe de la boutique, des événements et de la location de la salle de réception et des réseaux sociaux, Valérie et Sylvia travaillent ensemble Sylvia est maître de chai et Valérie est polyvalente aussi bien au chai qu’à la vigne… C’est vrai il y a 20 ans quand je suis revenue les femmes étaient plus cantonnées aux métiers de commercialisation et de marketing, et puis petit à petit les métiers se sont développés sur la partie vinicole, gestion du chai et sur les direction techniques. » Dans les chais on a un petit peu plus de femmes, c’est aussi lié à la sensibilité un peu particulière des femmes, qui sont aussi un peu plus soigneuses du travail à faire sur les barriques… Cela évolue avec de plus en plus de promotions d’oenologues de plus en plus féminines, je pense que maintenant on a dépassé les 50-50, on doit être plus 60-40 au niveau des femmes… »
Avec son domaine de 44 hectares, Estelle Roumage a pas mal privilégié les vins blancs secs:« c’est vrai lorsque je suis revenue sur la propriété, je revenais de Nouvelle-Zélande où j’avais fait des vinifications dans la région de Malboro spécialisée dans les vins blancs…et cela m’a vraiment donné envie de produire plus de blancs sur la propriété, donc on est passé de 2 hectares il y a 20 ans à 15 hectares maintenant… Estelle a eu le nez creux car aujourd’hui les blancs secs ont le vent en poupe comme vins d’apéros : « oui tout-à-fait c’est vraiment une porte d’entrée pour nous, à l’export on rentre souvent chez de nouveaux clients grâce à notre Entre-deux-Mers, et ensuite cela nous permet de vendre nos rouges également… »
Un domaine qu’elle amène de plus en plus vers une démarche environnementale : « j’ai eu la chance de revenir sur un domaine qui était déjà en agriculture raisonnée depuis le début des années 80, on est HVE depuis une dizaine d’années et en 3e année de conversion bio, donc l’année prochaine si tout va bien on sera certifié…On est certifié bee briendly aussi pour la protection des abeilles… Donc on est vraiment dans cette démarche là, oui… »
Notre dernière partie nous emmène au château de Rouillac, propriété de la famille Cisnéros, à Canéjan où Mélanie nous accueille dans cette fameuse propriété qu’avait acquise le Baron Haussmann en 1864 et où il avait fait construire de fabuleuses écurie que font revivre la famille Cisnéros : « exactement, nous on a remis en couleur ces écuries, car moi je suis passionnée par le monde du cheval depuis l’âge de 4 ans et devenue passionnée par le monde du vin quand on a racheté le domaine en 2010 et on travaille les vignes avec des chevaux de trait. Sur 26 hectares, on travaille avec eux 18 à 20 hectares du vignoble… »
« Je vous présente Titan de Rouillac qui est là depuis qu’il a 3 ans(c’est la mascotte du château), maintenant il en a 11et il travaille pleinement sur le domaine… » Un beau bébé qui pèse tout de même 900 kilos… « Et on a une femme, Lise comme meneuse pour nos chevaux de trait… »« Il y a plusieurs travaux dans la vigne, qui permettent de gérer l’enherbement, aérer les sols et éviter les tassements…Avec les chevaux on évite ce phénomène et on conserve comme cela des sols vivants, meilleurs pour la vigne et le vin… », commente Lise Benard
Ce château c’est bien évidemment l’histoire aussi du papa Laurent Cisnéros : « mon père a changé de vie, il a une une première tranche de vie dans le foot puis l’énergie chauffage pour arriver en 2009-2010 dans ce magnifique domaine viticole ». « C’est avant tout une fierté et une belle émotion, quand chaque jour je vois ma fille qui ardemment s’occupe de la propriété, et fait vivre ce terroir, évidemment il y a une fierté de papa qui est immense… », commente Laurent Cisnéros.
Quid de l’âge quand on va sur des salons comme Bordeaux Tasting, est-ce facile de se faire reconnaître ? « Oui, il y a de plus en plus de jeunes, de plus en plus de femmes, dans ce milieu et nous on a notre identité bien à nous aussi, avec notre histoire un peu particulière. Làj’ai choisi le blanc de Rouillac (à déguster), car on a la chance de travailler avec Sophie Burguet qui est là depuis le début, depuis le commencement et à Rouillac sur nos 26 hectares on a 3 hectares de blanc….Avec, le Dada de Rouillac, on est là sur la cuvée spécial avec des vins sur la vivacité, plus sur le minéral, facile à boire, sur sa jeunesse, à l’apéritif… »
Et question dada, Mélanie conjugue son autre dada : « exactement nous on est passionné par le monde du cheval, on a dans nos écuries nos chevaux de sport car on fait de la compétition, du jumping, père et fille, on a nos 3 chevaux, donc on a nos 3 dada… On a notamment gagné le jumping de Bordeaux sur la dernièer édition en 2020, avec mon père et une amie de la famille… »
Côté Châteaux, à voir ce soir mercredi 20 avril à 20h15 sur France 3 NOA, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne :
Il était truculent, bonhomme, gentil et simple, et pourtant il avait sacrément réussi. Jean-François Janoueix vient de disparaître à l’âge de 86 ans. Le propriétaire du château du Haut-Sarpe et du Castelot faisait l’unanimité, Côté Châteaux avait dressé son portrait il y a 2 ans dans son numéro spécial Corrèze.
POUR JEAN-FRANCOIS GALHAUD : « IL ETAIT D’UNE SIMPLICITE ET D’UNE DISCRETION… »
A l’annonce de la nouvelle, un autre Jean-François…Galhaud le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion commentait pour Côté Châteaux : « je suis très attristé, c’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup, c’était un ami…
Pour moi, c’est un Monsieur avec un grand M ! Il était d’une simplicité et d’une discrétion, digne des Corréziens… » Jean-François Galhaud
« Il va me manquer, on se rencontrait souvent à Saint-Emilion, chez le coiffeur, chez le boucher… J’ai bien sûr une pensée pour son épouse Françoise… Cet après-midi, j’étais avec Jean-Philippe Faure pour mes assemblages et on avait ensemble une pensée pour Jean-François Janoueix, il nous a tous marqué par sa gentillesse, c’était quelqu’un de pondéré, un grand Monsieur. Il m’a toujours soutenu dans mes actions syndicales et me disait merci pour ce que tu fais pour nous…
« Les Janoueix, c’est une famille exceptionnelle. Jean-François c’était le digne fils de son père Joseph, une figure de Saint-Emilion comme sa mère aussi. Jean-François était très affable, très gentil, et il disait ce qu’il avait à dire avec gentillesse… Vraiment cela me peine beaucoup… », complète Jean-François Galhaud.
Jean-François Quenin, du château de Pressac, et ancien président du Conseil des Vins de Saint-Emilion souligne « il avait toujours des approches de bon sens, positives, au sein du syndicat, il a toujours gardé à l’esprit sa curiosité ».
LAURENT MOUJON : « C’EST LA GENTILLESSE QUI RESSORT DE CET HOMME, L’HOMME AUX MILLE CLES
Pour Laurent Moujon, écrivain de livres de recettes et d’oenotourisme qui l’a connu depuis 2008 : « c’est un homme remarquable, comme un ami, comme un père, un grand-père pour mon fils… Chaque fois que je m’arrêtais à Haut-Sarpe, il me disais « Laurent reste manger avec nous, il y avait toujours une assiette et un verre de vin pour nous, il était hors du commun comme sa mère… Il ne faisaitr pas de différence que tu sois riche ou pauvre. »
Jean-François Janoueix était très serviable, toujours la pêche et un mot de réconfort. C’était un homme passionné, qui aimait recevoir et partager » Laurent Moujon
Les fameuses camionnettes avec lesquelles la famille livrait…JPS
« C’était un Corrézien, moi il m’a aidé et soutenu en 2009 quand j’ai lancé mon projet dans l’oenotourisme. Je pensais qu’il allait être centenaire ce Monsieur. Il va nous manquer. C’est la gentillesse qui ressort de cet homme, l’homme aux mille clés (il avait un énorme trousseau avec lui) et il avait sans doute la clé du paradis. »
JEAN-PHILIPPE JANOUEIX : « DANS LA FAMILLE JANOUEIX, ON NE CULTIVE PAS QUE LA VIGNE, ON CULTIVE L’HOSPITALITE »
Connaissant son fils Jean-Philippe que j’ai pu faire aussi en reportage, je lui ai demandé simplement s’il souhaitait dire un mot, et comme tout fils affecté par la disparition de son père, il a préféré m’envoyer des témoignages touchants, néanmoins il m’a gentiment dit : « je m’entendais super bien avec mon père…
« Dans la famille Janoueix on ne cultive pas que la vigne, la famille cherche à cultiver l’hospitalité… « Et de souligner cette culture chrétienne de son père, « il cherchait à rester humble, il recevait tout le monde sans faire de différence et voulait faire apprécier son vin.C’était l’ami de tous, il était très bienveillant, avec des mots gentils quand il apparaissait dans les syndicats de Saint-Emilion et de Pomerol…Il apparaissait, y mettant de la paix, c’était un artisan de paix… »
« Il aimait le vin, pour ce qu’il était … « Et de souligner aussi la spiritualité quand il servait les vins, et tous les vins qu’il appréciait, même s’ils n’avaient pas la même spiritualité. Comme il disait, « ce qui est important c’est qu’on parle du vin », car ce qui le chagrinait c’était la campagne qui visait à moins consommer de vin notamment en France … « C’était un bon vivant, un joyeux, il avait du savoir et aimait les gens de savoir. Par ailleurs, il aimait les animaux et avait une très belle collection de poules, de faisans, à Haut-Sarpe… Il n’avait pas besoin d’aller à l’autre bout de la planète pour être heureux, entre la Corrèze et ici il l’était… »
Regardez le portrait de Jean-François Janoueix à 10’11 dans ce numéro spécial Corrèze de Côté Châteaux tourné en janvier 2020 :
C’est le moment où Bordeaux retient son souffle… Celui de la dégustation du nouveau millésime, le 2021, fraîchement assemblé, présenté aux critiques et importateurs. Avant la semaine officielle des primeurs de l’Union des Grands Crus de Bordeaux où 5000 personnes vont venir déguster, déjà de célèbrent journalistes ou sommeliers poussent les portes des châteaux…
A Saint-Estèphe, le château Montrose accueillait ce matin Jacques Dupont, journaliste critique du Point, accompagné d’Eric Beaumard, vice-meilleur sommelier du monde 1998 et directeur du Cinq (de l’Hôtel Four Seasons George V à Paris), venu avec son fils Baptiste lui même chef sommelier au Clarette à Londres, pour déguster le millésime 2021.
Une année particulière plus difficile sur les merlots selon les professionnels où il n’a pas fallu se tromper pour les ramasser en temps et en heure et ne pas avoir cherché la sur-extraction, mais plus réussie sur les cabernets sauvignons arrivés à une bonne maturité…
« C’est un millésime très différent des millésimes solaires qu’on a connu en 2018, 19 et 20… », commente Jacques Dupont. « C’est un millésime plus frais, et en plus avec une météo compliquée à gérer, on est sur des vins beaucoup plus légers, plus tendres que les 3 précédents… »
La climatologie de 2021 a été très particulière avec un fort épisode de gel du 6 au 8 avril sur le bordelais, un peu moins sur ces terroirs du Médoc visités ce matin, et plus de 200 millimètres de pluie tombés en juin (entraînant du mildiou), un millésime qu’il ne fallait d’abord pas louper à la vigne.
« On a eu la chance de ne pas avoir de gel, de traiter en temps et en heure les vignes…. », commente Michel Reybier propriétaire du château Cos d’Estournel. « Et à la sortie, on a un millésime qui est rempli d’équilibre, qui a des tanins et une qualité qu’on n’avait pas vue depuis quelques années et qui va être pour moi un millésime extrêmement bordelais et qui va se garder dans le temps… »
« Le timbre est extrêmement dynamique avec des vins moins fort en alcool, qui nous permettent d’associer des vins et des mets beaucoup plus facilement et avec un éclat de fruit exceptionnel. L’intérêt c’est surtout la diversité des climats et des millésimes, ce qui fait que c’est unique pour cela… », selon Eric Beaumard directeur du Cinq.
Durant la semaine des primeurs, Bordeaux va recevoir 5000 critiques, commentateurs et importateurs du monde entier de 62 nationalités différentes.
« C’est la fashion week du vin, tout le monde est là, tous les grands dégustateurs, tous les grands critiques, et il faut que nos vins plaisent, il faut montrer le style de l’année et c’est bien entendu un enjeu économique il faut que le vin se vende et dans 4 0 5 mois on a un nouveau millésime qui arrive », selon Philippe Castéja Président du Conseil des Crus Classés en 1855.
Après la crise sanitaire, les primeurs reprennent des couleurs… Les vins du millésime 2021 devraient se vendre de mai à juin… (2 ans avant d’être livrés)
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer:
C’est un moment attendu à Bordeaux, le prix littéraire Montaigne a été remis jeudi 7 avril par Pierre Hurmic à Raphaël Doan pour son livre « Le rêve de l’assimilation – De la Grèce antique à nos jours »
Créé par l’Académie du Vin de Bordeaux, ce prix littéraire qui fait référence au célèbre écrivain et ancien maire de Bordeaux de 1581 à 1585 récompense la « qualité d’un essai exprimant pour notre temps, des valeurs d’humanisme, de tolérance et de liberté », chères à Montaigne
Ce jeudi 7 avril, c’est Raphaël Doan, (ancien élève de l’ENS et de l’ENA, agrégé de lettres classiques), magistrat au tribunal administratif de Paris qui a été honoré. A seulement 26 ans, il a publié en octobre 2019 un ouvrage salué par la critique « Quand Rome inventait le populisme », et en 2021, il a remporté le Prix de la Revue des Deux Mondes pour son ouvrage « Le rêve de l’assimilation – De la Grèce antique à nos jours » pour lequel il vient de recevoir aujourd’hui le Prix Montaigne. Il a reçu une dotation exceptionnelle de 20 grands crus de Bordeaux.
« A l’heure de la mondialisation et des mouvements migratoires qui questionnent les sociétés occidentales, comment considérer l’étranger ? Dans cet ouvrage solidement documenté, Raphaël Doan dresse un panorama des pratiques de l’assimilation de l’Antiquité à nos jours. Il montre ainsi que l’assimilation qu’il distingue de l’intégration et de l’acculturation et qui peut faire l’objet de controverses aujourd’hui, a toujours été un enjeu dans les sociétés ouvertes. Pour lui, il serait erroné de considérer l’assimilation comme une tentation d’un repli sur soi, ou l’expression d’un nationalisme, mais plutôt comme la manifestation d’un universalisme plus modeste. A travers l’analyse des pratiques historiques, Raphaël Doan nous invite à réfléchir au rapport que nous souhaitons entretenir à nous-mêmes et à l’étranger », selon Pierre Mazet secrétaaire perpétuel de lAcadémie du Vin.
A vos agendas, ce week-end une centaines de châteaux viticoles du Médoc vous accueillent pour leur 31e portes ouvertes. L’occasion de vous balader, de rencontrer les vignerons et propriétaires et de déguster leurs vins.
31 ans que ça dure… 31 ans et toujours un succès. Ces portes ouvertes organisées par la Maison du Vin et du Tourisme avec le Conseil des Vins du Médoc résonnent comme le démarrage de la saison touristique et même oenotouristique en Médoc.
L’occasion vous est donnée de visiter quelques domaines viticole célèbres avec une grande histoire comme la Tour Carnet à Saint-Laurent-Médoc de Bernard Magrez ou château Siran la plus vielle propriété familiale de Margaux ou encore de plus petites propriétés familiales comme la Branne de Philippe et Fabienne Videau à Bégadan…
Et même des propriétés éloignées au fin fond du Médoc à Saint-Germain-D’Esteuil avec Jean-Pierre Darmusey et son équipe…C’est gratuit et sans rendez-vous pour visiter et déguster…Et il y a même des food-trucks si vous le souhaitez dans certains châteaux…
Vous pourrez aussi découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas encore le Médoc, avec son Parc Naturel Régional et bien sûr ses châteaux connus de la terre entière, ou presque…
Trois journées consécutives de gel printannier ont infligé de lourdes pertes, comme en 2021, dans les vergers du Sud-Ouest, des dégâts qui seront en partie compensés, l’État ayant annoncé mardi le déblocage d’aides d’urgence.
Depuis le Tarn-et-Garonne, « un des territoires les plus touchés », le Premier ministre Jean Castex a promis « un fond d’aide d’urgence pour un montant de 20 millions d’euros » et l’activation du « fond national des calamités agricoles ».« Nous réactiverons également la prise en charge exceptionnelle de leurs cotisations sociales », a assuré le chef du gouvernement après la visite d’une exploitation sinistrée à 80% à Cazes-Mondenard.
La vallée de la Garonne, la Dordogne, certaines régions de l’Est, le nord de la région Aquitaine sont particulièrement touchés, a précisé Jean Castex, qui était accompagné du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. Le gel a concerné moins de la moitié du territoire, d’après Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France, alors que 90% de la France a été affecté par des gelées la nuit précédente, inquiétant en particulier les arboriculteurs.
DEFAUT DE TRESORERIE
« Ce sont de bonnes mesures, mais ce qui manque c’est de la trésorerie, immédiatement », a réagi le président de la chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne Alain Iches, estimant que les aides risquaient de n’arriver qu’en fin d’année. Certains reçoivent tout juste les aides correspondant aux dégâts du printemps 2021, indique-t-il. Les dégâts dans ce département, dans les plantations de fruits à noyau (prune, pêche), sont « certainement pire que l’an dernier ». « On sera environ à 80% de pertes liées au gel », estime le président de la chambre d’agriculture, soulignant que ces chiffres sont encore à affiner. La filière du pruneau d’Agen subit « un nouveau coup dur », avec des dégâts « généralisés sur toute l’aire de l’IGP (Indication géographique protégée) » qui « semblent comparables, voire plus importants que l’an passé », selon un communiqué du Bureau national interprofessionnel du pruneau.
RUPTURE D’APPROVISIONNEMENT
« S’il est encore trop tôt pour évaluer finement les pertes, on estime que près de 70% de la récolte est d’ores et déjà compromise », selon la filière, rappelant qu’en 2021, la commercialisation avait pu se maintenir « en raison des stocks permettant de compenser en partie la perte de récolte ».
En 2022, « la rupture d’approvisionnement est quasi-certaine » et c’est « toute la filière de l’amont à l’aval qui se voit à nouveau gravement affectée par un épisode qui +nedevrait arriver qu’une fois tous les 30 ans », mais tend à se répéter plus souvent du fait du changement climatique.
Le président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, est encore plus pessimiste: l’an dernier, « On avait perdu 70% de la récolte, cette année on sera à 80-90% » pour les prunes et pruneaux.
Selon lui, les kiwis, dont les bourgeons ont été protégés par un système d’aspersion d’eau à l’arrivée du gel, ont été également touchés, mais ont subi moins de dégâts.
Toutefois, « le coût de l’arrosage est ahurissant avec le prix actuel de l’énergie qui a augmenté de 60%, moi j’en suis pour 200 litres de gasoil chaque nuit », a témoigné Jean-Marc Poigt, qui préside Kiwi de l’Adour (400 producteurs Label rouge).
En Alsace, dans sa plantation d’arbres fruitiers à Traenheim, Timothée Rothgerber estime que si les épisodes de gel après des mois de février et mars doux, se répètent, ils ne pourraient « pas continuer comme ça économiquement ».
Dans la vigne bordelaise, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux Bernard Farges, « craint un impact du niveau de 2021« , tout en estimant que « les vignes les moins avancées ont été épargnées ».
L’an dernier, après un épisode exceptionnel de gel en avril, les récoltes d’abricots, de cerises et de poires avaient été amputées de moitié par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, selon le service statistiques du ministère de l’Agriculture. La production viticole avait aussi reculé à un « niveau historiquement bas »: -19% sur un an et -14% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.