Il était truculent, bonhomme, gentil et simple, et pourtant il avait sacrément réussi. Jean-François Janoueix vient de disparaître à l’âge de 86 ans. Le propriétaire du château du Haut-Sarpe et du Castelot faisait l’unanimité, Côté Châteaux avait dressé son portrait il y a 2 ans dans son numéro spécial Corrèze.
POUR JEAN-FRANCOIS GALHAUD : « IL ETAIT D’UNE SIMPLICITE ET D’UNE DISCRETION… »
A l’annonce de la nouvelle, un autre Jean-François…Galhaud le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion commentait pour Côté Châteaux : « je suis très attristé, c’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup, c’était un ami…
Pour moi, c’est un Monsieur avec un grand M ! Il était d’une simplicité et d’une discrétion, digne des Corréziens… » Jean-François Galhaud
« Il va me manquer, on se rencontrait souvent à Saint-Emilion, chez le coiffeur, chez le boucher… J’ai bien sûr une pensée pour son épouse Françoise… Cet après-midi, j’étais avec Jean-Philippe Faure pour mes assemblages et on avait ensemble une pensée pour Jean-François Janoueix, il nous a tous marqué par sa gentillesse, c’était quelqu’un de pondéré, un grand Monsieur. Il m’a toujours soutenu dans mes actions syndicales et me disait merci pour ce que tu fais pour nous…
« Les Janoueix, c’est une famille exceptionnelle. Jean-François c’était le digne fils de son père Joseph, une figure de Saint-Emilion comme sa mère aussi. Jean-François était très affable, très gentil, et il disait ce qu’il avait à dire avec gentillesse… Vraiment cela me peine beaucoup… », complète Jean-François Galhaud.
Jean-François Quenin, du château de Pressac, et ancien président du Conseil des Vins de Saint-Emilion souligne « il avait toujours des approches de bon sens, positives, au sein du syndicat, il a toujours gardé à l’esprit sa curiosité ».
LAURENT MOUJON : « C’EST LA GENTILLESSE QUI RESSORT DE CET HOMME, L’HOMME AUX MILLE CLES
Pour Laurent Moujon, écrivain de livres de recettes et d’oenotourisme qui l’a connu depuis 2008 : « c’est un homme remarquable, comme un ami, comme un père, un grand-père pour mon fils… Chaque fois que je m’arrêtais à Haut-Sarpe, il me disais « Laurent reste manger avec nous, il y avait toujours une assiette et un verre de vin pour nous, il était hors du commun comme sa mère… Il ne faisaitr pas de différence que tu sois riche ou pauvre. »
Jean-François Janoueix était très serviable, toujours la pêche et un mot de réconfort. C’était un homme passionné, qui aimait recevoir et partager » Laurent Moujon
« C’était un Corrézien, moi il m’a aidé et soutenu en 2009 quand j’ai lancé mon projet dans l’oenotourisme. Je pensais qu’il allait être centenaire ce Monsieur. Il va nous manquer. C’est la gentillesse qui ressort de cet homme, l’homme aux mille clés (il avait un énorme trousseau avec lui) et il avait sans doute la clé du paradis. »
JEAN-PHILIPPE JANOUEIX : « DANS LA FAMILLE JANOUEIX, ON NE CULTIVE PAS QUE LA VIGNE, ON CULTIVE L’HOSPITALITE »
Connaissant son fils Jean-Philippe que j’ai pu faire aussi en reportage, je lui ai demandé simplement s’il souhaitait dire un mot, et comme tout fils affecté par la disparition de son père, il a préféré m’envoyer des témoignages touchants, néanmoins il m’a gentiment dit : « je m’entendais super bien avec mon père…
« Dans la famille Janoueix on ne cultive pas que la vigne, la famille cherche à cultiver l’hospitalité… « Et de souligner cette culture chrétienne de son père, « il cherchait à rester humble, il recevait tout le monde sans faire de différence et voulait faire apprécier son vin. C’était l’ami de tous, il était très bienveillant, avec des mots gentils quand il apparaissait dans les syndicats de Saint-Emilion et de Pomerol…Il apparaissait, y mettant de la paix, c’était un artisan de paix… »
« Il aimait le vin, pour ce qu’il était … « Et de souligner aussi la spiritualité quand il servait les vins, et tous les vins qu’il appréciait, même s’ils n’avaient pas la même spiritualité. Comme il disait, « ce qui est important c’est qu’on parle du vin », car ce qui le chagrinait c’était la campagne qui visait à moins consommer de vin notamment en France … « C’était un bon vivant, un joyeux, il avait du savoir et aimait les gens de savoir. Par ailleurs, il aimait les animaux et avait une très belle collection de poules, de faisans, à Haut-Sarpe… Il n’avait pas besoin d’aller à l’autre bout de la planète pour être heureux, entre la Corrèze et ici il l’était… »
Regardez le portrait de Jean-François Janoueix à 10’11 dans ce numéro spécial Corrèze de Côté Châteaux tourné en janvier 2020 :