Un camouflet pour certains, une décision politique pour d’autres, c’est finalement Dijon qui a été retenue ce jour pour représenter la candidature française pour obtenir le siège de l’OIV. Bien sûr Bordeaux et Reims sont déçues, bien sûr Dijon est heureuse.
On l’a appris ce matin, le gouvernement français a décidé de proposer Dijon pour la candidature française pour obtenir le siège de l’OIV, qui jusqu’ici était à Paris, à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’OIV, considérée comme une sorte d’ONU du vin, dont la mission est d’harmoniser et normaliser le secteur viticole-vinicole dans le monde.
Ce siège est prévu au sein d’un hôtel particulier, l’hôtel Bouchu, dit aussi d’Esterno. Ce choix semble être un choix politique puisque le maire de Dijon, ancien ministre sous la présidence de François Hollande, a des liens étroits avec Emmanuel Macron et le gouvernement de Jean Castex, en effet il a été nommé en mai à la tête d’une commission sur la construction de logements (constructions en perte de vitesse) et pourrait être un soutien à Emmanuel Macron pour la prochaine élection présidentielle.
François Rebsamen (maire PS) expliquait le 16 juin dernier à mes confrères de France 3 Bourgogne : « c’est 48 pays, 48 ambassadeurs qui viennent, des centaines de conférences et de nuits, des relations, donc c’est très très bien » (pour Dijon).
A Paris depuis 1924, l’OIV souhaitait s’installer en province pour disposer de locaux plus spacieux. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères, lors de son intervention à l’Assemblée Générale de l’OIV ce jour a déclaré, selon le Bien Public : « la France en tant qu’Etat hôte souhaite que l’OIV puisse célébrer son centenaire en 2024 dans un nouveau siège qui reflète ses ambitions. Après un examen approfondi des solutions qui s’offraient, le gouvernement français et le directeur de l’OIV proposent une installation dans la ville de Dijon, capitale historique de la Bourgogne. Elle est au coeur d’une région viticole et universitaire mondialement connue. Elle est très accessible, 1h30 en train depuis Paris, et surtout elle offrira d’excellence conditions d’installation à l’OIV, pour consolider son rayonnement. »
L’arrivée de l’OIV est plutôt bien perçue à Dijon, comme une chance pour nombre d’hôteliers et de restaurateurs : « ce sera une excellente nouvelle qui une fois encore contribuera à la notoriété de Dijon, en plus avec la Cité de la Gastronomie qui va ouvrir en même temps ce sera une excellente chose pour la notoriété de notre ville, » selon Patrick Jacquier, propriétaire de l’Hôtel de la Cloche.
Cette proposition de Dijon doit encore être approuvée à l’unanimité des 48 états membres, ce qui laisse encore présager d’un nouveau coup de Trafalgar, car l’autre ville en course est Rome, la capitale italienne, qui ne manque pas de charme et d’arguments, avec un aéroport international. On sera fixé en octobre prochain.