Un pari osé, un succès à l’arrivée. L’ODG Sauternes-Barsac avait décidé il y a un mois et demi d’organiser des portes ouvertes en plein été. Les participants ont non seulement eu le beau temps mais aussi l’agréable surprise de découvrir ces très grands vins liquoreux et leurs vignerons.
Vincent Gallé de Rayne-Vigneau avec Nicole et Gilbert © JPS
Ca Bouge à Sauternes et Barsac ! Depuis quelques années, les vignerons et l’ensemble de leurs équipes très motivées se remuent pour faire découvrir ou re-découvrir leurs vins liquoreux qui peuvent se déguster à différents moments en apéritif, au cours du repas ou en fin de repas et même en cocktail…
Au Château Rayne-Vigneau, on pouvait ainsi croiser ce dimanche Nicole et Gilbert Balavoine, amateurs qui étaient éclairés et servis pour la dégustation par Vincent Gallé, chargé d’oenotourisme et de communication : « c’est bien de participer à une journée comme celle-là, l’été, on est venu assez souvent dans le Sauternais, on ne boit pas que du Sauternes à Noël, on aime bien cela à l’apéritif aussi », commente Gilbert. « Moi, je fais beaucoup de fois gras, alors c’est l’occasion de venir, mais ça se sert aussi en dehors du foie gras », ajoute Nicole.
Dégustation d’un côté, visite de l’autre, ça enchaîne, avec une organisation très bien sentie et des équipes accueillantes. Ainsi, Alicia Dumas, stagiaire, en charge également de l’oenotourisme, emmène un groupe visiter le vignoble : « le château de Rayne-Vigneau, ce sont 84 hectares dont 75 en production ; le vignoble est planté à 74% de sémillon, 24% de sauvignon et 2% de muscadelle. C’est ici le 2e point culminant de Sauternes. Il y a un micro-climat du au Ciron, cette rivière qui reste à 16-17°, même l’été, avec la formation de brume matinale essentielle dès septembre pour le développement du botrytis chinera, cette pourriture noble qui va venir se déposer sur les baies.
Si toutes les appellations fuient généralement ce champignon, à Sauternes on réussit à en faire de l’or, » Alicia Dumas du Château Rayne-Vigneau.
Et de décrire encore ce temps des vendanges qui monopolisent une centaines de personnes pour ramasser sur formes de tries successives ces raisins botrytis : « on passe 3 fois mais parfois jusqu’à 8 fois pour récolter ces baies confites. »
La visite se poursuit dans ce fameux chais à barriques, de couleur rouge: « on compte 2 ans d’élevage pour le Sauternes à Rayne-Vigneau, dont 12 mois en barriques, et là je vais vous proposer de déguster à la barrique le millésime 2020, qui sera livré en 2022, on le voit il est déjà très aromatique, très puissant », avec 140 grammes de sucre résiduel, mais avec une belle fraicheur… Et de terminer la visite par la dégustation du millésime 2010 avec ses arômes de fruits confits déjà plus prononcés, de coin et de pruneau également…Une visite qui se termine juste à côté de la boutique, avec des offres promos pour ces journées portes ouvertes.
Le château Haut-Bergeron, un îlot d’arômes… © JPS
L’éventail des châteaux ouverts était assez vaste, plus d’une trentaine, répartis sur 5 communes de l’ODG Sauternes et Barsac. Parmi les châteaux un peu moins connu, mais tout aussi intéressant, le château Haut-Bergeron accueillait avec sympathie ses visiteurs à Preignac : derrière le comptoir de dégustation, Patrick Lamothe, 8e génération de vigneron, et son épouse Carole, ainsi que son neveu Léo, 9e génération. Ce château de 42 hectares est heureux de participer à ses portes ouvertes d’autant qu’en 2020 on a fêté les 200 ans de la propriété avec le millésime 2020.
Carole Lamothe du château Haut-Bergeron © JPS
La famille Lamothe proposait à la dégustation l’Ilot, un vin 80% sémillon, 20% sauvignon, sur le millésime 2017, produit sur un îlot de 3,5 hectares au milieu du Ciron, puis son château Haut-Bergeron sur les millésime 2018 et 2014, mais aussi le 2020 avec une jolie bouteille qui représente l’histoire de la propriété : « on vit seulement depuis 2 générations du vin, avant d’être totalement viticulteurs on était aussi charpentier et tonnelier dans la famille », m’expliquait Patrick Bergeron. « Et sur l’étiquette 2020 qui me parle, tout y est retracé…C’est une bouteille qui nous plaît bien… »
Quant à la participation ? « On n’a pas eu l’affluence de novembre, mais finalement du monde tout le temps et c’est plutôt réussi, on peut passer plus de temps à échanger… » selon Patrick Lamothe.
Le château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, vignoble en bio © JPS
Au château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, Luc Planty revêtait sont superbe chapeau de paille de l’ODG, pour recevoir les visiteurs dans cet endroit si idyllique, avec son restaurant La Chapelle.
Le cocktail champêtre avec le Petit Guiraud © JPS
Et de faire déguster son Petit Guiraud 2019 ou son château Guiraud, mais aussi un cocktail champêtre réalisé avec le Petit Guiraud, un zest de citron, un cube de glace et une branche de romarin du potager, le tout dans un verre réalisé à paris d’une bouteille sérigraphie de Guiraud, original…
Luc Planty, directeur du château Guiraud faisant déguster le petit Guiraud 2019 © JPS
C’est bien, ce week-end, cela nous permet de voir les clients dans un autre cadre, autrement qu’au mois de novembre, sous la pluie ou le froid. On a eu 2 belles journées, très agréables, c’était festif et détendu, les gens commencent à profiter des vacances », Luc Planty directeur du château Guiraud.
Hier soir les apéros dorés au château la Tour Blanche ou encore la guinguette ont aussi attiré du monde. Pour Jean-Jacques Dubourdieu co-président de l’ODG Sauternes-Barsac: « samedi, c’était vraiment bien, d’autant que c’était une première, dimanche un peu plus calme avec des gens partis à la plage, mais quand même pas mal de monde. On a eu un peu moins d’achats qu’au mois de novembre, mais ça a bien marché et notamment aussi sur les Maisons du Vin de Sauternes et Barsac. On a eu un joli flux et l’expérience est plutôt positive. »
Patrick et Léo Lamothe eu château Haut-Bergeron à Preignac © JPS
Pour ceux qui auraient manqué ce rendez-vous, ne vous en faites pas, le week-end des 24 et 25 juillet, il y aura le Festival Libre Cours, un festival de chant lyrique avec les châteaux Coutet, Myrat, Daisy-Daëne et Gravas à Barsac.
Bravo pour autant d’effervescence au pays du liquoreux.