30 Août

Vendanges en blanc à Bordeaux : cela ne devrait plus trop tarder…

Côté Châteaux fait le point aujourd’hui sur les vendanges en blanc dans le bordelais qui cette année seront beaucoup plus classiques, absolument pas précoces comme ces dernières années chaudes que l’on a pu connaître. Certains vont lancer leurs équipes cette semaine, d’autres vont encore attendre la semaine prochaine pour viser la meilleure maturité.

 Vendanges du 24 août 2020 © JPS

Le blanc se fait attendre pour ne pas dire tirer l’oreille... « On est patient encore, ce n’est pas encore mûr, on a encore 10 à 15 jours à attendre », me confie Edouard Kressmann du château Latour-Martillac en Pessac-Léognan. « Il a fait froid, on n’a pas eu d’été à Bordeaux, le mois de juillet a peut-être été le plus chaud ailleurs sur la planète mais pas chez nous…Et puis le gel nous a mis un coup de frein sur les vignes… »

Tristan, Edouard et Loïc Kressmann en septembre 2019 © JPS

On a tout de même actuellement des super conditions avec de la chaleur les après-midi avec des 26-28° et des matinées fraîches idéales, entre 12 et 14 °,  pour les arômes et de belles acidités pour produire de très jolis vins blancs, » Edouard Kressmann du château Latour-Martillac

Paul Garcin et Anne-Laurence de Gramont dans leur vignoble du château Haut-Bergey à Léognan en septembre 2019 © Jps

Au château Haut-Bergey, en biodynamie, Paul Garcin explique : « on a beaucoup gelé sur les blancs. On attend encore un petit peu, mais on n’est pas très loin de la vérité. On doit refaire un point. Je dirais semaine prochaine a priori…On est tardif du fait du gel, c’est compliqué d’avoir quelque chose de mûr. Et puis il y a eu le mildiou, le dernier traitement c’était le 10 août alors que l’année dernière on avait fini début juillet. Et puis on fait aussi attention au botrytis. C’est donc assez compliqué d’être ferme sur nos positions, c’est au dernier moment qu’on verra… » En tout cas cela n’entame pas le moral de Paul Garcin qui s’apprête à ouvrir une petite guinguette sur sa propriété au château Haut-Bergey histoire de créer un peu d’animation et de faire venir des passionnés de vin.

Philibert et Eric Perrin dans leurs rangs de vigne en août 2020 © JPS

Président des Pessac-Léognan et propriétaire de château Carbonnieux, Philibert Perrin est dans les starting-blocks : « on a prévu de commencer les vendanges ce jeudi. On va envoyer une troupe de 40 personnes environ, 35 coupeurs et 5 porteurs, après on verra si on augmente la troupe ». Une chose est sûre :

C’est plus tardif que l’an dernier car on avait commencé le 19 août, donc environ deus semaines de retard par rapport à l’an dernier », Philibert Perrin du château Carbonnieux.

« Et si on a cette météo qui perdure en septembre, cela compensera bien ce manque d’ensoleillement de cet été », conclue Philibert Perrin.

La Cité du Vin : le pass sanitaire est désormais demandé aux salariés en contact avec le public

Depuis ce matin, les salariés de la Cité du Vin de Bordeaux arrivent, portable à la main, pour présenter leur pass sanitaire. Une mesure mise en place par le gouvernement pour les salariés travaillant dans des endroits en contact avec le public…Reportage et réactions  ce matin à la Cité du Vin.

Depuis 7h30 et jusqu’à 9h30, les salariés arrivent au compte goûte, par l’arrière de l’édifice, la Cité du Vin située à Bacalan à Bordeaux. Pour les accueillir Julie Moussié, responsable des ressources humaines et Franck Poujardieu responsable technique et de la sécurité de la Cité du Vin. Tous montrent sur leur téléphone portable le pass sanitaire qui prouve qu’ils ont leur schéma vaccinal complet, à savoir les deux vaccins.

« On a été prévenu à l’avance effectivement qu’à partir de ce matin, du 30 août les pass sanitaires allaient être vérifiés, donc oui je ne suis pas surprise », confie Manon Patout
coordinatrice de l’accueil billetterie « C’est un petit peu la suite logique, on le fait à nos visiteurs depuis un petit peu plus d’un mois, on est avec des visiteurs toute la journée donc cela me paraît un petit peu logique » selon Mathieu Bollier coordinateur de l’équipe d’accueil. « Moi je ne suis pas forcément au contact très direct avec les visiteurs, mais cela fait partie de la mesure, donc on s’y plie sans mal », renchérit Thimothée Binet développeur informatique

Ils sont ainsi une centaine de salariés à avoir été avertis par mail et depuis une semaine lors de briefings quotidiens… « Cela a été assez bien compris et on a beaucoup privilégié la communication et les échanges avec les salariés. Beaucoup ont un pass sanitaire valide, et d’autres sont en cours de réalisation, les salariés peuvent aussi faire le choix d’aller réaliser un test, soit sous la tente qu’on a mis devant (la Cité du Vin) ou dans une pharmacie ou autre…. », précise Julie Moussié, responsable des Ressources Humaines à la Cité du Vin.

Depuis le 21 juillet, les visiteurs de la Cité du Vin doivent présenter un pass sanitaire ou un test PCR négatif, une mesure étendue désormais aux agents d’accueil…

« C’est vrai qu’au début c’était une vraie interrogation, et puis les équipes de la Cité du Vin à qui on a confié s’en sont très bien sorties. C’est vrai qu’après 2 à 3 jours de surprises, on a passé un été plutôt serein, et puis on a eu l’occasion d’installer sur le parvis de la Cité du Vin, une tente où on pouvait se faire tester…Donc à par les visiteurs qui ne sont pas venus car ils n’étaient pas testés et ne souhaitaient pas de pass, cela s’est globalement bien passé, » explique Philippe Massol, directeur général de la Cité du Vin.

« Maintenant ce sont les employés depuis ce matin, tout le monde a été tenu au courant en temps et en heure, tout le monde a pris ses dispositions … Ce qui est prévu, c’est que ce sont uniquement les collaborateurs qui sont en contact avec le public, ces métiers là sont très très spécifiques, et on n’a pas la possibilité de confier à quelqu’un qui est à l’accueil ou à la boutique de lui confier un poste dans un bureau, cela n’a pas de sens pour nous. Donc très clairement les quelques collaborateurs qui ne pourraient pas présenter un pass sanitaire valide, ne pourront pas venir travailler à la Cité du Vin. Il y a ce que prévoit la loi, un certain nombre de jour, pour se mettre en ordre, on peut prendre des congés payés, et puis au bout d’un moment si les choses ne sont pas réglées on est obligé de suspendre le contrat de travail, mais on espère qu’on n’aura pas à le faire… »

La prochaine étape, c’est la tenu d’un CSE extraordinaire aujourd’hui. Celui-ci doit valaider le fait que le salarié, n’aura pas besoin d’être contrôlé au quotidien dans la mesure où il aura déjà justifié d’un pass sanitaire valide, selon les voeux émis par les salariés eux-mêmes.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine:

26 Août

Vendanges dans le bordelais : de nombreuses offres traitées par pôle emploi, les châteaux et les prestataires

A Pauillac, les offres d’emplois de vendangeurs -coupeurs, porteurs, tractoristes et ouvriers de chais- affluent depuis plus de 2 mois. 35 châteaux dont les plus grands ont sollicité l’antenne de Pôle Emploi de Lesparre-Pauillac en Gironde dans leurs recherches…Le point avec des châteaux qui recrutent également.

« Au niveau du volume on est à 1200 postes, sachant qu’on diffuse entre 2000 et 2500 postes par an, on continue donc à rescencer les besoins des recruteurs sur le territoire », commente Mélanie Piard, conseillère entreprises à Pôle Emploi de Pauillac.

Ces offres sont disponibles sur internet, via les réseaux sociaux également, auprès des communautés de communes et dans ce bureau de Pauillac qui ouvre un forum spécifique à partir de lundi et ce pour 2 mois.

« On a un volume d’offres tellement important qu’il est ouvert aux demandeurs d’emplois, mais pas que, également aux étudiants… », selon Patrick Chapon responsable du site Pôle Emploi de Lesparre-Pauillac. « Sur Pauillac on a une population française d’origine étrangère qui est sur place, donc il n’y a pas le problème du confinement, il y a largement la place pour tout le monde et il n’y a pas de problème à ce niveau là ».

A Margaux, au château Tour de Bessan, Marie-Laure Lurton continue à constituer son équipe, elle a déjà trouvé les 2/3 de vendangeurs.

« On a toujours un petit stock de vendangeurs qui reviennent d’une années sur l’autre, on essaie de les sélectionner, éviter de prendre des familles trop nombreuses car quand il y en a un qui part ils partent tous à ce moment là et c’est difficile à gérer. Aujourd’hui, sur 35 postes, il nous manque 10 personnes ».

Plus loin dans le Médoc, pas facile de faire venir depuis Bordeaux de la main d’oeuvre par exemple à Saint-Germain d’Esteuil, cela se ressent déjà pour les travaux en verts pour lesquels le château Castera fait appel à un prestataire de service. Pour vendanger les 83 hectares du domaine en revanche, depuis le début des années 90, ici on a recours à la machine à vendanger, machine qui s’est nettement améliorer. « On a une grosse difficulté à trouver de la main d’oeuvre, malheureusement ou heureusement, on a réglé ce problème par la machine. Les machines à vendanger aujourd’hui sont très performantes avec des tris embarqués », selon Jean-Pierre Darmuzey directeur du château Castera.

Entre les blancs, les rouges et les liquoreux, les vendanges vont s’échelonner sur 2 à 3 mois dans le bordelais.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Margot Michel :

 

25 Août

Coup d’envoi des vendanges de merlot pour réaliser le Crémant de Bordeaux

C’était aujourd’hui l’effervescence à Sauveterre-de-Guyenne au domaine de la famille Souan. La récolte des merlots a débuté à 7h30 ce matin pour réaliser le crémant de Bordeaux, avec une recherche d’acidité. Une récolte sur fond de gel d’avril et d’un peu de mildiou au début de l’été. Reportage dans l’Entre-Deux-Mers également à la cave Louis Vallon de Saint-Pey-de-Castets.

Un coup d’envoi, pour une année plus classique à Bordeaux. Ce matin, en ce 25 août, les coupeurs ont retrouvé sécateurs et seaux pour récolter les merlots destinés à faire du crémant sur cette  parcelle de 1,46 hectares à Sauveterre-de-Guyenne en Gironde; l’an dernier la récolte avait été des plus précoces du fait du réchauffement climatique puisque pour les crémants le coup d’envoi avait été donné le 12 août…

« On a retrouvé l’équipe de l’année dernière, donc on est super content, il y a une bonne ambiance », commente Maud Danger pour qui ce sont les 2e venanges ici. « Il y a quelques pieds où il y a du volume et d’autres où il n’y a pas grand chose, mais bon on va faire la récolte comme tous les ans… »

Ici, la famille Souan a perdu 40% de sa récolte sur les 38 hectares de vigne que compte le domaine, essentiellement à cause du gel des 7 et 8 avril. Fort heureusement, ce domaine familial a été davantage épargné par le mildiou, pâr rapport à d’autres propriétés de Gironde où il a été assez violent. « Je n’ai pas du tout été impacté ou très légèrement par le mildiou… » m’explique David Souan 4e génération de vignerons.

 La récolte par rapport à l’année dernière va être moins élevée, mais après on va faire quand même une très bonne récolte, qualitativement très bonne mais après quantitativement c’est difficile à estimer. »

A la cave Louis Vallon, à Saint-Pey-de-Castets, ce sont ainsi 2 semaines de récolte à la main de merlot, sémillon, cabernet franc et ugny blanc qui s’annoncent pour réaliser le crémant.

En 2021, 1 million 300 000 bouteilles ont été commercialisées, malgré les aléas climatiques, ils espèrent en produire 2 millions d’ici deux ans.

« C’est une année un peu particulière, on a commencé par le gel, un gel de printemps qui nous a pas mal impacté sur le secteur…Et puis après toutes les intempéries qu’on a connues avec « un été magnifique, qu’on a eu qui est un peu problématique sur le mildiou…Cela a un impact de diminution de l’ordre de 30 à 40 % pour les crémants, »selon Xavier Bonnin, technicien viticole et responsable du site de la cave Louis Vallon à Saint-Pey-de-Castets »

Cette année, la récolte s’annonce aussi plus tardive pour les cépages blancs pour réaliser les blancs secs et pour les rouges, elle sera décalée de 10 à 15 jours par rapport à l’année dernière.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Margot Michel : 

21 Août

Pour le vin français, une course contre la montre pour s’adapter au changement climatique

« Le temps presse! » Face au changement climatique qui se confirme d’année en année, les viticulteurs français veulent passer à l’action pour adapter leurs vignes et leurs pratiques à la nouvelle donne.

« Nous sommes à un moment charnière. Le changement climatique est là, on le voit, on le subit », déclare à l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire.

L’avancée de la date des vendanges en est le premier signe: « un mois en 50 ans », selon Christophe Riou, directeur adjoint de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). S’y ajoute la tendance au bourgeonnement précoce de la vigne la rendant plus vulnérable au gel tardif comme cela a été le cas en avril. Mais aussi les chaleurs estivales intenses qui brûlent les feuilles dans le sud, les épisodes de sécheresse…

Après un travail de réflexion mené depuis 2017, la filière viti-vinicole remettra fin août au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie un rapport proposant « 7 orientations et 40 actions », indique Jérôme Despey, viticulteur de l’Hérault (sud), sans les dévoiler.

« C’est maintenant qu’il faut vraiment apporter des orientations nouvelles dans les pratiques agricoles et viticoles », martèle-t-il alors que les experts de l’ONU sur le climat (Giec) prévoient un réchauffement de la planète plus rapide que prévu.

L’enjeu économique est de taille. La France est le deuxième producteur de vin au monde (46,6 millions d’hectolitres en 2020) juste derrière l’Italie. Et le premier exportateur en valeur avec 8,7 milliards d’euros de ventes en 2020, selon l’Office international de la vigne et du vin.

LE CHOIX DE L’INNOVATION

Pour évoluer, la filière peut s’appuyer sur les travaux de l’institut de recherche Inrae qui pilote depuis près de dix ans (2012-2021) un programme baptisé « Laccave », sur l’adaptation du vignoble au climat de demain.

Quatre scénarios possibles ont été soumis aux professionnels: ne pas faire grand chose, innover pour rester sur les territoires actuels, relocaliser les vignes
dans des endroits plus frais, ou encore tout déréguler.

Nous nous sommes positionnés sur le scénario où l’innovation permettrait de conserver la valeur de la filière viti-vinicole française », Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vin de l’organisme France Agrimer.

Pour la recherche, l’enjeu « est de jouer sur du matériel végétal adapté et notamment plus tardif pour permettre de revenir à des dates de vendanges plus normales et d’avoir des vins plus équilibrés », souligne Christophe Riou. Car le réchauffement climatique donne des vins plus lourds, plus riches en alcool et moins subtils.

Dans son laboratoire bordelais, Nathalie Ollat, ingénieure de recherche de l’Inrae et copilote du projet Laccave, étudie une cinquantaine de cépages non plantés qui pourraient regagner en intérêt en permettant aux vins de Bordeaux de garder leur profil. Ils proviennent de la région mais aussi d’autres vignobles français et de pays du sud et sud-est de l’Europe, explique-t-elle.

Des expérimentations sont en cours. L’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) a ainsi autorisé les AOC (Appellations d’origine contrôlée) Bordeaux et Bordeaux supérieur à tester six nouveaux cépages, dans des proportions limitées.

MODIFIER LES PRATIQUES

Dans le Languedoc, ce sont des cépages grecs et italiens qui sont expérimentés car plus tardifs et résistants à la sécheresse que les cépages locaux, souligne Jean-Marc Touzard, directeur de l’unité Innovation et développement dans l’agriculture
et l’alimentation à l’Inrae.

La création de nouveaux cépages plus résistants à la sécheresse est aussi en cours mais cela nécessite du temps, une quinzaine d’années, pour obtenir un résultat, dans la mesure où il faut procéder par croisements successifs.

Autre levier d’adaptation possible, le choix des porte-greffe (plante sur laquelle on vient greffer le cépage) qui peuvent permettre un enracinement plus en profondeur et une meilleure captation de l’eau, note Nathalie Ollat.

L’accès à l’eau constitue un autre enjeu majeur pour la survie du vignoble en cas de températures élevées. « Sans eau, demain on ne fera rien », assène Bernard Angelras, viticulteur dans les Costières de Nîmes et président de l’IFV.

Sans attendre, les viticulteurs peuvent déjà commencer à modifier leurs pratiques:gestion des sols, de l’enherbement, de la taille, replantation d’arbres. Et analyser finement leur terroir pour rechercher les zones plus fraîches.

AFP

13 Août

Eric Chadourne, nouveau président de l’Interprofession des Vins de Bergerac Duras

Eric Chadourne, actuel président de la Fédération des Vins de Bergerac Duras a été élu président de l’IVBD, lors de l’assemblée générale du 29 juillet dernier. 

Eric Chadourne, nouveau président de © l’IVBD

La règle de l’alternance a été respectée, Eric Chadourne est devenu le 29 juillet dernier le nouveau président de l’interprofessiondes Vins de Bergerac Duras, élu lors de l’assemblée générale. Jusqu’ici il occupait les fonctions de président de la FVBD (Fédération des Vins de Bergerac Duras).

Il compte continuer les missions de communication, de valorisation et de porter haut les couleurs du Périgord et des vins de Bergerac et de Duras. Il va aussi continuer à veiller à la bonne transmission des entreprises viticoles et à aller plus loin en matière d’environnement.

Il va par ailleurs travailler au rapprochement entre la Fédération des Vins deBergerac Duras avec l’IVBD, le tout avec une équipe plus jeune et avec davantage de femmes…

09 Août

Cédric Coubris rempile pour un 6e mandat à la tête des Vignerons Indépendants de la Gironde

Cédric Coubris a été élu une fois de plus élu Président de la Fédération des Vignerons Indépendants de la Gironde. Un 6e mandat pour le propriétaire du château de la Mouline à Moulis en Médoc. Un mandat où il va encore falloir gérer la crise sanitaire avec les salons qui devraient reprendre et un redémarrage des marchés en France et à l’export.

Cédric Coubris, le Président des Vignerons Indépendants de Gironde dans son chai du château La Mouline à Moulis © JPS

Mieux qu’Alain Rousset, Cédric Coubris. Alors que le Président de Région est reparti fin juin pour un 5e mandat, Cédric Coubris lui  a été réélu pour un 6e. A ceci près, c’est que le mandat de Cédric Coubris n’est que d’un an contre 6 ans pour le Président de Région de Nouvelle-Aquitaine, et reconnaissons qu’il reste encore de la marge à Cédric Coubris pour rejoindre aussi la longévité de Fidel Castro…47 ans

Non 48 ans, c’est l’âge de ce « jeune » Président, propriétaire du château la Mouline à Moulis, avec son frère célèbre avocat Jean-Christophe Coubris. Un château qu’il dirige depuis 1993.

Cédric Coubris va continuer à oeuvrer dans l’intérêt commun de cette Fédération de Gironde, qui depuis 1986, représente les 500 vignerons indépendants de Gironde, 2200 salariés et 750 000 hectolitres de production.

Cédric Coubris dans son vignoble en mars 2020 © JPS

Le but est de suivre et pérenniser les exploitations familiales, de représenter les vignerons indépendants dans toutes les instances et de les accompagner dans les difficultés rencontrées au quotidien. Cette année a été particulièrement marquée par le gel et le mildiou, des difficultés commerciales et notamment la problématique des salons des vignerons indépendants qui ont été mis entre parenthèses depuis plus d’un an à cause de la crise sanitaire.

Pour tous les amateurs et connaisseurs qui attendent le fameux salons de Bordeaux, il se tiendra si tout va bien et on l’espère au Parc des Expositions du 11 au 13 mars 2022.

Le Nouveau Bureau :

Président : Cédric Coubris (Moulis) Vice-Président : Régis Falxa (Salleboeuf); Vice-Présidente: Isabelle Bouchon (Génissac)  Secrétaire générale : Florence Rossignol Xans (St Sulpice de Faleyrens); Secrétaire générale adjointe Anne Sophie Pages (Mesterrieux) Trésorier : Alain Appollot (Saint-Emilion) Trésorier adjoint : Thibaut Bardet (Vignonnet).

Voir ou revoir le magazine de Côté Châteaux sur les Vignerons Indépendants avec le portrait de Cédric Coubris à 4’53 »

08 Août

Production viticole 2021 : un niveau historiquement bas prévu en France, à cause du gel et du mildiou

Selon le Ministère de l’Agriculture, la production française de vin sera en baisse de 24% à 30% en 2021, ce qui augure d’un niveau « historiquement bas ». A cause du gel printanier et des attaques estivales de mildiou.

Attaque de mildiou sur des cépages de merlot en Côtes de Bourg © JPS

On se souvient des faibles récolte en 1991 et en 2017, qui avaient été sévèrement touchées par le gel notamment. Eh bien 2021, pourrait être à un niveau jamais vu depuis 45 ans, en baisse de 24 à 30%, plus faible que 1991 et 2017…

9000 bougies au château Figeac © JPS

Les explications sont déjà dues au gel du mois d’avril qui a été particulièrement intense durant 15 jours sur les différentes régions viticoles, alors que la vigne avait précocement débourré du fait d’un hiver très doux, trop doux même, à cause du réchauffement climatique. Le Ministère de l’Agriculture avait déjà avancé qu’il s’agissait sans doute d’une des plus grandes catastrophes agronomiques du XXIe siècle, également pour les cultures arboricoles, et ce malgré la lutte intensive avec des éoliennes, bougies, hélicoptères pour réchauffer l’atmosphère, ou encore par de l’aspersion.

L’autre grande raison est liée au mildiou et à l’oïdium, maladies de la vigne, qui se sont propagées à une vitesse fulgurante à cause de la pluviométrie infernale des mois de mai, juin, et juillet. Du coup, Agreste estime que la production de vin en France devrait se situer entre 32,6 et 35,6 millions d’hectolitres, bref un rendement des plus faibles proche de celui de 1977 marqué par le gel sévère et des précipitations estivales…

07 Août

Disparition de Pierre Dubourdieu : « un personnage hors du commun, intuitif et intemporel »

Pierre Dubourdieu est décédé avant-hier midi alors qu’il allait avoir 98 ans le 27 août prochain. Propriétaire de Doisy-Daëne, ce travailleur acharné, intuitif, fan d’innovation a passé sa vie à rechercher l’excellence avec son fils Denis, lui-même disparu en 2016. Un vigneron et grand-père inoxydable que me raconte l’un de ses petit-fils, Jean-Jacques Dubourdieu. 

Pierre Dubourdieu en octobre 2017, entouré de ses petit-fils Jean-Jacques et Fabrice, lors d’un hommage vibrant à Denis Dubourdieu à l’ISVV © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « bonjour Jean-Jacques, toutes mes condoléances, j’ai appris pour ton grand-père, qu’est que tu as envie de me dire pour un petit hommage »

Jean-Jacques Dubourdieu : « le pauvre, il nous a quitté avant-hier midi. Il allait avoir 98 ans dans 22 jours, le 27 août, il était né en 1923. Il était en pleine forme jusqu’à fin juin; il avait un suivi cardio qui faisait son chemin et cela s’est détérioré subitement en juin, il est devenu plus fragile et avec un peu moins le moral.Je me suis installé avec lui à Doisy, il y a deux semaines et demie, ensuite il y a eu cette descente hyper rapide… »

« C’est dur car depuis 5 ans, je me suis beaucoup occupé de lui, suite au décès de mon père. Il a eu à vivre cela, la perte de son fils unique en 2016 et de sa femme 6 mois plus tard. C’est pour moi un exemple, car il a surmonté tout cela, il a survécu à ces épreuves , en allant voir sa vigne, en continuant d’aller sur le Bassin et au restaurant. C’est un exemple de ténacité et de courage. Il aura vu naître son arrière petit-fils Augustin, il y a 5 mois et demi, il aura vu aussi la rénovation de Doisy Dubroca, qui jouxte Doisy. »

Il m’a toujours impressionné, il a donné un bel exemple à toujours aller de l’avant, ce malgré la perte de son fils et de sa femme à 93 ans, certains ne s’en remettent pas de ce genre de pertes… »

JPS : « Quels étaient ses traits de caractère et qu’a-t-il apporté à Doisy-Daëne ? »

C’était un énorme travailleur, une force de la nature, il a commencé à travailler à 17 ans, il travaillait comme un fou. C’était un intuitif qui aimait améliorer la copie, il a passé sa vie à améliorer les choses pour rendre le travail moins pénible »

Il est passé du cheval de trait au tracteur repéré par GPS et au drone…Il a aussi imaginé des effeuilleuses, des presses automatiques, il a développé tout cela, il a été à l’origine de la stabulation à froid, de manière empirique…où on refroidit les blancs, les moûts, avant fermentation et où on pouvait contrôler la turbidité.

« Il a aussi développé Doisy-Daëne, c’était une toute petite propriété en 1947 quand il l’a reprise, il en a fait un village en rachetant les maisons autour. Il avait un grand ami, Pierre Coste, négociant à Langon, avec qui il avait développé la distribution de ses vins partout.

Mon père est arrivé aussi avec sa carrière d’enseignant et de chercheur, ils ont fait un super duo de 1976 à 2016, c’était quand même une sacrée équipe »

« Ils ont développé ensemble Clos Floridène, certes propriété de mes parents, mais qu’il suivait, il était en permanence sur le terrain, il a d’ailleurs arrêté sa carrière à 81 ans. Il est une partie aussi de la réussite de mon père, il l’a aidé d’une certaine manière. »

JPS : « Un sacré personnage… »

Jean-Jacques Dubourdieu : « Il avait la réputation d’un caractère affirmé. Il n’aimait pas la médiocrité, l’à peu près, il n’aimait pas ni le mauvais vin, ni la mauvaise bouffe, c’était un hédoniste.

« Il était assez direct, parfois un peu trop, beaucoup de gens s’en souviennent, il ne mâchait pas ses mots, et même en famille, on entendait des trucs un peu rudes, c’était pour nous un moteur… »

« Quand j’étais plus jeune, il me disait, tu n’as rien sans rien, si tu veux que ce soit bien fait, il faut se battre, chaque détail compte, et dans le vin la liste de recette est longue, lui était très sensible à cela et il m’a formé comme cela. A 20 ans, je trouvais qu’il en faisait trop, mais aujourd’hui à 40 je trouve qu’on n’en fait beaucoup plus que ce qu’ils nous a dit de faire… J’ai appliqué cela ».

Mon grand père était inoxydable, il était sur son tracteur à un moment donné et l’heure d’après il était capable d’être en complet et de recevoir des gens du bout du monde. »

« Mon grand-père était aussi un fana d’innovations : il a eu la 1ère bagnole, le 1er téléphone portable, 1ère voiture électrique et 1er vélo électrique…Quand la LGV est arrivée en 2018, mon grand-père a voulu connaître ce TGV qui mettait Paris à 2 heures de Bordeaux à plus de 300 km/h, on a fait un aller-retour dans la journée pour déjeuner à la Tour d’Argent. »

« J’ai eu mon père et mon grand-père à mes côtés, c’est une chance. Un grand-père qui a donné sa vie à son village, à Barsac. Il a choisi de mourir dans sa maison, à Barsac, on l’a accompagné. Un jour et demi avant de mourir, il nous avait demandé si on avait vendu assez de vin. Jusqu’en dernier, c’était lui le patron. C’était quelqu’un hors du commun, de très intuitif et au final intemporel. »

06 Août

La 10e Nuit du Terroir, c’est samedi en Côtes de Bourg

C’est un événement attendu depuis longtemps. Il va se tenir selon le respect des règles et avec pass sanitaire samedi soir à Bourg en Gironde. Au programme de nombreux concerts, barbecue et dégustations des vins des Côtes de Bourg.

Au départ, cet événement est né de l’idée de copains, de jeunes viticulteurs, qui avaient envie d’animer l’été bourgeais chaque 1er samedi d’août…D’un petit événement, la Nuit de Terroir a grossi et est devenu un véritable événement festif, avec toutefois cette année une jauge limitée.

Rendez-vous donc au Parc de l’Esconge à partir de 17h ce samedi et jusqu’à 1h, pour une fête épicurienne qui a fait ses preuves et rassemblé 4000 personnes en 2019, personne en 2020 car les grands rassemblements étaient interdits, moins cette année bien sûr qu’en 2019 mais avec pass sanitaire.

Au programme, il y aura les Dätcha Mandala, en tête d’affiche, quelques autres groupes, comme Benjamin Bobenrieth Quartet (jazz manouche), Chelabôm, et aussi la banda l’Impériale de Bordeaux, bien connue de Côté Châteaux.

Pour en savoir plus : c’est ici