En ces temps difficiles de commercialisation, les jeunes Bordelais croient en leur avenir et en celui de la filière viti-vinicole. A 21 ans, Thomas Fernandez vient de s’installer comme jeune agriculteur dans l’Entre-Deux-Mers en Gironde. Il est à la tête de 24 hectares de vigne, sa production sera entièrement écoulée via la coopérative de Sauveterre-de-Guyenne, dans un premier temps.
Thomas Fernandez n’a pas froid aux yeux. A 21 ans, ce jeune vigneron titulaire d’un bac pro viticulture-oenologie au lycée La Tour Blanche vient de s’installer comme jeune agriculteur dans l’Entre-Deux-Mers.
En décembre, il a acheté 24 hectares de vigne, un gros domaine qu’il travaille chaque jour du matin à la nuit tombée, taillant un à un ses pieds de vigne en guyot simple ou guyot double, à raison d’un peu plus d’un hectare et demi à la semaine.
Ce qui m’a poussé à m’installer, c’est le fait d’avoir déjà des parents viticulteurs, depuis tout petit j’étais dans le métier je montais dans le tracteur de mon grand-père, cela m’a permis d’aimer la vigne, d’aimer ce métier qui est quand même passionnant » Thomas Fernandez
Et de reconnaître que « oui, c’est un pari osé, mais il y a mes parents qui ne sont pas loin, si j’étais venu d’un autre métier ou d’une autre formation, je ne pense pas que j’aurais réussi à m’installer, et puis j’ai eu le soutien de ma banque »
De la passion, il en faut, car actuellement il est tout seul à effectuer le travail de la taille de la vigne, il ne peut pas vraiment se permettre d’employer des salariés son budget ne lui permet pas.
C’est sûr, 24 hectares à tailler, c’est important, mais encore une fois c’est mon métier, c’est ma passion, mais quand on réalise sa passion on est apte à faire beaucoup d’heures pour réussir son métier, surtout que j’ai le soutien de mes parents donc je ne m’inquiète pas trop. »
Quant à son projet, il l’a mûrement réfléchi : « j’ai emprunté sur 25 ans, sur une valeur de 400 000 euros de foncier où une banque m’a aidé à acheter ce bien-là. Je pense que je vais quand même souffler au bout de la 5e année et que les cours du Bordeaux vont remonter, je me sentirai quand même un peu plus libre. »
Ils sont ainsi 20 à 30 jeunes agriculteurs vignerons à s’installer chaque année comme me confirme Olivier Chapoulie, responsable des installations à la Chambre d’Agriculture de Gironde:
On n’a pas encore l’effet crise sur les intentions d’installation, cela pourrait arriver notamment ceux qui ont des parents viticulteurs et qui vont reporter leur projet d’installation dans quelques temps…Le temps de voir si cela s’améliore, » Olivier Chapoulie de la Chambre d’Agriculture de la Gironde
Thomas Fernandez s’est assuré du soutien de la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne, à qui il va vendre sa récolte durant les 5 prochaines années (avec un prix assuré minimum de 850 euros du tonneau), et qui l’a « accueilli très favorablement ».
« Cela va être un vrai travail de collaboration de travail de l’amont vers l’aval pour destiner les parcelles aux meilleurs débouchés possibles, à tirer vraiment tout le potentiel de son raisin et de son terroir.. » confie Céline Wlostowicer présidente de la cave coopérative de Sauveterre-de-Guyenne. « Tout le travail de Thomas sera de travailler au mieux pour élaborer des vins qui seront des moments de partage et de convivialité pour les futurs consommateurs. »
« L’avantage d’une cave coopérative, c’est qu’on va avoir à sa disposition des techniciens, qui vont pouvoir aider sur la partie viticole, sur les pratiques, les nouveautés…tout ce qui est évolutions environnementales.
« On va aussi avoir une aide sur la partie administrative, vous savez ce n’est pas simple on a parfois des décalrations à faire, des dossiers pour la PAC, pour France Agrimer, vis-à-vis des douanes, on a un service qui est dédié à ce type de demande particulière. Et puis aussi un accompagnement financier avec l’assurance multi-aléas, où la cave va mettre en place des mesures très concrêtes pour que les jeunes puissent souscrire. »
Thomas Fernandez n’est donc pas tout-à-fait seul dans ce travail de titan qui s’annonce, il a le cuir déjà bien tanné et est non seulement prêt à affronter tous les temps à la vigne qu’il va continuer de bichonner hiver comme printemps et été… Il espère passer entre les aléas de gel et de grêle pour ses premiers pas, cela serait sympa, et compte bien voler de ses propres ailes dès qu’il le pourra, c’est en fait l’objectif de tout bon entrepreneur, qu’il soit jeune ou moins jeune. Bon vent Thomas et bon courage « Fernand » dans tes rangs de vigne.