06 Déc

« Mois sans alcool », le défi de janvier aura lieu sans l’Etat

L’opération « Mois sans alcool » aura bien lieu en janvier malgré l’absence de soutien de l’Etat, ont assuré mardi une vingtaine d’associations qui animeront cette campagne destinée à faire « une pause » dans sa consommation.

Image d’illustration © JPS

Des associations et des médecins addictologues avaient dénoncé l’abandon d’un projet gouvernemental sous la pression, selon eux, du lobby du vin.

Aussi, plusieurs associations ont décidé de s’unir « pour promouvoir cette campagne inédite » en partenariat avec Alcool Change UK, à l’origine du concept de « Dry January », organisé au Royaume-Unis depuis 2013, indiquent-elles dans un communiqué.

Elles invitent à « relever le Défi de janvier: soit une pause d’alcool pendant un mois pour donner du répit à votre corps (et votre porte-monnaie) mais également faire le point sur la place qu’occupe l’alcool dans votre quotidien et votre sociabilité ». « Les bénéfices sont prouvés: perte de poids, meilleur sommeil, regain d’énergie, meilleure concentration et, à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée », selon les associations.

Cette opération se décline sur le web (www.dryjanuary.fr) et les réseaux sociaux. Parmi les signataires, le Fonds Actions Addictions, des associations d’addictologues (SFA, FFA et ANPAA…), la Ligue contre le cancer, la mutuelle MGEN, ainsi que des associations de patients, d’usagers de la santé, d’étudiants (France Assos Santé, Aides, France patients experts, la Fage …) et de lutte contre les addictions en entreprise (Adixio).

L’agence sanitaire Santé publique France n’a jamais annoncé officiellement le lancement de cette opération de sensibilisation aux risques de l’alcool. Mais une source interne avait indiqué en novembre à l’AFP que le projet avait effectivement été préparé et aurait dû être officiellement dévoilé très prochainement, pour un lancement en janvier

Le projet de « Mois sans alcool » « n’avait pas été validé par le ministère de la Santé », avait affirmé le 21 novembre la ministre Agnès Buzyn. Elle avait ajouté que la campagne était « en train d’être travaillée » et qu’elle ne lui avait « pas été proposée ».

La perspective de l’adaptation en France du « Dry January » sous l’égide des pouvoirs publics suscitait depuis plusieurs semaines l’opposition du lobby de l’alcool.

Le 14 novembre, lors d’un déplacement en Champagne, le président de la République Emmanuel Macron a rencontré des représentants de la filière. « Vous pouvez faire savoir qu’il n’y aura pas de Janvier Sec, nous a-t-il dit », avait alors assuré le coprésident du Comité Champagne, Maxime Toubart, au site spécialisé Vitisphère.

Interrogés par l’AFP le 20 novembre, les services de l’Elysée n’avaient ni confirmé ni infirmé ces propos prêtés au président.

France Assos Santé, qui indique regrouper 85 associations de malades et d’usagers de la santé, a par ailleurs rendu publique lundi une lettre au président de la République, où elle lui demande de « clarifier sa position ». « Nous comptons sur votre engagement pour que cette campagne de Santé publique France soit bien à l’agenda
du début de l’année à venir, et que tout cela n’est qu’un affreux malentendu », ajoute l’association.

AFP