21 Juil

Rendez-vous au festival de food-truck au château Castera

C’est aujourd’hui le Bordeaux Food-Truck Festival. Un nouveau rendez-vous des amateurs de bonne cuisine ambulante, tout en alliant la découverte du fabuleux château Castera, qui compte plus de 4 siècles d’histoire de production de vin à Saint-Germain d’Esteuil.

Attention, vous allez saliver de plaisir… Car une dizaine de food-trucks de tous horizons vous attend au château Castera dans le Médoc, à partir de 10h et jusqu’à 18 h.

Au programme des visites-dégustations de la propriété, de la musique, des animations pour adultes et enfants, des surprises, le tout dans le cadre somptueux du Château de Castera.

Pour animer cette journée SAM – DJ remixeur pro  sera présent, ainsi  Kelly The Voice 2018 pour un concert gratuit à partir de 14h30. Egalement des tours de calèches, tours de jeep, ateliers de mixologie…car Castera est en fête.

(attentio l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

20 Juil

Canicule : la production de vin attendue à la baisse de 6 à 13 % cette année en France

La production de vin est attendue en baisse cette année de 6 à 13% par rapport au millésime 2018, en raison notamment de la canicule, selon les estimations du ministère de l’Agriculture publiées samedi.

Merlots vendangés en septembre 2018 à Pomerol © JPS

La production devrait atteindre cette année entre 42,8 et 46,4 millions d’hectolitres et « pourrait ainsi être l’une des plus basses des cinq dernières années, après la récolte 2017, historiquement réduite par le gel », a indiqué le ministère, se basant sur les estimations établies au 12 juillet.

La floraison de la vigne s’est déroulée dans « des conditions climatiques défavorables » entraînant de la coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois du millerandage (baies de petite taille), des phénomènes qui ont touché principalement l’ouest de la France (Val de Loire, Charente, Bordelais et Sud-Ouest), a-t-il expliqué.

Dans le midi, la canicule qui a frappé la France à la fin du mois de juin a provoqué des « brûlures de grappe et des pertes de production«  dans le Gard, l’Hérault ou le Var, a précisé le ministère. La grêle, en revanche, a eu un effet limité au niveau national, même si elle a provoqué des dégâts importants « par endroits ».

Avec la canicule, la pression des maladies est modérée dans la plupart des vignobles, comparée à 2018. « L’oïdium est néanmoins présent en Alsace et en Champagne », a
constaté le ministère.

Enfin, les vendanges sont attendues en « léger retard » par rapport à 2018 « qui avait été l’une des années les plus précoces ».

AFP.

17 Juil

Marc Médeville devient le nouveau président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur

Ce vigneron et co-propriétaire du château Fayau à Cadillac devient le patron du plus gros syndicat du bordelais. Il a été élu mardi 16 juillet. Il succède à Bernard Farges qui a été à nouveau élu président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

Bruno Baylet (château Landereau), au centre Stéphane Le May (château) et Marc Médeville (château Fayau), d’ardents défenseurs des blancs de Bordeaux lors de Bordeaux Fête ses Vins Blancs en juin © JPS

Marc Médeville, vous le connaissez sûrement. Il a les Bordeaux ancrés en lui, nous l’avions rencontré d’ailleurs récemment lors de Bordeaux Fête ses Vins Blancs sur les quais, l’opération dont il était notamment à l’origine, avec Bruno Baylet, durant la Fête du Fleuve.

Marc Médeville, c’est la 7e génération de vignerons à Cadillac, c’est lui qui gère les Vignobles Jean Médeville&Fils, avec son frère Jean.

Depuis 2006, il s’est fortement investi dans le syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, en tant que responsable de la commission promotion, puis vice-président du syndicat. Il siège également au CIVB et à la FGVB.

Marc Médeville, du château Fayau à Cadillac © Jean-Pierre Stahl

Lui aussi va avoir du pain sur la planche pour redorer le blason des vins de Bordeaux, en perte de vitesse sur les marchés depuis près d’un an :

Nous devons collectivement reconquérir des parts de marchés, notamment auprès des hôtels, cafés, restaurants, cavistes français, et rendre nos AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur tendance ! », Marc Médeville

Par ailleurs, la volonté est « d’inscrire 100% de nos AOC dans des démarches environnementales », a-t-il ajouté. Sans doute dans les labels HVE, en attendant peut-être davantage de passages en bio… A suivre.

16 Juil

« Château Vénus Airlines » : le vigneron qui a créé sa piste au beau milieu des vignes pour admirer les châteaux vus du ciel

Pour le coup, c’est vin…solite. Un vigneron a eu l’idée de concilier ses deux passions le vin et le vol. Du coup il a créé avec sa femme une sorte de petit aéroport au milieu de ses vignes. C’est château Vénus Airlines qui vous offre un bon bol d’air et un dépaysement assuré pour admirer châetaux et Bassin d’Arcachon.

Les pilotes de Vénus Airlines Bertrand Amart et Yann Romanson, avec leurs passagers belges Mehdi et Valérie © Jean-Pierre Stahl

« Bienvenue à Venus Airlines… » Accueillis comme dans un terminal d’aéroport, ces touristes Belges de la région de Bruxelles, Valérie et Mehdi, sont agréablement surpris d’avoir comme pilote…un vigneron !

Bertrand Amart a acheté en 2005 des vignes avec son épouse dans les Graves et a eu cette idée originale de tracer une piste d’attérrissage de 500 mètres au beau milieu de ses 10 hectares de vignes. Son concept est de développer l’oenotourisme avec des baptêmes de l’air et le survol de châteaux du bordelais en avions légers. Il en possède 4 aujourd’hui.

Cela démarre d’une passion, en fait. La passion de l’aviation légère.Je me suis pris au jeu d’apprendre à piloter, de piloter et d’acheter un avion, un plaisir onéreux », Bertrand Amart château Vénus.

Après avoir proposé aux professionnels de survoler les terroirs, il s’est dit que « très rapidement les clients particuliers pouvaient profiter aussi de cette occasion pour découvrir notre région aussi riche, que ce soit la Gironde sur ses vignobles et différents terroirs, ou aussi la Gironde sur son Bassin d’Arcachon. »

Les touristes sont alors subjugués par les châteaux de Malle, d’Yquem, Rayne-Vigneau ou encore Lafaurie-Peyraguey. Des routes des vins aériennes en Graves-Sauternes, mais aussi en Saint-Emilion-Pomerol ou en Pessac-Léognan. « Merci beaucoup, c’était fantastique, du Yann Arthus Bertrand en live ! » commente Valérie Bovy en descente de l’appareil. « Vraiment extraordinaire, on a vu le Bassin d’Arcachon comme jamais, et toutes les propriétés avoisinantes, c’était impressionnant, » renchérit Mehdi Zouaoui.

Cette année, il a déjà organisé 1000 Wine Tours aériens, contre 250 en 2018, soit 400% d’augmentation. Des tours variant de 25 minutes à 1 heure 30, voire à la demi-journée, de 69 à 189€, pour en avoir plein la vue.

Et après le vol, Bertrand Amart aime expliquer autour d’un verre les différences entre les terroirs et les cépages.

En 2019, son concept a été couronné par deux prestigieuses récompenses : un Best Of Wine Tourism d’Or décerné par cette association qui émane de la CCI de Bordeaux et un Trophée national de l’Oenotoursime décerné par Terre de Vins.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Sarah Paulin et Christian Arliguié :

Baisse des ventes de vin: « Bordeaux souffre », selon l’interprofession

Les vins de Bordeaux ont moins la cote : tel est le constat de l’interprofession qui a exposé lundi plusieurs solutions pour sortir de cette « crise brutale » lors de son assemblée générale.

L’immeuble du CIVB à l’angle du Cours du XXX Juillet et des allées de Tourny à Bordeaux © JPS

« Bordeaux souffre en ce moment. Nos ventes ont fortement reculé, sous l’effet conjoncturel de la récolte 2017 (-40% en raison du gel), mais aussi en raison d’effets structurels propres à notre filière et aux évolutions des modes de consommation », a déclaré le nouveau président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Bernard Farges.

Elu lors de cette assemblée, il a cité « des problèmes d’image aux origines multiples »: l’environnement, l’image de vins chers « alors que seuls quelques vins de Bordeaux sont chers », « certains vins d’entrée de gamme ne sont pas dans le style des vins attendus par le consommateur »…

Le président sortant Allan Sichel a, lui, réitéré les chiffres qu’ils avait annoncés en avril: les exportations ont crû en valeur de 4% grâce aux vins haut de gamme mais la baisse des volumes d’exportations est importante: -13% sur un an en raison d’une faible récolte 2017, un marché chinois en berne, des difficultés dans la grande distribution qui représente plus de 50% des ventes de vin de Bordeaux en France et une certaine désaffection pour les vins rouges.

« Les tendances de consommation évoluent: les Français plébiscitent le rosé, le vin blanc, le crémant. Une tendance qui dépasse les frontières, partagée par des destinations prioritaires de la filière des vins de Bordeaux, comme aux Etats-Unis », a-t-il également développé.

Des solutions ont été présentées aux viticulteurs et négociants présents à cette AG: développement rapide des ventes en grande distribution avec des bons de promotions distribués jusqu’à la fin de l’année et une tournée des vins de Bordeaux pour la Saint-Vincent tournante, patron des vignerons, fin janvier.

Sur le long terme, l’interprofession entend également évoluer en terme de communication pour atteindre la jeune génération et sortir Bordeaux de ses clichés.

AFP

15 Juil

Bernard Farges repart pour un nouveau mandat à la tête du CIVB

Ce n’était pas une surprise. On savait depuis plusieurs semaines que Bernard Farges était candidat, il a été réélu à la tête du CIVB, en remplacement d’Allan Sichel. Réélu, car il avait déjà été président du CIVB de 2013 à 2016.

Bernard Farges en mai 2018 © JPS

C’est un nouveau mandat de 3 ans pour Bernard Farges à la tête du CIVB. Viticulteur à Mauriac en Gironde, il était jusqu’ici président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, vice-président du CIVB, et tenait la corde pour un nouveau mandat de président en remplacement d’Allan Sichel, qui était issu du négoce (car l’interprofession élit en son sein un mandat sur deux un représentant des viticulteurs et un des négociants, chaque groupe ayant 25 représentants qui y siègent).

Il fait figure d’homme fort de l’Interprofession, car il ne s’est jamais trop éloigné des instances, suppléant par moment Allan Sichel, étant le référent sur certains dossiers, et ayant dans le viseur une possibilité de rempiler au poste de président. Le moment est d’autant plus crucial que de nombreux dossiers délicats seront à traiter durant ces 3 ans, à commencer par la commercialisation des vins de Bordeaux ralentie depuis un an, la question du réchauffement climatique et bien d’autres domaines liés à l’environnement…

« La priorité de mon mandat sera la mise en oeuvre du plan stratégique de la filière, Bordeaux Ambition 2025: l’engagement dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), le pilotage économique de la filière (le CIVB dispose d’un budget de 35 millions d’euros), le renforcement de la marque Bordeaux, ceci en allant montrer sur tous les marchés, des plus lointains au plus proches, la diversité des femmes et des hommes qui font Bordeaux, comme celle de nos vins.l L’humain doit être au coeur de nos actions. »

Bernard Farges était aussi président de la Confédération Nationale des Producteurs de vins et d’eaux de vie à Appellation d’Origine Controlée et d’Efow (Fédération Européenne des Vins sous appellation d’origine).

14 Juil

Suisse: la Fête des Vignerons à Vevey, c’est cinq fois par siècle

La Fête des Vignerons à Vevey est une fête qui ne se renouvelle pas tous les ans et pour cause, car cette tradition très helvétique est de faire la fête une fois par génération, et donc cinq fois par siècle…

© La Fête des Vignerons de Vevey

Tant attendue car si rare, la Fête des Vignerons de Vevey en Suisse a lieu une fois par génération dans une ville située au coeur des vignobles de Lavaux.

Du 18 juillet au 11 août se succèdent les représentations d’un spectacle en plein air dans une arène pouvant accueillir jusqu’à 20.000 spectateurs. Plusieurs milliers de figurants racontent en une vingtaine de tableaux une année dans la vie de la vigne, en commençant par les vendanges.

Organisée par la Confrérie des vignerons, cette fête, dont la première édition a eu lieu en 1797, est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Elle est la première tradition vivante de Suisse à avoir bénéficié de cette reconnaissance.

Avec AFP.

Pour en savoir plus : la Fête des Vignerons c’est ici

13 Juil

Passez l’été sur NOA avec les émissions de Côté Châteaux

Durant l’été, la chaîne 100% Nouvelle-Aquitaine de France 3 ne s’arrête pas. Elle rediffuse pour ceux qui ne les auraient pas vues les 8 émissions de Côté Châteaux, réalisées depuis l’automne dernier et jusqu’à début juillet. Un focus sur les terroirs des Côtes de Bourg jusqu’à Monbazillac, en passant par Castillon, Buzet ou Cognac, avec des numéros spéciaux sur les femmes du vin, les primeurs et les 20 ans de la Juridiction de Saint-Emilion inscrite à l’Unesco.

Amélie Osmond dans ses vignes du château le Clos du Notaire en Côtes de Bourg © Sébastien Delalot.

Vous êtes en vacances, ou peut-être pas encore ? Ne vous inquiétez pas, on s’occupe de tout et notamment de vous informer et divertir. C’est le concept de Côté Châteaux, chaque mois un focus sur une appellation, un terroir de Nouvelle-Aquitaine. Une émission que je présente et réalise avec Sébastien Delalot, mon camarade de jeu sur NOA.

La première (diffusée début décembre) a été l’occasion de mieux faire connaître les Côtes de Bourg, durement touchées par la grêle du 26 mai 2018. Avec un focus sur les vendanges des rugbymen de l’UBB, le Clos du Notaire et des entretiens avec Amélie Osmond, Cyril Giresse (château Gravettes-Samonac), Didier Gontier directeur des Côtes de Bourg et des accords mets vins au Petit Baigneur. Cela tombe bien car les Côtes de Bourg s’apprêtent à réaliser début août la Nuit du Terroir.

Puis, nous nous sommes arrêtés à Monbazillac (diffusion fin décembre) avec un reportage sur les tries et sur le château de Monbazillac le joyau de la cave coopérative. Rencontres avec Guillaume Barou, Gilles Bartoszek le directeur de la cave coopérative, le chef étoilé Damien Fragette et Romain Claveille du château Haut Bernasse pour un accord met-vin de Monbazillac.

Benoît de Sutter de la Maison Courvoisier © JPS

Janvier a rimé avec Cognac. L’occasion de mieux connaître l’art et la manière de réaliser cette eau de vie avec Pierre Vaudon, vigneron distillateur, avec aussi Tanguy Bougeard et Benoît de Sutter de la Maison Courvoisier, et Patrick Raguenaud, le président du BNIC, au bar Louise à Cognac. Une visite immersive chez Hennessy et au coeur de la vente aux enchères de la Part des Anges. (le 6 juillet à 9h45, le 7 juillet à 7h et 3h45)

En février, focus sur Castillon (N°4), ce fameux terroir proche de Saint-Emilion, avec les frères Todeschini du château la Brande, Stéphane Derenoncourt du Domaine de l’A, Malika et Pascal Boueix du château Lescaneaut, avec un très joli reportage sur le château de Pitray fleuron de l’appellation avec le Comte Jean de Boigne. (lundi 15 juillet à 22h15 et le 17 juillet à 11h15 et 17h30, le 19 juillet à 16h30)

Shiyu et Caroline Boutry à la cave Latitude 20, dans le numéro 5 sur les femmes du vin © JPS

En mars, un spécial Femmes du Vin (N°5), à l’occasion de la journée des droits des femmes le 8 mars. Focus sur Sandrine Garbay maître de chai à Yquem depuis plus de 20 ans et Sylvie Cazes, château Chauvin et propriétaire du Chapon Fin. Rencontres avec Léa Rodrigues-Lalande au château de Castres,  Bérangère Quellien et Gwenaëlle Le Guillou au château Lusseau pour parler du bio, Shiyu et Caroline Boutry à la cave Latitude 20, Marina Léon, médiatrice oeno-culturelle de la Cité du Vin. Un numéro riche, tout en saveurs. Un hommage aux femmes du vin.

Les amis Suisses Pierre Krenger et Michel Siegenthaler avec Sébastien Delalot et Jean-Pierre Stahl

En avril, un spécial Primeurs à Bordeaux (N°6), le rendez-vous international pour les distributeurs et les critiques de la planète vin. Portrait de Jacques Dupont célèbre critique du Point et de Michel Rolland oenologue qui conseille plus de 250 domaines dans le monde. Entretiens avec les cavistes Suisses Pierre Krenger et Michel Siegenthaler, avec Stéphanie de Boüard-Rivoal dans les chais d’Angélus,  Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion, et le chef doublement étoilé Jean Cousseau. 

Benoît Cugnière, le président de l’Organisme de Défense et de Gestion de Buzet © JPS

Fin mai début juin, un focus sur Buzet (N°7), une appellation qui fait dans le développement durable et la biodiversité de plus en plus. Gros plan sur le vignoble expérimental de Gueyze et sur le château de Buzet acquis par la coopérative. Entretiens avec Benoît Cugnière, le président de l’Organisme de Défense et de Gestion de Buzet, Vincent Leyre président du Conseil de Surveillance des Vignerons de Buzet, et un accord met-vin avec Arnaud Chevallier, le chef de l’Auberge du Goujon Qui Frétille…

Sébastien Delalot, Jean-Pierre Stahl et Alain Naulet Jurat place de l’Eglise à Saint-Emilion pour les 20 ans de la Juridiction inscrite à l’Unesco © JPS

Enfin début juillet, un numéro spécial (N°8°), que je vous ai proposé, sur les 20 ans de la Juridiction de Saint-Emilion inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Avec une rencontre avec le Comte Stephan von Neipperg de Canon-Lagaffelière et des entretiens avec Alain Naulet de la Jurade, Franck Binard du Conseil des Vins, Pierre Lurton Pdg de Cheval Blanc et Dominique Renard fondateur du Saint-Emilion Jazz Festival. (lundi 8 juillet 20h15 et 22h30, mercredi 10 juillet à 11h15, 17h30 et 0h, jeudi 11 juillet à 4h15, vendredi 12 juillet à 11H, 20h15 et 23h15, dimanche 14 juillet à 7h).

Passez un bel été avec Côté Châteaux et NoA.

NOA c’est sur Orange 339, SFR 455, Free 326 et Bouygues 337.  et en direct sur internet.

12 Juil

Liber Pater devient le vin le plus cher au monde

Il l’avait dit, un jour il serait plus cher que Pétrus ou le Domaine de la Romanée Conti. C’est fait, Loïc Pasquet vend son Liber Pater 2015 produit sur ses terres de Landiras dans le Bordelais à un prix exorbitant 30000 €.

Loïc Pasquet dans son chai avec ses amphores contenant son futur millésime 2018 © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Loïc Pasquet, selon Wine Searcher, Liber Pater 2015 est le vin le plus cher au monde en sorti de chai, qu’en est-il exactement ? »

Loïc Pasquet : « Oui, certainement, c’est probable, mais ce n’est pas ce qui me motive. Avec une bouteille de 2015, vous allez goûter le vin fin, le vin originel de Bordeaux, ce que Bordeaux faisait de plus abouti avant le phylloxéra. »

JPS : « Pour en revenir sur le prix de vente, il serait de 30000 €, c’est bien ça ? C’est déraisonnable, non ? »

Loïc Pasquet : « Oui, le prix grand public est de 30000€. Déraisonnable ? Tout cela est une question de repères, c’est comme une oeuvre d’art éphémère…Là, vous allez avoir accès à l’inaccessible. Ce sont 250 bouteilles de 2015 qui vont être vendues, je n’en ai produites que 550 au total. Mais on a déjà presque tout vendu. Cela fait un an déjà que l’on vend ce millésime, qu’on donne des allocations. On peut se demander combien coûte l’inaccessible pour retrouver le vin fin, sur mon lieu, sur l’anticlinal à Landiras. Un lieu où l’on a toujours fait de la vigne. Quel prix sont prêts à mettre les grands collectionneurs pour retrouver le goût d’autrefois, ils vivent une expérience unique. Que cela choque ou pas, en fait il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se permettre d’acheter un Matisse ou encore ce tableau de Banksy qui s’est autodétruit… »

JPS : « Vous produisez ce que vous appelez le vin d’autrefois, c’est quoi ?

Loïc Pasquet : « Ce sont des vignes franches de pied. Pourquoi, j’ai replanté ma vigne franche de pied ? C’est pour retrouver ce goût oublié; c’est typiquement sur l’anticlinal de Landiras, ce sont des cépages autochtones, adaptés au lieu: le cabernet sur de la grave sèche et acide, le petit Verdot sur les palus, sur les lieux humides, le tarnay sur de la grave, le castet sur de la grave argileuse, le Saint-Macaire sur de l’argile…Les anciens avaient compris qu’il fallait planter les cépages pour chaque lieu, il y avait un cadastre de cépages. Une fois que vous avez ça, à vous de faire l’ assemblage et le vin fin. »

JPS : « Sauf que tous les viticulteurs à Bordeaux ou ailleurs disent qu’ils cherchent à faire le vin fin ! »

Loïc Pasquet : « Le dire et le faire c’est deux choses. Aujourd’hui, il y a deux façons de faire le vin, il y a ce que j’appelle la construction d’un goût sur les qualités intrinsèques des variétés, à partir de vignes greffées, avec du merlot, c’est gras, vous ajoutez 20% de cabernet, un peu de petit Verdot , un élevage en barriques, ça c’est le sel et le poivre avec des tannins exogènes. Moi ce que j’ai choisi, c’est ces vignes franches de pied, et d’adapter le cépage au terroir. Quand on fait de la vigne franche de pied, on perd le goût de la variété et on récupère le goût du lieu. Le cépage est comme un fusible, il perd son côté variétal et il exprime le lieu. En fait, c’est le lieu qui impose l’encépagement, on est dans le respect du haut-lieu.  

Il y en a de plus en plus qui ont planté des francs de pied, il faut les encourager, il y a quand même de très très grands terroirs à Bordeaux, et de très très grands vignerons, mais il faut leur donner les moyens de travailler, les cahiers des charges sont faits de telle façon qu’ils ne permettent pas au vigneron de faire exprimer son lieu. On fait de la typicité, mais c’est renier le terroir. »

JPS : « Pour en revenir à ce 2015, qu’est-ce qu’on a dans ce Liber Pater 2015 ? »

Loïc Pasquet : « Je voudrais vous parler du gourmet. Le gourmet à l’époque , c’est celui qui dégustait les vins, il avait une grande connaissance du parcellaire et du goût. A l’époque vous aviez une palette aromatique sur la fleur.

Quand Jean-Jacques Rousseau visite le Médoc, il dit on boit des violettes, c’est caractéristique du franc de pied. C’est très pur, très fin, sur des arômes de fleur. Les francs de pied font des vins extrêmement fins, avec des tanins précis, très serrés, une belle longueur en bouche, très sapide, alors que pour la vigne greffée, c’est plus rustique. Avant la 2e guerre mondiale, il y avait encore à Bordeaux une bonne partie non greffée, on a greffé car on a multiplié les volumes, un bon vigneron était celui capable de produire beaucoup… » (après la 2e guerre mondiale).

JPS : « Mais enfin, votre prix a été multiplié par 7 ! » (par rapport aux bouteilles vendues par exemple chez Millésima à 4300 €)

Loïc Pasquet : « Oui mais la quantité a été divisée par 4 ou 5.Avant on vendait 1000 à 1200 bouteilles, là on en vend 250. On en retient 250, pour l’oenothèque, car dans 20 ou 30 ans, je voudrais être capable d’offrir du 2015; du coup cela fait gonfler mécaniquement les prix. Tout ce qui est rare est cher. C’est un goût inaccessible, que tout le monde voudrait retrouver. On va sortir le 2018, il ne sortira pas à 50€. Combien on va en faire, entre 600 à 1200, je n’en n’ai aucune idée pour l’instant. »

JPS :  » Cela fait un peu opaque tout cela… »

Loïc Pasquet :« Je ne sais jamais avant ce que je vais produire à la fin. Je recherche avant tout la qualité, ce qui explique que je ne fais que 500 bouteilles, et que je n’ai pas sorti de 2008, 2012, 2013, 2014 et de 2017, car soit j’ai gelé, soit je n’avais pas la qualité et si ce n’est pas bon, je ne fais pas de vin ».

JPS: « Vous êtes ce qu’on appelle un OVNI dans le monde du vin, ou un hurluberlu, non ? »

Loïc Pasquet : « Hurluberlu ? (rire), oui tout-à-fait. Par rapport à la place de Bordeaux. Peut-être que dans 20 ans, les francs de pied vont revenir, car le modèle de Bordeaux ne fonctionne pas très bien. Donc être révolutionnaire, hurluberlu, c’est joli. Etre dans un monde qui ne fonctionne pas, cela ne me gêne pas, mais Bordeaux va changer. Je ne nuis à personne, je gêne les institutions. »

Loic Pasquet met en avant « le goût du lieu » avec ses cépages oubliés, dans sa vigne en 2018 © JPS

JPS : « L’ascension de Loïc Pasquet a été fulgurante… »

Loïc Pasquet : « Cela fait 15 ans que j’ai acheté le vignoble, 15 ans c’est pas rien. En 2009, le millésime 2007 de Liber Pater se vendait déjà 1200€. Mon premier millésime a été le 2006. J’ai 43 ans aujourd’hui, je ne suis pas si jeune que cela. J’ai été le premier à remettre des vignes franc de pied à Bordeaux. Entre temps, j’ai eu des procédures en justice contre l’administration fiscale que j’ai perdue, contre l’INAO que j’ai gagnée. 15 ans ça compte.

Mais en France quand tu fais et réussis quelque chose, tu as tout le monde contre toi, aux USA c’est l’inverse. Si tu passes cela, tu ressorts très fort et tu peux survivre à tout. On est envieux, on n’aime pas cette réussite. Est-ce que c’est du à la culture judéo-chrétienne? Je ne m’explique pas cela.

Pourquoi cela devrait être mal, ce à quoi j’ai toujours rêvé, pensé, je n’empêche personne de le faire. J’ai la chance d’être sur un lieu formidable. Comme disait Winston Churchill, « il vaut mieux voir le cheval qui tire la charrette plutôt que le loup qu’il faut abattre. »

JPS : « Aujourd’hui, vous ne vendez pas Liber Pater en Bordeaux mais en vin de France »

Loïc Pasquet :  « Non, le 2015 est le dernier vin commercialisé  en Graves alors que le 2018 sera en vin de France, parce qu’on a replanté les anciens cépages bordelais interdits. Mais pour our moi, les AOC cela ne va plus rien représenter, on commence à dire qu’on va mettre des hybrides, cela n’a pas de sens. Les grands vignerons ne sont plus en AOC. On devrait plutôt remettre le tarnay qui était le cépage historique à Bordeaux, ou le Saint-Macaire. Interdits en 1936 lors de la création de l’INAO, on nous ressort des hybrides pour résister au mildiou, mais la problématique est déjà dépassée avec le réchauffement climatique;  le vrai combat est de retrouver et de faire du vin fin, réintégrer les cépages d’autrefois aujourd’hui interdits, et de voir quels cépages sont capables de résister à la sécheresse, surtout quand dans 20 ans il fera 50° C. »

JPS : « Mais qui peut acheter du Liber Pater 2015, aujourd’hui ? »

Loïc Pasquet : « les mêmes qui achetaient 2007, 2009, … Tous les plus grands collectionneurs au monde qui connaissent les grandes bouteilles, comme le Domaine de la Romanée Conti, et qui n’ont pas à s’excuser d’être des collectionneurs et d’aimer les grands vins. Ils sont partout car je fonctionne par allocations, à Hong-Kong, à Moscou, en Chine, en Belgique et à Londres. Il n’ya pas de pays plus fort que les autres. J’ai des ambassadeurs, des agents dans le monde qui vont voir des restaurants, des passionnés de vin. » 

JPS : « Quant enfin aux regards des autres et aux jalousies que vous allez encore susciter ? »

Loïc Pasquet : « Cela n’a aucun intérêt, c’est dans la nature humaine. Il y a des gens qui voudraient faire la même chose et qui n’y arrivent pas, il y en a qui sont dans l’ignorance de ce que je fais. Je ne veux pas faire de politique, cela ne m’intéresse pas, tout comme savoir ce que les autres pensent…Moi je m’éclate à faire du vin, à aller dans mes vignes tous les matins ».

Les autres en parlent aussi sur la toile :

The Man Behind Bordeaux’s Most Expensive Wine (Wine Seacher du 11/07/19)

Liber Pater plus cher que la Romanée Conti… et que tous les autres vins au monde (Vite Sphère du 05/07/19)

Liber Pater to release the most expensive wine in the world (The Drink Business du 4/7/19)

Lire ou relire l’article du blog : « Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » : le livre qui pourrait faire bouger les lignes ?, suite à la parution en septembre dernier du livre : « Le Goût Retrouvé du Vin de Bordeaux » aux éditions Actes Sud par Jacky Rigaux et Jean Rosen.

11 Juil

« Rouge, la couleur de l’engagement », la nouvelle expo au château la Dominique

Rouge, décidément, une couleur qui symbolise le château La Dominique. Depuis que l’architecte Jean Nouvel a paré le nouveau chai de cet habit, le château de la famille Fayat joue sur la couleur rouge et organise chaque été une exposition , en partenariat avec les locaux de l’étape le CAPC (Bordeaux), le FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA (Bordeaux) et bien d’autres galeries. A voir jusqu’au 25 août.

Cette année encore, le Château La Dominique prolonge la réflexion initiée en 2018 autour de la place du rouge dans l’art. Ainsi pour sa 2e édition, Camille Poupon (directrice de la communication de la Dominique) et Guillaume de Sardes (commissaire de l’exposition) ont retenu comme thème: « le rouge comme couleur de l’engagement », engagement s’entendant par l’engagement politique, bien sûr, mais au sens le plus large: la polis, c’est-à- dire la vie de la cité.

L’exposition se décline à travers différents supports comme la peinture, le dessin, la céramique, la photographie, la vidéo, l’installation (, avec une palette d’artistes renommés : Danielle Arbid, Mike Bouchet, Manuel Alvarez Bravo, Orianne Castel, Judy Chicago, Robert Combas, mounir fatmi, Jérémy Gobé, Thierry Jadot, Daido Moriyama, Jean-Pierre Raynaud, Andres Serrano, Heimo Zobernig.

« Si le rouge est des couleurs la plus éminemment « politique », il faut ici entendre le mot au sens large de tout ce qui touche la polis, c’est-à-dire la vie de la cité. Les œuvres des artistes internationaux présentées cette année sont en prise avec leur temps, elles visent plus loin que « l’art pour l’art ». Il y a là une volonté de mise en mouvement qui nous est chère, une preuve de courage et d’action, un désir de changement ; tout cela passé au prisme de l’action politique, de l’action citoyenne, de la décision individuelle et collective », Jean-Claude Fayat Président des Vignobles Fayat.

Cette exposition bénéficie du partenariat du CAPC de Bordeaux, du Frac Nouvelle-Aquitaine MECA de Bordeaux, de la Collection de la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain de Paris, de la galerie Odile Ouizeman de Paris et de la Galerie Forever de Genève, ainsi que des Films Pelléas.

Avec le château la Dominique. Pour en savoir plus cliquez ici.

Le rouge comme couleur de l’engagement à voir jusqu’au 25 août.