La 7e édition de Bordeaux Tasting va refermer ses portes sur un bilan toujours aussi positif, malgré une légère baisse de fréquentation estimée à 15%, avec 6500 visiteurs. Les 200 châteaux et domaines ont tous répondu présent, à l’exception d’un, dans le contexte social que l’on connaît. Une offre de découverte de 700 vins d’un très grand niveau a fait de ce festival de la dégustation d’avant les fêtes un événement réussi.
« Les châteaux ont montré leur présence et leur fidélité à Bordeaux Tasting »… Par ce premier commentaire, Rodolphe Wartel a été d’emblée rassuré quant au succès à nouveau espéré. « Sur les 200 propriétés inscrites, il n’y a eu qu’un seul désistement, dans le contexte de mouvements sociaux actuels ». Bordeaux Tasting n’aura pas fermé ses portes, comme redouté la veille, avec la manifestation de gilets jaunes partie de la place de la Bourse. Les acteurs ont été à la hauteur, tant au niveau du « réacteur (les grands Bordeaux et pépites) au Palais de la Bourse, que des ambassadeurs et des champagnes à l’espace Saint-Rémi ». « Le spectacle a eu lieu, pour nous c’est l’essentiel »,me confiait Rodolphe Wartel à 13 heures, s’attendant encore cet après-midi à de nombreux dégustateurs. « Le visitorat en baisse de 15% par rapport à l’an dernier où nous avions enregistré 7600 personnes, mais c’était beaucoup ». Cette année on revient à un nombre normal. « On a vu aujourd’hui pas mal de professionnels, en plus du public d’amateurs : des cavistes et restaurateurs. Pour la 1ère année, on avait investi la maison Darnauzan pour présenter les bio, entre 800 à 1000 personnes y sont passées. En tout cas on est très content d’avoir réussi à monter Bordeaux Tasting avant tout. »
Comme à chaque édition, il y avait de nouveaux venus, comme le château Lafargue en Pessac-Léognan. Carole et Lionel Peyrout s’estiment « contents, on a eu du monde notamment hier, plus que ce à quoi nous nous attendions. Les gens sont en recherche d’histoire de la propriété, ils viennent chercher une relation avec le viticulteur, pas que pour la dégustation et pour nous c’est appréciable. Ils sont ainsi la 5e génération à avoir repris le château Lafargue, c’est l’arrière-arrière grand père de Carole, Pierre Benjamin qui avait créé la propriété en 1920 on va bientôt fêter le centenaire… »
Autre château de Pessac-Léognan qui a retrouvé des couleurs et le sourire : le château de France qui faisait déguster son blanc 2016, et en rouge Coquillas 2016 et château de France 2015. Cette année 2018 on a eu une belle récolte sur les 2 couleurs. On est content, après 2 années 2016 et 2017 où on avit subi le gel (70% de récolte en moins en 2017), commente Arnaud Thomassin. « On a fort heureusement échappé au mildiou, dans une année compliquée entre maladie et sécheresse, on a bien géré. » « Notre actualité, c’est surtout d’avoir obtenu la certification HVE niveau 3 : on fait attention à la biodiversité et à l’environnement au niveau des pratiques vitcoles et culturales, par le biais du système SME de Bordeaux. »
Autre pilier et grand Monsieur de Bordeaux, Bernard Magrez qui se fait un point d’honneur chaque année à présenter ses 4 crus classés Pape-Clément, Fombrauge, la Tour Carnet et Clos Haut-Peyraguey, avec les Chênes verts en prime. Bernard Magrez curieux de nature a pu aussi découvrir des pépites : « il y a des choses magnifiques ici, de belles découvertes, comme un Pic Saint-Loup que j’ai goûté à l’étage (Château de la Salade), c’est très très bon. »
Le public, cette année encore était ravi des vins proposés et des découvertes, comme Jean-Marie de Bègles venu avec une amie Pascaline. C’est pour lui la 3e édition, « c’est très très bien, on peut déguster beaucoup de vin qu’on n’a pas forcément l’habitude de boire », me précise-t-il en face du château d’Arche qui faisait déguster ses 1997, 2013 et 2015 avec Pauline Villier.
Une chose est sûre, ce Bordeaux Tasting avait une autre saveur que celui de 2017 qui s’inscrivait après un gel conséquent qui a fait perdre 40% de récolte à Bordeaux. « Ce millésime 2018 est très bon, un très grand millésime pour ceux qui ont du vin (c’est vrai que certains ont été pas mal impacté par le mildiou), commente Jean-François Quenin du château de Pressac à Saint-Emilion. « La floraison a été rapide chez nous, en une semaine, ce qui s’est traduit par du qualitatif. On a eu un peu de mildiou comme tout le monde, mais les vendanges étaient idéales. On est très optimiste sur le résultat. »
Parmi les pépites dégustées, il y avait aussi le Clos Dubreuil. Un vignoble de 6,5 hectares sur le plateau calcaire de Saint-Emilion à Saint-Christophe -des-Bardes, propriété de Benoît et Jean-Charles Trocard. Une propriété travaaillée au chzeval, on cherche à réduire nos impacts avec les traitements, on y fait des vendanges manuelles avec table de tri. L’encuvage se fait également par gravité. On réalise des rendements de 35 à 40 hectares, pas plus.On vend nos 15000 bouteilles 70% à l’étranger et le reste en ente directe à destination des CHR et cavistes », commentait Jean-Charles Trocard.