Les premiers constats effectués cet après-midi sont dramatiques. De nombreux domaines ont perdu la récolte à venir. Des bois sont meurtris pour deux millésimes. Les Côtes de Bourg estiment les dégâts à 1500 hectares touchés.
Lansac ou Samonac, le haut de l’appellation des Côtes de Bourg est jonché de feuilles et branches cassées..
En suivant Didier Gontier et Stéphane Donze, le directeur et président de l’appellation, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à nous: une route fume encore, 2 heures après cet amas de grêle qui n’a rien laissé sur les bois de vigne !
On est abasourdi par l’impact, par la gravité sur la récolte mais aussi sur celle qui va arriver derrière car on ne sait pas quels sont les bois qu’on pourra récupérer de la vigne », Stéphane Donze président de l’appellation
Lionel Lorente du château du Luc à Bayon commente avec eux cet épisode des plus violents : « c’est pire qu’en 2009, le même couloir de grêle qu’on a eu en 2009 mais avec des intensités plus fortes ».
En 10 minutes à 14 heures, de gros grêlons de 2 à 3 centimètres, très tranchants ont totalement haché la vigne à de nombreux endroits.
Cyril Giresse, du château Gravette Samonac, vient évaluer cette catastrophe en se tenant le visage… Ses 9 hectares de vigne, d’un seul tenant, sont totalement hachés.
Cela a duré 10 minutes à un quart d’heure, avec des grêlons très gros… Il y avait un vent assez violent, qui les projetait sur la végétation. Cela a été bref mais très, très fort », Cyril Ginesse
« On a d’autres vignobles à Bordeaux qui sont touchés aussi mais on a une Fédération des Grands Vins, on a une interprofession, un syndicat viticole et des collectivités qui seront là surtout dans ces moments difficiles ».
« On mettra tout en oeuvre pour les soutenir dans cet épisode violent », m’explique Didier Gontier directeur des Côtes de Bourg.
La solidarité devra jouer à plein, alors que bon nombre de vignerons à Bordeaux ont été fragilisés par le gel en avril 2017 où 40% de la récolte a été perdue.
Et pour résumer, Gérard Ginesse, le père de Cyril a lancé « belle apparence, petite abondance » disaient les anciens…la voix de la sagesse en cette fin de journée où la nature avait repris ses droits et où un soleil brillait, comme un pied de nez à tout ce qui venait de se passer.
Il y a toujours une lueur d’espoir, celle de se dire qu’au moins la France entière aura parler de cette fabuleuse appellation qui gagne à être plus connue et qui a des stocks à s’arracher en guise de solidarité avec les vignerons des Côtes de Bourg.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Delphine Roussel-Sax et Rémi Grillot :