Petit à petit, les propriétés commencent à estimer les dégâts occasionnés par la grêle. Des estimations qui devront être confirmées encore d’ici quelques jours. Philibert Perrin, le président du syndicat, réagit à ce nouvel épisode de grêle qui touche son appellation, après le gel d’avril 2017 qui avait touché Pessac-Léognan à 45%.
Quand on a en tête ces images encore fraîches de l’orage de grêle de samedi sur Bordeaux, quand on sait que cet épisode a été intense avec des grêlons tranchants de 2 à 3 centimètres, on se dit que l’orage a pu endommager des vignobles intra-muros ou sur l’appellation la plus proche de Bordeaux.
Joint par téléphone hier, Jean-Christophe Mau, directeur de Brown m’a confirmé que « tout le vignoble, 35 ha d’un seul tenant, a été touché. Maintenant il faut attendre un mois pour voir. On a du prendre de 50 à 70% ; maintenant, il faut attendre.
Autres propriétés impactées, les vignobles Clarence Dillon, la Mission serait bien plus touchée que le célèbre Haut-Brion, c’est surtout le côté Talence qui a pris, plus que Pessac. Un impact qui serait estimée de l’ordre de 30%
Smith Haut Lafitte en saura plus en fin de semaine comme me l’ a confié Fabien Teitgen : « nos 80 ha ont été touchés à des degrés divers. Smith n’avait jamais été touché, en 25 ans c’est la première fois que je vois la grêle ici. «
Le nuage de grêle a démarré sur le haut du plateau de Rochemorin (vignobles André Lurton) avec des blancs bien impactés sur les 2/3, a poursuivi ses dégâts sur Carbonnieux (grêlé à 25%), puis vers Villenave d’Ornon avec Couhins-Lurton, Brown, le bas de Olivier, Pontac Monplaisir, Grandmaison un peu impacté, pareil pour Larrivet-Haut-Brion (en face de Smith), Baret,… et même les Carmes Haut-Brion sur une petite parcelle. Des noms bien connus des Bordelais premiers consommateurs de ces châteaux prestigieux, mais aussi connus de par le monde.
Il est encore trop tôt pour envisager exactement l’impact sur les volumes, mais cela vient s’ajouter au gel de 2017, à ceci près que certaines propriétés comme château de France que j’ai pu contacter et Pique Caillou n’ont pas été touché cette fois, ce qui fait dire au président Philibert Perrin : « heureusement le couloir de grêle ne passe pas sur les vignobles touchés par le gel. »
C’est malheureux, la viticulture est à nouveau touchée par une catastrophe naturelle », Philibert Perrin, Président Syndicat des Vins de Pessac-Léognan.
Comme dans l’ensemble des propriétés, Philibert Perrin me confie qu’il est « difficile d’estimer les dégâts, comme pour nous à Carbonnieux, on doit encore attendre quelques jours. Le feuillage va repartie en buisson, et cela va demander plus de travail. On ne sait pas encore si les grappes vont être touchées entières ou en partie. On n’a pas une grande expérience de la grêle en Pessac-Léognan. »
En tout cas « les assureurs nous le disent, ces phénomènes climatiques sont de plus en plus violents et plus dévastateurs. » Entre le gel, la sécheresse et la grêle, répétés ces derniers temps, il y a de quoi s’interroger… Le réchauffement climatique y serait-il pour quelque chose ? A suivre…