06 Nov

Bourgogne, Alsace, Loire, et Champagne, les vins « septentrionaux » vont faire salon commun à Vino Vision du 12 au 14 février à Paris

Bourgogne, Alsace, Loire et Champagne, ainsi que Jura, Lorraine, Savoie et Auvergne: pour la première fois, les vins français « septentrionaux », cultivés au nord du 46e parrallèle, vont faire salon commun à Paris l’an prochain pour encourager leurs exportations, après une année 2016 difficile.

VinoVision

© VinoVision du 12 au 14 février 2017 à Paris

Le salon baptisé « VinoVision », réservé aux acheteurs professionnels, se tiendra du 12 au 14 février 2017, porte de Versailles à Paris.

Bien que Paris soit vue dans le monde entier comme l’une des capitales gastronomiques du monde, elle ne possédait pas jusqu’à présent de salon professionnel dédié au vin. Le plus grand en France, Vinexpo, a lieu tous les deux ans à Bordeaux, concurrencé outre-Rhin par le salon -annuel celui-ci- Prowein, à Düsseldorf en Allemagne.

L’initiative de réunir les vins « septentrionaux » revient aux pays de Loire qui ont souhaité « créer une place de marché unique pour la clientèle étrangère, qui est notre première cible », a dit à la presse Jean-Martin Dutour, du comité interprofessionnel Interloire, lui-même vigneron et négociant à Chinon.  « Pour l’instant, VinoVision a 340 exposants, dont la région Interbeaujolais, et en espère environ 500 » a dit Brigitte Bouchayer, chef de projet chez Comexposium, l’organisateur, chargé également du récent salon agro-alimentaire SIAL. De fait, VinoVision s’ajoute à un calendrier chargé dans le secteur en France, avec notamment le salon Millésime bio, seul salon professionnel entièrement dédié au bio, du 30 janvier au 1er février à Marseille, et le salon des vins de Loire du 6 au 7 février à Angers. Sans compter les nombreuses manifestations destinées au grand public.

Les vins septentrionaux « ont une fibre commune, leur style frais, élégant, et rafraichissant, et leur finesse » a dit Mme Bouchayer. Ces vignobles rassemblent 80% des vins effervescents français, et 70% des blancs et comptent sur les nouveaux modes de consommation du vin dans le monde détectés par les cabinets de tendance (apéritif, after, fêtes..) pour se développer.

Nous sommes sur des terroirs complexes à travailler, des climats plus rudes. Ce qui nous rassemble aussi c’est que nous sommes très sensibles aux aléas du climat »  Pierre Clément, président de l’Association des vignobles septentrionaux.

Le salon fait aussi écho à une tendance marketing dans le monde anglo-saxon sur les « cool climate wine » qui réunit notamment les vins de l’Oregon, de l’état de Washington aux Etats-Unis, ou les vins allemands et autrichiens.

A l’issue d’une année 2016 marquée par des incidents climatiques hors normes, les représentants des vignobles organisateurs du salon ont fait un point sur la vendange de cette année.

« Dans le sud de la Champagne, nous avons connu un fort gel en avril et la récolte se réduira à quelque 8.000 kg de raisin cette année, au lieu de 10 à 12.000 kg une année normale » a dit Joël Falmet, vice-président Aube du syndicat des vignerons champenois.

« La qualité est belle grâce à l’ensoleillement de septembre. De plus, grâce à la réserve de vin tranquille réalisée traditionnellement dans cette région, il n’y aura aucun impact sur la mise en marché » a-t-il dit.

Le tableau est nettement plus compliqué en Bourgogne: « Cette année, les vignerons bourguignons sont traumatisés par le gel et la grêle. La production de vin s’élèvera à 1,15 million d’hectolitres alors qu’elle est normalement aux alentours de 1,5 million » a dit André Segala, directeur-général du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).

« Certaines caves sont à moitié vide, la Bourgogne est assommée » a-t-il dit, en soulignant néanmoins que la « qualité est belle » et la demande « forte », ce qui augure de prix élevés. « Mais la Bourgogne subit cette hausse des prix, elle voit des clients partir qu’il faudra reconquérir, notamment grâce à des salons comme VinoVision » a ajouté M. Segala.

Dans les vins de Loire, le Muscadet subit un déficit de 20 à 30%. Certains autres sont très touchés, comme le Menetou-Salon. Le Quincy aura perdu un tiers de sa récolte, ainsi que le Pouilly.

« En Alsace, la profession est satisfaite, une belle récolte, encore en vendange, grâce aux mois d’août et de septembre ensoleillés » a dit Joël Falmet, qui représentait le vignoble à la conférence de presse.

AFP.