03 Nov

Fraude au « vin de lune »: un viticulteur condamné à 2 ans de prison et 8 millions d’amende

Le propriétaire de 3 châteaux de Gironde a été condamné ce jeudi après-midi par le Tribunal Correctionnel de Bordeaux à 2 ans de prison et près de 8 millions d’euros d’amende pour une vaste fraude au « vin de lune », un mélange illégal transporté de nuit, d’où son nom.

Le palais de justice de Bordeaux © France 3 archives

Le palais de justice de Bordeaux © France 3 archives

François-Marie Marret, 55 ans, a décidé de faire appel de cette décision qu’il a jugé d' »une sévérité ahurissante ». Il était poursuivi pour avoir acheté via un négociant du vin interdit à la vente -car destiné à la distillerie – en 2011 et 2012, et l’avoir mélangé avec ses vins, d’appellations plus renommées, Saint-Emilion, Pomerol et Listrac-Médoc. Ce vin était transporté le soir, d’où son nom de « vin de lune ».

Le négociant Vincent Lataste, en difficulté financière, avait demandé à deux courtiers, dont un est membre de QualiBordeaux (organisme de contrôle de la qualité des vins), de trouver des viticulteurs ayant des excédents de vin pour compenser les pertes dans les trois propriétés de M. Marret (le Couvent, le Moulin à vent et Fourcas Loubaney).

Du vin de terroirs bien moins prestigieux, parfois même de mauvaise qualité, était mélangé avec ceux du fraudeur qui les écoulait ensuite plus cher auprès de nombreux clients, dont les grandes surfaces Auchan et Intermarché. Selon les douanes, « les ventes réalisées représentent près de 800.000 euros ».

François-Marie Marret a réfuté les accusations de tromperie. « C’est complétement anormal un jugement comme ça, alors que je n’ai jamais vendu que du vin de ma propriété », a-t-il affirmé à des journalistes à la sortie de l’audience. Tout comme son avocate, il conteste les quantités mentionnées – plus de 8.200 hectolitres de vin saisis par les douanes – et une incohérence dans le calendrier, assurant que ce qui lui est reproché est matériellement « impossible ».

Le négociant Vincent Lataste a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 5.000 euros d’amende et sa société à 30.000 euros d’amende, dont 15.000 avec sursis.

Les trois viticulteurs ayant fourni le « vin de lune » ont écopé de six mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi que des amendes et pénalités allant jusqu’à 12.500 euros.

Un des courtiers, qui avait servi d’intermédiaire, a été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’interdiction d’exercer, notamment « en raison de sa fonction au sein de QualiBordeaux », selon la présidente du tribunal, Caroline Barret. Le deuxième courtier a été condamné à huit mois avec sursis. Quant au chauffeur qui effectuait le soir les livraisons d’un château à l’autre, il a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

AFP

Oenoteam lance ce soir sa cave éphémère « le 12 », place Gambetta à Bordeaux jusqu’au 31 décembre

En voilà une idée qui est originale ! Les oenologues d’Oenoteam, basés à Libourne, ont décidé de monter une cave, en association avec une cinquantaine de propriétés qu’ils conseillent, juste avant les fêtes de fin d’année. L’idée est de faire déguster le résultat de leur travail en commun et de faire découvrir de petites pépites, en plein coeur de Bordeaux. Côté châteaux leur décerne sa rubrique « vigneron du mois ».

La cave Ephémère by © Oenoteam

La cave Ephémère by © Oenoteam

« L’idée, c’est de monter une cave éphémère, pendant deux mois, à partir de ce soir et jusqu’au 31 décembre », commente d’emblée Stéphane Toutoundji d’Oenoteam ; « c’est pour permettre aux propriétés avec qui l’on travaille de faire goûter leurs vins. »

« Nous allons proposer une cinquantaine de vins à la dégustation et à la vente », cinquante parmi 300 châteaux avec lesquels travaillent les 3 oenologues associés Stéphane Toutoundji, Thomas Duclos et Julien Belle.

On veut en aire une vitrine pour les vins de Bordeaux, avec qui on travaille, prestigieux et moins prestigieux, de Margaux, Saint-Emilion et d’Entre-Deux-Mers », Stéphane Toutoundji d’Oenoteam.

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« C’est aussi pour permettre aux sommeliers, restaurateurs et autres amateurs de venir goûter ». Des dégustations et des rendez-vous aussi : « on va faire des « battles » entre vins de la rive droite et vins de la rive gauche ».

Le 12″ sera aussi un lieu d’exposition pour artistes et designers, on pourra notamment y trouver des mobiliers et oeuvres réalisés par Rémi Denjean avec son fameux bar…

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« La philosophie globale, c’est ça, faire une cave  avec un mixte entre crus classés et autres jolis crus moins connus ». 

Rendez-vous donc au « 12 » place Gambetta à Bordeaux, tous les jours du lundi au samedi, et les 4 dimanches de décembre, de 10h à 19 h, jusqu’au 31 décembre.

« Le vin et moi » : la dernière production signée Jacques Dupont

Mon éminent confrère journaliste, Jacques Dupont, chroniqueur et critique en vins avec notamment son « Spécial Vins » publié dans le Point en septembre dernier, sort un nouvel ouvrage, à se procurer d’ici les fêtes de fin d’année. Intitulé « le vin et moi », il nous sert une gorgée de souvenirs épiques, une lampée d’anecdotes et un trait de conseils avisés et de bon sens.

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Journaliste au Point, Jacques Dupont, nous amuse cette fois en racontant sa vie de critique, ses souvenirs épiques de voyages de presse, ses appréciations concernant les étiquettes, etc… Bien sûr, il y a aussi ses coups de gueule sur ce que « doit être un bon vin » ou encore sur cette nouvelle société que nous nous sommes façonnés sur la manière de consommer… Ainsi écrit-il non sans cette pointe d’humour « Rabelais n’a plus sa place à cette table où les modérés remplacent les francs-buveurs. »

Pour le vin, « le parfait ne signifie pas sublime. un léger strabisme vinicole peut transformer un agréable en nectar. Un vin lisse peut se révéler ennuyeux, tandis qu’une petite remontée tannique en finale, une légère bosse sur la piste des rondeurs, une pointe d’agressivité en quart de finale, une torsion imprévue de dernière minute et voilà la bouche du buveur surprise et satisfaite, prête à envoyer une demande expresse de récidive au service en charge du lever de coude. »

Jacques Dupont nous amuse de son ton toujours drôle et décalé, de ses anecdotes croustillantes et de ses remarques fort justes. Jacques Dupont a par ailleurs déjà publié chez Grasset « Choses bues » (en 2008), le Guide des Vins de Bordeaux (2011) et « Invignez-vous » (en 2013)

« Le Vin et Moi » chez Stock par Jacques Dupont 18 €