15 Juin

« Secret of my success » ou comment les Bordeaux et les Aquitains se démarquent à Vinexpo Bordeaux dans cette concurrence mondiale

Les frères Todeschini, Karl et Yann, ont construit et monté leur stand en famille © Jean-Pierre Stahl

Les frères Todeschini, Karl et Yann, ont construit et monté leur stand en famille © Jean-Pierre Stahl

Vinexpo, ce sont souvent des dizaines de milliers d’euros dépensés pour avoir une vitrine sur le monde. Certains petits vignerons ou des viticulteurs de taille moyenne font preuve d’imagination pour exister face à une concurrence mondiale qui fait rage et notamment face aux Italiens, 1ers exportateurs de vin au monde.

A Vinexpo, les petits vignerons, les sans-grades essaient d’exister en faisant preuve d’originalité. Parfois en se glissant sur le stand de restauration des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, ou alors avec le sytème D comme débrouille.

Les frères Todeschini, viticulteurs en appellation Castillon (château la Brande) et en Saint-Emilion Grand Cru (château Mangot) ont réalisé et monté leur stand de 16 m2 eux-même, pour un investissement de 10 000 € qu’ils souhaitent vite amortir. Ce salon représente une opportunité qu’ils ne veulent surtout  pas louper. Ils s’y préparent, comme le souligne Yann, depuis plusieurs mois et même plus d’un an. C’est un travail de longue haleine de prospection, de contacts via les réseaux sociaux (« on a 1/3 de clients, 1/3 de prospé et 1/3 de gens qui passent du virtuel au réél sur le salon » explique Yann Todeschini)  et aussi une visibilité sur le salon avec un petit bar aménagé à partir de caisses de Mangot et un salon de discussion à côté…

Il y a un relationnel qui s’est installé au fure et à mesure des années avec des distributeurs et des négociants. Un tissu qu’on essaie de créer au fil des années et un jour ils viennent vous voir et goûter vos vins et les affaires commencent à se faire des fois comme cela », Karl Todeschini château Mangot.

Les Vignerons du Brulhois avec leur rosé "Grain d'Amour" © JPS

Les Vignerons du Brulhois avec leur rosé « Grain d’Amour » © JPS

Pour les vignerons du Brulhois, une appellation près d’Agen dans le Lot-et-Garonne, il s’agit d’être encore  plus imaginatif ! Une chance, ils se trouvent juste à l’entrée du hall 3 et donc bénéficient d’une très bonne visibilité. Mais cela ne suffit pas, il faut en outre une étiquette, un nom et un packaging qui interpelle:

Hier, c’était très calme sur Vinexpo, pourtant on a eu énormément d’arrêts spontanés devant la bouteille collector « Grain d’Amour », beaucoup de Chinois notamment Isabelle Mignot des Vignerons du Brulhois.

Les Italiens producteurs de Chianti avec leur président Giovanni Busi de "Consorzio Vino Chianti" © JPS

Les Italiens producteurs de Chianti avec leur président Giovanni Busi de « Consorzio Vino Chianti » © JPS

Entre l’Italie, l’Espagne et la France, chaque années on se dispute le podium et la place de 1er producteur mondial. Toutefois, ce qui importe aussi, c’est le contexte international qui peut être plus ou moins favorable. Ainsi, François Lurton se plaît à rappeler que Bordeaux et la France avait été victime de « french bashing »  notamment par les Américains en 1996 suite aux essais nucléaires dans le Pacifique mais aussi suite à la position fort courageuse face à la non-intervention en Irak en 2003:

« Nos politiques ont fait quelques erreurs de communication, on s’est fait boycotter les vins français ! Pendant ce temps là, nos voisins européens en ont profité pour prendre des places importantes. Aujourd’hui, on les regagne car il y a eu des améliorations qualitatives très importantes et parce qu’il y a eu une vrai explication des appellations, » François Lurton

François Lurton, une succes story à partir de Vayres près de Bordeaux: il produit 10 millions de bouteilles en France, argentine, Espagne, Chili et argentine © JPS

François Lurton, une succes story à partir de Vayres près de Bordeaux: il produit 10 millions de bouteilles en France, argentine, Espagne, Chili et argentine © JPS

Et puis les Bordeaux et les Bourgogne usent de leur leadership qui permettent de repénétrer les marchés aujourd’hui.

Mais la partie n’est pas gagné, car les Italiens demeurent les 1ers exportateurs de vin au monde. Ils ont des relais très importants partout sur la planète et notamment sur le marché américain où de nombreux italiens avaient émigré. Un marché américain qui est aujourd’hui le plus gros marché consommateur au monde et qui suscite la convoitise de tous avec sa perspective d’augmentation de +11% dans les 5 ans à venir (après avoir déjà connu 11, 6% de hausse précédemment.

Jurade de Printemps : l’actrice Julie Gayet a été intronisée dans les règles de l’art à Saint-Emilion

L’actrice Julie Gayet a été intronisée, ce samedi soir, »pair » de la Jurade de Saint-Emilion, avant de participer à un dîner de gala au château Clos Fourtet. François Baroin, Michèle Laroque et les rugbymen Jean-Baptiste Elissalde et Toby Flood étaient aussi de la partie.

Franck Binard, accompagnant dans l'église Julie Gayet © Jean-Pierre Stahl

Franck Binard, accompagnant dans l’église collégiale de Saint-Emilion Julie Gayet © Jean-Pierre Stahl

Sincèrement, Julie a égayé Saint-Emilion par sa présence. C’était l’événement rive droite et on peut dire qu’elle était rayonnante.

De mémoire de Jurat, jamais on n’avait vu autant de robes rouges sur le pont : plus de 80 jurats sur les 130 que compte cette confrérie vieille de plus de 800 ans.

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Est-ce l’amendement César qui a revigoré ces forces vives de la viticulture ? Peut-être…mais il y avait surtout une intronisation de marque en la personne de Julie Gayet, et accessoirement celle de l’ancien ministre François Baroin, sénateur des Républicains.

Deux couples venus de la Baule © JPS

Deux couples venus de la Baule © JPS

Mais les touristes venus en nombre sur le parvis devant l’église collégiale ne se sont pas trompés. Arrivés par dizaines, ils ont entendu parler de l’actrice et sont venus la voir: ainsi Nicole, Martine, Daniel et Michel, venus de La Baule en vacances pour le week-end: « on vient voir Julie Gayet, on a entendu des bruits, est-ce qu’elle sera accompagnée, on ne sait pas. »

Sortie de la voiture de Franck Binard, le directeur des Vins de Saint-Emilion, Julie Gayet fait alors son apparition, tout sourire accompagnée de François Baroin et Michèle Laroque.

Julie Gayet, Michèle Laroque et François Baroin © JPS

Julie Gayet, Michèle Laroque, Hubert de Boüard et François Baroin © JPS

Aussitôt, elle est assaillie par les photographes et quelques cameras…l’actrice en grande professionnelle, prend alors la pose…

Une fois rentrée dans l’église, direction le cloître pour passer la robe de Jurat rouge et blanche (qui remonte à l’époque de l’occupation anglaise d’où ces couleurs).

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Julie Gayet, qui dans un premier temps avait fait savoir qu’elle ne donnerait pas d’interview, finalement se confie sur son rapport avec le vin, mais pas n’importe quel vin: « le vin de Saint-Emilion ! » me reprend-elle.

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Et de poursuivre: « c’est une tradition dans ma famille, depuis toujours: quand les enfants deviennent adolescents et ont 15 ans, ils naissent à la vie, c’est à dire qu’ils ont le droit de déguster du vin. Mon grand-père m’a ainsi fait faire une dégustation verticale. Ca fait partie de la tradition française. Et puis, on s’en revient de Cheval Blanc où l’on a déjeûné ce midi, c’était magique ! »

Pour Hubert de Boüard, 1er Jurat: « Je pense que Julie Gayet est une grande actrice , et c’est une tradition à Saint-Emilion de faire venir ces acteurs et de leur rendre hommage. »

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Afin de prévenir des intempéries, la cérémonie qui devait se tenir dans les Douves du Palais Cardinal a eu lieu dans l’église collégiale qui avait fait « salle comble » avec 500 personnes. 8 nouveaux jurats ont été intronisés, ainsi que des prud’hommes et des pairs de la Jurade. Parmi les plus connus, les joueurs de rugby Jean-Baptiste Elissalde et l’anglais Toby Flood, Julie Gayet, François Baroin et l’ambassadeur de Biélorussie, Pavel Latushka.

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Cette journée devait se poursuivre par un dîner de gala, avec 900 convives réunies sous une structure imposante agrémentée de magnifiques lustres, le tout installé au château Clos Fourtet.

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Le dîner était orchestré par Alain Plassard, chef trois étoiles du restaurant l’Arpège à Paris, aidé des équipes du traiteur Humblot. Un dîner durant lequel 9 très grands vins de Saint-Emilion ont pu être dégustés.

Reportage Jean-Pierre Stahl, Olivier Prax et Sarah Paulin.