10 Oct

Parkinson liée aux pesticides: les agriculteurs minimisent encore le danger

A quand une véritable prise de conscience des agriculteurs, viticulteurs, pouvoirs publics concernant les ravages des pesticides. Côté Châteaux vous propose cet article publié aujourd’hui par un de ses confrères de l’Agence France Presse pour réfléchir sur les conséquences pour la santé et le déclenchement de la maladie de Parkinson.

Utilisation de pesticides dans les vignes du Médoc © Jean-Pierre Stahl

Utilisation de pesticides dans les vignes du Médoc © Jean-Pierre Stahl

La France, premier utilisateur de pesticides en Europe, reconnaît depuis deux ans qu’une exposition prolongée aux produits phytosanitaires peut provoquer la maladie de Parkinson: un risque que ses agriculteurs minimisent tant qu’ils ne sont pas touchés.

Il y a neuf ans, le jour de son 54e anniversaire, Alain Moles apprenait qu’il était atteint de la maladie neurodégénérative de Parkinson, une « belle saloperie » que son père avait eue avant lui.  Dans la campagne idyllique du Quercy, tous deux étaient agriculteurs et traitaient les arbres fruitiers comme les vignes.
Aujourd’hui, Alain Moles a 63 ans et ne se déplace plus qu’au volant de sa camionnette entre les ceps de chasselas de Moissac de sa commune de Cazes-Mondenard (Tarn-et-Garonne). Reconnu « invalide à 100% », il ne reste pas longtemps debout, marche avec peine, a « mal aux cervicales, mal partout ».

Dans le même village de 1.200 habitants, un autre agriculteur parkinsonien est décédé en 2008, à 78 ans. « Quand mon père est tombé malade, je me suis souvenu qu’il préparait ses produits de traitement sans aucune protection, mettait la main dans l’appareil de mélange. En fin de journée, il avait encore du produit sur la peau », raconte son fils de 55 ans, Bernard Guignes, aujourd’hui technicien conseil « dans le négoce des produits phytosanitaires classiques et des traitements biologiques ».

Certes Parkinson touche environ 150.000 personnes en France et n’est pas une maladie spécifique aux agriculteurs. Ses causes sont « toujours inconnues » même si « l’hypothèse la plus plausible aujourd’hui est une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants », explique l’association France Parkinson sur son site internet.

Mais une expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a confirmé en 2013 « une augmentation du risque de développer une maladie de Parkinson chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides ». S’appuyant sur une synthèse d’analyses, l’Inserm évoque « un excès de risque significatif de 62% ».

A Toulouse, la biologiste Laurence Payrastre a participé à cette étude. Chercheuse au sein d’un laboratoire de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), elle étudie l’impact des mélanges de pesticides à faible dose sur la santé.
« Dans la maladie de Parkinson, on constate une mort des neurones dans la partie du cerveau qui a trait à la mobilité, explique-t-elle. Or certains pesticides sont susceptibles d’accélérer ce processus de mort cellulaire, même si la relation de cause à effet reste à démontrer ».

Au nombre des suspects, la biologiste cite deux herbicides désormais interdits en Europe, le paraquat et le roténone; certains insecticides organophosphorés dont le chlorpyrifos, ou encore des fongicides toujours autorisés, tel le Maneb dans la famille des dithiocarbamates. – 75 cas reconnus en deux ans –

En 2012, l’Etat a finalement inscrit « la maladie de Parkinson provoquée par les pesticides » aux tableaux des maladies professionnelles en agriculture.
Et au cours des deux dernières années, la France a reconnu officiellement 75 cas (dont 66 au titre du nouveau tableau), selon un bilan communiqué à l’AFP par la Mutualité sociale agricole (MSA).
En 2010 et 2011, seuls neuf cas avaient été reconnus individuellement par les experts des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. « On ne sait pas dire actuellement si ce nombre (de 75 cas en 2012-2013, ndlr) est en décalage avec la réalité », dit le dr Michel Gagey, médecin chef de l’échelon national de santé-sécurité au travail, et directeur de l’Institut national de médecine agricole (INMA) à Tours. C’est normalement à la victime de faire une déclaration de maladie professionnelle, incitée par le corps soignant, rappelle-t-il. « Mais la France est un pays où il existe une sous-déclaration collective globale de toutes les pathologies en milieu professionnel, et pas seulement dans le milieu agricole ».

Dégâts vignes médoc 059

Plus ou moins bien informés, souvent dans le déni, les agriculteurs restent nombreux à minimiser les dangers des substances qu’ils emploient contre les insectes ravageurs, les champignons et autres mauvaises herbes…
Dans le seul département du Tarn-et-Garonne, l’association France Parkinson compte une quinzaine d’agriculteurs malades parmi ses 120 adhérents. « Il s’en déclare de plus en plus parce qu’ils ne se sont pas protégés suffisamment », constate la présidente départementale de l’association, Marie-Nuria Falguieres, médecin du travail retraitée.« Mettre un masque, une combinaison, ça les gêne pour travailler et les agriculteurs se disent « pour un jour, allez, ce n’est pas la peine ». Mais un jour plus un jour plus un jour… Ils ne veulent pas comprendre que ça finira mal pour eux, qu’ils auront des neurones détruits pour toujours », insiste Mme Falguieres.

A Cazes-Mondenard, Bernard Guignes assure voir encore « beaucoup d’agriculteurs qui traitent à temps perdu, vite fait, sans masque, sans gants, sans cabine, parfois la cigarette au bec ».  Cet ancien agriculteur évoque un « milieu agricole très conservateur qui ne change pas volontiers ses pratiques » mais aussi « le bourrage de crâne fait par certains syndicats et médias » alors que la nouvelle loi d’avenir de l’agriculture (adoptée en septembre) interdit désormais aux industriels de l’agrochimie de faire la publicité des pesticides auprès des professionnels ou dans la presse agricole.

Reste que dans les fermes, on se demande bien pourquoi tel agriculteur tombe malade et pas tel autre. « On n’est pas égaux devant la maladie », répond Alain Moles, convaincu
qu’il peut y avoir « un terrain (génétique) favorable avec l’hérédité, peut-être un facteur psychosomatique, et surtout une sensibilité aux produits ».  « J’avais un voisin qui traitait sans aucune protection, il disait que ça ne lui faisait rien et c’est vrai qu’il était solide, il est mort d’un accident de tracteur », relève-t-il. « Moi je portais un masque, je traitais à l’abri d’un cabine. Mais la protection n’est jamais complète. Et puis, tant qu’on n’est pas malade, on n’est pas concerné, voila… »

En 2005, quand le diagnostic est tombé pour lui, il s’est dit: « ou j’arrête l’agriculture ou je me flingue ou je change de pratiques ». A la fin de l’année, son frère et lui étaient passés à l’agriculture biologique.  – cancers de la prostate, leucémies –
Désormais invalide, il milite aux côtés de ceux qui dénoncent « les effets hautement toxiques des pesticides sur la santé humaine ».

A Limoges, le dr Pierre-Michel Perinaud a lancé l’an dernier un appel intitulé « Pesticides: l’alerte des médecins de France métropolitaine et des Antilles », signé par 1.400 confrères. « Devant l’accumulation des preuves scientifiques », ces médecins demandent à l’Etat de créer de nouveaux tableaux de maladies professionnelles agricoles pour d’autres pathologies en lien avec l’exposition aux pesticides: les cancers de la prostate (constatés notamment dans les bananeraies aux Antilles)
ou certains cancers hématopoïétiques.
Ils insistent aussi pour « que toute personne travaillant en milieu agricole dispose d’un livret individuel personnel où seront consignés les noms des divers produits employés, leurs quantités et leurs dates d’utilisation ». Un historique qui ferait progresser la recherche sur les produits comme la santé publique.

Agence France Presse – LBX

Attention à la drosophile japonaise, le tout dernier fléau de la vigne en Alsace

Les vendanges sont presque terminées, c’est l’heure des premiers bilans et notamment du constat des ravages de la drosophile japonaise. Cette petite mouche a fait son apparition en masse cette année, s’attaquant aux raisins rouges.

Le nouveau fléau de la vigne alsacienne © France 3 Alsace

Le nouveau fléau de la vigne alsacienne © France 3 Alsace

Ravagées par la drosophile japonaise, les grappes de pinot noir n’ont pas pu être ramassées par les vendangeurs notamment chez Didier Pettermann à Dambach-la-Ville dans le Bas-Rhin: entre 30 et 40 % de pertes.

On s’est fait un peu surprendre. On avait eu vent que nos collègues suisses et allemands avaient eu un peu cette problèmatique dans leurs vignobles. On était exempt de cette drosophile mais fin août elle a commencé à s’installer sur nos parcelles » Didier Pettermann, viticulteur.

Les fameux cépages pinot noir et le gewurtztraminer ont été particulièrement touchés. Une invasion qui va porter un coup sévère à ce millésime 2014 en quantité. Jusqu’à 40% de perte sur certaines parcelles. Les viticulteurs alsaciens espéraient produire 1,7 millions d’hectolitres, ils ne seraient pas sûrs d’atteindre le million.

Un coup dur pour la viticulture alsacienne dont les stocks sont déjà au plus bas.Le problème n’est pas réglé, aucune solution efficace n’a encore été trouvée. Les vignobles de Bourgogne, Champagne et de Bordeaux pourraient aussi être infestés prochainement.

Selon l’INRA, « elle mesure de 2 à 4 millimètres, de couleur jaune brunâtre à jaune orangé avec des yeux rouge vif, la mouche Drosophila suzukii est originaire d’Asie. Appelée aussi drosophile à ailes tachetées, l’insecte ravageur est désormais présent sur notre territoire et menace nos vergers et productions de baies. Les recherches en cours pour lutter contre ce ravageur s’orientent vers une combinaison de méthodes respectueuses de l’environnement incluant la lutte biologique ». La drosophile « suzukii » devient un réel fléau pour les rouges et pour les viticulteurs !

Avec France 3 Alsace.

Reportage de France 3 Alsace de G. Fraize – Y. Ledig – E. Horrenberger. (Intervenants:  Didier Pettermann, viticulteur – Raymond Lehmann, arboriculteur amateur – Christophe Brua, entomologiste)

850 kg de bouchons collectés pour Agir contre le Cancer Gironde

Grâce au Concours des Vins, 850 kg soit 170 000 bouchons ont été collectés. La collecte 2014 est 4 fois supérieure à celle de 2013.

La collecte de bouchons par le Concours Des Vins © Agir Contre le Cancer Gironde

La collecte de bouchons par le Concours Des Vins © Agir Contre le Cancer Gironde

Le C.D.V., organisateur de 2 concours de vins internationaux, le Challenge International du Vin et les Citadelles du Vin, se mobilise toute l’année pour récolter ces bouchons.

Une fois collectés, Agir contre le Cancer Gironde vend les bouchons à un liégeur d’Aquitaine, le fruit de la vente ira intégralement à l’Université Inserm 916 Vinco de l’Institut Bergonié, pôle d’excellence dans la lutte contre le cancer.

En 2013, Françoise Meillan, Présidente d’Agir Cancer Gironde a pu remettre au nom de l’asso-­ ciation un chèque de 18 000 euros afin d’aider la recherche.

Dans un objectif de collecter un maximum de bouchons, le C.D.V. a décidé d’étendre la collecte aux laboratoires d’oenologie et aux coopératives de Bourg et des alentours.

 L’engagement solidaire aux côtés d’Agir Cancer Gironde prend tout son sens car il s’inscrit dans une démarche responsable initiée depuis plusieurs années : réduction des déchets, recyclage du verre et du plastique, ainsi qu’une opération de distillation du vin non utilisé.

du verre et du plastique, ainsi qu’une opération de distillation du vin non utilisé.

Ne jetez plus vos bouchons en liège et synthétiques: toute l’année, le CDV met à disposition du public un point de collecte dans ses locaux de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h. Chais de Portier. Bourg.