Les vendanges 2014 s’annoncent de qualité, avec une quantité certaine. L’ensoleillement, la fraîcheur des matinées de septembre et la chaleur en journée ont été bénéfiques pour les raisins. Les retours sont plutôt bons !
Après un mois d’août frais, pluvieux, le « miracle » de septembre s’est produit: l’ensoleillement exceptionnel de septembre a redonné le sourire aux vignerons qui pour pour bon nombre ont reculé la date des vendanges en rouge. Des vendanges initiées sur de jeunes pieds à château Montrose dès le 15 septembre, des vendanges lancées tous azimuts certains à partir du 22 septembre, d’autres retardant encore au 29…L’objectif étant de ramasser surtout des raisins « magnifiques », à leur niveau optimum de maturité, avec suffisamment de sucre et en belle quantité.
D’ailleurs les réactions fleurissent partout pour souligner ce beau millésime, même si personne ne veut vendre la peau de l’ours, les commentaires commencent à devenir de plus en plus optimistes tant dans les communiqués des châteaux que dans leurs commentaires trouvés ici ou là sur la toile et sur les réseaux sociaux:
Ainsi les propriétaires Frédéric Le Clerc et Benjamin Richer de Forges du château La Tour de By comme leur maître de chai « observent avec plaisir une qualité de raisin, de maturité et de concentration, apte à construire des vins avec une puissance médocaine plutôt exceptionnelle. »
« Septembre offrant des conditions climatiques exceptionnelles – temps sec et températures avoisinant les 30°C – la vigne peut alors synthétiser et accumuler beaucoup de sucres et de composés phénoliques ; la pluie du 8 septembre (20 mm) permet de maintenir la plante dans un équilibre parfait. »
« Résultat : nous constatons une maturité technologique optimum et une maturité phénolique prometteuse avec une accumulation de polyphénols (tanins et anthocyanes) synthétisés par la plante parmi les plus élevés des dix derniers millésimes. »
Les vendanges ont commencé cette semaine, lundi 29 septembre, dans une grande sérénité. La qualité est au rendez-vous et ce millésime pourrait se rapprocher du 2010. » Frédéric Le Clerc et Benjamin Richer de Forges, les propriétaires du château la Tour de By.
Dans les vignobles Dourthe, confirmation au châteaux Belgrave et Reysson qui ont aussi ouvert le ban des vendanges le jeudi 25 septembre par de jeunes vignes et surtout cette semaine:
« Je comprends le soulagement des équipes en ce début de vendanges. Ce n’était pas gagné pour les rouges à la fin du mois d’août, les conditions humides et fraîches de l’été ayant été beaucoup plus propices à la pousse de la vigne et à l’agressivité du Mildiou qu’à la maturation du fruit. Nous avons été tenaces, et travaillé sans relâche dans le vignoble pour mettre le raisin dans les meilleures conditions lorsque la météo se déciderait à être plus clémente. » selon Frédéric Bonnaffous, directeur des domaines chez Dourthe.
«Ce fut un vrai marathon, avec tout à la fois: fréquents rognages ; prévention des maladies ; effeuillages autour des grappes ; suppression des entre- cœurs ; entretien des sols …, mais on est maintenant récompensé de l’avoir fait.» F.Bonnaffous
« Un des démarrages les plus tardifs que nous ayons connu sur le vignoble… Ce mois de Septembre époustouflant, sec et ensoleillé, nous a permis de jouer la montre et de peaufiner nos tanins. «
Au château de Reignac à Saint-Loubes, où 7ha sur 40 de merlot ont été vendangés (70 ha pour l’ensemble du domaine), Nicolas Lesaint le responsable technique commente: « on est très content de ce que l’on rentre au rythme de la maturité, sans se presser. Les Argiles sont plus en retard que les Graves et vont encore devoir attendre une bonne semaine au moins. Mais les Graves sont top. On rentre des degrés probables de l’ordre de 14 à 14.5 pour le moment à des pH navigant entre 3.5 et 3.750 »
Un beau millésime se prépare, on est partis de si loin que ça en est incroyable. Quand je pense que certains achèvent leurs cabernets… » Nicolas Lesaint, château de Reignac
Au château de Fieuzal en Pessac-Leognan, Stephen Carrier, le directeur de Château Fieuzal, grand cru classé de Graves de 80 hectares, avoue: « C’est un millésime inespéré »…« On ne pensait pas amener cette récolte aussi loin mais avec ce mois de septembre fantastique, les merlots sont sauvés, l’état sanitaire est parfait. Il n’y a quasiment pas de tri dans la vigne, tout ce qu’on coupe on le rentre, c’est un signe ».
A Pomerol, le Clos du Clocher a démarré ses vendanges seulement hier, le 2 octobre: « le potentiel global est bon à très bon et, si le temps se maintient, les plus grosses parcelles de merlot, notamment celles âgées de presque 60 ans, attendront la semaine prochaine. Quant aux cabernets francs… patience ! » selon Jean-Baptiste Bourotte.
Quant à confirmer ou pas si 2014 sera de la même trempe que les grands millésimes des années 2000, Olivier Dauga, « le faiseur de vin » affirme : « Seule certitude :2014 fera partie des beaux patrimoine de Bordeaux, ça c’est sûr ! »