02 Mar

Le trophée du top vin de l’Entre-Deux-Mers remis à Sandrine Piva et au château des Seigneurs de Pommyers

Le Top Vin 2015 fête ses 10 ans. Ce midi une consécration importante pour Sandrine Piva avec son tout premier millésime qu’elle signe seule. Elle se voit décerner le fabuleux trophée réalisé par le designer bordelais Rémi Denjean qui symbolise la finesse et l’équilibre des vins de l’Entre-Deux-Mers.

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Le château des Seigneurs de pommyers (propriétaire Sandrine Piva) se voit décerner le trophée Top Vin 2015 © Jean-Pierre Stahl

Elle n’a seulement que 31 ans. Elle signe là son tout premier millésime en 2014. Sandrine Piva vient d’être élue meilleure Top Vin 2015 pour son Sauvignon de l’Entre-Deux-Mers Château des Seigneurs de Pommyers, à Saint-Félix-de-Foncaude en Gironde.

Joël Dupuch, Sandrine Piva et Rémi Denjean © Jean-Pierre Stahl

Joël Dupuch, Sandrine Piva et Rémi Denjean © Jean-Pierre Stahl

Une remise en bonne et due forme. Pour ce 10e anniversaire, les Vins de l’Entre-Deux-Mers et l’agence Bee Bordeaux voulaient marquer le coup. Aussi ont-il décidé de faire réaliser un trophée tout en finesse et en équilibre par Rémi Denjean, designer bordelais: « le cahier des charges était de représenter l’Entre-Deux-Mers avec toute la complexité de l’assemblage. 6 jours de travail à partir de fers blancs forgés, assemblés à la soudure puis traités en pulvérisation d’argent ». Un trophée unique en acier et douelles de barriques qui symbolise l’équilibre, la finesse et l’excellence des vins de l’Entre-Deux-Mers. Il sera bien sûr remis en jeu en 2016, car le Bordelais est beau joueur.

Les 3 finalistes © JPS

Les 3 finalistes: les châteaux Martinon, Seigneurs de Pommyers et Canteloudette © JPS

Ce n’est pas un hasard si c’est Joël Dupuch, l’acteur et ostréiculteur, qui a été choisi pour remettre ce 10e trophée: « l’Entre-Deux-Mers et les Dupuch, c’est une très vieille histoire. On avait déjà fait le mariage entre l’Entre-Deux-Mers et les huîtres. C’est un travail de héro et d’humilité. »

Les trois derniers en lice récompensés ont été:

  • 1er Château des Seigneurs de Pommyers, propriétraire Sandrine Piva
  • 2e Château Canteloudette, cave coopérative de Rauzan
  • 3e Château Martinon, propriétaire Jérôme Trolliet
La nouvelle génération de l'Entre-Deux-Mers à l'honneur © JPS

La nouvelle génération de l’Entre-Deux-Mers à l’honneur © JPS

La sélection des 20 meilleures cuvées parmi l’ensemble des vins présentés avait eu lieu le 10 février dernier à la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers à la Sauve. Un jury composé de 20 jurés professionnels, négociants, courtiers sommeliers , journalistes et bloggeurs. 20 finalistes qui ont pu être présentés ce midi à la dégustation au bar à vin du CIVB. Et c’est au final un château en bio qui remporte le trophée devant un vin élaboré par une coopérative et un château plus traditionnel. En 2014, ce fut le château des Tuileries qui avait remporté le trophée.

27 Fév

Robert Parker, une page se tourne…Le célèbre critique ne viendra pas pour les primeurs à Bordeaux

L’an dernier, il était venu mais tardivement en juin, cette année il passe la main. Celui qu’on surnommait le « gourou du vin », vue son influence mondiale, laisse son bras droit Neil Martin prendre la suite pour ces primeurs et l’analyse du millésime 2014.

© Robert Parker, des critiques attendues et craintes chaque année...

© Robert Parker, des critiques attendues et craintes chaque année…

Un rendez-vous qu’il n’avait jamais raté depuis 37 ans. Pour la 1ère fois depuis 1978, il sera absent. Robert Parker était presque devenu un Dieu tellement son classement établi sur un e base maximale de 100 était attendu et aussi craint. Il a fait connaître certains comme Jean-Luc Thunevin, s’était lié d’amitié avec Michel Rolland ou Alain Raynaud. A 67 ans, Robert Parker a décidé de passer la main.

C’est le Britannique Neal Martin, 44ans, qui devrait lui succcéder dans ces dégustations, c’est l’un de ses plus fidèles collaborateurs au sein de la revue Wine advocate, qu’il a fondée puis cédée récemment à des investisseurs basés à Singapour.

L’attente sur le millésime 2014 est importante, toutefois le marché n’a pas totalement réussi à vendre les 2011, 2012, et surtout le 2013; nul doute qu’il va falloir raison garder sur le 2014, voir baisser les prix, c’est ce que pense Robert Parker.

Robert Parker a toutefois précisé que s’il ne participera pas à la campagne des Primeurs de Bordeaux 2014 (du 30 mars au 3 avril)ra, il n’abandonnera pas la dégustation des vins de Bordeaux : il se consacrera désormais aux vins mis en bouteille et présents sur le marché.

Pour en savoir plus: lire l’article du Wall Street Journal: Robert Parker Steps Down From Bordeaux Futures

13 Fév

Dégustation du nouveau millésime 2014: rencontre avec les blancs de Bordeaux

Première dégustation des blancs de Bordeaux, de tous les blancs -sauvignon, sémillon, d’assemblage, boisés- marquant la sortie du millésime 2014.

En pleine saison des sports d’hiver, les blancs de Bordeaux ont décidé de bouder les pistes ce jeudi soir. Il faut dire qu’ils ont bien mieux à faire qu’une descente tout schuss: une dégustation dans les règles de l’art du nouveau millésime 2014 au Bar à Vin du CIVB à Bordeaux de 16 h à 19h.

Marc Médeville, vice-président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, résume le concept voulu pour cette 1ère présentation du millésime 2014 en blanc: 

Il n’y a pas de champion ici, l’idée c’est de voir la diversité de l’offre » Marc Médeville, vice-président du syndicat viticole Bordeaux et Bordeaux Supérieur

Tous les blancs de Bordeaux sont là sans hiérarchie en effet: Bordeaux, Entre-Deux-Mers, Côtes de Bordeaux, Graves et Pessac-Léognan. Quatre spots de dégustation ont été savamment disposés dans la grande salle du bar à Vins du CIVB: vins à dominante sauvignon d’un côté, vins à dominante sémillon de l’autre, vins d’assemblage sauvignon-sémillon et les blancs boisés…

Dominique Guignard du château Roquetaillade la Grange, également président du syndicat des vins de Graves, rappelle que « 2014 a été sauvé des eaux…on a eu un mois de septembre extraordinaire, il a fallu faire des tris. On a eu des vendanges de qualité mais avec de très petits rendements: 35 hectos/hectare alors qu’habituellement on fait 40-45. »  Et de commenter la dégustation du blanc du château de Cérons: « on est sur de la pomme, de l’acidulé, il y a du gras, c’est un typique vin de Graves »

Jonathan Ducourt du château Beauregard-Ducourt dans l'Entre-Deux-Mers © JPS

Jonathan Ducourt du château Beauregard-Ducourt dans l’Entre-Deux-Mers © JPS

Représentant l’Entre-Deux-Mers, Jonathan Ducourt fait déguster son château Beauregard-Ducourt 2014 sauvignon-sémillon: « 

C’est fruité, c’est vif, moins vif toutefois que le 2013 mais plus de rondeur et plus de gras, » Jonathan Ducourt château Beauregard Ducourt

« On a ce côté sauvignon bien pétant au niveau arômes.C’est un vin avec une belle acidité. On le vend sur deux-trois ans; actuellement on livre au Japon du 2012, le sémillon se révèle et donne des notes de miel… »

Dans l’assistance, de nombreuses têtes connues de la place de Bordeaux, viticulteurs, négociants, syndicats viticoles ou journalistes spécialisés. Vincent Cruège, oenologue, directeur communication et marketing en charge des vignobles d’André Lurton est fier de présenter château Bonnet, 1 million de bouteilles produites dans l’Entre-deux-Mers (7500 hectolitres): « le 2014, on l’aime beaucoup, on est sur les agrumes, le pamplemousse, l’ananas, les fleurs blanches…beaucoup de longueur et le sémillon lui apporte une note complexe, fumée même. Tout cela est assez harmonieux. » 

Du côté des blancs boisés, Philibert Perrin du Château Carbonnieux et Gauthier Briest de Haut-Nouchet à Martillac présentent leur 2013. car l’élevage en barrique prend environ 12 mois (parfois moins, 8 mois), alors que les blancs tradis ne sont gardés qu’entre 1 et 5 mois en cuve inox.

Gauthier Briest et Philibert Perrin © JPS

Gauthier Briest et Philibert Perrin © JPS

Pour Philibert Perrin, propriétaire avec son frère Eric du château Carbonnieux: « 2013, c’est déjà 1/3 de volume en moins. 75% sauvignon – 25% sémillon, élevé en barrique jusqu’en juin et mis en bouteille en novembre. C’est vif, arômatique, il y a de la fraîcheur et de l’acidité.Ca s’est bien passé pour les blancs, on les a vendangé à bonne maturité. les amateurs vont se faire plaisir car c’est super. »

Pour Gauthier Briest qui a acheté le château Haut-Nouchet à Martillac en 2008 et qui travaille avec Derenoncourt Consultants: « On fait des vendanges par tri entre 2 et 4 passages; on fait un pressurage direct en grappes. On a poussé les maturités. Toutes les fermentations se font en barriques. On utilise principalement des barriques de 400 litres comme en Bourgogne. On a beaucoup plus de complexité et de finesse, le boisé est plus fondu ».

Les blancs de Bordeaux sortent toujours à la fin de l’hiver et au printemps pour permettre de ne pas louper la saison car ils sont bien évidemment très appréciés l’été à l’apéritif ou au cours des repas. Une campagne à ne pas manquer.

(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

16 Jan

Save the date : les primeurs s’annoncent déjà comme le grand rendez-vous de dégustation du millésime 2014

Ils ne sont pas en retard. Mais vu l’attente suscitée, après un 2013 très moyen, la nouvelle génération de producteurs de Bordeaux Oxygène donne rendez-vous à la presse spécialisée, aux négociants, cavistes et importateurs pour la dégustation du millésime 2014. Un millésime qui devrait faire venir à Bordeaux 6000 professionnels, mais aussi à Saint-Emilion, en Sauternais et dans le Médoc.

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01 Mai

Primeurs 2013: « la campagne la plus mauvaise depuis trois décennies » selon un négociant

Confirmation de tendance. La campagne des primeurs est « super dure », le marché est atone… Hormis quelques rares exceptions, il faut aller chercher les clients alors que traditionnellement, les clients s’arrachaient les Bordeaux sortis en primeurs. En cause, la baisse insuffisante de prix sur le 2013, une qualité moyenne et des stocks trop importants.

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Un millésime 2013 pour lequel on doit remettre les pendules à l’heure…@ JPS

Pour Jean-Pierre Rousseau, directeur de la maison de négoce Diva, « C’est une campagne un peu mort-née en fait. Hélas, elle n’a jamais vraiment commencé. Tous les vins sont sortis, et malheureusement elle n’a pas recueilli les suffrages de nos clients à l’heure actuelle , même s’il y aura quelques mises à jour. Mais clairement, on n’a pas atteint à ce stade-là le niveau rapport qualité-prix qui suscite l’intérêt de personnes qui seraient prêtes à payer à l’avance des bouteilles à sauvegarder dans leurs caves tant pour les professionnels que pour les particuliers. »

Rien ne se vend ? « Pas tout-à-fait. Des 1ers crus classés et des vins produits en très petite quantité se sont vendus (histoire de sécuriser la bonne affaire car la rareté fait toujours monter les prix), mais pour le reste le téléphone ne sonne pas beaucoup dans notre environnement. C’est nous qui allons solliciter nos clients, sollicités par de nombreux confrères par ailleurs, du coup ils se disent que ça va être difficile à vendre et c’est un cercle vicieux. »

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Jean-Pierre Rousseau, directeur de Diva @ JPS

Non seulement, ils se montrent nettement moins intéressés, mais ils négocient les prix (chose extraordinaire !), et ils nous disent qu’il y a d’excellents Bourgogne, vins italiens, espagnols et californiens ! » selon Jean-Pierre Rousseau, directeur de Diva maison de négoce.

« On peut déjà dire que cette campagne est à inscrire dans les anales comme l’une des plus mauvaises depuis trois décennies », conclut-il.

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Christophe Reboul Salze, président de the Wine Merchant © Sylvie Tuscq Mounet

Chez « The Wine Merchant », Christophe Reboul Salze explique pourquoi certaines ventes et allocations ne sont pas honorées: « on a eu du mal à intéresser nos clients qui ont encore des stocks de 2012, de 2011 et de 2010 parfois et dont les trésoreries sont un peu tendues; ça ajouté à la force de l’euro par rapport au dollar, au yuan , au dollar Hong-Kong. On a assez peu de clients aux Etats-Unis, assez peu de clients intéressés aussi en Chine, on n’est plus dans le même business modèle qu’il y a 2 ou 3 ans, et cela on en a peut-être pas tenu suffisamment compte. »

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De nombreux stocks déjà à écouler © Sylvie Tuscq-Mounet

« Ca veut dire que c’est compliqué pour vous négociants ? « Ah, oui, c’est très compliqué, nous sommes obligés de faire des choix parce que nous n’avons pas la capacité financière à financer des campagnes comme celle-là sur des millésimes qui ne sont pas des grands millésimes. »

« On ne voit pas très bien les prix s’améliorer plus tard dans un système de primeurs qui devrait normalement assurer une plus-value à ceux qui prennent le risque d’acheter en primeurs. »

En trois ans, on a agrandit nos chais pour stocker. On avait gagné de l’argent avec Bordeaux donc on ne veut surtout pas cracher dans la soupe et on essaie de soutenir au maximum. On l’a fait en 2011, on l’a fait en 2012, maintenant, ça devient difficile en 2013 car on a beaucoup de stocks en 2011, 2012 et 2010 ! » selon Christophe Reboul Salze Président de The Wine Merchant.

Donc pour le 2013 ? « Ah non, on ne peut pas tout acheter (fonction des allocations dans le système d’achat et d’attribution du nombre de caisses aux différents négociants de la place de Bordeaux), on essaie de s’expliquer avec les propriétés et on espère qu’ils nous rouvriront leurs portes quand on reviendra. »

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Olivier Bernard, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © JPS

Pour Olivier Bernard Président de l’Union des Grands Crus, « le négoce a demandé à baisser de 20 à 30 % sur un certain nombre de propriétés mais pour des marques comme Carbonnieux, elles n’ont pas besoin de baisser de 20 à 30 % car elles ne sont déjà pas chères ! Il y a un certain nombre de vins qui avaient besoin de donner un petit signal à la campagne, 5 % suffisaient, et d’autres avaient besoin de se remettre à un prix de consommation et non pas de spéculation. »

« Aujourd’hui, il y a une inégalité dans la mise en marché de ces grands vins. Certains ont très bien marché comme Lynch Bages parti dans la matinée et d’autres qui sont un peu plus calmes.C’est lié à comment s’est située l’affaire sur les trois dernières années. Globalement ces 2013, quand ils seront livrés dans 2 ans, ils seront très bons. »

Pour David Bolzan, directeur général de Cordier-Mestrezat, « la campagne est super dure, le marché est atone mais c’est un épi-phénomène ! »

« On juge les millésimes trop vite et ce n’est pas le bon timing…La leçon, c’est 2007, moi aujourd’hui j’en rachète en pagaille. »

« Il faut se dire qu’il y a eu une baisse de production de 50 à 80 % sur les grands crus classés et de 30 à 40 % sur les petits. Au final les vins sont corrects, même si parfois ils manquent de complexité. Conséquence, ils ne peuvent pas beaucoup baisser d’un point de vue comptable. »

« 2001, 2002, 2004 et 2008 ont été décriés également et après ils ont été beaucoup demandés. Donc pour moi, c’est un épi-phénomène ».

D’autres négociants confient que Bordeaux a été « arrogant » ces dernières années, et donc les Britanniques, les Chinois et les Américains, leur font payer cette attitude avec le 2013.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet

 

 

 

25 Avr

6-7 % de baisse pour les Bordeaux en primeurs : dérisoire…selon certains négociants et critiques.

Les négociants demandaient une baisse des prix de 20 à 30 %. Ils ont été servis: a minima ! A croire que le Bordelais a un côté « Auvergnat »…Sous couvert d’anonymat ou à visage découvert, les négociants de la place et des critiques trouvent en général ridicule la baisse sur le millésime 2013, certains soulignent par ailleurs le contexte « monstrueux » avec 50 % de production en moins et les répercussions pour leur maison de négoce.

VINLors de la semaine de dégustation des primeurs, des négociants laissaient entendre que les propriétés devaient baisser de 20 voire 30 %, pour revenir aux prix de 2008. Rare sont ceux qui ont entendu l’appel. « On en est très loin » déclare l’un d’eux. Certains se sont fait tapés sur les doigts en demandant de telles baisses à l’époque avec des menaces pour leurs allocations.

Un autre d’ajouter sous couvert d’anonymat également: « c’est du gros délire. C’est planter l’affaire. Si on fait 15 à 20 % de ventes en primeurs, ce sera tout. C’est du foutage de gueule ! »

Pour Fabrice Bernard, directeur général délégué chez »Millésima », « les particuliers nous disent: « on attend que tous les vins soient sortis pour faire nos emplettes. » Aujourd’hui, les clients sont en attente. » Donc pas vraiment de vente pour l’heure, sauf pour une poignée qui se comptent sur les doigts d’une main…

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Christophe Reboul-Salze, PDG « the Wine Merchant » © Jean-Pierre Stahl

Christophe Reboul-Salze, patron de « the Wine Merchant » enfonce le clou : « La baisse est insuffisante. Les 1ers ont baissé de 10 % en moyenne « (certains allant jusqu’à 16-17%, un rare 19 %), « mais on a des vins qui se vendent aux environs de 25 euros qui n’ont baissé que de 50 centimes ! »

« La campagne primeurs va être misérable ! La baisse est insuffisante, le marché s’attendait à des baisses plus importantes », selon Christophe Reboul-Salze PDG de The Wine Merchant.

« Bien sûr les propriétés ont enregistré – 30 à – 60 % de quantités mises sur le marché, malheureusement il y a des 2012 qui sont livrables aujourd’hui au même prix. La tension dans les maisons de négoce est plus tendue qu’elle ne l’a jamais été. On a beaucoup de stocks. Les 2012, les 2011, et encore des 2010. Et entre un 2013, à quelques rares exceptions et un 2012, il n’y a pas photo, le 2012 est meilleur surtout rive droite… », selon Christophe Reboul-Salze.

Pour les petits négociants, le portage va être compliqué. « Soit tu vends au prix de sortie voire un peu en dessous » pour écouler le 2013, « soit tu refuses et alors les choses (notamment les allocations (où le négociant s’engage à prendre un nombre précis de caisses)) peuvent bouger dans le temps » me confie encore un autre négociant de la place.

Il se peut que certains négociants aient du mal à passer le cap, ce d’autant que pour cette année, il ne faut pas se leurrer, ce sont les Italiens, les USA ou d’autres grandes régions viticoles dans le monde comme les Espagnols qui risquent d’occuper le terrain.

Pour Thierry Decré,  Président Directeur Général de LD Vins, ce n’est pas tant la petite baisse qui le chagrine mais bien la chute des volumes. « De temps en temps, on a un millésime décrié à tort. Mais regardez Talbot ou Rauzan Ségla, on n’a jamais gardé une caisse sur les bras. Le grand problème, c’est qu’on n’a pas fait de vin ! »

On n’a pas fait de vin, c’est un vrai sinistre agricole ! On ne sort que  50 % de ce que l’on fait d’habitude, c’est monstrueux ! C’est comme si vous étiez à mi-temps dans votre boulot… »  Thierry Decré, PDG de LD Vins.

 » Avec des prix qui baissent et un marché difficile, on va avoir du mal à faire nos affaires. Quand les prix sont à la baisse, ils n’achètent pas, quand c’est à la hausse ils achètent ». Ainsi va la dure loi du marché du vin, un marché pour lequel il faut relativiser car dans l’immobilier en ce moment c’est n’est pas mieux « vous vous faites ratisser », ajoute-t-il.

Le problème du marché des primeurs tourne pas mal autour de la spéculation. Car en 2009 et 2010, il y avait beaucoup d’acheteurs pour revendre plus cher après. Pour Thierry Decré, avec ces prix baissiers ces dernières années, « je pense qu’avec une campagne comme celle-là, ils ne vont pas perdre ! C’est une campagne dure, elle démarre très tôt. Avouez avec des 1ers vins dans les 240 à 300 euros, ça revient à 50 euros par tête, c’est quand même accessible ». Et d’en terminer « 30 % de baisse, c’était utopique. Faut pas rêver non plus. »

Certains tendent à revenir vers des prix proches de 2008: 13% de baisse pour Branaire-Ducru, ou encore Rauzan Séglan, Canon, les deux premiers ont divisé par deux par rapport au millésime 2010.

Voici quelques exemples des prix Hors Taxes sortis ces derniers jour des plus grands châteaux du Bordelais pour le millésime 2013:

Haut-Brion 2013 : 250 euros HT (prix du 2012: 282 HT)

Lafite-Rothschild 2013 : 330 euros HT (prix du 2012 : 380 HT)

Château Margaux 2013 : 250 € HT (prix du 2012 : 299 € HT)

Château Angélus 2013 : 189 € HT (prix 2012 : 210 € HT)

Château Cos d’Estournel 2013 : 90 € HT (prix 2012 : 98 € HT)

Château Lynch-Bages – Pauillac 2013 : 57,50 € HT (prix 2012 : 71 €)

Château Rauzan-Ségla 2013 : 38 € HT (prix 2012 : 44 € HT)

Canon La Gaffelière 2013 : 43,80 € HT (prix du 2012 : 46 € HT)

Château Grand Corbin Despagne 2013 : 17,35 € HT (18,75 € HT en 2012)

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Jacques Dupont, journaliste du Point @Jean-Pierre Stahl

Pour Jacques Dupont, célèbre journaliste critique du Point qui s’apprête à sortir le 22 mai son Guide en kiosque, »Bordeaux ne sait toujours pas baisser, quand il faudrait baisser, c’est une vieille tradition. On a vendu les 1972 très chers,  jusqu’à ce que le marché se casse la gueule… »

« ça donne une mauvaise image de Bordeaux. Payer des bouteilles entre 100 et 300 euros pour un millésime pas terrible, c’est quand même un peu fort de café ! » selon Jacques Dupont journaliste au Point, auteur du Guide de Jacques Dupont sur les primeurs 2013 .

Par ailleurs il souligne de très belles choses, « les Sauternes et Sainte-Croix-du-Mont, c’est excellent ! Les blancs secs aussi, sont d’une grande complexité, c’est du plaisir cette année, avec une belle acidité et un subtil mélange sauvignon-sémillon, on joue moins sur le boisé. »

Et d’ajouter malgré tout quelques vins sont très bien faits. Voici d’ailleurs ci-dessous ses notes à paraître prochainement…

A lire les notes attribuées par Jacques Dupont, journaliste spécialisé, que l’on retrouvera avec ses commentaires dans le Point du 22 mai et notamment « le Guide de Jacques Dupont »

Calon-Ségur (Saint-Estèphe) 17,5 – Cos d’Estournel (Saint-Estèphe) 17 – Meyney (Saint-Estèphe)16,5 – Mouton-Rothschild (Pauillac) 17 – Grand-Puy-Lacoste (Pauillac) 17 – Pichon Baron (Pauillac) 17 – Ducru-Beaucaillou (Saint-Julien) 17 Léoville Barton (Saint-Julien) 17 Haut-Brion (Pessac-Léognan) 16,5/17 – Carmes-Haut-Brion (Pessac-Léognan) 17 – Pétrus (pomerol) 17,5 – Gazin (pomerol) 16,5/17 – Figeac (saint-émilion) 17 – Ausone (saint-émilion) 17 – Troplong-Mondot (Saint-Emilion) 17 – Fonroque (Saint-Emilion) 16,5 – Climens (barsac) 18 – Doisy-Daene (barsac) 17 – Yquem (Sauternes) 18 – Guiraud (Sauternes) 17 – Domaine de Chevalier blanc (Pessac-Léognan )18- La Mission Haut Brion blanc (Pessac-Léognan)17,5

La suite dans le spécial Bordeaux à paraître le 22 mai…

15 Avr

Il manque 1,8 millions d’hectolitres à Bordeaux en 2013

 Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux tenait hier son assemblée générale. Un constat: avec un peu plus de 3,8 millions d’hectolitres produits en 2013 à Bordeaux, il va manquer du vin à vendre car Bordeaux vend 5,6 millions en France et dans le monde.

Plus les mois avançaient plus le constat s’amplifiait. D’un million manquant, on est passé à 1,5 puis au final 1,8. Si encore il y avait beaucoup de stock à écluser…mais ce n’est plus le cas. Ce qui va se traduire inexorablement par une désaffection vis-à-vis de Bordeaux. Les distributeurs non servis vont forcément aller voir ailleurs et se détourner de Bordeaux et de la France, car il n’y a pas que Bordeaux qui a moins produit.

Conséquences: ce sont 200 millions de bouteilles et environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires en moins par rapport à une année normale.

Reste à être suffisamment intelligent pour reconquérir ces marchés perdus l’année prochaine…mais il semble que la pénurie ait tendance à gonfler les prix…Bref un vrai casse-tête…

 

 

08 Avr

Après les primeurs, bonjour les primeurs chez Bernard Magrez

Après la folle semaine des primeurs, bonjour les nouvelles dégustations du 2013…C’est l’homme aux 4 grands crus classés qui veut permettre au grand public de se faire sa propre idée en primeur ! Bernard Magrez organise une soirée de dégustation spécialement ouverte aux non professionnels du vin le 17 avril prochain.

La Cave des Découvertes où aura lieu la dégusation © Bernard-Magrez.com

Importateurs, oenologues et journalistes spécialisés viennent de terminer le marathon des primeurs. Une tradition unique au monde qui permet de déguster le nouveau millésime 2013, d’émettre des appréciations et des notes pour enfin le vendre. Une spécificité enviée des Italiens ou des Espagnols, les deux autres grands producteurs européens.

Sachant que le vin acheté en primeurs n’est livrable que 18 mois à 2 ans plus tard en moyenne, les particuliers doivent généralement attendre. Mais certains comme les Graves place de la Bourse, ou encore Bernard Magrez, se disnet que les particuliers aussi ont bien le droit de déguster.

Ainsi Bernard Magrez organise le 17 avril prochain une grande soirée de dégustation ouverte aux non professionnels du vin. Dans la Cave des Découvertes du château Pape-Clément à Pessac, les amateurs pourront découvrir le millésime 2013 des 4 crus classés de Bernard Magrez: Château Pape Clément : Grand Cru Classé de Graves, Château La Tour Carnet : Grand Cru Classé du Médoc, Château Fombrauge : Grand Cru Classé de Saint Emilion, Clos Haut Peyraguey : Grand Cru Classé 1855. Ils seront accompagnés dans cette dégustation commentée par le maître de chai et de chef de culture de Pape-Clément qui leur feront découvrir également deux millésimes plus anciens. (à consommer avec modération)

Réservations et coût au 05 57 26 43 06  

 

05 Avr

Michel Rolland sur le 2013: « on a un millésime tout-à-fait honorable, acceptable, que l’on sera très content de boire dans 7,8 ou 10 ans. »

Michel Rolland revient sur le millésime 2013. Invité de Parole d’expert, l’homme qui conseille 250 châteaux dans le monde trouve le 2013 plaisant, honorable…bref à ne surtout pas jeter.

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Michel Rolland, le célèbre oenologue mondialement reconnu @ Olivier Prax

Jean-Pierre Stahl: « Michel Rolland, au terme de cette folle semaine de dégustation des primeurs à Bordeaux, que vous inspire le 2013 ? »

Michel Rolland: « Je crois qu’il y a un peu de méprise dans l’esprit des gens: « quand on a une mauvaise climatologie, ça fait un mauvais millésime ». « On est en train de faire la preuve que non. On ne va pas dire que c’est un millésime d’anthologie, parce que ce n’est pas vrai ! C’est un millésime pour lequel la nature ne nous a absolument pas aidé et pour lequel on a trouvé des réponses : des réponses viticoles, par le effeuillages, les éclaicissages, par le tri car on fait de la chirurgie dans les parcelles qu’on avait peut-être jamais faite auparavant. Ensuite on a vinifié dans des contenants un peu plus petits pour séparer les origines de parcelles. L’assembleur que je suis a trouvé tout son bonheur et son plaisir. Ca a été plus complexe à assembler que des 2009 et des 2010, mais je pense que le résultat est assez positif. On a un millésime tout-à-fait honorable, acceptable, que l’on sera très content de boire dans 7,8 10 ans. Ce n’est pas un millésime à boire dans 30 ans ! »

JPS : « On le qualifie de millésime classique à Bordeaux, certains disent inégal, d’autres hétérogène, moyen voire petit ? »

MR : « Dans les crus, tout le monde a très bien travaillé et a dépensé une énergie jamais affichée auparavant ! Donc on a des vins tout-à-fait bons. Il est certain lorsque l’on descend dans les hiérarchies, ça se compliquait un petit peu parce qu’en face on n’avait pas toujours les mêmes moyens… »

« C’est un millésime où il faut déguster, où l’homogénéité n’est pas le maître mot. Mais ce n’est pas un millésime dont on peut dire que c’est un mauvais millésime ! C’est un millésime hétérogène, certes, mais il y a de très bonnes choses dans ce millésime. »

JPS: « Dans certains verres, certaines bouteilles que vous avez pu dégustés, quelles notes y avez vous trouvées ? »

MR: « Je crois que le piège de cette année c’était l’absence de maturité car on était sur un process tardif. On a eu un printemps qui était mauvais, juillet et août assez correct et puis on s’est retrouvé avec de la pluie au mois de septembre donc on était en retard sur notre cycle végétatif donc en fait on n’était pas mûr…Le piège, c’était qu’il ne fallait pas trop extraire. Il fallait être assez gentil pour faire des vins de plaisir pour faire des vins de plaisir où l’on trouve du fruit , un bonheur au niveau des tanins parce qu’ils peuvent être assez souples. Sitôt qu’on a cherché à extraire…bien sûr des tanins pas mûrs quand on cherche à les extraire, ça durcit, c’est anguleux et c’est tout sauf le plaisir ! »

« Je crois qu’on goûte des vins qui ne sont pas d’une grande concentration, mais qui peuvent donner beaucoup de plaisirs. Mais on a eu des exemples: 2002, 2007 étaient des vins qu’on a eu peu assassinés au départ et aujourd’hui on se régale avec ! »

 Regardez l’interview réalisée par Jean-Pierre Stahl et Olivier Prax au château Marquis de Terme à Margaux où Michel Rolland est oenologue consultant. 

04 Avr

Baisse de fréquentation sur la semaine des primeurs à Bordeaux : « -10 à -15 % selon l’UGC, les endroits qui ont des vins un peu moins côtés ont plus de casse au niveau des visiteurs, ça c’est sûr ! »

Baisse de fréquentation pour la semaine des primeurs. L’Union des Grands Crus de Bordeaux annonce – 10 à – 15 % pour leurs spots de dégustation. Certains endroits affichent nettement moins.

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Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, ce jeudi au Domaine de Chevalier en AOC Pessac-Léognan @ Jean-Pierre Stahl

« Parker n’est pas venu cette année, parce que mal au dos », selon Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. C’est le plus illustre des absents de cette semaine de dégustation, le millésime n’aurait-il pas trouvé grâce à ses yeux ? Certains comme Jean-Luc Thuvevin assure qu’il viendra, mais un peu plus tard en mai.

« Ce millésime 2013 est peut-être un millésime d’opportunité », renchérit Olivier Bernard. « Il y aura des bonnes affaires à faire. Les gens sont arrivés ici on leur a dit que le film n’était pas bon. Finalement le film n’est pas mauvais, donc c’est l’agréable surprise, ils vont repartir de Bordeaux en se disant que ce millésime est un joli millésime. Ce sont des vins qui vont faire plaisir au consommateur dans les prochaines années, je n’ai aucun doute. »

20140403_115449« Sur les 250 marques de Bordeaux qui se vendent habituellement en primeurs sur un grand millésime, peut-être que cette année il y en a 100 ou 150 qui vont bien se vendre. Et peut-être qu’il va y avoir une centaine qui va avoir un peu plus de difficultés. Mais ces vins, qu’ils soient vendus en primeurs aujourd’hui, ou dans un peu plus d’un an ou deux ans au moment de la livraison, ils seront vendus. »

Les prix du millésime 2013 vont être raisonnables d’une manière générale, donc je n’ai aucune inquiétude sur le millésime ! »

Et Olivier Bernard de renchérir: « Ce qui est plus inquiétant, c’est le niveau de la production. Dans les propriétés, on a fait des petits volumes, donc on a des prix de revient élevé, un chiffre d’affaire qui est en baisse, donc on a cet effet de ciseau qui fait qu’on va sortir parfois des résultats négatifs. »

Le marché ne s’y trompe pas : « dans les dégustations des grands crus, il y a du monde, à 10 % près, dans les endroits qui ont été développés ces dernières années car tout le monde croyait qu’on pouvait vendre du vin en primeurs, mais les endroits qui ont des vins un peu moins côtés ont eu plus de casse au niveau visiteurs, ça c’est sûr ! » 

Un négociant en vins de la place de Bordeaux nous confiait hier que pour lui « il y avait presque moitié moins de monde que pour les grands millésimes », les 2009 et 2010 présentés il y a respectivement 4 et 3 ans .