28 Nov

Crémant de Bordeaux : on va atteindre les 10 millions de bouteilles produites

C’est du jamais vu à Bordeaux. Le crémant connaît une augmentation de 50% des superficies réservées à sa production, passant de 800 hectares de vignes à 1200. Ce qui laisse à penser que le nombre de bouteilles produites pourrait dépasser les 10 millions en 2018. Une idée pour vos tables de fête.

Lionel Lateyron, producteur de crémant à Montagne © JPS

Dans la famille Lateyron, on est producteur de crémant depuis 1897. Lionel est la 4e génération à en faire. Une production qui n’était pas forcément à la mode à Bordeaux et soutenue par les instances, mais qu’il a toujours défendue bec et ongle et qui est aujourd’hui reconnue.

On s’inspire, comme tous les crémants de France, de la méthode mise au point par Don Pérignon, qu’on appelait la méthode champenoise autrefois, la spécificité du crémant de Bordeaux, on arrive naturellement à un équilibre remarquable entre l’acidité et l’alcool qui n’est pas trop élevé », Lionel Lateyron.

Produceur et élaborateur de crémant, ce sont chaque année 400000 bouteilles qui sortent de sa cave à température constante de 11° et de sa chaîne de dégorgement à Montagne.

Au pied de la Tour du Roy à Saint-Emilion, Philippe Debesse est depuis 32 ans un autre grand ambassadeur du crémant de Bordeaux. Sa famille en produit depuis 1886. Après plusieurs années à faire une production moyenne, il en sort désormais 200000 bouteilles et c’est exponentiel : « ça explose, j’y crois depuis des années et notamment dans le crémant rosé ».

Dominique Furlan, le nouveau président de la section crémant de Bordeaux au sein des Bordeaux et Bordeaux Supérieur confirme cette nouvelle épatante de bonne santé du crémant:

 

La Bubble Party du 15 novembre au CIVB, avec les producteurs et élaborateurs de Crémant : Yannick Bonnefis (Maison Rémy Breque St Gervais), Philippe Cazaux (Louis Vallon), Lionel Lateyron, Dominique Furlan et Hervé Grandeau (Lauduc) © JPS

« On a assisté à un réveil spectaculaire du crémant et aujourd’hui on a une croissance énorme. Le grand réveil des crémants de Bordeaux est du à l’exportation sur les grands marchés américains, russes, chinois, japonais », selon Philippe Debesse.

Cela s’est traduit par une augmentation de 50% des surfaces consacrées à la production de crémant à Bordeaux et par une production qui avoisinerait pour la 1ère fois les 10 millions de bouteilles.

On est passé quand même de 800 hectares à 1200 , Dominique Furlan président de la section crémant de Bordeaux.

L’Alsace, n°1 produit 4 fois plus de crémant que Bordeaux, ce qui laisse augurer d’une belle marge de progression. Le crémant de Bordeaux a le vent en poupe.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Sabine Hostein, Vincent Issenhuth :

27 Nov

Vins bio: le marché français devrait quasiment doubler d’ici 2022 (IWSR)  

En France, les ventes de vin biologique devraient quasiment doubler d’ici 2022, selon une étude de l’institut britannique IWSR, qui suit l’évolution des marchés des vins et spiritueux dans 157 pays, présentée ce vendredi à Paris.

Château Durfort-Vivens à Margaux en bio © JPS

Alors que la consommation de vin a plutôt tendance à décroître globalement en France, celle de vin bio augmente, indique l’étude, selon laquelle le marché s’illustre par un « changement d’échelle » en cours, avec un volume d’affaires qui « va bientôt dépasser le milliard d’euros par an ». La part de marché du bio reste néanmoins très faible, à 3,7% en moyenne du total.

Ainsi, 240,8 millions de caisses de 9 litres de vin non bio et non effervescent ont été vendues en France en 2017, contre 266,8 millions de caisses en 2012. En revanche, la consommation de vins bio a plus que doublé à 9,26 millions de caisses vendues dans l’Hexagone contre 4,58 millions en 2012.
Pour 2022, IWSR prévoit la poursuite de la baisse sur le vin conventionnel, avec 208,1 millions de caisses de vins non bio vendues, et de la hausse du bio, avec 17,26 millions de caisses attendues.
Selon IWSR, la différence moyenne de prix entre une bouteille de 75 cl de vin biologique et un vin conventionnel s’élève à 33% en moyenne, à 6,14 euros contre 4,62 euros.
Le phénomène est loin d’être uniquement français. Avec plus de 56 millions de caisses de 9 litres vendues en 2017, la consommation mondiale de vin bio a observé « un taux de croissance annuel moyen de 14,1% sur la période 2012-17 », essentiellement perceptible en Europe, souligne l’étude.
Pour la période qui suit, 2017-2022, la croissance du marché en France devrait
s’élever à 14%, supérieure au taux annuel moyen mondial estimé à 9,2% par IWSR.
Avec AFP.

24 Nov

Les Gastronomades vous invitent à un moment délicieux ce week-end à Angoulême

« Gastronomades », c’est le rendez-vous incontournable du bon goût et du bien manger à Angoulême. C’est un week-end entier dédié aux beaux produits de Charente et de Nouvelle Aquitaine. C’est la fête de la cuisine d’aujourd’hui et de tous ceux qui y contribuent.

Paysans, bouchers, maraîchers, vignerons, cuisiniers… sont réunis chaque dernier week-end de novembre autour d’une même passion. Producteurs, artisans, chefs, apprentis, professionnels, journalistes et amateurs de cuisine ont tous le même désir de découverte des ingrédients de la belle cuisine. Ils se retrouvent tous à la table des «Gastronomades».

Pour ce qui est du menu, les « Gastronomades » sont devenus au fil des années un lieu d’échanges, de rencontres autour d’expositions, de débats d’actualités, de leçons de cuisine et de performances culinaires. Le centre ville d’Angoulême vit au rythme des cuissons et des animations, pour célébrer le goût… le bon, pour fêter la cuisine… celle de nos racines mais aussi celle de demain.

20 Nov

Vinitech : innovation, quand tu nous tiens…

Vinitech-Sifel a ouvert ses portes ce mardi matin. C’est le salon mondial de l’innovation dans les domaines viti-vinicole, arboricole et maraîcher. 45000 visiteurs attendus sur les 850 stands d’exposants français et mondiaux. Vinitech se tient du 20 au 22 novembre au Parc des Expositions de Bordeaux.

Pour les techniciens de la vigne, Vinitech-Sifel c’est un peu Pâques avant l’heure… On y découvre  les dernières tendances comme ces oeufs en béton réalisé à Beaune par « Oeuf de Beaune ». Une entreprise spécialiste de la cuve à vin béton sur mesure, qui depuis 2 ans a relancé un site familial Nomblot qui existait en Bourgogne depuis 4 générations.

Pendant les vinifications, nous avons les lies fines qui vont rester en suspension et le fait qu’il n’y ait pas d’angle dans ces cuves, cela brasse et nourrir naturellement le vin » Virginie Fournier Présidente Oeuf de Beaune.

Ici les tonneliers sont légion, et ne manquent pas d’imagination. A la tonnellerie Vicard, pour la première fois, on lance la cuve de 500 litres 50% bois, 50% inox.

Jean-Charles Vicard devant sa cuve mi-bois, mi-inox © JPS

Je voulais effectivement allier la réduction et la fraîcheur que peut apporter l’inox, avec les tanins du chêne, qui ,si on les cuit avec la température nécessaire, apportent la longueur au vin » Jean-Charles Vicard, Tonnellerie Vicard.

Avec Alien, cette nouvelle table de tri dernière génération, on se demande désormais où sont les petites mains de la vigne… « Les raisins sont déposés sur le convoyeur, une caméra détecte par tri optique les raisins et les rafles, l’information est envoyée au robot qui par l’intermédiaire de buses aspirantes, viennent enlever les déchets » m’explique Lisa Rebeyrol responsable communication CITF

Il y a aussi Bakus, l’enjambeur prototype entièrement autonome dans la vigne, commandé à distance. De nombreux vignerons et maisons de Champagne ont déjà passé commande pour 2019.

Le Bakus par Vitibot, une entreprise champenoise basée à Reims avec les Bache père et fils © JPS

C’est un robot autonome qui va pouvoir travailler des séries d’heures dans la journée du travail du sol, des pulvérisations confinées, sans être humain, si ce n’est que la machine va pouvoir être surveillée à distance » Dominique Bache de co-fondateur de Vitibot

On a même pensé à la santé des ouvriers de la vigne, souvent oublié. Isabelle Morrier de Saint-Emilion a inventé le « So’ Cool », un siège auto-porté pour effectuer assis les travaux dans la vigne : « pour éviter d’être souvent accroupi, debout parce qu’on travaille sur des vignes basses, donc c’est pour éviter d’avoir des problèmes de dos, de genous… » explique Isabelle Morrier.

Durant ces 3 jours, les viticulteurs du monde entier vont réaliser de nouveaux investissements qui vont ainsi révolutionner leur vie.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Charles Rabréaud, Jean-Marc Ceccaldi :

19 Nov

Côté Châteaux : la nouvelle émission de NoA sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine

C’est un peu comme une naissance… J’ai la joie de vous annoncer l’heureux événement : une nouvelle émission 100% terroir, qui va s’appeler comme le blog « Côté Châteaux ». Une émission nouvelle génération tournée aux smartphones de 13 minutes à voir chaque mois sur NoA qui va faire la part belle à toutes les appellations viticoles de Nouvelle-Aquitaine. 

Amélie Osmond, jeune viticultrice en Côtes de Bourg, elle a tout plaqué pour venir à la vigne © JPS

Chaque mois, je vous propose un focus sur une appellation, une AOC, AOP, de la grande région. Durant 13 minutes, je vous invite à découvrir le terroir de cette appellation, son histoire, ses cépages, sa manière de vinifier, de conduire le vignoble, d’élever le vin, mais aussi et avant tout de faire connaissance avec les vignerons qui la font.

Le 1er numéro a été réalisé avec de nouveaux outils numériques (des smartphones) avec Sébastien Delalot, mon collègue de France 3 Aquitaine. Elle va vous immerger dans les Côtes de Bourg.

Didier Gontier, le directeur des Côtes de Bourg, ils ont eu l’idée géniale de créer un vaste bar à vins pour recevoir les touristes © JPS

Pourquoi eux ? Tout simplement, ce choix s’est imposé à moi comme une évidence car les Côtes de Bourg avaient payé un lourd tribu lors de l’orage de grêle du 26 mai dernier, et il me paraissait normal de retourner voir ces vignerons au premier rang desquels figurait Cyril Giresse du château Gravettes-Samonac, pour leur demander comment ils avaient pu passer cette épreuve.

Sébastien Delalot, derrière les nouveaux outils de tournages : des smartphones © JPS

Bien que ceux-ci aient été durement impactés, ils incarnent aussi une nouvelle génération de viticulteurs qui bougent. Non seulement ils organisent une fois l’an la nuit du terroir début août, mais aussi certains ont décidé de changer de vie et de s’installer dans ce petit coin de paradis comme Amélie Osmond et son mari Victor, qui ont acquis en 2015 le Clos du Notaire. Ce couple est aujourd’hui dans cette nouvelle tendance du bordelais à avoir fait le choix du bio.

UBB et Côtes de Bourg ensemble pour gagner… le match face au merlot… © JPS

Les Côtes de Bourg c’est aussi cette Maison des Vins qui s’est doté en 2016 d’un bar à vins gigantesque, avec vue sur la Dordogne, pour un budget de 1,5 millions d’euros. Didier Gontier, son directeur, que nous avons rencontré, nous dira tout de cet investissement.

« Il y a du lourd en Côtes de Bourg », ce sera aussi le petit clin d’oeil, le reportage sur les vendanges sympathiques des joueurs de l’UBB, partenaires de cette appellation depuis plusieurs années, au château Eyquem.

Chaque numéro, se terminera dans un bar à vins, un bistrot ou resto qui met en avant les vins de l’appellation et propose des associations savantes de mets et de vins. Nous nous poserons ainsi au 4 Baigneurs, un nouvel établissement qui a ouvert sur le port de Bourg, avec Alexandre da Gama et son épouse, qui font aussi bouger le coin.

Le second numéro en décembre sera assez moëlleux et tout en douceur car consacré à Monbazillac et ses vins liquoreux.

Amélie Osmond dans ses vignes, en interview pour Côté Châteaux © Sébastien Delalot

Côté Châteaux se veut le reflet des terroirs de Nouvelle-Aquitaine et des vignerons qui les incarnent. Une bonne dose d’humanisme et de rencontres dans les rangs de vignes.

LES DATES DE DIFFUSION DE COTE CHATEAUX SUR NOA :

  • samedi 8 décembre à 18h45
  • lundi 10 décembre à 22h20
  • mardi 11 à 22h45
  • mercredi 12 à 10h35
  • jeudi 13 à 9h
  • jeudi 13 à 20h40
  • vendredi 14 à 17h50

« Côté Châteaux » dans les Côtes de Bourg bientôt sur NoA et sur le blog  regardez ici :

(NoA sur internet et sur les box :  Orange 339 / SFR 455 / Free 326 / Bouygues 337)

Le château Smith Haut-Lafitte remporte un International Best Of Wine Tourism en Australie

Le Château Smith Haut Lafitte a de remporté le prestigieux « International Best Of Wine Tourism Award 2019 », le 8 novembre dernier, à Adélaïde. Celui-ci consacre la qualité et l’intérêt du site bordelais pour les amateurs d’œnotourisme.

La Forêt des Cinq Sens au château Smith Haut Lafitte © Daniel Cathiard

SHL avait déjà reçu, il y a 3 semaines à Bordeaux, un Best Of d’Or dans la catégorie « Art et Culture ». Eh bien, le Château Smith Haut Lafitte vient d’être sacré International Best Of Wine Tourism 2019 à Adélaïde.

Ce prix vient saluer les efforts et l’originalité de Smith Haut Lafitte, avec notamment « La Forêt des 5 Sens » : un parcours de Land Art au cœur de 10 hectares de parcs alentour, au fil d’œuvres monumentales et d’expériences sensorielles, entre arbres, fleurs, ruisseaux et vignes. Une symbiose parfaite avec les valeurs du château : respect de l’environnement et de la biodiversité. L’art et la culture   famille Cathiard a toujouer eu un penchant pour  l’art et la culture:  son atelier « Rencontre Art & Vigne » propose en effet une visite poétique qui met à nu les œuvres majeures du château, au plus près de la plante et ponctuée d’anecdotes insolites.

393 candidats étaient en lice sur le plan mondial. Seulement 10 ont reçu le fameux trophée International, remis lors de l’assemblée générale du Réseau des Great Wine Capitals*. Pour la 1ère fois depuis la création du concours, le jury a souhaité décerner cette année un « Special Achievement  » Best Of Wine Tourism Award à la Cité du Vin de Bordeaux, pour son rayonnement international et l’envergure de son offre culturelle.

Le concours Best Of Wine Tourism 2019 se poursuit avec le Prix du Public: pour voter, rien de plus simple sur greatwinecapitals.com jusqu’au 22 novembre pour l’un des 62 Best Of d’Or décernés dans le monde en 2019, dont 7 en Bordelais.

16 Nov

Quand Cristiano Ronaldo s’offre l’apéro le plus cher au monde…

Un apéro qui n’aura duré que 15 minutes, avant d’aller voir un match de tennis. Mais quel apéro. Le Sun révèle que Ronaldo a sorti le grand jeu et fait servir un Richebourg Grand Cru, suivi d’un Pétrus qu’il n’a même pas fini. Coût du match sur le comptoir : plus de 30000€.

© Christiano Ronaldo a gagné 5 ballons d’or

C’est le Sun qui révèle l’histoire. Le brillant joueur portugais amateur de bons vins s’est offert un bon moment dans un bar chic londonien le Scott’s, avec sa femme et deux amis pour célébrer l’anniversaire de sa fille, avant d’aller assister à un match de tennis entre Novak Djokovic et John Isner à l’O2 Arena.

Le reportage et le titre du tabloïd anglais qui s’en est suivi ne devaient pas laisser indifférents les commentateurs de la planète foot ou de la planète vin: « les rouges de Ron : Cristiano Ronaldo quitte un restaurant londonien select après avoir dépensé 27 000 £ [soit 30 500 €] en quinze minutes » selon le Sun.

Alors certes, ce grand joueur a les moyens de s’offrir ce genre de belles bouteilles mais tout de même… apprécier ces vins en 15 minutes ! 90 comme sur un terrain de foot, cela aurait moins choqué la presse britannique et d’autres, ce d’autant que la 2e bouteille de Pétrus n’a pas été bue totalement, le petit groupe préférant ne pas louper le match de tennis…

Au moins, Cristiano a bon goût puisqu’il s’agit d’un Richebourg Grand Cru à 17000£  (environ 20000€), le vin le plus cher au monde actuellement, et un Pétrus de 1982. La note globale acquittée était de 27000£, soit plus de 30000€… Le Sun ajoute qu’au moment de régler la note, il n’a pas paru surpris.

14 Nov

Les réactions des vignerons bordelais face à la menace de Donald Trump de taxer davantage les vins français

En réponse aux prises de position du président Macron, le président américain Donald Trump a accusé mardi la France de freiner les importations de vins américains en imposant des tarifs douaniers plus lourds que ceux que pratiquent les Etats-Unis. Une nouvelle guerre de position, en terme de tarifs douaniers, qui pourrait quelque peu destabiliser les exportations de vins de Bordeaux, si ces taxes venaient à se concrétiser.

 Au châteaux Carbonnieux, la famille Perrin espère ne pas trop subir les foudres des USA et de Donald Trump, car elle a encore en tête le mauvais souvenir de 1996 où après les essais nucléaires français leurs exportations avaient baissé.

Aujourd’hui, sur leurs 180000 bouteilles de vin blanc produites, les 2/3 partent à l’export et notamment sur les Etats-Unis parmi les premiers marchés étrangers pour ce château.

Eric, Marc et Philibert Perrin, en train de déguster une barrique de sauvignon 2018 en plein élevage © JPS

Le marché américain est un marché qui pèse lourd, et qui va peser presque 20% de mes volumes de production (en blanc). Forcément des vins taxés, ce sont des vins qui vont être moins compétitifs sur le marché, vins plus chers donc qui vont avoir moins d’attrait auprès du consommateur », Eric Perrin château Carbonnieux.

Aux USA, les exportations de vins de Bordeaux représentent ,sur les 12 derniers mois, 27 millions de bouteilles pour 276 millions d’euros, selon le CIVB. C’est le 2e marché à l’export après la Chine (25% des volumes exportés), avec 10% en volume et 13% en valeur. De quoi inquiéter également la Maison de Négoce Millésima, très présente aux USA (3e pays à l’export pour elle).

« Il y a plus d’un an déjà, le président américain avait dit qu’il voulait taxer de 10% l’importation de vins français, ça existe déjà depuis un petit moment, heureusement que cela ne s’est pas concrétisé et qui j’espère ne se concrétisera pas » m’explique Fabrice Bernard le PDG de Millésima.

Fabrice Bernard, le PDG de Millésima © JPS

C’est dommage parce que, pour Bordeaux le marché US est en train de repartir…le marché US, comme le marché belge ou les marchés européens ce sont des marchés importants, ce sont des marchés de consommateurs avertis, et éclairés, ce serait dommage de les perdre », Fabrice Bernard PDG de Millésima.

En effet, les consommateurs américains achètent et importent plutôt des vins supérieurs ou des crus classés.Le prix moyen d’une bouteille de Bordeaux est ainsi vendue aux USA 22€.

En fonction de la nature du vin et du degré d’alcool, la taxe à l’importation aux Etats-Unis varie entre 5,3 cents et 12,7 cents par bouteille de 75 cl, selon la Commission américaine du commerce international. Les vins pétillants sont soumis à une taxe plus élevée de 14,9 cents.

Hugo Bernard en pleine dégustation ce matin des vins des propriétés de la famille Bernard © JPS

A l’inverse, les vins importés en Europe sont eux soumis à une taxe de 11 à 29 cents par bouteille en fonction de leurs taux d’alcool, selon le Wine Institute, qui représente les intérêts du secteur vinicole aux Etats-Unis.

Olivier Bernard, le président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux © JPS

« La France fait partie de l’Europe, et donc si l’on taxe les produits français, il faudra taxer tous les produits européeens, les vins français, mais aussi les vins italiens ou les vins espagnols. Maintenant j’ai envie de dire que si les vins américains sont plus taxés en Europe qu’aux Etats-Unis eh bien il faut remettre les choses à plat… » commente Olivier Bernard le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.

Le marché américain est à prendre en considération, car c’est aujourd’hui le 1er marché consommateur de vin au monde. Pour Philippe Castéjà, Président des Crus Classés 1855, il faut relativiser également car la part des vins américains exportée est infime : les consommateurs américains engloutissent quasiment 95% de leurs vins produits en Californie.

Le CIVB n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet, préférant se retrancher et attendre, de peur d’un nouveau tweet ? Ou peut-être pour ne pas ajouter de l’huile sur le feu.

10 Nov

Nouvelle tendance : ces vignerons qui débarquent à Bordeaux et ouvrent leur bar à vin

C’est « un château en ville » qui a ouvert le bal il y a un an rue Saint-James. Aujourd’hui, Tutiac ouvre un tout nouveau Bar à Vin également central à Bordeaux : le Tutiac Direct Wine Bar. Comment ces vignerons décident de faire bouger les lignes et se diversifient. Côté châteaux vous dévoile leur démarche.

Le chef Frédéric Coiffé, Laurent Querion, Arnaud Courjaud vice-présidents de Tutiac, et Damien Malejacq responsable marketing © JPS

Attention, c’est une machine de guerre qui a décidé de frapper fort en ouvrant ce jour le Tutiac Direct Wine Bar, le premier bar à vin de coopérateurs en France. En circuit court, en direct !

L’ouverture était annoncée depuis plusieurs mois sur la vitrine cours Alsace-Lorraine © JPS

Tutiac, c’était jusqu’à récemment cette coopérative aux 450 adhérents, 4000 hectares de vignes, qui produit 220000 hectolitres, soit 30 millions de bouteilles à l’année.

Le lieu est vraiment proche de l’un des emblèmes de Bordeaux © JPS

Mais Tutiac s’est rapproché des caves d’ Unimédoc, de Lugon et de Sauternes, ce qui lui donne encore plus de puissance: « aujourd’hui, on produit 320000 hectolitres, l’équivalent de 40 millions de bouteilles… »

Au centre Eric Hénaux, le directeur de Tutiac, entouré de l’équipe du Wine Bar © JPS

Avant on produisait du vin de Blaye en vrac, puis du Blaye en bouteilles, et désormais on produit du vin dans 15 appellations de Bordeaux, on veut être une marque qui soit crédible sur la place de Bordeaux« , Eric Hénaux, directeur de Tutiac.

Bar à vin et caviste en même temps © JPS

« Tutiac compte désormais 650 viticulteurs sur 6000 hectares, on impacte la vie de 1500 familles ».

Cela faisait un moment que cette idée originale d’ouvrir un bar à vin central à Bordeaux leur trottait dans la tête.Tout s’est fait rapidement depuis février et en quelques mois, un superbe bar à vin traversant entre le Cours Alsace Lorraine et la place qui donne sur la Porte Cailhau, a vu le jour, un investissement de 500000 €.

« On a fait appel à l’agence Versions qui a réalisé les magasins pour Comtesse du Barry, on essaie à chaque fois de s’appuyer sur des gens dont c’est le métier ».

Après avoir réalisé son marathon de soirées inaugurales avec les salariés (mardi la 1ère à laquelle Côté Châteaux participait en primeur), les clients, les journalistes, les étudiants de Kedge, c’est aujourd’hui le grand jour, l’ouverture au grand public.

C’est le 1er bar à vin de coopérateurs en France. Un projet un peu fou. On veut toujours être en avance sur les tendances, avec un rapport qualité-prix juste. C’est du circuit court en plein coeur de Bordeaux. » Damien Malejacq responsable marketing.

Cela va être un bar à vin de producteurs, ce sont des vignerons qui sont derrière ce projet là. Tutiac affiche quelque 50 références, auxquelles s’ajoutent une quarantaine d’autres caves coopératives d’autres régions viticoles comme Vinovalie, Alliance Loire, Nicolas Feuillate, ou Wolfberger (2 à 3 référence par coopérative) : « ce sont les vins de coop…ains » me précise Eric Hénaux.

Le chef Frédéric Coiffé participe à cette nouvelle aventure de Tutiac © JPS

Derrière le zinc, il y a aussi un chef Frédéric Coiffé, avec pour objectif de « changer de la restauration traditionnelle, même si à midi il y aura un menu du marché à 16€, on ne va travailler qu’avec desd poroducteurs du Sud-Ouest comme les produits de Louis Ospital, d’autres aussi de la charcuterie Sylvain Andrieux, etc… mais c’est ici le vigneron la star. Il va y avoir des vignerons partout, avec des portaits accrochés au mur et avec un écran plat qui va projeter le travail de ces vignerons coopérateurs. » Des vignerons, qui tous affichent au minimum un label de développement durable HVE2 ou HVE3. « On veut montrer avec les vignerons de Tutiac que ce projet est possible et servir de modèle aux autres vignobles français », poursuit Damien Malejacq.

Cette démarche est assez innovante, même si depuis plus de 10 ans, ils ont compris qu’il fallait aller chercher le goût du consommateur, là ils vont chercher l’amateur de vin, qui ne fait pas toujours la démarche de se rendre dans les propriétés ou à la cave coopérative.

Le but, il est là, c’est de partager avec le consommateur, comment ça se passe à la vigne, comment on fait du vin, c’est vraiment de l’échange à 100%

Estelle Roumage, la première à avoir eu l’idée de rapprocher son château de Bordeaux © JPS

La pionnière a tout de même été Estelle Roumage, 5e génération de vignerons dans l’Entre-Deux-Mers. Avec son château Lestrille, elle a décidé de s’implanter juste à côté de la Grosse Cloche, rue Saint-James, en créant « un château en ville », un nom original où tout est dit.

Dans son chai à barriques, la vigneronne Estelle Roumage au château Lestrille à Saint-Germain-du-Puch © JPS

Estelle Roumage avait pourtant de quoi s’occuper avec ses 45 hectares de vignes à Saint-Germain-du-Puch où elle produit la moitié en blanc et rosé et l’autre moitié de vin en rouge (en cuve, en barriques et avec une cuvée supérieure le Secret de Lestrille, 100% merlot élevé en barriques de chêne, en bois neuf).

Une ambiance de chai avec ces tonneaux comme table, avec Joël Bureau, Diane et Jacqueline © JPS

Estelle Roumage a repris cette propriété familiale créée par son arrière-grand-père en 1901, au moment où celle-ci fêtait son centenaire en 2001. Depuis elle a su la faire avancer, améliorer encore la qualité de ses vins et se remettre totalement en question : « on a au château une boutique qui fonctionne bien, mais parfois les bordelais ne viennent pas jusqu’à nous alors on est venu à eux ».Et depuis le 1er décembre 2017, elle a su aménager un petit nid douillet réalisé par un brillant architecte de Libourne, Alain Arnaud, où elle propose, pour agrémenter ses vins, des planches de légumes et fruits frais, de charcuteries et fromages, mais aussi des assiettes d’huîtres,… servies par Mathieu Bureau et Jan Braun. Un château en ville qui a réussi à trouver ses marques et qui est ouvert du mercredi au dimanche midi, avec ses formules qui plaisent.

On a du mal à attirer les bordelais, et on s’est dit puisque eux ne se déplacent pas vers nous, à nous de nous déplacer vers eux…Ce n’est pas un bar à vin classique, c’est vraiment le château qui s’est déplacé en ville. C’est un plus que l’on apporte, le côté local et en direct. » Estelle Roumage, château Lestrille.

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Alain Arnaud, Guillaume Puyo et Marie-Pierre Cosquier

Mes grand-parents étaient viticulteurs, et je retrouve ici l’ambiance, cela a un côté magique », Alain Arnaud.

L’originalité, c’est non seulement de trouver tous les produits du château Lestrille, de pouvoir les déguster à moindre coût en mangeant (avec une licence 2), de voir accroché au mur toute l’histoire de la famille Roumage dans la vigne depuis Eugène l’ancêtre.

 

Estelle Roumage et sa team Mathieu Bureau et Jan Braun de « un château en ville » © JPS

Et puis comme dit Estelle, cela permet de mieux passer certains moments délicats dans le vigne, car avec toutes ces intempéries, en 5 ans elle a perdu quasiment une récolte et demi. Pareil, pour Tutiac qui a perdu 30% avec la grêle du 26 mai dernier, « on a perdu 60000 hectolitres », selon Eric Hénaux.

Une nouvelle tendance et de belles initiatives saluées par Côté Châteaux, le blog du vin, qui prends le pouls de l’actu viticole.

Et pour être complet, le tout premier à avoir lancé l’idée, c’était François des Ligneris, du château Soutard qui avait ouvert l’Envers du Décor à Saint-Emilion, repris depuis par la famille Perse et Ronan Kervarrec.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Xavier Granger, suivi de la chronique de Frédéric Lot :

08 Nov

Journées portes ouvertes ce week-end en Sauternes et Barsac

A vos tablettes ! Les fabuleux châteaux de Sauternes et Barsac ouvrent leurs portes samedi 10 et dimanche 17 novembre. Venir découvrir ces belles propriétés et leur nectar qu’elles produisent à partir du botrytis cinerea..

50 vignerons des châteaux des Sauternes, Barsac, Bommes, Fargues, Langon et Preignac, ouvrent leurs portes au public samedi et dimanche.

Rendez-vous dans leurs chais et pour les visiter au cours d’un beau week-end de fête autour des arômes exceptionnels de ces magnifiques vins liquoreux.

Au programme : dégustations, visites, accords mets et vins, repas gourmands, activités ludiques…

Cette année 27 propriétés proposent le jeu des accords Sauternes et fromages et vous promettent de ravir vos palais…

Par ailleurs une initiation gratuite à la dégustation est organisée au château la Tour Blanche, samedi et dimanche à 11, 12, 14, 15, 16 et 17 heures

Demandez le programme et la liste des châteaux participants