25 Oct

Pascal Pressac, « le cuisinier paysan » : de la Grange aux Oies à son Jardin de Porcelaines…

Le chef charentais Pascal Pressac excelle depuis 2003 à la Tête de la Grange aux Oies. Un talent qu’il avait déjà démontré dans les cuisines du château de Nieuil. Avec Patrice Devaine chef sommelier et président des sommeliers de Poitou-Charentes, il en a fait un petit coin de paradis en Nouvelle-Aquitaine. D’autant qu’il y a créé son propre jardin où il vient puiser chaque matin ses plantes aromatiques, fruits et légumes. Découvrez la passion de ce vrai « cuisinier paysan », comme il se définit.

Pascal Pressac le chef cuisinier charentais en pleine action © JPS

Pascal Pressac, un chef qui ne manque ni de précision, ni d’originalité. A ses débuts, il avait son restaurant au sein même du château de Nieuil (à l’époque , le restaurant appartenait, comme le château, à Mr et Mme Bodinaud, il était tenu à 4 mains par Pascal Pressac et Luce Bodinaud), mais ils se trouvaient un peu à l’étroit avec des cuisines pas forcément des plus modernes, ils avaient décroché une étoile au Guide Michelin.

Le magnifique château de Nieuil non loin de La Rochefoucaut © JPS

Il faut dire que Pascal Pressac avait travaillé chez Troisgros à Roanne (3*** au Michelin), mais aussi chez Jean Pierre Billoux à Dijon ( 2 Macarons Michelin) et chez Richard Coutanceau à La Rochelle (2 macarons Michelin).

Il y a 15 ans, en accord avec la propriétaire du château-hôtel de Nieuil, il décide de s’associer avec Patrice Devaine, chef sommelier, pour transformer les anciennes écuries du château en restaurant qu’ils baptisent « la Grange aux Oies » car « la grand-mère de la propriétaire avait un élevage d’oies. » Ce chef qui ne dort pas, est ainsi fier d’avoir transformé le lieu en un endroit assez couru des amateurs de bonne chère et de présenter, aussi avant le service, ses assiettes de porcelaine « 80 modèles tous différents que j’ai dessinés »

Faisant sienne cette maxime de François de la Rochefoucauld : « manger est un besoin, savoir manger est un art », le chef  Pascal Pressac a depuis toutes ces années imaginé l’art qu’il restitue dans ses assiettes de porcelaine.

 J’aime bien travailler les produits que je connais, la source de l’inspiration est là »

Bien sûr, il met en avant le boeuf du Limousin, il travaille aussi pas mal les poissons, avec cette « envie d’aller au bout des choses, de faire des assiettes qu’on ne trouve nul part ailleurs, avec une identité dans le produit, pour donner une personnalité à nos établissements ».

Depuis 4 ans, il est allé au bout de sa philosophie en créant son « jardin de porcelaines », un jardin situé derrière le château de Nieuil.

C’est un endroit que j’affectionne beaucoup, tous les légumes y sont identifiés avec des porcelaines cassées… »

On travaille le sol juste avec une petite griffe, un peu de matière organique et un compost paille. On a des vers de terre, des champignons, un sol qui revit. Et c’est ainsi que ses sucrines du Berry, ses courges bleues de Hongrie, ses courgettes trompettes, ses blettes en couleurs, ses patates douces et 45 variétés de tomates forment un orchestre harmonieux dont le chef en extrait la « substantifique moëlle » dans un concert du goût à nul autre pareil.

C’est un plaisir énorme et une autre philosophie de travail, on sait ce que c’est que de venir chercher ses légumes ou ses groseilles, c’est une vraie philosophie… »

Même s’il est aidé par Dominique Hay, son jardinier, il sait que c’est un « travail énorme mais c’est plus une passion que de la rentabilité. Je veux faire différent être un cuisinier paysan et inciter les gens à venir découvrir le jardin, profiter du lieu. «  Un endroit si magique que lorsque Jean-Luc Petitrenaud est venu enregistrer l’une de ses « Escapades », il s’est arrêté direct au jardin de porcelaines avec sa cabane et a dit à Pascal c’est là qu’on va enregistrer. Pas dans les cuisines, mais dans la cabane.

Patrice Devaine, associé de Pascal Pressac, président des sommeliers de Poitou-Charentes © JPS

En salle, Patrice Devaine, le directeur et chef sommelier affiche quelques 300 références de vin à sa carte, « toutes les régions de France sont représentées, je mets en avant Bordeaux, j’ai un faible pour les vins de Pessac-Léognan, et pas mal de Bourgogne, de la Vallée du Rhône, de la Provence et du  Languedoc-Roussillon ».

Il y a aussi ces petites propriétés dénichées en blanc et en rouge, comme ce petit domaine d’Henri Jammet à Saint Sornin, non loin de là qui fait des vins exceptionnels en petites quantités : 10 à 12000 bouteilles rapidement vendues à la propriété et dans les restaurants gastronomiques sur des sols d’argile rouge à silex, avec des vendanges à bonne maturité, une macération pelliculaire, un pressurage et un écoulage du jus par gravité. La Grange aux Oies a planté avec lui 600 pieds de vigne en Chardonnay et depuis 6 ans ils élaborent ensemble un excellent cru « Fenêtre sur Grange ».

 

Au centre le chef de la Grange aux Oies Pascal Pressac avec à droite Patrice Devaine © JPS

Dans cette antre des bons produits de ce terroir charentais comme ces Cognacs (dont un petit faible pour Paul Guiraud), résonne encore cette phrase relayée par le Chef « le bonheur est à la portée de celui qui sait le goûter… ». Bravo à ce tandem Pascal Pressac et Patrice Devaine, qui s’apprêtent à fermer quelque temps la Grange aux Oies pour lui donner un coup de neuf et un nouvel envol.

La Grange aux Oies au château de Nieuil (16270) : 05 45 71 81 24

23 Oct

Le prestigieux Château Latour à Pauillac vient d’être certifié bio

Il fallait s’y attendre. L’annonce s’est faite très simplement sur Twitter avec un « Certified !! » posté hier par Frédéric Engerer, le manager du château, propriété de Françoit Pinault. Il est le 1er parmi les  « mousquetaires » 1er crus classés 1855 en rouge mais pas le 1er parmi les 1ers, car à Barsac et Sauternes Climens et Guiraud ont été les pionniers. Commentaires du monde du vin.

La fameuse tour du château éponyme et les chais en fond © Jean-Pierre Stahl

Mieux qu’un communiqué de presse, le tweet. Rapide et efficace. Preuve à l’appui, le Directeur Général du prestigieux Château Latour a annoncé la grande nouvelle, en postant le certificat Ecocert qui atteste de la certification en Agriculture Biologique en date du 22 octobre 2018. Une nouvelle qui va sans doute accélérer davantage les choses dans le monde du vin et parmi les crus classés à Bordeaux.

Premier parmi les 1ers crus classés 1855 du Médoc et de Pessac-Léognan, à avoir engagé la certification intégrale de son vignoble, le processus a été lancé en 2016 et concerne 90 hectares de la propriété. Une démarche engagée depuis plus longtemps mais par pallier dès 2008. Il faut dire que d’autres châteaux auparavant avaient ouvert la voie, comme Pontet-Canet, Durfort-Vivens, Ferrière, Palmer…

Parmi les pionniers, il faut souligner la vision de Xavier Planty (co-propriétaire et gérant de château Guiraud) qui dès 1996 avait commencé ses premiers essais. « Moi, je ne suis certifié bio que depuis 2011 mais on avait commencé bien avant avec Michel Liessi, chef de culture (à la retraite aujourd’hui), il avait une pratique du bio chez Faiveley en Bourgogne. c’est avec lui qu’on a tout développé. »

En tout cas, « c’est une super nouvelle, bienvenue au club ! » commente Xavier Planty . « Je suis ravi, je me sens moins seul… »

Moi, je trouve cela génial, que des grands crus comme cela donnent l’exemple, cela donnera une prise de conscience forte », Xavier Planty co-propriétaire et gérant de Château Guiraud.

Pour Gwénaëlle Le Guillou, directrice du Syndicat des Vins Bio d’Aquitaine : « cela confirme le phénomène auquel on s’attendait : Bordeaux était en retard par rapport à d’autres régions viticoles de France, il y a deux-trois ans, mais on savait par l’intermédiaire des techniciens dans les propriétés que les grands commençaient à s’y mettre. Pour moi, c’est hyper logique, en face il y a une très très forte demande sociétale ».

« A partir du moment où l’on veut faire des grands vins de qualité représentatifs de leur terroir, l’agriculture biologique c’est quand même une bonne option, »  Gwenaëlle Le Guillou directrice du Syndicat des Vins Bio d’Aquitaine.

A ce jour à Bordeaux, ce sont 8769 hectares qui sont certifiés bio en 2017 soit un peu plus de 8% du vignoble bordelais.

Contacté par mes soins par téléphone et par mail, Château Latour n’a pas encore fait ou envoyé de commentaire à Côté Châteaux. J’imagine que ça ne saurait tarder.

En tout cas, ce sont désormais 15% des crus classés 1855 qui aujourd’hui sont en bio soit presque deux fois plus que la moyenne sur le reste des exploitations.

22 Oct

Focus sur Fronsac, l’un des grands terroirs de Bordeaux

Fronsac fait partie de ces 65 appellations de Bordeaux qui a un terroir assez remarquable. Fronsac et sa soeur-jumelle Canon-Fronsac organisent leurs portes-ouvertes ce week-end des 27 et 28 octobre. 28 châteaux seront sur le pont.

Le château de la Rivière domine la vallée qui plonge vers la Dordogne © JPS

Au château de la Rivière, l’un des emblèmes de l’appellation avec ses 65 hectares de vignes. Les derniers coups de sécateurs y sont donnés en cette mi-octobre dans ces parcelles de malbecs et vieux merlots sur le coteau au pied du château. La troupe de 50 vendangeurs (dont 20 élèves en BTS commerce vins et spiritueux du lycée de Montagne) ramassent les dernières grappes sur un terroir assez magique, qui a plutôt bien résisté  au stress-hydrique de cet été.

Xavier Buffo, avec de très vieux pieds de merlots de 90 ans au château de la Rivière © JPS

Je pense que ça fait partie des grands terroirs de Bordeaux, ça c’est sur, on est vraiment sur des argilo-calcaires, » Xavier Buffo directeur du château La Rivière

Et de compléter, « ici on est dans la côte avec beaucoup plus d’argile et on a une partie du vignoble qui est sur le plateau calcaire avec une capacité à retenir l’eau et à obtenir une qualité de tanins exceptionnelles ».

A Saillans, le château Barbey détenu par la famille Trocard © JPS

Un peu plus loin à Saillans, Benoît-Manuel Trocard, issu d’une des plus vieilles famille de vignerons de Bordeaux, vient de terminer les vendanges de ses 3 hectares au château Barbey. Il effectue depuis plusieurs jours ses remontages, goûte à la cuve et donne ses premières impressions sur ce millésime :

 

Benoît-Manuel Trocard © JPS

« Sur ce millésime 2018, on est sur un caractère très élégant, on est déjà sur une fermentation qui a une dizaine de jours et sur des vins qui sont presque prêts à boire », explique Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

 On est sur une concentration qui est hors norme, des indices très intéressants et sur un vin très aromatique », Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

Le chai à barriques du château la Daupine, 80 % est aujourd’hui vendu à l’export © JPS

Ces vins de Fronsac étaient déjà servis à Versailles. Jean de Richon, avocat à la cour du roi Louis XV, fit construire le château la Dauphine en 1747 et déguster ses vins à la Cour.

La Dauphine, qui donna naissance au futur Louis XVI, et séjourna au château donna son nom à cette propriété de Fronsac.A l’époque son vin était devenu l’un des plus chers de France, bien plus que ceux de Saint-Emilion, l’appellation voisine. Depuis le château a pas mal évolué, gagné et notoriété et aussi en qualité.

Passé de 30 à 53 hectares, il s’est converti en agriculture bio, certifié depuis 2015 et est même passé en biodynamie en totalité depuis 2017.

Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine © JPS

On a notamment progressé au niveau de l’élevage, on fait des tests sur des amphores, on essaie tous les ans de se remettre en question et d’avancer, que ce soit sur la viticulture, en biodynamie, sur l’élevage aussi... », Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine

Dans les caves souterraines du château de la Rivière, la dégustation religieuse du millésime 2014 © JPS

Et dans ces caves, creusées dans le calcaire, reposent des milliers de bouteilles, l’âme de Fronsac et du château de la Rivière . « C’est un millésime qui est très représentatif de ce qu’on peut faire à Fronsac et à la Rivière » ajoute Xavier Buffo commentant une dégustation de son 2014, « c’est-à-dire des vins qui sont puissants, élégants où vraiment le terroir parle : on a beaucoup de minéralité, beaucoup de puissance et d’élégance. »

Mieux que la Route 66, le Cadillac Tour…à Bordeaux

En voilà une idée insolite, une Cadillac qui fait le tour des caves et bars à vins à Bordeaux, à la rencontre des amateurs de vin. Cette initiative, on la doit aux Cadillac Côtes de Bordeaux, qui jeudi 18 octobre, sont allés faire découvrir leur savoir-faire auprès des consommateurs.  

« Ah que celle là mon vieux, elle est terrible », on connaissait le goût de Johnny pour les belles bagnoles et américaines de surcroît, il n’aurait pas été déçu avec cette vieille Cadillac qui a arpenté les rues de Bordeaux jeudi soir.

La formule à Paris a connu un réel succès, elle a été mise en oeuvre également à Bordeaux © Cadillac Cotes de Bordeaux

DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR

Si le consommateur ne vient pas à toi, le vigneron lui n’hésite pas, il enfourche sa bécane, monte dans sa Cadillac et se rend à la grande ville. Ainsi, les vignerons sont sortis de leur chai pour aller à la rencontre des amateurs de vin dans les caves et bars à vins de la capitale bordelaise. L’ambiance était du coup fort sympathique et conviviale entre concerts, ardoises de produits du terroir et dégustations de vin.

1500 VERRES DEGUSTES

Le concept du Cadillac Tour. semble avoir trouvé son public. Initiée à Paris en avril 2018, la formule a montré son efficacité et l’engouement des amateurs de vin de voir les vignerons venir à leur rencontre. Environ 1500 verres de vins ont ainsi été dégustés dans les établissements partenaires.

Les clients des caves et bars à vins ont ainsi l’opportunité d’échanger avec les vignerons autour d’une dégustation offerte et dans une ambiance conviviale. C’est l’opportunité pour eux de découvrir le terroir de l’appellation, ainsi que l’homme ou la femme qui se cache derrière chaque bouteille »,  Damien Chombart, des Cadillac Côtes de Bordeaux.

UNE SOIREE MISE EN SCENE SUR LES RESEAUX SOCIAUX

Toute la soirée, Vicky Wine, les itinéraires de Charlotte (bloggeuses)  et Benjamin Bardel (journaliste NRJ) ont animé la soirée en direct, avec la fameuse Cadillac qui a sillonné les rues de Bordeaux. Le public était ravi de faire avec eux des selfies.

« La présence d’un vigneron ou d’une vigneronne dans les caves et bars à vins est un « petit plus » très apprécié par les amateurs de vins. Cela permet de faire découvrir l’AOC dans une ambiance intimiste et familiale » selon  Jean-Rémi Larrat, vigneron en Cadillac Côtes de Bordeaux.

19 Oct

La tournée girondine de l’Ambassadeur de Grande-Bretagne, sur fond de Brexit

Lord Edward Llewellyn, Ambassadeur de Grande-Bretagne, est venu rassurer les ressortissants britanniques résidents en France sur la sortie de son pays de l’Union Européenne. L’occasion de rencontrer également la famille Sichel, des Anglais qui ont acheté Angludet et Palmer. Ce fut aussi une fierté de visiter la Cité du Vin dont le parcours permanent a été pensé et réalisé par les Anglais de Cassonman.

L’Ambassadeur Lord Edward Llewellyn, au centre avec la famille Sichel au château Angludet © Jean-Pierre Stahl

Les Anglais en terre girondine… ce n’est pas nouveau, on se souvient de l’occupation et du fameux Talbot qui perdit la bataille de Castillon, enivré de ce bon vin de Bordeaux. En dehors de cette guerre de cent ans, les liens économiques et culturels n’ont jamais cessé entre ces deux nations, l’Entente est même devenue Cordiale depuis plus d’un siècle…

Les Britanniques aiment le vin, notre marché reste extrêmement important, et les chiffres le montrent sur les 12 derniers mois, les achats ont augmenté de 11% en volume et 18% en valeur », Lord Edward Llewellyn Ambassadeur de Grande-Bretagne.

Le temps semble jouer en faveur des échanges et des vins de Bordeaux importés en Grande-Bretagne.

Après le Brexit, la livre sterling a chuté de près de 20% et les commandes de vins de Bordeaux ont baissé ou ont été gelées ou presque, mais aujourd’hui on peut se réjouir, elles repartent au beau fixe, ce depuis 12 mois.

Ces aléas ne semblent pas effrayer les Sichel avec leur flegme britannique, dont les parents ont acheté Angludet en 1961, puis Palmer un peu plus tard.

Mes parents ont acheté Angludet en 1961, à l’époque la propriété était quasiment à l’abandon, c’était une période creuse, il n’y avait que 7 hectares, ils ont mis près de 30 ans à replanter, pour arriver à la superficie actuelle de 32 hectares », Benjamin Sichel du château Angludet.

Au cours de sa tournées girondine, Lord Edward Llewellyn a tenu à rencontrer au Musée d’Aquitaine durant près de 2 heures près de 200 ressortissants britanniques installés en France et dont la majorité sont des retraités.

La livre maintenant face à l’euro est basse, notamment pour nos pension, là je gagne 400 par mois, c’est terrible… », me confie Michaël Reid, résident à Monboyer en Charente. « Je suis bien intégré en France, j’aime bien l’équipe de Bordeaux, je suis l’équipe de Bordeaux, j’aime bien la France mais je ne pourrai peut-être pas rester, ça me fait peur »

« Evidemment, c’est une période inquiétante pour mes concitoyens ici en France, parce qu’il y a cette incertitude pendant que les négociations se poursuivent. Moi et mes collègues, on a déjà fait 27 réunions pour écouter nos concitoyens, entendre leur inquiétude et autant que l’on peut les rassurer, » me confie Lord Edward Llewellyn, Ambassadeur de Grande-Bretagne en France.

 

15 Oct

Traversée de l’Atlantique en tonneau : pour l’instant ça flotte, mon pote

Jean-Jacques Savin, ce retraité qui a eu l’idée de traverser l’Atlantique à bord d’un tonneau a testé son engin flottant sur le Bassin d’Arcachon. Pour l’heure, c’est plus calme que l’Océan. Il est suivi et sponsorisé dans cette aventure par la tonnellerie Boutes.

Le tonneau orange bien visible de Jean-Jacques Savin ® France 3 Aquiatine

Ce militaire à la retraite n’est pas un marin d’eau douce, il a  déjà connu de nombreuses aventures en mer. A 71 ans, Jean-Jacques Savin, s’est dit en lisant « Naufragé volontaire » d’Alain Bombard : « pourquoi ne pas tenter de traverser l’Atlantique à bord d’un tonneau dépourvu de moyens de propulsion ? »

Il va ainsi partir prochainement des Canaries pour rallier les Caraïbes grâce à la force des vents et des courants, ce retraité n’a qu’une seule crainet, celle d’être percuté par des baleines ou des orques.. 

C’est vendredi dernier qu’il a mis pour la première fois à l’eau son embarcation, son tonneau depuis le port ostréicole d’Arès, après des mois de préparation et d’études. L’objectif est de passer déjà 4 jours sur le Bassin, mais il va se risquer à tester son tonneau dans les passes connues pour être assez difficiles. Le tonneau est assez simplement lesté de sacs de sable, mais quand il prendra le grand départ, il emportera de la nourriture pour trois mois, un dessalinisateur, du matériel de pêche… mais aussi des équipements scientifiques, des livres, de la peinture et sa guitare.

Souhaitons lui bonne chance, ou plutôt bon vent !  

Regardez le reportage de Sandrine Valéro, Olivier Prax et Sarh Paulin :

14 Oct

Une bouteille de Macallan de 1926 adjugée 843200 dollars à New-York

Cette bouteille de bouteille de whisky était suceptible de battre le record du monde, néanmoins son prix est déjà faramineux. Elle a été vendue 843.200 dollars ce week-end par Sotheby’s.

The Macallan 1926, 60 ans d’âge © Sotheby’s

Une bouteille de whisky écossais millésime 1926 a été vendue samedi à New York 843.200 dollars lors d’enchères organisées par Sotheby’s, un prix supérieur à tous les records vus dans le vin mais qui n’a pas dépassé celui enregistré début octobre pour le whisky, soit 1,12 million de dollars.

Il s’agissait d’une bouteille remplie en 1986 par la maison écossaise The Macallan après maturation en fût de chêne durant soixante ans. Contrairement au vin, le whisky cesse de maturer et se stabilise une fois en bouteille.
Fondée en 1924, The Macallan, dont la distillerie se trouve à Craigellachie, dans le nord de l’Ecosse, n’a produit que 40 bouteilles The Macallan millésime 1926 avec 60 ans de maturation. Parmi elles, 12 possèdent une étiquette illustrée par Peter Blake, qui a notamment réalisé la pochette de l’album des Beatles « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » (1967). C’est l’une de ces douze bouteilles qui a été vendue samedi.
Avant samedi, trois bouteilles The Macallan 1926 avaient été vendues aux enchères ces six derniers mois pour plus d’un million de dollars chacune.
Mi-mai, à Hong Kong, un exemplaire avec l’étiquette de Peter Blake est parti pour 1,01 million de dollars. Le même jour, une version dont l’étiquette a été réalisée par l’artiste italien Valerio Adami a été vendue, elle, pour 1,1 million de dollars.
Début octobre, une autre « Valerio Adami » a établi un nouveau record à 1,12 million de dollars, lors d’une vente à Edimbourg organisée par la maison Bonhams. Les enchères bénéficient aujourd’hui de la montée en puissance du whisky, désormais consommé mondialement et de plus en plus prisé en Asie.
AFP.

11 Oct

Rendez-vous aux journées particulières de la Maison Hennessy les 12, 13 et 14 octobre

La Maison Hennessy ouvre cette année encore ses portes : 4 sites emblématiques à découvrir, dont certains sont habituellement fermés au public. Sur réservation ou en libre accès, plusieurs expériences vous sont proposées les 12, 13 et 14 octobre.

Le navire amiral © Hennessy – Jean-Philippe Caulliez

Les Journées Particulières de LVMH, ce sont des journées privilégiées où le  public peut découvrir des lieux d’exception à travers le monde. Ces journées vous invitent à rencontrer ces artisans de chacune des Maisons.

Cette quatrième édition met en valeur la richesse des savoir-faire, les forces de l’innovation et de la créativité, ainsi que la diversité du patrimoine architectural et culturel des 56 Maisons du Groupe participantes sur cinq continents.

LES VISITES HENNESSY ET L ‘ART DE LA SELECTION 

Une plongée dans les coulisses de la Maison Hennessy à travers une visite innovante permettant de découvrir l’excellence de ses savoir-faire. Un parcours sensoriel et dynamique complété par une expérience immersive au sein du Chai du Fondateur, chai séculaire où vieillissent les eaux-de-vie les plus précieuses de la Maison. Une installation artistique contemporaine symbolisant la quête du Maître Assembleur et l’art de la sélection y sera pour la première fois dévoilée au public.

EXPOSITION « MAKE THE INVISIBLE VISIBLE » – Vhils 

A l’occasion de la nouvelle édition limitée Hennessy Very Special, la Maison Hennessy expose l’artiste urbain Vhils à Cognac. Véritable transcription de son processus créatif, l’exposition « Make the Invisible Visible » permet d’appréhender la genèse de la série d’œuvres réalisées par l’artiste pour l’édition limitée. Plusieurs éléments issus du patrimoine de la Maison Hennessy et ayant inspiré l’artiste ponctuent l’exposition et participent à la compréhension de ses créations.

PARC ET JARDIN D’HIVER DU CHATEAU DE BAGNOLET

Erigé en bordure de Charente en 1810, le Château de Bagnolet est une ancienne demeure de la famille Hennessy. Dans un style similaire aux maisons coloniales de Louisiane et bordé d’un parc exceptionnel de 7 hectares, il symbolise l’art de vivre de la Maison Hennessy. Le jardin d’hiver a été entièrement rénové en 2018, faisant appel aux métiers d’art et d’artisanat les plus experts. Ferronniers, tailleurs de pierre, paysagistes ont tous œuvrés dans les règles de l’art pour redonner à ce lieu historique tout son charme d’antan. Une mosaïque inspirée par la Charente qui s’écoule paisiblement à proximité a été réalisée par la mosaïste Mathilde Jonquière. Une création vibrante de marbres verts aux milles nuances vient ainsi mettre en valeur cet espace inspirant.

PONT NEUF – SITE DE PRODUCTION 

Inauguré en octobre 2017, Pont Neuf est un outil technologique innovant au service de la tradition artisanale. Cette nouvelle unité de mise en bouteilles permet de renforcer les capacités de production pour accompagner la croissance de la Maison. Il confirme la propension de la Maison à s’adapter en permanence à la demande des marchés. Pont Neuf est aussi un modèle en matière d’écoconstruction : le site a été certifié Haute Qualité Environnementale (HQE), de la réception des cognacs à l’expédition des produits finis. La preuve qu’un outil régulièrement modernisé permet de conjuguer innovation et authenticité, dans le respect d’une tradition plus que bicentenaire.

Informations pratiques : pour réserver des billets coupe-file pour Les Visites Hennessy et Pont Neuf, il est recommandé de créer un profil sur www.lesjourneesparticulieres.fr  . Entrée libre pour l’exposition « Make the Invisible Visible » et le parc et jardin d’hiver du Château de Bagnolet. ​

Avec Hennessy.

 

Bordeaux : « assurément, 2018 fera partie des grands millésimes bordelais, » selon Xavier Buffo du château de la Rivière

Alors que les vendanges en rouge se terminent dans le bordelais, Côté Châteaux a donné la parole à l’un des grands techniciens du bordelais, ingénieur agronome sorti de Montpellier. Xavier Buffo, directeur général du château La Rivière en appellation Fronsac est l’invité de Parole d’expert.

Xavier Buffo, avec de très vieux pieds de merlots de 90 ans au château de la Rivière © JPS

Jean-Pierre Stahl : « Xavier, dites-nous tout sur ce millésime 2018, entre les merlots, les cabernets et les malbecs que vous venez de rentrer, qu’est-ce qu’il en ressort aujourd’hui ? »

Mardi encore un jour de vendange à la Rivière où le brouillard a mis la matinée à se lever © JPS

Xavier Buffo : « Aujourd’hui, nous sommes encore en pleine vendange, nous n’avons pas fini, nous en avons encore pour une petite semaine... Le millésime est très très prometteur, avec des raisins très mûrs, beaucoup de maturité un état sanitaire absolument parfait. 

On a eu un été magnifique avec surtout une très belle arrière saison depuis le mois de septembre, et donc on rentre des raisins riches en sucre, ça c’est une réalité, mais surtout très aromatiques et avec une qualité de tanins très élégants. Déjà on sait qu’on tient quelque chose de très beau. »

Jocelyn en 1ère année de BTS Technico-Commercial Vin et Spiritueux à Montagne © JPS

JPS : « Pour ce 2018, est-ce qu’on peut déjà faire un parallèle avec les 2015, 2016 ou 2010 ? »

Xavier Buffo : « On peut déjà le dire assez facilement : on a connu de très beaux millésimes depuis une dizaine d’années, et assurément 2018 fera partie des grands millésimes bordelais. »

JPS : « Finalement, c’est un millésime qui a été sauvé des eaux… »

Xavier Buffo : « effectivement, le printemps a été très compliqué, globalement jusqu’à mi-juin on était très inquiet car on a eu beaucoup d’eau. Cette eau a occasionné beaucoup de problèmes de maladies, de risques de maladies.

Manon Deville la directrice technique en plein pigeage des malbecs © JPS

Ici à la Rivière on a réussi à mettre les moyens humains et techniques pour endiguer notamment le mildiou et faire en sorte qu’aujourd’hui on puisse récolter une vendange en quantité convenable. Mais c’est vrai que mi-juin on était très inquiet.

Le maître de chai de la Rivière Stéphane Krochmaluk, ancien de Fonplégade et de l’Enclos © JPS

JPS : « Ce 2018, on va s’en souvenir ! »

Xavier Buffo : « Chaque année est très différente, le scénario du 2018 est inédit, et donc cela fera partie des millésimes dont on se souviendra longtemps. »‘

 

09 Oct

Pas assez de Bordeaux servis dans les restos de… Bordeaux !

Depuis une semaine la toile commente le coup de griffe de Nicolas Martin qui a poussé un cri d’alarme par rapport aux vins servis dans les restaurants et bars à vins de Bordeaux. C’est assez significatif d’une tendance récente mais certains résistent fort heureusement.

Voici en substance le coup de gueule ou coup de griffe de Nicolas Martin, directeur de l’office de tourisme posté le 3 octobre et qui fait le buzz sur la toile . Le message est clair, il pointe du doigt les trop nombreux restos bordelais qui trouvent plus branché de proposer d’autres vins que ceux de Bordeaux à leur carte, est-ce pour se faire de plus grosses marges, ou les vins de Bordeaux sont-ils devenus trop chers, moins tendance. Voici ce qu’il écrit:

« Le coup de griffe du jour aux (trop) nombreux restaurants bordelais qui se gargarisent de proposer une cuisine élaborée à partir de produits locaux et de saison, et curieusement ne proposent pas de Bordeaux dans leur carte des vins, trouvant plus « branché » sans doute de proposer des vins d’Australie, d’Argentine ou du Languedoc. Imaginez la tête d’un touriste qui a fait des centaines ou des milliers de kilomètres pour venir à la « Mecque » du vin et ne pas pouvoir déguster local.

Dans la même situation je n’ose deviner ma propre fureur si on ne me proposait pas du Bourgogne à Beaune, du vin d’Alsace à Strasbourg ou du Chianti à Florence.

D’autant que le vignoble bordelais est probablement le plus varié du monde, du rouge, du blanc sec, du blanc liquoreux, du rosé, du clairet, du crémant, des vins bios, des grands crus, des crus bourgeois ou artisans.

Alors consommer local oui bien sur, mais boire local aussi… (c’est valable également pour l’eau minérale, la bière, les sirops…) » 

Hervé Grandeau, le président des la FGVB Fédé des Grands Vins de Bordeaux s’était déjà ému vis-à-vis de Côté Châteaux de cet état de fait. Certes, il est grand temps de poser le débat, mais on peut aussi rappeler le travail incroyable d’autres restos qui ont pignon sur rue et sont des institutions comme le Bistro du Sommelier avec Hervé Valverde à sa tête qui propose depuis plus de 30 ans à sa carte les 4/5e de vins de Bordeaux et laisse une petite place à d’autres, sans faire une énorme culbute sur ces vins. Comme quoi il n’y a pas que des gens qui ne savent pas vivre à Bordeaux.