08 Nov

Journées portes ouvertes ce week-end en Sauternes et Barsac

A vos tablettes ! Les fabuleux châteaux de Sauternes et Barsac ouvrent leurs portes samedi 10 et dimanche 17 novembre. Venir découvrir ces belles propriétés et leur nectar qu’elles produisent à partir du botrytis cinerea..

50 vignerons des châteaux des Sauternes, Barsac, Bommes, Fargues, Langon et Preignac, ouvrent leurs portes au public samedi et dimanche.

Rendez-vous dans leurs chais et pour les visiter au cours d’un beau week-end de fête autour des arômes exceptionnels de ces magnifiques vins liquoreux.

Au programme : dégustations, visites, accords mets et vins, repas gourmands, activités ludiques…

Cette année 27 propriétés proposent le jeu des accords Sauternes et fromages et vous promettent de ravir vos palais…

Par ailleurs une initiation gratuite à la dégustation est organisée au château la Tour Blanche, samedi et dimanche à 11, 12, 14, 15, 16 et 17 heures

Demandez le programme et la liste des châteaux participants

 

05 Nov

Des robots tondeuses qui vont révolutionner l’entretien des vignes

Vitirover, c’est son nom. Rien à voir avec la marque de véhicule anglaise. Mais un concept original qui est une alternative à l’utilisation d’herbicides et du travail mécanique entre les rangs de vigne. 50 robots sont déjà en service dans 7 châteaux du bordelais et sur des sites industriels.

Vitirover, le robot tondeuse qui va révolutionner le travail à la vigne ? © Jean-Pierre Stahl

Bientôt des troupeaux de robots tondeuses dans les rangs de vignes. C’est Xavier David-Beaulieu, vigneron à Saint-Emilion,qui en a eu l’idée.

Xavier David-Beaulieu, issu d’une des plus vieilles familles de vignerons de Saint-Emilion, présente depuis au moins le XVIIe siècle © JPS

Avec près de 4 siècles d’expérience familiale dans la vigne, ce descendant de vignerons et viticulteur lui-même s’est lancé dans cette innovation.

Une petite révolution car ce robot solaire et autonome (géré via des smart-phones ou des ordinateurs, à parfois des centaines ou milliers de kilomètres) permet de tondre l’herbe pour éviter qu’elle ne fasse concurrence à la vigne. Une alternative aux désherbants chimiques.

Le vitirover est l’une des, voire la première alternative au glyphosate; dans une vigne de ce type là, c’est zéro glyphosate, tout en ayant une concurrence maîtrisée au pied de vigne et c’est zéro désherbant. Cela a été une des motivations premières à la constructions de ce robot« , Xavier David-Beaulieu

Le vitirover est géré via des smartphones ou des ordinateurs en rentrant des coordonnées GPS délimitant les parcelles…

Depuis 3 ans, Jonathan Capron ne cesse d’améliorer cette machine très peu consommatrice en énergie. Il fonctionne en 12 volts et avec une consommation  de 20 à 25 watts (600 W/heure, une autonomie de 24h), bref un robot écolo.

Jonathan Capron, ingénieur en mécanique a mis au point et amélioré les dernières générations de vitirover © JPS

Si une tondeuse est coincée, nous recevons une alerte sur notre smartphone et nous lançons une opération « dentiste », on tourne plus ou moins vite dans un sens puis dans l’autre, et de cette manière on libère l’herbe coincée dans les dents », Jonathan Capron, ingénieur.

Outre le monde viticole, d’autres entreprises très importantes ont pris contact avec Xavier David-Beaulieu: « derrière s’est ouvert à nous le monde industriel  avec la SNCF pour entretenir les lignes LGV avec des milliers de kilomètres, ensuite les sites EDF et les transformateurs de haute tension et moyenne tension, les sites photovoltaïques, les zones de captage d’eau car cette machine n’est absolument pas polluante… », complète Xavier David-Beaulieu.

La campagne de financement participatif, de crowfounding, qui s’est achevée ce vendredi a permis de récolter 200 000€. Cela permettre de construire, en 2019, 50 à 100 robots supplémentaires. Des pays comme l’Autriche ou l’Azerbaïdjan (à travers son Ministère de l’Agriculture) se sont montrés très intéressés.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout , et Xavier Granger :

04 Nov

6e Salon des Outsiders : « le goût du vin de Bordeaux réenchanté »

 La 6édition se déroulera au Shangri-La Hôtel Paris, les 16 et 17 novembre prochains. A vos tablettes. 40 exposants proposeront près de 100 vins à la dégustation.

© Le Salon des Outsiders

LE CONCEPT

C’est une nouvelle date à ne pas manquer : Jean-Marc Quarin et Fabrice Léger convient le public d’amateur de vin et  de professionnels, à venir déguster une sélection unique de Crus de Bordeaux et  d’invités d’honneurs, d’Alsace, de Champagne et du Languedoc qui font bouger les
lignes. Les 40 exposants présents proposeront près de 100 vins à la dégustation,  certains prêts à boire et d’autres à encaver. Tous ces vins sont sélectionnés par Jean-Marc Quarin (www.quarin.com), critique indépendant, ils ressortent haut la main dans ses nombreuses dégustations.
Nous construisons ce salon pour permettre au public de vivre, d’expérimenter l’actualité du goût des vins de Bordeaux », Fabrice léger épicurien et co-fondateur du salon.
TROIS ATELIERS DE DEGUSTATION EXCEPTIONNELS
  • Le 1er atelier soulignera l’évolution de la qualité dans le goût du château La  Conseillante Grand Cru de Pomerol, qui illustre merveilleusement le concept  de goût à la française. Dix millésimes seront proposés à la dégustation.
  • Le 2e, animé par Riedel, présentera comment la forme des verres modifie la perception du goût en bouche ?
  • Le 3e sera consacré au millésime 2016 à Bordeaux, millésime
    exceptionnel (plus grand millésime jamais fait depuis 1982). Jean-Marc
    Quarin présentera ses plus belles réussites : de superbes opportunités
    d’achat pour les amateurs.

UN DINER INAUGURAL LE 15 NOVEMBRE

Un dîner inaugural concocté par le célèbre chef étoilé Christophe
Moret lancera les festivités le jeudi 15 novembre 2018 dans les salons historiques du Shangri-La Hôtel Paris.

COMMENT S’Y RENDRE ?

  • Salon des 16 et 17 novembre 2018
    Au Shangri-La Hotel Paris, 10 Avenue d’Iéna, 75116 Paris
    Vendredi 16 novembre : 15h00-21h00 nocturne…
    Samedi 17 novembre: 11h00-19h00
  • Dîner inaugural
    Au Shangri-La Hotel Paris, 10 Avenue d’Iéna, 75116 Paris
    Jeudi 15 novembre : à partir de 20 heures
  • Les inscriptions se font sur le site internet www.lesalondesoutsiders.com
    Pass Grande dégustation 1 journée : 20 €
    Pass Grande dégustation 2 jours : 30 €

01 Nov

Portes ouvertes des vignerons de Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, les 17 et 18 novembre

Alors que les vendanges de Madiran se sont terminées sous les meilleurs auspices, après un peu plus de 3 semaines de vendanges, et que le millésime s’annonce de grande qualité, les vignerons de Madiran et du Pacherenc du Vic Bilh vont ouvrir leurs portes les 17 et 18 novembre prochains. 32 propriétés indépendantes et la cave coopérative de Crouseilles vous attendent.

Une belle couleur pourpre, digne du cépage tannat au château d’Aydie avec la famille Laplace © JPS

En appellation Madiran, le constat est plutôt bon, avec des vendanges qui se sont bien déroulées, sous le soleil durant 3 bonnes semaines, des rendements certes plus faibles que d’habitude, mais la qualité est bien là grâce cette superbe arrière-saison.

Selon les vignerons de Crouseilles, ce millésime sera de très grande qualité. Le célèbre Tannat (pour lequel Côté Châteaux avait consacré un dossier en février 2016), fruit rouge intense et gourmand a donné les meilleurs  grains, croquants et gourmands. La fermentation s’est passé dans les meilleures conditions.

En attendant de terminer également les tries successives pour le Pacherenc du Vic-Bilh, les vignerons de la Cave de Crouseilles vous convient aux Portes Ouvertes en Madiran, les 17 et 18 Novembre 2018, afin de célèbrer ces vendanges et en attendant les fêtes de fin d’années.

Denis Degache, directeur de la Cave Coopérative de Crouseilles en février 2016 © Jps

Samedi 17 novembre :

  • AU CHATEAU DE CROUSEILLES 
12h00 : Brunch revisité servi sur une ardoise  
15h00 : Atelier dégustation à l’aveugle
Oserez-vous la dégustation à l’aveugle ? Animé par  l’œnologue, dégustez les différents Grands Vins de la Cave de Crouseilles et essayez de les reconnaître, un piège se cache peut-être dans votre verre.
Réservation conseillée, places limitées, gratuit.
  •  AU CHAI DOLERIS
19h30 : Dîner Vigneron « Autour du Canard »
Les vignerons vous préparent un dîner concert dans la salle des voûtes du Chai Doléris.
  • CHAI DU CHATEAU ARRICAU-BORDES
A 16h00 : Atelier accords mets et vins « Safran et Madiran » – Sur réservation, places limitées – gratuit
Dimanche 18 novembre :
  • AU CHATEAU DE CROUSEILLES 
A 11h00 : Grand Atelier Assemblage
Avec l’œnologue Loic DUBOURDIEU et repartez avec votre propre bouteille !  
13h00 : Grand Déjeuner Œnologique
Animation par les Chanteurs Vignerons du Vic-Bilh et repas gastronomique béarnais proposé par les Célèbres Chefs de Toques et Gourmandises Eric Dequin et Philippe Cambdeborde avec les Grands Vins de la Cave de Crouseilles.
 
  • AU CHAI DOLERIS
À partir de 10h00 : Animations autour des jeux en bois d’Alain Patat, des jeux d’adresse et de stratégie pour tous les âges, par l’Association Multiculturelle.
 
  • CHAI DU CHATEAU ARRICAU-BORDES
A 11h00 : Atelier dégustation « Rencontre entre la vigne et le safran »
Dans la salle à manger du Chai, découvrez le travail de la vigne au vin et de la transformation du safran. 
Sur réservation, places limitées – gratuit
 
A partir de 12h00 : Déjeuner dans le chai avec le Food Truck de « La Roulante » 25€ par personne, places limitées, réservation obligatoire
 
Voir la liste des châteaux et propriétés Pour tout renseignement : la maison des vins 4, rue de l’église – 65700 Madiran 05 62 31 90 67 contact@madiran-story.fr mais aussi le Château de Crouseilles 05 59 68 57 14 Route de Madiran 64350 Crouseilles
Voir ou revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Sarah Paulin :

29 Oct

Le 10e Wine and Dine Festival bat tous les records

Cette 10e édition a été un véritable succès avec 185000 visiteurs et une hausse de 18% des dégustations effectuées sur son pavillon des appellations.

Samedi soir au Hong Kong Wine and Dine Festival… les vignerons et négociants bordelais ont servi quelques bouteilles de © Vins de Bordeaux – Guillaume Bonnaud .

LE WINE AND DINE EN CHIFFRES

  • 185000 visiteurs
  • la délégation Bordeaux forte de 60 participants
  • 44 stands aux couleurs de Bordeaux
  • une hausse de 18% des dégustations effectuées sur son pavillon des appellations.

LES NOUVEAUTES :

  •  Des occasions de dégustation exceptionnelles comme ce « Sunset Tasting » sur la Grande Scène commentée par le Président du CIVB en
    personne,
  • chaque soir des Happy Hours avec l’ouverture d’un mathusalem,
  • un passeport permettant avec 4 dégustations validées sur le village Bordeaux d’emporter une bouteille de Bordeaux à déguster chez soi !
  • Le logo de Bordeaux esquissé en plein ciel lors d’un spectacle de drones inédit
    Cette année L’Ecole du vin de Bordeaux et le dispositif Everyday Bordeaux occupaient le même
    stand, offrant une expérience de dégustation et d’apprentissage globale jouant sur l’accessibilité des
    vins de Bordeaux.

UNE INVITATION A VENIR DECOUVRIR BORDEAUX

  •  L’Office de Tourisme et des Congrès de Bordeaux Métropole partageait son stand avec le Conseil des Crus classés en 1855. Ils y présentaient l’offre
    oenotouristique du vignoble bordelais ainsi que le dernier livre consacré aux Bordeaux Grands Crus Classés 1855 (Médoc & Sauternes) qui vient de paraître à Hong Kong (Editions Flammarion).
  • La décoration du stand qui reprenait les plus beaux visuels du livre a suscité beaucoup de selfies chez les connaisseurs posant devant l’incontournable Château Margaux mais aussi La Cité du Vin et la place de la Bourse

 

27 Oct

Château Latour nous dit tout sur sa certification bio

Château Latour revient sur sa certification bio annoncée en début de semaine et répond aux questions de Côté Châteaux. Merci à Hélène Genin, directrice technique de château Latour, pour ses réponses publiées dans le blog du vin et la rubrique Parole d’Expert.

La fameuse tour du château éponyme et les chais en fond © Jean-Pierre Stahl

JPS :  » Depuis quand le Château Latour a-t-il engagé ses premières expérimentations en bio et s’est-il décidé à entamer les démarches de certification ? »

Château Latour : « Les premiers essais en bio ont démarré en 2009 sur des îlots à forte sensibilité maladie et notamment botrytis. Les surfaces ont ensuite été progressivement augmentées pour atteindre la totalité de l’Enclos (47ha) en bio en 2015 (soit la totalité des surfaces pouvant produire du Grand Vin). Le passage sur l’intégralité du Domaine (93 ha) s’est fait en 2016 avec le début de la démarche de certification. »

JPS : « pourquoi avoir souhaité devenir un vignoble bio, est-ce l’avenir, pour répondre à une demande du consommateur, pour préserver la santé de tous (consommateurs, ouvriers viticoles, riverains) ? »

Château Latour : « sur ce sujet, nous sommes dans un processus de transformation continu.

Dès 2007, nous avons expérimenté le passage en bio dans notre vignoble de Bourgogne, le Domaine d’Eugénie et gagné en expérience de ce que ce type de conduite impliquait.

A Château Latour, nous avions déjà réduit l’utilisation des produits phyto sanitaires au strict minimum depuis plus de 20 ans. L’amélioration des connaissances, d’une part, associée à une forte prise de conscience des enjeux environnementaux et sociétaux, d’autre part, et une volonté très forte de la famille Pinault de transmettre ce vignoble aux générations futures dans les meilleures conditions possibles nous a fait accélérer cette démarche.

En parallèle la santé de nos salariés est évidemment une priorité et cette évolution peut y contribuer directement. »

JPS : « ce passage en bio est-il vraiment plus contraignant, risqué (par rapport à l’attaque notamment de mildiou cette année) et a-t-il un vrai surcoût ? »

Château Latour : « Le passage en bio implique effectivement une réorganisation complète du travail à la vigne et une forte mobilisation de nos vignerons sur la période à risque.

Les périodes de très fortes pressions , comme celle que nous avons vécue cette année, nécessitent d’être très bien équipé et d’avoir une équipe vigne fortement impliquée, en veille permanente sur l’ensemble du vignoble et très réactive pendant les phases délicates (y compris les week-ends !).

Il implique aussi que nous sortions d’une certaine « zone de confort » et que nous nous remettions en question pour mener efficacement ces campagnes de lutte ».

JPS : « aujourd’hui certifié bio, allez-vous tendre vers la biodynamie ? »

Château Latour : « Nous pensons que le bio est un passage obligé mais n’est en aucun cas un aboutissement. Nous croyons vraiment en l’intérêt de la biodynamie pour nous permettre notamment d’améliorer la résistance aux pathogènes de nos ceps à travers l’amélioration de l’équilibre de la plante. Avec la réduction probable des doses de molécules autorisées en bio à l’avenir, il nous paraît important de continuer en parallèle à travailler sur des solutions alternatives. »

JPS : « au final, est-ce l’avenir de la viticulture aujourd’hui ? »

Château Latour : « Comme nous le précisons plus haut, nous sommes dans un processus de transformation continue qui ne s’arrête certainement pas aujourd’hui avec notre certification.

Nous allons continuer à évoluer en améliorant nos connaissances sur le végétal, sa conduite et son environnement, en accompagnant la recherche sur les nouveaux produits, leur dosage et leur application, et en utilisant au mieux les nouveaux outils qui seront probablement développés pour l’efficience de ces traitements (détection, analyse, application mécanisée,…).

L’objectif étant de produire des très grands vins par des pratiques naturelles, dans un contexte de développement durable et à faible impact environnemental. »

25 Oct

Pascal Pressac, « le cuisinier paysan » : de la Grange aux Oies à son Jardin de Porcelaines…

Le chef charentais Pascal Pressac excelle depuis 2003 à la Tête de la Grange aux Oies. Un talent qu’il avait déjà démontré dans les cuisines du château de Nieuil. Avec Patrice Devaine chef sommelier et président des sommeliers de Poitou-Charentes, il en a fait un petit coin de paradis en Nouvelle-Aquitaine. D’autant qu’il y a créé son propre jardin où il vient puiser chaque matin ses plantes aromatiques, fruits et légumes. Découvrez la passion de ce vrai « cuisinier paysan », comme il se définit.

Pascal Pressac le chef cuisinier charentais en pleine action © JPS

Pascal Pressac, un chef qui ne manque ni de précision, ni d’originalité. A ses débuts, il avait son restaurant au sein même du château de Nieuil (à l’époque , le restaurant appartenait, comme le château, à Mr et Mme Bodinaud, il était tenu à 4 mains par Pascal Pressac et Luce Bodinaud), mais ils se trouvaient un peu à l’étroit avec des cuisines pas forcément des plus modernes, ils avaient décroché une étoile au Guide Michelin.

Le magnifique château de Nieuil non loin de La Rochefoucaut © JPS

Il faut dire que Pascal Pressac avait travaillé chez Troisgros à Roanne (3*** au Michelin), mais aussi chez Jean Pierre Billoux à Dijon ( 2 Macarons Michelin) et chez Richard Coutanceau à La Rochelle (2 macarons Michelin).

Il y a 15 ans, en accord avec la propriétaire du château-hôtel de Nieuil, il décide de s’associer avec Patrice Devaine, chef sommelier, pour transformer les anciennes écuries du château en restaurant qu’ils baptisent « la Grange aux Oies » car « la grand-mère de la propriétaire avait un élevage d’oies. » Ce chef qui ne dort pas, est ainsi fier d’avoir transformé le lieu en un endroit assez couru des amateurs de bonne chère et de présenter, aussi avant le service, ses assiettes de porcelaine « 80 modèles tous différents que j’ai dessinés »

Faisant sienne cette maxime de François de la Rochefoucauld : « manger est un besoin, savoir manger est un art », le chef  Pascal Pressac a depuis toutes ces années imaginé l’art qu’il restitue dans ses assiettes de porcelaine.

 J’aime bien travailler les produits que je connais, la source de l’inspiration est là »

Bien sûr, il met en avant le boeuf du Limousin, il travaille aussi pas mal les poissons, avec cette « envie d’aller au bout des choses, de faire des assiettes qu’on ne trouve nul part ailleurs, avec une identité dans le produit, pour donner une personnalité à nos établissements ».

Depuis 4 ans, il est allé au bout de sa philosophie en créant son « jardin de porcelaines », un jardin situé derrière le château de Nieuil.

C’est un endroit que j’affectionne beaucoup, tous les légumes y sont identifiés avec des porcelaines cassées… »

On travaille le sol juste avec une petite griffe, un peu de matière organique et un compost paille. On a des vers de terre, des champignons, un sol qui revit. Et c’est ainsi que ses sucrines du Berry, ses courges bleues de Hongrie, ses courgettes trompettes, ses blettes en couleurs, ses patates douces et 45 variétés de tomates forment un orchestre harmonieux dont le chef en extrait la « substantifique moëlle » dans un concert du goût à nul autre pareil.

C’est un plaisir énorme et une autre philosophie de travail, on sait ce que c’est que de venir chercher ses légumes ou ses groseilles, c’est une vraie philosophie… »

Même s’il est aidé par Dominique Hay, son jardinier, il sait que c’est un « travail énorme mais c’est plus une passion que de la rentabilité. Je veux faire différent être un cuisinier paysan et inciter les gens à venir découvrir le jardin, profiter du lieu. «  Un endroit si magique que lorsque Jean-Luc Petitrenaud est venu enregistrer l’une de ses « Escapades », il s’est arrêté direct au jardin de porcelaines avec sa cabane et a dit à Pascal c’est là qu’on va enregistrer. Pas dans les cuisines, mais dans la cabane.

Patrice Devaine, associé de Pascal Pressac, président des sommeliers de Poitou-Charentes © JPS

En salle, Patrice Devaine, le directeur et chef sommelier affiche quelques 300 références de vin à sa carte, « toutes les régions de France sont représentées, je mets en avant Bordeaux, j’ai un faible pour les vins de Pessac-Léognan, et pas mal de Bourgogne, de la Vallée du Rhône, de la Provence et du  Languedoc-Roussillon ».

Il y a aussi ces petites propriétés dénichées en blanc et en rouge, comme ce petit domaine d’Henri Jammet à Saint Sornin, non loin de là qui fait des vins exceptionnels en petites quantités : 10 à 12000 bouteilles rapidement vendues à la propriété et dans les restaurants gastronomiques sur des sols d’argile rouge à silex, avec des vendanges à bonne maturité, une macération pelliculaire, un pressurage et un écoulage du jus par gravité. La Grange aux Oies a planté avec lui 600 pieds de vigne en Chardonnay et depuis 6 ans ils élaborent ensemble un excellent cru « Fenêtre sur Grange ».

 

Au centre le chef de la Grange aux Oies Pascal Pressac avec à droite Patrice Devaine © JPS

Dans cette antre des bons produits de ce terroir charentais comme ces Cognacs (dont un petit faible pour Paul Guiraud), résonne encore cette phrase relayée par le Chef « le bonheur est à la portée de celui qui sait le goûter… ». Bravo à ce tandem Pascal Pressac et Patrice Devaine, qui s’apprêtent à fermer quelque temps la Grange aux Oies pour lui donner un coup de neuf et un nouvel envol.

La Grange aux Oies au château de Nieuil (16270) : 05 45 71 81 24

23 Oct

Le prestigieux Château Latour à Pauillac vient d’être certifié bio

Il fallait s’y attendre. L’annonce s’est faite très simplement sur Twitter avec un « Certified !! » posté hier par Frédéric Engerer, le manager du château, propriété de Françoit Pinault. Il est le 1er parmi les  « mousquetaires » 1er crus classés 1855 en rouge mais pas le 1er parmi les 1ers, car à Barsac et Sauternes Climens et Guiraud ont été les pionniers. Commentaires du monde du vin.

La fameuse tour du château éponyme et les chais en fond © Jean-Pierre Stahl

Mieux qu’un communiqué de presse, le tweet. Rapide et efficace. Preuve à l’appui, le Directeur Général du prestigieux Château Latour a annoncé la grande nouvelle, en postant le certificat Ecocert qui atteste de la certification en Agriculture Biologique en date du 22 octobre 2018. Une nouvelle qui va sans doute accélérer davantage les choses dans le monde du vin et parmi les crus classés à Bordeaux.

Premier parmi les 1ers crus classés 1855 du Médoc et de Pessac-Léognan, à avoir engagé la certification intégrale de son vignoble, le processus a été lancé en 2016 et concerne 90 hectares de la propriété. Une démarche engagée depuis plus longtemps mais par pallier dès 2008. Il faut dire que d’autres châteaux auparavant avaient ouvert la voie, comme Pontet-Canet, Durfort-Vivens, Ferrière, Palmer…

Parmi les pionniers, il faut souligner la vision de Xavier Planty (co-propriétaire et gérant de château Guiraud) qui dès 1996 avait commencé ses premiers essais. « Moi, je ne suis certifié bio que depuis 2011 mais on avait commencé bien avant avec Michel Liessi, chef de culture (à la retraite aujourd’hui), il avait une pratique du bio chez Faiveley en Bourgogne. c’est avec lui qu’on a tout développé. »

En tout cas, « c’est une super nouvelle, bienvenue au club ! » commente Xavier Planty . « Je suis ravi, je me sens moins seul… »

Moi, je trouve cela génial, que des grands crus comme cela donnent l’exemple, cela donnera une prise de conscience forte », Xavier Planty co-propriétaire et gérant de Château Guiraud.

Pour Gwénaëlle Le Guillou, directrice du Syndicat des Vins Bio d’Aquitaine : « cela confirme le phénomène auquel on s’attendait : Bordeaux était en retard par rapport à d’autres régions viticoles de France, il y a deux-trois ans, mais on savait par l’intermédiaire des techniciens dans les propriétés que les grands commençaient à s’y mettre. Pour moi, c’est hyper logique, en face il y a une très très forte demande sociétale ».

« A partir du moment où l’on veut faire des grands vins de qualité représentatifs de leur terroir, l’agriculture biologique c’est quand même une bonne option, »  Gwenaëlle Le Guillou directrice du Syndicat des Vins Bio d’Aquitaine.

A ce jour à Bordeaux, ce sont 8769 hectares qui sont certifiés bio en 2017 soit un peu plus de 8% du vignoble bordelais.

Contacté par mes soins par téléphone et par mail, Château Latour n’a pas encore fait ou envoyé de commentaire à Côté Châteaux. J’imagine que ça ne saurait tarder.

En tout cas, ce sont désormais 15% des crus classés 1855 qui aujourd’hui sont en bio soit presque deux fois plus que la moyenne sur le reste des exploitations.

22 Oct

Focus sur Fronsac, l’un des grands terroirs de Bordeaux

Fronsac fait partie de ces 65 appellations de Bordeaux qui a un terroir assez remarquable. Fronsac et sa soeur-jumelle Canon-Fronsac organisent leurs portes-ouvertes ce week-end des 27 et 28 octobre. 28 châteaux seront sur le pont.

Le château de la Rivière domine la vallée qui plonge vers la Dordogne © JPS

Au château de la Rivière, l’un des emblèmes de l’appellation avec ses 65 hectares de vignes. Les derniers coups de sécateurs y sont donnés en cette mi-octobre dans ces parcelles de malbecs et vieux merlots sur le coteau au pied du château. La troupe de 50 vendangeurs (dont 20 élèves en BTS commerce vins et spiritueux du lycée de Montagne) ramassent les dernières grappes sur un terroir assez magique, qui a plutôt bien résisté  au stress-hydrique de cet été.

Xavier Buffo, avec de très vieux pieds de merlots de 90 ans au château de la Rivière © JPS

Je pense que ça fait partie des grands terroirs de Bordeaux, ça c’est sur, on est vraiment sur des argilo-calcaires, » Xavier Buffo directeur du château La Rivière

Et de compléter, « ici on est dans la côte avec beaucoup plus d’argile et on a une partie du vignoble qui est sur le plateau calcaire avec une capacité à retenir l’eau et à obtenir une qualité de tanins exceptionnelles ».

A Saillans, le château Barbey détenu par la famille Trocard © JPS

Un peu plus loin à Saillans, Benoît-Manuel Trocard, issu d’une des plus vieilles famille de vignerons de Bordeaux, vient de terminer les vendanges de ses 3 hectares au château Barbey. Il effectue depuis plusieurs jours ses remontages, goûte à la cuve et donne ses premières impressions sur ce millésime :

 

Benoît-Manuel Trocard © JPS

« Sur ce millésime 2018, on est sur un caractère très élégant, on est déjà sur une fermentation qui a une dizaine de jours et sur des vins qui sont presque prêts à boire », explique Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

 On est sur une concentration qui est hors norme, des indices très intéressants et sur un vin très aromatique », Benoît-Manuel Trocard du château Barbey.

Le chai à barriques du château la Daupine, 80 % est aujourd’hui vendu à l’export © JPS

Ces vins de Fronsac étaient déjà servis à Versailles. Jean de Richon, avocat à la cour du roi Louis XV, fit construire le château la Dauphine en 1747 et déguster ses vins à la Cour.

La Dauphine, qui donna naissance au futur Louis XVI, et séjourna au château donna son nom à cette propriété de Fronsac.A l’époque son vin était devenu l’un des plus chers de France, bien plus que ceux de Saint-Emilion, l’appellation voisine. Depuis le château a pas mal évolué, gagné et notoriété et aussi en qualité.

Passé de 30 à 53 hectares, il s’est converti en agriculture bio, certifié depuis 2015 et est même passé en biodynamie en totalité depuis 2017.

Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine © JPS

On a notamment progressé au niveau de l’élevage, on fait des tests sur des amphores, on essaie tous les ans de se remettre en question et d’avancer, que ce soit sur la viticulture, en biodynamie, sur l’élevage aussi... », Stéphanie Barousse, directrice générale du château la Dauphine

Dans les caves souterraines du château de la Rivière, la dégustation religieuse du millésime 2014 © JPS

Et dans ces caves, creusées dans le calcaire, reposent des milliers de bouteilles, l’âme de Fronsac et du château de la Rivière . « C’est un millésime qui est très représentatif de ce qu’on peut faire à Fronsac et à la Rivière » ajoute Xavier Buffo commentant une dégustation de son 2014, « c’est-à-dire des vins qui sont puissants, élégants où vraiment le terroir parle : on a beaucoup de minéralité, beaucoup de puissance et d’élégance. »

Mieux que la Route 66, le Cadillac Tour…à Bordeaux

En voilà une idée insolite, une Cadillac qui fait le tour des caves et bars à vins à Bordeaux, à la rencontre des amateurs de vin. Cette initiative, on la doit aux Cadillac Côtes de Bordeaux, qui jeudi 18 octobre, sont allés faire découvrir leur savoir-faire auprès des consommateurs.  

« Ah que celle là mon vieux, elle est terrible », on connaissait le goût de Johnny pour les belles bagnoles et américaines de surcroît, il n’aurait pas été déçu avec cette vieille Cadillac qui a arpenté les rues de Bordeaux jeudi soir.

La formule à Paris a connu un réel succès, elle a été mise en oeuvre également à Bordeaux © Cadillac Cotes de Bordeaux

DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR

Si le consommateur ne vient pas à toi, le vigneron lui n’hésite pas, il enfourche sa bécane, monte dans sa Cadillac et se rend à la grande ville. Ainsi, les vignerons sont sortis de leur chai pour aller à la rencontre des amateurs de vin dans les caves et bars à vins de la capitale bordelaise. L’ambiance était du coup fort sympathique et conviviale entre concerts, ardoises de produits du terroir et dégustations de vin.

1500 VERRES DEGUSTES

Le concept du Cadillac Tour. semble avoir trouvé son public. Initiée à Paris en avril 2018, la formule a montré son efficacité et l’engouement des amateurs de vin de voir les vignerons venir à leur rencontre. Environ 1500 verres de vins ont ainsi été dégustés dans les établissements partenaires.

Les clients des caves et bars à vins ont ainsi l’opportunité d’échanger avec les vignerons autour d’une dégustation offerte et dans une ambiance conviviale. C’est l’opportunité pour eux de découvrir le terroir de l’appellation, ainsi que l’homme ou la femme qui se cache derrière chaque bouteille »,  Damien Chombart, des Cadillac Côtes de Bordeaux.

UNE SOIREE MISE EN SCENE SUR LES RESEAUX SOCIAUX

Toute la soirée, Vicky Wine, les itinéraires de Charlotte (bloggeuses)  et Benjamin Bardel (journaliste NRJ) ont animé la soirée en direct, avec la fameuse Cadillac qui a sillonné les rues de Bordeaux. Le public était ravi de faire avec eux des selfies.

« La présence d’un vigneron ou d’une vigneronne dans les caves et bars à vins est un « petit plus » très apprécié par les amateurs de vins. Cela permet de faire découvrir l’AOC dans une ambiance intimiste et familiale » selon  Jean-Rémi Larrat, vigneron en Cadillac Côtes de Bordeaux.