19 Juin

Lilian Ladouys, vainqueur de la 5ème Coupe des Crus Bourgeois du Médoc

Le nom du vainqueur de la Coupe des Crus Bourgeois du Médoc 2015 a été  dévoilé par Jacques Dupont journaliste du magazine le Point, partenaire et co-organisateur de la compétition : il s’agit du célèbre Lilian Ladouys en Saint-Estèphe.

, Emmanuel Cruse du château Lilian Ladouys et Jacques Dupont © lepoint.fr

Marc Chapleau, président du jury, Emmanuel Cruse du château Lilian Ladouys, le lauréat, et Jacques Dupont journaliste co-organisateur de la Coupe © Hewlett-Packard Compagny / lepoint.fr

La compétition avait lieu dimanche dernier en marge de Vinexpo et de son inauguration par le Président de la République. Pour cette 5e Coupe des Crus Borgeois du Médoc c’est le Château Lilian Ladouys en appellation Saint-Estèphe qui remporte la compétition.

L’épreuve sur le millésime 2012 s’est déroulée au château du Taillan avec 174 candidats . 12 lauréats ont été retenus (dont les noms suivent), et Lilyans Ladouys a remporté la mise…

Les lauréats :

Château d’Aurilhac AOC Haut-Médoc

Château Bibian AOC Haut-Médoc

Château le Crock AOC Saint-Estèphe

Château Labadie AOC Médoc

Château Ladignac AOC Médoc

Château Landat AOC Haut-Médoc

Château Lestage Simon AOC Haut-Médoc

Château Lilian Ladouys AOC Saint-Estèphe

Château Liouner AOC Listrac-Médoc

Château Les Ormes Sorbet AOC Médoc

Château Rollan de By AOC Médoc

Château Tour des Termes AOC Saint-Estèphe

Le parrain de cette édition, Marc Chapleau Auteur & Chroniqueur principal du site & blog au Canada Chacun son Vin / Wine Align a remis la Coupe à Emmanuel Cruse du Chateau Lilian Ladouys.

Pour en savoir plus: lire l’article du Point de Jacques Dupont et Olivier Bompas

18 Juin

La Chine superstar à Vinexpo : quand une actrice et des propriétaires de châteaux relancent les exportations de vin en Chine

Alors que Carina Lau a suscité l’émeute hier au bord du Lac de Vinexpo pour le lancement de sa marque de vins de Bordeaux et de champagnes, James Zhou le 100e propriétaire chinois d’un château du bordelais offrait un dîner à ses distributeurs et autres amis du monde du vin. Des événements sur fond de relance des exportations en Chine avec + 36% depuis début janvier.

Carina Lau, la mega star chinoise qui se lance dans le vin © Jean-Pierre Stahl

Carina Lau, la mega star chinoise qui se lance dans le vin © Jean-Pierre Stahl

Carina marche sur l’eau à Vinexpo. Ils sont des dizaines de Chinois avec leur smartphones à se bousculer pour photographier leur « Sophie Marceau » nationale…Ajouter à cela nos photographes d’agence, de l’AFP et des médias régionaux, et vous avez le buzz…

Ce lancement de la Sélection de Carina Lau est orchestré par le groupe Taillan avec la maison Ginestet. Elle va distribuer sous son nom d’actrice « Carina Lau » quatre Médoc et un Saint-Emilion en collaboration avec Ginestet. Par ailleurs, elle s’est aussi associée avec François Moutard producteur d’un très bon champagne à Bar-sur-Aube pour vendre des bulles en Chine, sans oublier un autre partenariat avec un sparkilng rosé de la Campagnie des Grands Vins.

VINEXPO BILAN 027

Il y a tellement de Chinois qui adorent le vin rouge et spécialement le Bordeaux ! », Carina Lau

Franck Lederer directeur Ginestet, Carina Lau, Lang et François Moutard © JPS

Franck Lederer directeur général de Ginestet, Carina Lau, John Pang CEO de Carina International E-commerce Limited et le champenois François Moutard © JPS

216 000 bouteilles de Bordeaux Supérieur et le Sparkling ont été proposés en pré-vente dès le 17 Juin, sur la plateforme chinoise Tmall d’Alibaba*, géant de la vente en ligne. Le lancement officiel à Shanghai le 25 Juin marquera la commercialisation des autres références et leur mise en vente sur le site www.carinamall.com .

Par ailleurs, l’actrice espère commercialiser également une bonne partie de ses vins et champagnes dans ses établissements: elle possèderait pas moins de 17 discothèques en Chine dont 8 à Shangaï.

James Zhou, le nouveau propriétaire de château Renon © JPS

James Zhou, le nouveau propriétaire de château Renon © JPS

L’autre événement marquant de ce Vinexpo 2015 sous l’angle chinois, c’était la réception que donnait mardi soir James Zhou dans sa propriété, château Renon à Tabanac. Souvenez-vous, Château Renon, c’est ce 100e château achété par les Chinois dans le Bordelais depuis 2008.

vins effervescents 040

James Zhou qui a fait fortune dans le packaging de l’agro-alimentaire en Chine est aussi propriétaire de nombreux domaines en Australie. « J’ai invité beaucoup d’amis aujourd’hui pour leur dire, moi j’arrive à Bordeaux, moi j’arrive à Tabanac, » commence Mr Zhou très fier de recevoir à Renon, ce château qui produit du liquoreux. Et de poursuivre: « j’ai visité beaucoup de châteaux à Bordeaux et j’ai acheté chhâteau Renon car il est très beau et a une très longue histoire » (c’est un château du XVIIe siècle). « Et puis l’ancien propriétaire a beaucoup de points en commun avec moi notamment en Australie. »

Mais James Zhou, comme bon nombre de Chinois, a le commerce dans le sang et a flairé sans doute une très bonne affaire: « oui bien sûr, ici on fait du vin liquoreux qui en Chine n’est pas encore très connu, c’est justement la raison pour laquelle j’ai acheté ce château pour le rendre plus populaire ! »

Jean-Luc Thunevin, propriétaire de Valandraud et négociant en vins © JPS

Jean-Luc Thunevin, propriétaire de Valandraud et négociant en vins © JPS

Jean-Luc Thunevin, propriétaire du célèbre 1er cru classé de Saint-Emilion château Valandraud, et négociant en vins, confirme le rebond du marché chinois et les opportunités qui à se font jour à nouveau: « ça fait 10 ans que je travaille en Chine, et honnêtement depuis 1 an et demi, le marché chinois va dépasser le marché américain. Ainsi on réalise 20% sur le marché américain depuis 15 ans et on va faire 25% en Chine, avec des vins normaux, entre 5,10 et 15 € » (Valandraud mis à part)

vins effervescents 066

La soirée devait se poursuivre sous un magnifique châpiteau transparent, au pied du château, où 150 convives avaient pris place. De grands vins de Bordeaux étaient servis pour agrémenter la bonne douzaine de plats réalisés par un chef venu spécialement de Chine. L’un des clou du spectacle fut ce concour de découpe du fameux canard laqué en moins de 2 minutes et 10 secondes. Une tradition séculaire en Chine.

Lijuan Li, chanteuse et agent immobilier...© JPS

Lijuan Li, chanteuse et agent immobilier…© JPS

Et puis, il y eu cette belle surprise faite par Lijuan Li, l’agent immobilier qui a a vendu ce château à Mr Zhou. Lijuan Li est par ailleurs chanteuse et elle s’est mise à chanter des airs biens chinois bien connus, mais aussi « je ne veux pas travailler… » Un répertoire français que les Chinois adorent, comme toute notre culture, notre histoire et notre patrimoine.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Didier Bonnet, Jean-Michel Litvine, Eric Delwarde, Sarah Paulin et Xavier Mansion.

16 Juin

Le nouveau visage de Vinexpo : une version dépoussiérée pour attirer le monde entier

Les oganisateurs de Vinexpo ont misé sur un salon axé vers le business avec des espaces de détente. Une part belle est faite également à la gastronomie. Avec les Vin’Expériences, le grand public n’est pas en reste. Quant aux soirées afterwork « the Blend », ça déchire !

Adrien Laurent, Camille Sereys de Rothschild, Hugues Lechanoine © Jean-Pierre Stahl

Adrien Laurent, Camille Sereys de Rothschild, Hugues Lechanoine © Jean-Pierre Stahl

Si les Hall 1 et 3 du parc des expositions snt en constante ébullition, les terrasses du Lac sont aussi très fréquentées. Ce sont ainsi 12 grandes marques qui ont investi des structures immenses pour avoir un pied dans le business à l’abri, et un pied en terrasse pour des contacts plus conviviaux si le temps le permet.

Les terrasses de Vinexpo, le nouveau concept pour 12 grandes marques pour nouer des contacts et réaliser des transactions

Les terrasses de Vinexpo, le nouveau concept pour 12 grandes marques pour nouer des contacts et réaliser des transactions

Ainsi chez Baron Philippe de Rothschild, on peut rencontrer la famillle de Rothschild et notamment la fille de Philippine, Camille, mais aussi tout le staff avec Hugues Lechanoine à la tête. Un espace où les importateurs du monde entier peuvent déguster toute la gamme de la société et notamment Mouton Cadet, distribué dans 150 pays du monde, 12 millions de bouteilles produites…de quoi laisser rêveur…

Le drapeau basque flotte sur Vinexpo © JPS

Le drapeau basque flotte sur Vinexpo © JPS

L’autre atout, c’est la gastronomie… Il faut bien nourir ces 50 000 visiteurs professionnels. Il y a là un paysage multi-culturel de la gsatronomie avec un restaurant hongkongais mais aussi un autre où flotte le drapeau basque. Ce sont les Basques Espagnols qui sont venus avec 3 chefs dont un étoilé (Ruben Trincado de San Sebastian, Felix Manso et Angela Basabe et Jabier Zabeleta) et proposent leurs spécialités dont leurs fameux pintxos, des tapas savamment préparées.

Les 4 sommeliers du 110 de Taillevent © Jean-Pierre Stahl

Les 4 sommeliers du 110 de Taillevent dont Julien Escarre chef sommelier (2e à droite) © Jean-Pierre Stahl

Des ateliers et accords mets et vins sont aussi au programme, sans oublier le 110 de Taillevent, l’un des deux restaurants gastronomiques. Celui-ci propose avec son équipe de 4 sommeliers 40 vins au verre et 110 vins à la carte des grandes régions viticoles françaises et du monde entier.

Maxence, Foulques,Mathieu et François participaient aux Vin'Expériences avec une vue imprenable sur Bordeaux © JPS

Maxence, Foulques,Mathieu et François participaient aux Vin’Expériences avec une vue imprenable sur Bordeaux © JPS

Ce Vinexpo nouveau permet aussi au grand public de se prendre pour des professionnels du monde du vin. Ainsi, Terre de Vins et Vinexpo ont lancé les Vin’Expériences: 4 rendez-vous de dégustation avec modération et de rencontres avec les producteurs dont un petit de l’Entre-deux-Mers, Pierre Lurton, venu présenter son Marjosse 2012.

Foulques de Moncade est venu, car il était « invité mais aussi par plaisir », Mathieu souhaitait lui « goûter de nouveaux vins et découvrir de nouveaux millésimes ». Ce soir-là c’était les inclassables de Bordeaux, 25 vins de Bordeaux non classés mais de grande classe.

Pierre Lurton et Sylvie Tonnaire © JPS

Pierre Lurton et Sylvie Tonnaire © JPS

Rodolphe Wartel et Sylvie Tonnaire de Terre de Vins expliquent ainsi le concept: « l’idée c’est de proposer une prolongation de Vinexpo. Vinexpo qui est fermé et réservé aux professionnels », explique Rodolophe Wartel. Et Sylvie de renchérir: « On fait tous Vinexpo depuis des années, Vinexpo c’est beaucoup d’encombrements de la ville, ça nous tenait à coeur de permettre à nos lecteurs de rencontrer les vignrons et de déguster des vins comme des professionnels pendant Vinexpo. »  

Les prochains Vin’Expériences: mardi 16 juin de 18h à 21h30: les vins Pays d’Oc IGP à Darwin / mercredi 17 juin de 17h30 à 21h30: les Vins du Grand Cercle des Vins de Bordeaux au Grand Théâtre / jeudi 18 juin: de 20h à 1h du matin Wine Night Taittinger et Marquis de Terme à l’IBoat)

The Blend pour poursuivre Vinexpo en toute décontraction avec de nombreuses démonstrations © JPS

The Blend pour poursuivre Vinexpo en toute décontraction avec de nombreuses démonstrations © JPS

Et puis, il y a aussi l’afterwork de Vinexpo, baptisé « The Blend » où les professionnels peuvent continuer la soirée de 22h et jusquà deux heures du matin, dans une ambiance survoltée avec DJ, et barmen qui rivalisent de technicité pour faire valser bouteilles et shakers comme Raoul Guzman qui fait des démonstrations pour Ron de Venezuela…

LE PAN ET THE BLEND 041

Une première soirée qui a peut-être essuyé les plâtres mais qui déjà augurait des ambiances des autres : fort sympathique, un ton résolument dans le mouve !

15 Juin

« Secret of my success » ou comment les Bordeaux et les Aquitains se démarquent à Vinexpo Bordeaux dans cette concurrence mondiale

Les frères Todeschini, Karl et Yann, ont construit et monté leur stand en famille © Jean-Pierre Stahl

Les frères Todeschini, Karl et Yann, ont construit et monté leur stand en famille © Jean-Pierre Stahl

Vinexpo, ce sont souvent des dizaines de milliers d’euros dépensés pour avoir une vitrine sur le monde. Certains petits vignerons ou des viticulteurs de taille moyenne font preuve d’imagination pour exister face à une concurrence mondiale qui fait rage et notamment face aux Italiens, 1ers exportateurs de vin au monde.

A Vinexpo, les petits vignerons, les sans-grades essaient d’exister en faisant preuve d’originalité. Parfois en se glissant sur le stand de restauration des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, ou alors avec le sytème D comme débrouille.

Les frères Todeschini, viticulteurs en appellation Castillon (château la Brande) et en Saint-Emilion Grand Cru (château Mangot) ont réalisé et monté leur stand de 16 m2 eux-même, pour un investissement de 10 000 € qu’ils souhaitent vite amortir. Ce salon représente une opportunité qu’ils ne veulent surtout  pas louper. Ils s’y préparent, comme le souligne Yann, depuis plusieurs mois et même plus d’un an. C’est un travail de longue haleine de prospection, de contacts via les réseaux sociaux (« on a 1/3 de clients, 1/3 de prospé et 1/3 de gens qui passent du virtuel au réél sur le salon » explique Yann Todeschini)  et aussi une visibilité sur le salon avec un petit bar aménagé à partir de caisses de Mangot et un salon de discussion à côté…

Il y a un relationnel qui s’est installé au fure et à mesure des années avec des distributeurs et des négociants. Un tissu qu’on essaie de créer au fil des années et un jour ils viennent vous voir et goûter vos vins et les affaires commencent à se faire des fois comme cela », Karl Todeschini château Mangot.

Les Vignerons du Brulhois avec leur rosé "Grain d'Amour" © JPS

Les Vignerons du Brulhois avec leur rosé « Grain d’Amour » © JPS

Pour les vignerons du Brulhois, une appellation près d’Agen dans le Lot-et-Garonne, il s’agit d’être encore  plus imaginatif ! Une chance, ils se trouvent juste à l’entrée du hall 3 et donc bénéficient d’une très bonne visibilité. Mais cela ne suffit pas, il faut en outre une étiquette, un nom et un packaging qui interpelle:

Hier, c’était très calme sur Vinexpo, pourtant on a eu énormément d’arrêts spontanés devant la bouteille collector « Grain d’Amour », beaucoup de Chinois notamment Isabelle Mignot des Vignerons du Brulhois.

Les Italiens producteurs de Chianti avec leur président Giovanni Busi de "Consorzio Vino Chianti" © JPS

Les Italiens producteurs de Chianti avec leur président Giovanni Busi de « Consorzio Vino Chianti » © JPS

Entre l’Italie, l’Espagne et la France, chaque années on se dispute le podium et la place de 1er producteur mondial. Toutefois, ce qui importe aussi, c’est le contexte international qui peut être plus ou moins favorable. Ainsi, François Lurton se plaît à rappeler que Bordeaux et la France avait été victime de « french bashing »  notamment par les Américains en 1996 suite aux essais nucléaires dans le Pacifique mais aussi suite à la position fort courageuse face à la non-intervention en Irak en 2003:

« Nos politiques ont fait quelques erreurs de communication, on s’est fait boycotter les vins français ! Pendant ce temps là, nos voisins européens en ont profité pour prendre des places importantes. Aujourd’hui, on les regagne car il y a eu des améliorations qualitatives très importantes et parce qu’il y a eu une vrai explication des appellations, » François Lurton

François Lurton, une succes story à partir de Vayres près de Bordeaux: il produit 10 millions de bouteilles en France, argentine, Espagne, Chili et argentine © JPS

François Lurton, une succes story à partir de Vayres près de Bordeaux: il produit 10 millions de bouteilles en France, argentine, Espagne, Chili et argentine © JPS

Et puis les Bordeaux et les Bourgogne usent de leur leadership qui permettent de repénétrer les marchés aujourd’hui.

Mais la partie n’est pas gagné, car les Italiens demeurent les 1ers exportateurs de vin au monde. Ils ont des relais très importants partout sur la planète et notamment sur le marché américain où de nombreux italiens avaient émigré. Un marché américain qui est aujourd’hui le plus gros marché consommateur au monde et qui suscite la convoitise de tous avec sa perspective d’augmentation de +11% dans les 5 ans à venir (après avoir déjà connu 11, 6% de hausse précédemment.

Jurade de Printemps : l’actrice Julie Gayet a été intronisée dans les règles de l’art à Saint-Emilion

L’actrice Julie Gayet a été intronisée, ce samedi soir, »pair » de la Jurade de Saint-Emilion, avant de participer à un dîner de gala au château Clos Fourtet. François Baroin, Michèle Laroque et les rugbymen Jean-Baptiste Elissalde et Toby Flood étaient aussi de la partie.

Franck Binard, accompagnant dans l'église Julie Gayet © Jean-Pierre Stahl

Franck Binard, accompagnant dans l’église collégiale de Saint-Emilion Julie Gayet © Jean-Pierre Stahl

Sincèrement, Julie a égayé Saint-Emilion par sa présence. C’était l’événement rive droite et on peut dire qu’elle était rayonnante.

De mémoire de Jurat, jamais on n’avait vu autant de robes rouges sur le pont : plus de 80 jurats sur les 130 que compte cette confrérie vieille de plus de 800 ans.

Julie Gayet 006

Est-ce l’amendement César qui a revigoré ces forces vives de la viticulture ? Peut-être…mais il y avait surtout une intronisation de marque en la personne de Julie Gayet, et accessoirement celle de l’ancien ministre François Baroin, sénateur des Républicains.

Deux couples venus de la Baule © JPS

Deux couples venus de la Baule © JPS

Mais les touristes venus en nombre sur le parvis devant l’église collégiale ne se sont pas trompés. Arrivés par dizaines, ils ont entendu parler de l’actrice et sont venus la voir: ainsi Nicole, Martine, Daniel et Michel, venus de La Baule en vacances pour le week-end: « on vient voir Julie Gayet, on a entendu des bruits, est-ce qu’elle sera accompagnée, on ne sait pas. »

Sortie de la voiture de Franck Binard, le directeur des Vins de Saint-Emilion, Julie Gayet fait alors son apparition, tout sourire accompagnée de François Baroin et Michèle Laroque.

Julie Gayet, Michèle Laroque et François Baroin © JPS

Julie Gayet, Michèle Laroque, Hubert de Boüard et François Baroin © JPS

Aussitôt, elle est assaillie par les photographes et quelques cameras…l’actrice en grande professionnelle, prend alors la pose…

Une fois rentrée dans l’église, direction le cloître pour passer la robe de Jurat rouge et blanche (qui remonte à l’époque de l’occupation anglaise d’où ces couleurs).

Julie Gayet 046

Julie Gayet, qui dans un premier temps avait fait savoir qu’elle ne donnerait pas d’interview, finalement se confie sur son rapport avec le vin, mais pas n’importe quel vin: « le vin de Saint-Emilion ! » me reprend-elle.

Julie Gayet 051

Et de poursuivre: « c’est une tradition dans ma famille, depuis toujours: quand les enfants deviennent adolescents et ont 15 ans, ils naissent à la vie, c’est à dire qu’ils ont le droit de déguster du vin. Mon grand-père m’a ainsi fait faire une dégustation verticale. Ca fait partie de la tradition française. Et puis, on s’en revient de Cheval Blanc où l’on a déjeûné ce midi, c’était magique ! »

Pour Hubert de Boüard, 1er Jurat: « Je pense que Julie Gayet est une grande actrice , et c’est une tradition à Saint-Emilion de faire venir ces acteurs et de leur rendre hommage. »

Julie Gayet 062

Afin de prévenir des intempéries, la cérémonie qui devait se tenir dans les Douves du Palais Cardinal a eu lieu dans l’église collégiale qui avait fait « salle comble » avec 500 personnes. 8 nouveaux jurats ont été intronisés, ainsi que des prud’hommes et des pairs de la Jurade. Parmi les plus connus, les joueurs de rugby Jean-Baptiste Elissalde et l’anglais Toby Flood, Julie Gayet, François Baroin et l’ambassadeur de Biélorussie, Pavel Latushka.

Julie Gayet 064

Cette journée devait se poursuivre par un dîner de gala, avec 900 convives réunies sous une structure imposante agrémentée de magnifiques lustres, le tout installé au château Clos Fourtet.

Julie Gayet 073

Le dîner était orchestré par Alain Plassard, chef trois étoiles du restaurant l’Arpège à Paris, aidé des équipes du traiteur Humblot. Un dîner durant lequel 9 très grands vins de Saint-Emilion ont pu être dégustés.

Reportage Jean-Pierre Stahl, Olivier Prax et Sarah Paulin.

13 Juin

3e « Samedi Blanc » : c’est parti pour les visites des prestigieux châteaux de l’appellation Pessac-Léognan

En 3 ans, ce rendez-vous s’est imposé comme l’une des sorties phares dans les plus prestigieux châteaux de Bordeaux, producteurs de vins blancs. Une journée portes ouvertes où les amateurs peuvent visiter les chais, rencontrer les propriétaires et déguster avec modération ces grands blancs de Bordeaux.

Visiteurs, vignerons et personnel des propriétés d'André Lurton pour une découverte du château La louvière © Jean-Pierre Stahl

Visiteurs, vignerons et personnel des propriétés d’André Lurton pour une découverte du château La louvière © Jean-Pierre Stahl

Ainsi dès 10 heures, les amateurs de ces grands blancs de Bordeaux commençaient progressivement à affluer dans les dizaines de châteaux qui participent à l’opértation.

Alexandre Piandon, assistant maître de chai au château Rochemorin fait découvrir les blancs des vignobles d'André  Lurton, en Pessac-Léognan, à Elisabeth et Didier Hallé © JPS

Alexandre Piandon, assistant maître de chai au château Rochemorin fait découvrir les blancs des vignobles d’André Lurton, en Pessac-Léognan, à Elisabeth et Didier Hallé © JPS

Didier et Elisabeth Hallé de Landiras ont déjà participé aux précédentes éditions, à chaque fois ils en profitent pour découvrir « ces vins de prestige », me confient-ils. Cette fois, ils ont choisi la Louvière, le fameux château d’André Lurton, le créateur de l’appellation (qui remonte à 1987). Ils sont ainsi reçu par Véronique Bouffard en charge de la communication et de l’oenotourisme à La Louvière et Alexandre Piandon, assistant maître de chai du château Rochemorin. Ils vont effectuer la visite de l’ensemble des chais dont le dernier chai enterré créé en 2009 avant de déguster un petit verre de vin blanc; et là, ils ont le choix entre un Coucheroy 2012, un Rochemorin 2011, un Cruzeau 1012, un La Louvière 2010, un L de la Louvière, ou encore un Couhins-Lurton 2011.

Samedi Blanc au château Carbonnieux avec ses tours du XIIe siècle © Jean-Pierre Stahl

Samedi Blanc au château Carbonnieux avec ses tours du XIIIe siècle © Jean-Pierre Stahl

Au château Carbonnieux, la plus grosse propriété de l’appellation productrice de blancs avec plus de 45 ha, ce sont des sommeliers qui s’y pressent. Un groupe de 4 Marc Bruguet, 20 ans, Ran He 23 ans, Yaxu Shao 25 ans et Hao Li 27 ans. Tous quatre suivent des études à Cafa, l’école de sommellerie aux Chartrons. Ils se sont renseignés auprès de l’office du tourisme et par le biais de leur école pour participer à ce samedi blanc, dont les visites sont gratuites.

Le groupe de 4 sommeliers avec les frères Perrin dans la salle de dégustation du château Carbonnieux © JPS

Le groupe de 4 sommeliers avec les frères Perrin dans la salle de dégustation du château Carbonnieux © JPS

Ils sont ainsi accueillis au château par les propriétaires Philibert et Eric Perrin. Un Eric Perrin qui, outre la dégustation de son premier vin le château Carbonnieux et de son second la Tour Léognan, ne résiste pas à la tentation de leur faire un petit historique sur l’appellation: « en 1987, lors de sa création, l’appellation de Pessac-Léognan était étendue sur 800 ha dont 600 en rouges et 200 en blancs. Aujourd’hui, elle s’étend sur 1500 ha dont 1300 en rouges et 200 en blancs. C’est dire, la superficie des blancs n’a pas bougé en 28 ans, alors que dans les années 60 Bordeaux produisait plus de blancs que de rouges. »

Et nos élèves sommeliers ne sont pas en reste, ce n’est pas parce que les blancs ne représentent que 13% de la production de vins en Pessac-Léognan qu’ils vont se laisser abattre ! Ils sont bien décidé à faire la tournée des différents châteaux: la Louvière ensuite, puis Bouscaut ou encore Larrivet-Haut Brion.

Des visites avec des thématiques sur certaines propriétés mais également des déjeûners pique-nique préparés par un traiteur (où il fallait avoir réservé au préalable, avec bien sûr une participation) avec dégustations des vins de la propriété accueillante.

Libourne Fête le Vin: une première expérience pour le grand public

L’idée a fait son chemin. Elle est aboutie. Organiser une fête du vin à Libourne à l’aube de Vinexpo, et ce ouverte à tous les amateurs de vins. Une fête en alternance avec Bordeaux Fête le Vin. Les festivités ont débuté hier du côté de l’ancienne école de gendarmerie…

L'intonisation de Matthias Fekl avec la Jurade de Saint-Emilion © Vins de Saint-Emilion

L’intronisation de Matthias Fekl avec la Jurade de Saint-Emilion © Vins de Saint-Emilion

Hier soir, la Jurade de Saint-Emilion est venue en grande tenue à Libourne pour introniser le Ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, le lot-et-garonnais, Mathias FEKL par Hubert de Bouard, Grand Maître du Grand Conseil du Vin de Bordeaux, en présence du maire Philippe Buisson et du député Florent Boudié, engagé en faveur de l’amendement César.

« Libourne fête le vin « , c’est jusqu’à  dimanche 14 juin sur la place d’armes du prestigieux bâtiment de l’ancienne École des Sous-Officiers de Gendarmerie (ESOG).

Premier événement œnotouristique de la rive droite, « Libourne fête le vin » se veut, en écho à « Bordeaux fête le vin », une manifestation populaire et conviviale qui célèbre les vins et la gastronomie de notre région.

Les thés de Pu’ER de la province chinoise de Yunnan, partenaires de la Ville de Libourne et de l’Union des Syndicats de Saint-Émilion – Pomerol – Fronsac, sont les invités d’honneur et sont proposés ce samedi matin à la dégustation.

Rendez-vous à « Libourne fête le vin », encore ce samedi et dimanche à l’ESOG – Place Joffre à Libourne.

11 Juin

Avant la venue de François Hollande à Vinexpo Bordeaux, l’amendement de Gérard César a été adopté cette nuit en commission à l’Assemblée

L’amendement de Gérard César a été adopté à 2h du matin en commission spéciale à l’Assemblée Nationale. La Loi Evin pourrait être modifiée et assouplie. Le Sénateur de Gironde a mis tout son poids dans la balance en promettant un accueil glacial au Président de la République si d’aventure cet amendement avait été rejeté à la veille de Vinexpo.

cesar_1

Gérard César, le sénateur des Républicains avait donné le ton et aussi mis en garde, il y a trois jours, auprès de PublicSénat.fr : « J’attends de voir le président de la République s’engager. Il doit se rendre à Vinexpo dans quelques jours, j’espère qu’il ne sera pas sifflé. Quand à moi, si cet amendement n’est pas adopté, je n’irai pas le jour où il y aura François Hollande. Et je dirai à la presse pourquoi. La viticulture, c’est 500 000 emplois. Il y a des régions viticoles entières qui souffrent ».

Gérard César, qui menaçait de boycotter la venue de François Hollande sur le salon mondial des vins et spiritueux, focalise depuis le début de la semaine toute l’attention des médias car il est le sénateur à l’origine de l’amendement à la loi Macron adopté au Sénat début mai .

Lors de l’examen en commission en nouvelle lecture du projet de loi Macron, les députés n’ont pas suivi le gouvernement qui avait demandé la suppression de cet amendement du sénateur Gérard César. Son amendement a été adopté en tant qu’article 62 ter du projet de loi Macron, il vise à clarifier la distinction entre publicité et information journalistique.

C’est une très bonne nouvelle pour la filière viticole, en particulier pour l’oenotourisme et la Cité des Civilisations du vin. Cela va faire en sorte que les médias ne soient plus condamnés par les tribunaux car ils font de l’information et non de la publicité » Gérard César, Sénateur de Gironde, joint par téléphone par Côté Châteaux.

« Les parlementaires permettent aux journalistes et aux acteurs de l’oenotourisme de sortir de l’insécurité juridique. Les 500 000 acteurs de la filière vin saluent un vote qui concilie santé publique, information et promotion responsable du vin », Vin et Société

Vin et Société rappelle que sa position n’est pas d’assouplir la loi Evin mais au contraire d’en favoriser l’application dans un contexte réglementaire claire: « cette situation est un juste retour à l’esprit initial de la Loi Evin: encadrer la publicité mais ne pas interdire toute forme de communication. » Une distinction judicieuse entre publicité et information notamment sur les métiers de ces vignerons et leur production, mais aussi sur l’oenotourisme. « 

Contrairement aux contre-vérités entendues ces derniers jours, cette clarification ne donnera pas plus de droits aux producteurs de vins », Joel Forgeau Président de Vin et Société

Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte d’Or, et rapporteur du projet de Loi Macron © France 3

« Il y a eu un vote massif de l’ensemble des députés », une quasi-unanimité sauf une voix, a précisé sur BFM TV Laurent Grandguillaume député PS et rapporteur de la Loi Macon.

Il n’y a pas de remise en cause de la loi Evin, il faut être pragmatique, ça va dans le bon sens: il s’agit d’information et de valoriser nos terroirs », Laurent Grandguillaume député et rapporteur de la Loi Macron.

Le bus panoramique idéal pour l'oenotourisme © JPS

Le bus panoramique idéal pour l’oenotourisme © JPS

C’est une précision juridique, une sécurisation. La Cour de Cassation avait consacré une jurispudence en 2004 et donc il fallait sécuriser.. » Florent Boudié député de la Gironde, ce matin au micro de France 3 Aquitaine.

Et pourtant la ministre de la Santé, Marisol Touraine, tout comme le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avaient aussi appelé lundi les députés à «ne pas changer la loi» Evin encadrant la publicité pour l’alcool. Ce matin, sa réaction n’a pas tardé, sollicté par Le Monde:

Un coup dur porté à la santé publique, » Marie-Sol Touraine ministre de la santé qui a aussi peur que « la loi Macron ne serve à détricoter la loi Evin ».

Les associations anti-addictions s’étaient aussi montré indignées, tout comme l’ancien ministre de la Santé Claude Evin. Celles-ci n’ont nullement découragé ou affecté le sénateur de la Gironde. « La vague de réaction, c’est surtout M. Evin parce que l’on touche à sa loi, à son bébé. Mais la loi Evin elle a 25 ans, vous ne croyez pas qu’il faut la dépoussiérer ? »

Dans une interview au Parisien, lundi 8 juin, l’ancien ministre de la Santé s’était indigné de l’adoption par le Sénat de cet amendement, y voyant « la fin de la loi Evin » et la possibilité de faire de la publicité en faveur de l’alcool « quasiment sans limite ».

Cet amendement introduit des failles, il faut que nous restions fixement sur cette loi Evin , qui était une très bonne loi », Michèle Delaunay députée PS de Bordeaux (et médecin).

Capture

Le député © Gilles Savary s’est illustré en montrant son soutien à l’amendement César

Le député PS de la Gironde Gilles Savary lui était venu en aide en  dénonçant une «surréaction du lobby hygiéniste» à l’amendement voté au Sénat.

Cet amendement, avait-t-il expliqué, «ne remet nullement en cause, ni l’esprit, ni la lettre de la loi Evin, mais vise à éviter que, dans notre pays, dont la tradition viticole ancestrale s’est fortement imprimée dans la culture, et désormais dans notre économie et dans les rares succès de notre commerce extérieur, il devienne risqué pour un journaliste, un cinéaste ou un romancier d’évoquer nos produits vinicoles ou d’y faire référence»

«Alors que des jugements récents invitent à l’autocensure, ce n’est pas faire offense à la loi Evin, ni à la lutte contre les ravages sanitaires de l’abus d’alcool que la représentation nationale prenne ses responsabilités et fasse son devoir élémentaire en précisant la loi sur ce point précis», selon Gilles Savary.

Et Gérard César de rappeler dans son amendement que « l’oenotourisme s’impose comme un véritable atout pour le développement économique et l’attractivité de nos territoires avec plus de 12 millions d’oenotouristes chaque année, il est essentiel d’apporter la sécurité juridique nécessaire aux opérateurs privés et publics (agences de voyages, conseils régionaux, comités départementaux, offices de tourisme etc…) pour informer et valoriser les destinations vignobles en France ».

Reste à passer l’épreuve de l’adoption en séance plénière à l’assemblée la semaine prochaine. Rien n’est encore joué car Marisol Touraine est vent debout contre cet amendement…

10 Juin

L’Open Château Piron 2015 a été remporté par l’équipe Marniesse-Rebel

C’est l’équipe amateur Marniesse-Rebel, déjà vainqueur en 2013, qui a remporté l’Open Château Piron 2015 après avoir dégusté 19 vins et éliminé 36 équipes dont 8 Pro de très haut niveau.

Sylvie Cazes et l'équipe vainqueur © Open

Sylvie Cazes et l’équipe vainqueur © Open Château Piron

Sur le dernier vin, un Château du Tertre (Margaux), c’est la rapidité qui a fait la décision… François Bréteau, négociant Bordelais sacré en mai champion d’Europe de dégustation RVF est troisième. Mais ce sont les équipes de bloggeurs en vue (God Bless Bacchus, Drinkabeat, Wine’s Up, Wine&CM, Lili à Bordeaux) ou encore les équipes d’étudiants au Wine & Spirit Institute de Bordeaux qui ont marqué cet Open. Des concurrents jeunes, enthousiastes et déjà connaisseurs.

L’Open n’est pas un challenge entre Pros, c’est bien un jeu ouvert et parmi les 5 équipes présentes en Grande Finale, on trouvait 3 Pros et 2 amateurs dont les futurs vainqueurs. Pour l’autre grand classement, attribué par le jury sur la base des propositions d’accords mets et vins faites par les concurrents, c’est l’équipe des blogs Lili à Bordeaux et Papotiche qui l’emporte.

De belles propositions soignées, commentées avec délice par Alexandre de Montesquieu, au nom du jury, lors de la remise des prix. Sylvie Cazes, Présidente de la cité des civilisations du vin, remettait les prix à presque 20h après une belle après-midi de dégustations enthousiastes, où trouver un vin fait lever les bras au ciel et marquer des points pour se qualifier pour la phase suivante fait crier de joie !

Un nouveau sport prend forme à Bordeaux…

09 Juin

Le meilleur vin blanc au monde est sud-africain: par ici le chenin !

Ni un grand Bourgogne, ni un grand Bordeaux, encore moins un Alsace ! Le verdict est tombé à Bruxelles: le meilleur vin blanc au monde vient d’Afrique du Sud: c’est un chenin blanc 2013 de la Réserve Familiale de Kleine Zalze.

cc

Le Concours mondial de Bruxelles, considéré par beaucoup comme le « championnat du monde du vin », a couronné ainsi début mai 2015 un chenin blanc 2013 de la Réserve familiale de Kleine Zalze, un domaine situé dans la région de Stellenbosch, dans l’arrière-pays du Cap. (RODGER BOSCH / AFP)

D’où vient le meilleur vin blanc du monde ? D’Afrique du Sud et d’un un domaine historique qui ne fait pas pour autant partie des grands noms du vignoble du pays. De la Réserve familiale Kleine Zalze. Le « meilleur vin blanc du monde » vient de trois parcelles différentes, de vignes vieilles de plus de 40 ans qui ne sont pas irriguées.

 

Choisi par 299 experts

Le Concours mondial de Bruxelles, considéré par beaucoup comme le « championnat du monde du vin », a couronné début mai un chenin blanc 2013 de la Réserve familiale de Kleine Zalze, un domaine situé dans la région de Stellenbosch, dans l’arrière-pays du Cap. Il a été choisi en Italie par 299 experts venus de 49 pays, qui ont goûté pendant trois jours plus de 8 000 vins venus de 45 pays. En 2014, le concours avait couronné un vin blanc portugais.
A Stellenbosch, le maître-mot est « élégance » pour le vigneron Reginald (RJ) Botha. Pas de treilles majestueuses dans les vignes dont il a tiré son vin blanc récompensé à Bruxelles, mais des pieds taillés en gobelet : plusieurs rameaux leur donnent l’aspect d’un petit buisson. Répandue dans le midi de la France, en Espagne, au Portugal ou en Italie, cette façon de tailler la vigne concerne moins de 10% du vignoble sud-africain.

Un travail d’orfèvre

Les rendements y sont trois fois plus faibles qu’ailleurs et les coûts salariaux, plus élevés, car tout doit se faire à la main, remarque Reginald Botha. Mais cela vaut la peine, dit-il : 

Nous obtenons des grains plus petits, des peaux épaisses, et une bien plus grande concentration de saveurs dans les raisins »Reginald Botha

Et d’expliquer: « Sur une treille, tous les raisins sont au même endroit et presque tous ont donc le même microclimat, tandis qu’avec une taille en gobelet, surtout sur ces vieilles vignes, une grappe est au soleil, une autre ne l’est pas, une autre est un peu plus proche du sol… Il y a tellement de microclimats différents dans chaque petit plant qu’ils apportent de la complexité, avec des saveurs différentes pour un seul pied ». Il se félicite : « Cela donne un vin merveilleux ».

C’est un vin naturel, juste mis en barriques pour la fermentation avec le moins d’interventions possibles. « Nous laissons parler le vin », dit le vigneron. La récompense de Kleine Zalze a surpris en Afrique du Sud. Le domaine, qui remonte à 1695 et comprend aujourd’hui des logements, un golf et un restaurant, ne fait pas partie des plus grandes maisons.

Avec Réunion 1ère