Deux jours après ce long week-end de températures basses, Bordeaux panse ses plaies. Fort heureusement, le pire a été évité, mais « on est passé très très très près », me confie Bernard Farges, le président des « Bordeaux et Bordeaux Supérieur ». 5 à 10% du vignoble aurait été touché.
« Sur nos appellations, on compte quelques parcelles et notamment dans l’Entre-Deux-Mers, dans des zones un peu basses, mais globalement il n’y a rien d’énorme », commente pour Côté Châteaux Bernard Farges, vice-président du CIVB et président des « Bordeaux et Bordeaux Sup ». « Dans la Vallée de la Dordogne, il y a quelques endroits qui ont souffert, dans le Targonnais sur Ladaux et Cantois et dans le nord-blayais. » « Mais c’est passé très très très près » de cette catastrophe tant redoutée de tous : un gel plus intense, comme en 2017. La partie des Graves et le Sauternais ont eux été protégés par les brouillards. »
Au château de Reignac à Saint-Loubès, Nicolas Lesaint directeur technique recense 20 hectares touchés sur 77 hectares : « on a un peu plus d’espoirs q’il y a quelques jours, on positive… C’est différent de 2017 » (où 100% de la propriété avait été touchée, avec seulement 12 hectos à l’hectare). Ce qui laisse Nicolas Lesaint positiver, c’est le constat depuis lundi après ce week-end de gel :
« On est resté sur des couleurs dynamiques de pousse du bourgeon, pas comme en 2017 où tout était kaki, perdu, là la base est intacte, ce n’est peut-être que les feuilles qui ont grillé. A mon avis, ça devrait aller, c’est dans 15 jours qu’on devrait savoir », me confie Nicolas Lesaint.
Sur Saint-Emilion, là aussi de grosses frayeurs : « samedi matin, je me suis fais très très peur, j’ai une parcelle qui a été touchée à 20-30% », me confie Jean-François Galhaud. Dans la plaine, il y a eu quelques dégâts, mais « tous les systèmes mis en place les éoliennes, chaufferettes et hélicoptères, cela a fonctionné, heureusement ».
Cela a frisoté, le boulet nous a frôlé, c’était très juste », Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion.
La Chambre d’Agriculture de la Gironde confirme de son côté que « toutes les zones du département ont été plus ou moins touchées, dans les parties basses le plus souvent ou proches des forêts : Graves, Médoc, Entredeux-Mers, Libournais, Nord Gironde. Un recensement des dégâts est en cours afin d’appréhender leur ampleur, mais le sinistre est sans commune mesure avec le gel que la Gironde a connu en 2017″.
Pour Christophe Château, directeur communication du CIVB : « l’inventaire a été fait, mais il est très difficile de connaître un chiffre exact. La Chambre estime que le gel a touché les vignes entre 5 et 10%. La bonne nouvelle, c’est que c’était tôt (dans la saison), et on n’a pas eu les températures de -4 à -5 de 2017 mais de -1 à -2°C.
Les cas les plus graves sont les propriétés qui ont été exposées avec un couloir de vent d’est. Globalement pour la production, il n’y aura pas d’incidence », Christophe Château CIVB.
Et de poursuivre : « Quant aux 15 jours à venir, c’est sans souci, mais les Saints de Glaces ne sont pas passés, après le week-end des 11-13 mai, à ce moment là on pourra dire qu’on est sorti d’affaire… »
La Chambre d’Agriculture invite les agriculteurs et viticulteurs à déclarer les dégâts en ligne sur www.gironde.chambagri.fr et un numéro d’appel a été ouvert pour répondre à leurs questions : 0800 002 220.