19 Juin

Série écoles des métiers du vin : le lycée viticole de Blanquefort, 100 ans déjà…

C’est un bel anniversaire et un focus que je vous offre sur le lycée viticole de Blanquefort, un lycée qui accueille plus d’un millier d’élèves et 700 apprentis, qui forme à la viticulture et à l’oenologie. C’est le 1er volet d’une série qui sera diffusée la semaine de Bordeaux Fête le Vin à 18h53 sur France 3 Aquitaine à partir du lundi 19 juin… Un lycée qui forme les futurs techniciens des propriétés de demain.

« Je vous propose de faire une dégustation sur les défauts des vins, notamment sur les défauts liés au brettes… », qui sait ce que c’est ?

« On ressent l’odeur d’écurie, de gouache ou encore de la sciure de cheval… »commente Emile Baudin de Paris, en reconversion, après avoir fait 4 ans en école d’ingénieur numérique… « Je suis en 1ère année et plus tard mon métier de rêve, cela serait d’être oenologue à l’étranger… »

« Après le BTS, j’aimerais bien être directrice technique ou directrice d’exploitation dans un château n’importe où en France ou soit à l’étranger… », commente Ama Malia Magoni de Nouvelle Calédonie qui poursuit après une licence de biologie à Bordeaux.

Et pour bien se rendre compte, le cours d’analyse sensorielle est fondamental, comme en témoigne Simon Quentin-Martinaud de Bergerac qui a fait précédemment un bac STAV : « on commence par un premier nez, déjà pour voir s’il y a des arômes qui vous perturbent, et après un deuxième nez, on peut déguster, recracher, c’est là où on analyse l’amertume, l’astringence, tous les défauts qu’il y a comme par exemple les brettes, les éthylphénols… »

Juste à ses côtés, Zoé Veis qui même après avoir fait un bac général se destine aux métiers du vin et qui compare les deux vins qui leur sont servis…. »Même au nez, je sens déjà le défaut assez fortement d’oxydation, de pommes blettes… »

Aujourd’hui, on forme des techniciens qui demain seront dans les propriétés, ou assureront des fonctions dans le commerce, qui seront en lien avec les viticulteurs et les consommateurs, et donc qui doivent être parfaitement formés pour proposer des produits qui correspondent aux attentes de tous, des produits de qualité, avant tout sans défaut »,  Catherine Mazet, professeure en oenologie.

 « Pour la seconde partie de matinée, ce sont des travaux pratiques qui les attendent à la vigne : « vous allez avoir le levage et relevage, et en même temps vous allez vérifier votre épamprage car depuis que vous êtes passés il y a 3 semaines, il y a des repousses qui ont eu lieu… »

« Prenez le temps d’appuyer vers le bas, d’écarter et de choisir la hauteur à laquelle vous allez le positionner ici sur le premier piquet bois,  placez votre agraphe et vous la poussez contre le piquet… »

Et Benjamin Danjou de commenter ce travail de travaux en vert et de levage, importants en  cette période de l’année : « il a fait beau longtemps et il a plu hier, on va avoir des  maladies qui vont apparaître et si on ne relève pas la vigne, on ne pourra pas passer avec les outils et on ne pourra pas traiter… »

Le directeur de l’exploitation viticole du lycée château Dillon, Laurent Castanet, explique : « on leur alloue deux rangs de vigne et ils doivent tailler, relever, faire les travaux en vert comme aujourd’hui, de manière à ce qu’ils puissent voir l’impact de leur travail tout au long de ces 2 années… »

« Ces jeunes sont aussi sensibilisés au changements climatiques », comme l’explique Rémy Fourest enseignant en oenologie , « en viticulture, ces changements se traduisent notamment par des accidents climatiques plus fréquents, et du coup on leur donne les clés en production pour gérer de manière pratique au vignoble et au chai, pour gérer au mieux les conséquences que cela peut avoir sur les récoltes… »

Ce sont des métiers en tension, nous avons besoin d’employés, d’ouvriers pour les travaux dans la vigne, pour la conduite des engins… », Corinne Reulet directrice de Agro Campus Bordeaux Gironde

Puis ce sont en comité restreint des travaux pratiques et une évaluation sur des cours d’attelage de tracteur : « tu regardes s’il y a personne autour, tu envoies une impulsion, voilà », la suite de leur formation les emmène à un cours d’attelage et de dételage de tracteur avec des outils pour travailler les sols… »

« C’est fondamental pour notre métier, c’est le réglage de l’outil qui va faire qui va faire un bon travail dans les rangs,et  c’est l’agro-équipement qui nous apprend les bases et de faire un travail propre dans les châteaux où on va travailler plus tard… », commente Louis Lozano de Monbazillac.

« Le but d’un technicien supérieur ce n’est pas forcément de conduire; mais c’est aussi de savoir gérer le temps, les travaux et les ressources humaines, aujourd’hui ce qui manque ce sont les personnels qualifiés pour conduire, et bien pourquoi pas demain avoir aussi des robots, pour subvenir aux besoins en ressources humaines des exploitations…« , selon Christophe Héraud enseignant en agroéquipement.

« Il y a une dizaine d’années on utilisait les travaux du sol en complément des traitements chimiques, aujourd’hui ces produits là ont mauvaise presse et puis peuvent être aussi dangereux pour la santé, c’est clair que pour arriver à avoir un résultat quasiment identique, il va falloir, multiplier par 3, 4 5, le nombre de passages, avec des tracteurs, des outils ce qui fait des emplois », ajoute-t-il.

De nombreux jobs s’offrent à eux, 60 000 emplois sont liés à la viticulture, c’est le premier employeur en Gironde.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Ludovic Cagnato, Charles Rabréaud et Jules Feron :