07 Juin

Chouette s’installe à Bègles : quand l’intelligence artificielle s’invite dans la vigne…

Caméras embarquées, drones, nous voici à l’heure de l’intelligence artificielle. Des images transmises par des vignerons à Chouette, une société qui mise sur l’innovation à Paris depuis 2015 et nouvellement installée à Bègles en Gironde depuis le 14 avril. Ces images sont analysées et des solutions apportées par les équipes de Chouette pour mieux traiter le vignoble et optimiser la bonne santé de la vigne.

Les châteaux à l’heure de l’intelligence artificielle. Munis de 4 capteurs embarqués, avec une interface reliée à la start-up, le tracteur va détecter dans la vigne les zones les plus touchées par les maladies, une détection par pied, pour un traitement plus ciblé.

 « C’est une révolution, les caméras que vous voyez, en haut et en bas, permettent de repérer les maladies de la vigne, mildiou, oïdium et black rot…

Anthony Appollot directeur général de « Sarments Vignobles »  © JPS

Elles permettent d’envoyer des informations en temps réel à la plate-forme de Chouette, qui elle nous fait derrière des cartographies de préconisations, et nous dit lors du traitement:

« là on peut pulvériser à 100% de la dose, là à 80 ou là à 50%… » commente Anthony Appollot directeur général de « Sarments Vignobles » et du château Saint-Pey

Avec ce drone, le vigneron a une information sur l’état du vignoble, en fonction du gel, de la sécheresse ou encore de la maturation des raisins.

  « Avec le drone, on est plutôt là pour faire à la fois un bilan de la vigueur de la vigne, et des pieds manquants, qui ont un impact négatif forcément sur la production… », selon Charles Nespoulous, co-fondateur de Chouette.

Installée à la Cité Numérique de Bègles, l’antenne girondine de Chouette analyse ici les données enregistrées sur le terrain. Il s’agit de permettre au vigneron de diminuer les traitements et d’améliorer les coûts de production.

« Chaque point correspond à un pied où on a détecté la maladie, le vigneron peut zoomer dans ses parcelles, savoir où la maladie a été détectée, ici par exemple on peut voir deux belles taches de mildiou… Ici dans la zone où on avait de la maladie, on va préconiser 120 litres par hectare alors qu’ailleurs dans la parcelle on va réduire la dose… », selon Marine Perrier ingénieure agronome venue de l’Institut Agronomique de Montpellier.

« Notre boulot, c’est d’avoir la bonne solution, le bon traitement, la bonne approche, le bon travail quasiment à chaque pied de son exploitation, pour in fine amener le vigneron à avoir le meilleur rendement possible, la meilleure qualité de vin possible et avoir l’approche la plus responsable environnementalement possible », complète Charles Nespoulos.

Charles Nespoulous co-fondateur de Chouette © JPS

Aujourd’hui, cette start-up emploie entre Paris et Bègles 23 salariés. Elle vise un développement en France et à l’international. Elle a pour cela levé 5 millions d’euros avec Kubota, Demeter et la Caisse des Dépôts et Consignations. Une vingtaine de vignerons bordelais a déjà commencé à travaillé avec Chouette.

Reportage de Jean-Pierre Stahl et de Juliette Bisiaux avec Christophe Varone :