C’est une odeur qui vous pourrit la vie… Surtout quand vous sortez une bouteille à partager entre amis. Le TCA, plus connu sous la dénomination de goût de bouchon, est une réaction chimique qui entraîne des dommages sur plus de 5% des bouteilles. Fort heureusement, ces dernières années, les producteurs ont trouvé de nombreuses solutions pour l’éviter. Côté châteaux vous propose ce tour d’horizon à Vinitech.
Comme un air de bouchon, ce matin à l’ouverture de Vinitech…Une foule massé devant le parc des expositions, et du coup comme ce goulot d’étranglement, nous vient l’idée de reparler du fameux goût de bouchon, que tout le monde a rencontré au moins une fois dans sa vie.
En cause, les bouchons issus du chêne liège, essentiellement produit au Portugal ou en Espagne, avec quelques petites productions en France.
5 à 8 % des bouteilles distribuées ont connu ce problème de TCA, de Trichloroanisole ou goût de bouchon. Ces TCA sont synthétisés à partir des chlorophénols sous l’action de moisissures. Ces chlorophénols sont formés à partir du chlore qui peut provenir des écorces d’arbres polluées par des insecticides, de l’air ou des produits chlorés utilisés dans les chais.
DIAM, l’un des leaders sur le marchés des bouchons a mis au point un procédé de désaromatisation du liège pour ainsi le neutraliser. « On traite le bouchon au CO2 à l’état supercritique, c’est comme quand vous buvez un café décaféïné, le café on le passe au CO2 supercritique pour enlever la caféïne, nous on fait la même chose pour enlever cette fameuse molécule le TCA qui en fait est le goût d bouchon donc on l’élimine et on peut garantir chaque bouteille dans le monde, » m’explique Bruno de Saizieu, directeur commercial marketing DIAM bouchage. DIAM s’engageant même sur 30 ans avec certains de leurs bouchons, car la gamme a de 60 à 600 € pour 1000 bouchons vendus. DIAM vend actuellement 1 milliard 800000 bouchons pour des vins tranquilles. 160 millions d’euros de chiffre d’affaire.
Le concurrent belge, sité juste en face sur le salon Vinitech, Vinventions a aussi une palette de solutions avec notamment des bouchons normacorc, issus de cannes à sucre, mais aussi des bouchons synthétiques « Syntek » et des capsules à vis en aluminium.
« On utilise nous des matières qui sont sourcées à partir de la canne à sucre, qui nous permettent de développer des plantcorc », explique Stéphane Vidal vice-président de Vinventions France. « On peut utiliser les mêmes matériaux issus de la matière fossile, du pétrole, dans ce cas les mêmes performances mais avec une empreinte carbone plus importante. On peut aussi revenir sur la matière liège, dans ce cas là on va utiliser plutôt des granulés, c’est plus facile de nettoyer des granulés (…) ensuite il reste la solution des capsules à vis, à visser sur une bouteille. »
Le tout avec un joint qui va garantir le micro-échange d’oxygène et l’étanchéité.Chez Amorim, on a sorti « NDtech, une technologie de dépistage, basée sur un contrôle individualisé des bouchons en liège naturel ». On est ici fier de présenter « le 1er bouchon en liège naturel sans TCA relargable. » (Un investissement de 10 millions d’euros sur 5 ans).
Tout risque de goût de bouchon est éliminé car le processus certifie que le TCA résiduel dans le liège ne peut excéder 0,5 nanogrammes/litre, soit une valeur en dessous du seuil de détection.
Voici enfin le bouchon en verre développé par les Tchèques de Vinolok qui depuis 2011 ont déjà vendu 50 millions de bouchons.
Cindy Helier, responsable marketing du comptoir de la cave, nous explique pour Vinolok : « c’est une alternative pour éviter effectivement le goût de bouchon, puisque l’on est sur un matériau complètement neutre, le verre. Et le succès est assez foudroyant. »
Le bouchon en verre connaît 20 à 30 % de développement chaque année. Mais le leader reste le bouchon en liège. Il s’en vend des milliards sur la planète vin.
Regardez ce reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer Charles Rabréaud :