Une production 2016 prévue à 42,9 millions d’hectolitres contre 47,8 millions en 2015. En cause les intempéries en Cgampagne, Bourgogne, dans l’Hérault ou en Charentes mais aussi le stress hydrique qui se fait ressentir.
Durement frappée par les intempéries, la production française de vin s’annonce en baisse de 10% cette année, avec des reculs encore plus sévères
en Champagne, Bourgogne ou dans les Charentes, selon les premières prévisions du ministère de l’Agriculture.
La production atteindrait 42,9 millions d’hectolitres contre 47,8 millions en 2015, et serait inférieure de 7% à la moyenne quinquennale, selon les estimations provisoires publiées jeudi par Agreste, le service statistique du ministère.
L’estimation, établie mi-août, est susceptible d’être révisée en fonction des incidents climatiques et problèmes sanitaires qui pourraient survenir pendant les vendanges.
Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de l’établissement public FranceAgriMer, a souligné lors d’une conférence de presse le caractère » spectaculaire » des intempéries de 2016. » L’année a été caractérisée par l’amplification des aléas climatiques » frappant le vignoble, remarque-t-il, avec par exemple des orages de grêle non plus localisés, mais sous forme de » couloirs de plusieurs dizaines de kilomètres, d’une intensité qui dévaste des vignobles entiers « .
- Champagne et Val-de-Loire, frappés par plusieurs jours de gel au printemps, voient leur production baisser de plus d’un tiers.
- En Bourgogne et Beaujolais, le recul atteindrait 21%, avec une dizaine de jours de retard pour la vendange.
- Dans les Charentes, où 3.600 hectares de vignes ont été détruits par la grêle et le gel, la production baisserait de 16%.
- En Languedoc-Roussillon, le recul prévu est de 9%. Un épisode de grêle a touché 2.000 hectares dans l’Hérault le 17 août. Dans cette région, la sécheresse actuelle pourrait aussi venir aggraver les choses : les vendanges qui ont démarré sur le Chardonnay et certains rosés laissent entrevoir des récoltes « en baisse de 30 à 40% », a expliqué Jérôme Despey.
Certaines coopératives ont d’ailleurs décidé d’avancer les vendanges « pour éviter un impact supplémentaire de la sécheresse sur le poids des baies », selon lui.
Les viticulteurs craignent également les conséquences du manque d’eau à l’approche des vendanges dans le Bordelais, l’une des rares régions à tirer son épingle du jeu pour l’instant, avec une production prévue en hausse de 1%.
Autre région que voit sa production augmenter : l’Alsace, avec une hausse de 18%.
Quant à la qualité du vin, » il est encore un peu tôt pour savoir « , estime Jérôme Despey, qui craint en revanche un impact » important » sur les trésoreries des viticulteurs et regrette que peu d’entre eux aient choisi de s’assurer.
En 2015, après une récolte en légère baisse suite à la sécheresse, la France avait de nouveau perdu son rang de premier pays producteur au profit de l’Italie. Cette année, les producteurs de la péninsule prévoient une récolte en hausse.
Avec AFP