19 Août

Millésime 2016 : des vendanges prometteuses et « un peu tardives » à Bordeaux

A un peu plus de quinze jours des premières vendanges en blanc, et plus d’un mois de celles en rouge, Bordeaux semble tirer son épingle du jeu. La récolte s’annonce de bonne facture si les intempéries ne faussent pas les cartes. Au château le Sèpe, en AOC Bordeaux et Entre-Deux-Mers, comme au Couvent des Jacobins, cru classé de Saint-Emilion, le 2016 s’annonce sous les meilleurs auspices…(qui a dit de Beaune ?)

Dominique Guffond, vigneron et propriétaire du château Le Sèpe à Sainte-Radegonde © Jean-Pierre Stahl

Dominique Guffond, vigneron et propriétaire du château Le Sèpe à Sainte-Radegonde © Jean-Pierre Stahl

Un château chargé d’histoire, perdu au fin fond des âges et de la Gironde. C’est le château Le Sèpe, qui tire ses racines jusqu’au temps des Templiers… Une demeure toutefois remaniée au XVIIe et au XVIIIe siècle, qui fait également aujourd’hui chambres d’hôtes, et qui porte le nom de ses anciens occupants.

Dominique Guffond en est l’heureux propriétaire depuis 2009. Il exploite ainsi 14,5 ha en AOC Bordeaux (en rouge) et en AOC Entre-Deux-Mers ( en blanc). Ce vigneron a le sourire :

Eté 2016 515Nous sommes assez optimistes, la bonne météo est présente avec ce bel ensoleillement, les nuits sont fraîches, sauf accident, ça devrait être une très belle récolte, » Dominique Guffond, vigneron château Le Sèpe

Denis Pomarède du Couvent des Jacobins, grand cru classé de Saint-Emilion © JPS

Denis Pomarède directeur d’exploitation du Couvent des Jacobins, grand cru classé de Saint-Emilion © JPS

A Saint-Emilion, Denis Pomarède du Couvent des Jacobins, l’un des 64 grands crus classés (sans compter les 18 premiers grands crus classés) se dit également satisfait pour l’heure. Son raisin est aussi très sain, seuls de jeunes plants sur des sols sableux montrent un léger stress hydrique, mais à peine. Il pourrait s’amplifier si aucune pluie ne venait à tomber dans le mois prochain.

A SaintEmilion, une vigne assez homogène aussi, seuls quelques jeunes plants peuvent souffrir du manque d'eau © JPS

A Saint-Emilion, les plants de merlots assez homogènes aussi, seuls quelques jeunes plants peuvent souffrir du manque d’eau © JPS

« On a une vigne un peu en souffrance, on n’a pas eu de pluie sur la région de Saint-Emilion depuis environ 2 mois.Il y a quelques dificultés pour les jeunes vignes,sur des sols plutôt sableux, mais dans l’ensemble elles se comportent très bien »Denis Pomarède Couvent des Jacobins.

Dans l’Entre-Deux-Mers comme partout à Bordeaux, les premières vendanges ne sont pas prévues avant la première semaine de septembre, voire la deuxième pour les blancs et fin septembre, début octobre pour les rouges, ce que nous confirme ces deux propriétaires:

Il y a une semaine à 10 jours de retard, d’habitude la vigne se régule un petit peu sur la fin de période, c’est certainement du au printemps frais et pluvieux », Dominique Guffond Le Sèpe

Eté 2016 540

Et d’ajouter : « on a eu de la chance de pouvoir faire de bonnes réserves d’eau et maintenant on en tire le bénéfice. Finalement malgré ces chaleurs, le feuillage tient encore bien le choc et on espère que cela va aller jusqu’au bout. »

Pour Denis Pomarède du Couvent des Jacobins: « On va être plutôt sur une année classique, un peu tardive, on devrait se rapprocher d’un millésime comme le 1998 ou le 2012, mais on va attendre les 1ers prélèvements d’ici une à deux semaines. »

Dominique Guffond du Château le Sèpe espère un millésime aussi bon que 2015 © JPS

Dominique Guffond du Château le Sèpe espère un millésime aussi bon que 2015 © JPS

Dominique Guffond reste sur cette note d’optimisme que le ciel lui a donné jusqu’ici, si la météo se maintient, sans intempérie majeure, ce 2016 pourrait s’approcher de son 2015.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères, Boris Chague et Christian Arliguier : 

2250 ha de vignes endommagées par la grêle dans l’Hérault : Stéphane Le Foll annonce quelques mesures

Pas vraiment d’aides directes mais une possibilité pour les domaines d’avoir recours au chômage partiel pour d’éventuels salariés et la possibilité de solliciter un report du paiement des cotisations sociales. Le détail dans Côté Châteaux.

Stéphane Le Foll en visite en juin au château Luchey-Halde © JPS

Stéphane Le Foll en visite en juin au château Luchey-Halde © JPS

Dans un communiqué publié ce vendredi sur le site du ministère, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll annonce que « 2500 hectares de vignobles » ont finalement été endommagés dans l’Hérault après le passage voilà trois jours de « violents orages accompagnés de forts épisodes de grêle ».

Comme il fallait s’en douter et comme ce fut le cas par le passé, le Ministre a rappelé que les viticulteurs ne pouvaient pas prétendre à obtenir le statut de calamité agricole et que les pertes de récolte étaient assurables… Les calamités agricoles sont toutefois mobilisables, le cas échéant, pour les pertes de fonds, si les dommages impactent la récolte 2017.

Il a malgré tout assuré que les services de l’Etat étaient « mobilisés »:

« A la demande du Ministre, le Préfet de l’Hérault va mettre tout en œuvre pour que les exploitants concernés puissent :

  • avoir un accès au chômage partiel pour leurs éventuels salariés ;
  • solliciter un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti 2016 pour les parcelles touchées par la grêle. Sur ce point les Maires pourront formuler au nom de l’ensemble des contribuables concernés de leur commune une demande collective auprès des services fiscaux ;
  • solliciter auprès des caisses MSA un report du paiement des cotisations sociales ».

Les services du ministère de l’agriculture préparent par ailleurs avec la Direction générale des douanes et des droits indirects les bases juridiques permettant de sécuriser l’achat de vendanges par les exploitants.