A un peu plus de quinze jours des premières vendanges en blanc, et plus d’un mois de celles en rouge, Bordeaux semble tirer son épingle du jeu. La récolte s’annonce de bonne facture si les intempéries ne faussent pas les cartes. Au château le Sèpe, en AOC Bordeaux et Entre-Deux-Mers, comme au Couvent des Jacobins, cru classé de Saint-Emilion, le 2016 s’annonce sous les meilleurs auspices…(qui a dit de Beaune ?)
Un château chargé d’histoire, perdu au fin fond des âges et de la Gironde. C’est le château Le Sèpe, qui tire ses racines jusqu’au temps des Templiers… Une demeure toutefois remaniée au XVIIe et au XVIIIe siècle, qui fait également aujourd’hui chambres d’hôtes, et qui porte le nom de ses anciens occupants.
Dominique Guffond en est l’heureux propriétaire depuis 2009. Il exploite ainsi 14,5 ha en AOC Bordeaux (en rouge) et en AOC Entre-Deux-Mers ( en blanc). Ce vigneron a le sourire :
Nous sommes assez optimistes, la bonne météo est présente avec ce bel ensoleillement, les nuits sont fraîches, sauf accident, ça devrait être une très belle récolte, » Dominique Guffond, vigneron château Le Sèpe
A Saint-Emilion, Denis Pomarède du Couvent des Jacobins, l’un des 64 grands crus classés (sans compter les 18 premiers grands crus classés) se dit également satisfait pour l’heure. Son raisin est aussi très sain, seuls de jeunes plants sur des sols sableux montrent un léger stress hydrique, mais à peine. Il pourrait s’amplifier si aucune pluie ne venait à tomber dans le mois prochain.
« On a une vigne un peu en souffrance, on n’a pas eu de pluie sur la région de Saint-Emilion depuis environ 2 mois.Il y a quelques dificultés pour les jeunes vignes,sur des sols plutôt sableux, mais dans l’ensemble elles se comportent très bien », Denis Pomarède Couvent des Jacobins.
Dans l’Entre-Deux-Mers comme partout à Bordeaux, les premières vendanges ne sont pas prévues avant la première semaine de septembre, voire la deuxième pour les blancs et fin septembre, début octobre pour les rouges, ce que nous confirme ces deux propriétaires:
Il y a une semaine à 10 jours de retard, d’habitude la vigne se régule un petit peu sur la fin de période, c’est certainement du au printemps frais et pluvieux », Dominique Guffond Le Sèpe
Et d’ajouter : « on a eu de la chance de pouvoir faire de bonnes réserves d’eau et maintenant on en tire le bénéfice. Finalement malgré ces chaleurs, le feuillage tient encore bien le choc et on espère que cela va aller jusqu’au bout. »
Pour Denis Pomarède du Couvent des Jacobins: « On va être plutôt sur une année classique, un peu tardive, on devrait se rapprocher d’un millésime comme le 1998 ou le 2012, mais on va attendre les 1ers prélèvements d’ici une à deux semaines. »
Dominique Guffond reste sur cette note d’optimisme que le ciel lui a donné jusqu’ici, si la météo se maintient, sans intempérie majeure, ce 2016 pourrait s’approcher de son 2015.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères, Boris Chague et Christian Arliguier :