11 Juil

Recours tous azimuts contre la LGV

Au détour de l’AG du CIVB, Côté Châteaux apprenait que la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, ainsi que les ODG de Sauternes et Barsac et des Graves allaient intenter des actions contre la LGV, avec des recours devant le Conseil d’Etat.

Xavier Planty, le président de l'ODG Sauternes et Barsac © JPS

Xavier Planty, le président de l’ODG Sauternes et Barsac © JPS

« On a voté ce matin le recours », confiait ainsi Xavier Planty, le Président de l’ODG  Barsac et Sauternes à Côté Châteaux. « Un recours acté devant le Conseil d’Etat », par la Fédérartion des Grands Vins de Bordeaux et les ODG de Barsac-Sauternes et des Graves, contre le décret validant la déclaration d’utilité publique des lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et Bordeaux et Dax. Il y a aussi quelques viticulteurs qui vont attaquer en leur nom propre.

« C’est la suite logique, ce n’est pas un scoop particulier », comme aime à le dire Xavier Planty l’un des grands opposants à la LGV :

Le Conseil d’Etat devra dire si le très long travail  et l’observation des viticulteurs sont aussi respectables que l’étude scientifique faite par la SNCF, » Xavier Planty président ODG Sauternes-Barsac

De son côté, le nouveau président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux tient à préciser à Côté Châteaux que :

La Fédération des Grands Vins de Bordeaux a le devoir et la volonté de soutenir les ODG de Sauternes-Barsac et des Graves concernées par ce dossier. Il y va de la défense des terroirs, » Hervé Grandeau président

Ces actions ne sont pas les premières car la Société pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (Sepanso) avait annoncé en juin dans un communiqué qu’elle se préparait à « affronter juridiquement ce décret avec aussi un recours devant le Conseil d’État

 

Daniel Delestre, le président de la SEPANSO, a tenu a réagir auprès de Côté Châteaux : « c’est une bonne nouvelle pour nous, on se sent moins seul !

« Nous sommes ravis et le pressentions, on comprend tout-à-fait leur hostilité notamment du côté de La Brède et du Sauternais. On soutient leur recours, les gens s’approprient leur territoire. Ils ne vont pas à l’abattoir sans rien faire pour des chemins de fer dont on sait qu’ils vont tout droit à la faillite, quel gachis… On s’en félicite d’autant que le Sauternais est un micro-système extraordinaire ! »

Affaire à suivre.

Allan Sichel succède à Bernard Farges comme nouveau président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux

Cet après-midi à 15 heures, Allan Sichel, ancien président de la fédération du négoce de Bordeaux, a été élu par 48 voix sur 49 nouveau président du CIVB pour un mandat de 3 ans. Il succède ainsi à Bernard Farges qui lui était issu du collège des viticulteurs.

Bernard Farges et Allan Sichel cet après-midi à la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Bernard Farges et Allan Sichel cet après-midi à la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

On ne peut pas dire qu’il y avait une certaine incertitude ou un suspense haletant, comme une primaire à l’éléction présidentielle, car il n’y avait qu’un seul candidat déclaré depuis déjà quelques semaines et lui-même était jusqu’ici vice-président du CIVB. Sur 50 membres à voix délibératives, 49 se sont exprimés et il y a eu 1 blanc et 1 nul. Allan Sichel, 54 ans, marié et père de 3 enfants, PDG de la Maison Sichel depuis 1998 prend donc la tête de l’Interprofession, élu par 48 voix.

Une voix qui va porter

Allan Sichel n’est pas tombé du nid, vice-président du CIVB de 2013 à 2016, il était également de 2004 à 2008 et de 2010 à 2016 président de la Fédération des Négociants de Bordeaux et de Libourne, mais aussi de 2003 à 2008 et de 2010 à 2016 président de l’Union des Maisons de Bordeaux, membre de la Commanderie du Bontemps et de la Jurade de Saint-Emilion. Comme le veut la tradition, la présidence revient en alternance à un représentant des viticulteurs, puis à un des négociants, avec une parité très équitable 25  de chaque profession au sein du CIVB. Bernard Farges, viticulteur, avant son élection en 2013 était alors président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

Hervé Grandeau, président fédé des grands vins de Bx, le représentant de l'Etat, Bernard Farges le président sortant du CIVB et Scholl, président de la fédé du négoce © JPS

Hervé Grandeau, nouveau président de la fédération des grands vins de Bordeaux, le représentant de l’Etat, Bernard Farges le président sortant du CIVB et Lionel Chol, nouveau président de la fédération des négociants de Bordeaux © JPS

Un bilan positif

Bernard Farges termine sa présidence comme un bouquet final de feu d’artifice puisqu’il a eu la chance d’inaugurer la Cité du Vin en laquelle le CIVB a cru et a participé à son financement, il y a eu aussi le succès l’Ecole du Vin en juin et de Bordeaux Fête le Vin auquel il a tenu à associer Christophe Château en tant que commissaire général, l’annonce de la reconnaissance de 45 des 60 AOC de Bordeaux en Chine. Bien sûr, la commercialisation des vins de Bordeaux reste un enjeu majeur dans un « marché européen difficile. Nous ne sommes toujours pas sortis des effets du millésime 2013, mais ceux de 2014 et de 2015 nous aiderons à retrouver de meilleurs chiffres, la campagne primeurs semble le confirmer. » Sans compter « une récolte 2016 qui s’annonce bien. » 

Bernard Farges a été le premier responsable de la filière à annoncer « la diminution forte voire même la sortie de l’usage des pesticides. Nous ne cesserons pas notre action, avec le même objectif ». Toutefois d’expliquer « que la pression mildiou de ce début d’été rappelle aussi que cet objectif est très ambitieux et inatteignable par des solutions simplistes. »

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Renforcer la fierté autour de la filière

Pour sa part, le nouveau président Allan Sichel, tout en faisant part de sa grande émotion à succéder à Bernard Farges, a voulu d’emblée se montrer aussi volontariste : « il est très important de susciter la fierté autour de nos métiers et de nos produits », à tous niveaux viticulteurs, négociants, détaillants, jusqu’aux consommateurs, sans oublier les politiques et l’Etat. Bref même si l’Equipe de France a perdu en finale, le chauvinisme est bien là chez les Vins de Bordeaux et le CIVB : « la fierté est un ingrédient décisif dans la réussite. »

« Bordeaux capitale mondiale du vin »

Le terme est lâché : « je ne connais aucune ville qui aurait plus de légitimité que Bordeaux à revendiquer le titre de capitale mondiale du vin », il faut ainsi fédérer autour de ce leitmotiv, avec « une certaine exemplarité » et des « obligations » : cela sous-entend une « excellence dans tous les domaines se rapportant de près ou de loin au vin »:  volume de production, niveau de prestige, recherche, tourisme… »autant d’opportunités innovantes » à explorer.

Allan Sichel, le nouveau président du CIVB © Jean-Pierre Stahl

Allan Sichel, le nouveau président du CIVB © Jean-Pierre Stahl

Intensifier les synergies et regagner des parts de marchés

La volonté est aussi de mettre en place des « fonctionnements cohérents et synchronisés » car « collectivement notre poids est considérable. » Bordeaux est en effet le plus vaste vignoble français en AOC avec 111150 ha et 6822 récoltants dans 60 appellations.« En France, en Europe et dans le monde, nous avons des parts de marché à reconquérir » avec comme armes « l’attractivité, le goût, le plaisir, la curiosité pour nos vins« . « Nous devons renouer avec des volumes de commercialisation au dessus des 5,5 millions d’hectolitres ».

Répondre aux attentes sociétales

Avec la prise de conscience sur les dangers des pesticides qui s’est « fortement accélérée cette année », la « réduction du recours aux produits chimiques est un objectif largement partagé et même guetté de près. Nous devons y répondre avec détermination à travers la recherche, la pédagogie et la communication. » Un objectif de protection de l’environnement pour un développement durable, une cohabitation apaisée et sereine entre vigne er riverains, et le combat d’une consommation nocive de produits alcoolisés », sont autant de chantiers ouverts sur lesquels la nouvelle équipe va s’atteler.

De la bonne santé des tonnelleries françaises en 2015

Après deux exercices stables, la tonnellerie française annonce une activité en hausse en 2015. Les Tonneliers de France ont produit 592 300 fûts pour un chiffre d’affaires de 390,9 millions d’euros en 2015.

© Jean-Pierre Stahl

© Jean-Pierre Stahl

Les entreprises adhérentes à la Fédération des Tonneliers de France ont produit 592 300 fûts pour un chiffre d’affaires de 390,9 millions d’euros, soit une augmentation de 8,3% en volume et 10% en valeur.

L’export reste toujours aussi dynamique pour la profession, avec 381 000 fûts (64%) pour un chiffre d’affaires de 264,4 millions d’euros (68%).
L’activité de tonnellerie est à la fois très internationalisée et très concentrée autour de 5 pays qui représentent 80 % du marché mondial. Le top 5 établi l’année dernière se confirme tout en montrant une belle résilience du vieux continent.

La France reste le premier marché en volume devant les États-Unis. L’Espagne devient le troisième devant l’Australie et l’Italie. La régression des marchés de l’Hémisphère sud observée depuis plusieurs années se poursuit et se justifie par des raisons essentiellement économiques. Le marché asiatique est quant à lui toujours instable.

En Europe, ces résultats trouvent très naturellement leur explication dans la qualité supérieure et les volumes en hausse du millésime. Concernant le marché américain, des ventes de vins en croissance couplées à un cours du dollar favorable ont incité les winemakers à passer davantage commande.

Cette embellie a conduit les entreprises du secteur à recruter, avec une hausse des effectifs de 5% relevée sur la période.

Les Tonneliers de France se réjouissent de voir le marché mondial de la barrique reprendre vigueur, mais constatent toutefois que le prix de la matière première n’a jamais été aussi élevé et pèse lourdement sur la marge de leurs entreprises.

Pour tenter d’appréhender les différentes dimensions (politique, économique, commerciale…) de la problématique de l’approvisionnement et être dûment représentés, certains adhérents à la Fédération des Tonneliers de France viennent de créer le Syndicat des Mérandiers de France. En effet environ la moitié des merrains produits en 2015 en France l’ont été par des entreprises de tonnellerie intégrant une activité de méranderie. Celles-ci de voulent ainsi peser dans le paysage des négociations.

Avec Tonneliers de France.