A 10h30 ce matin, la CCI de Bordeaux a donné le coup d’envoi de ses 17e vendanges de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. 50 chefs d’entreprises ont retroussé leurs manches et joué de sécateurs pour ce fameux millésime 2015. Un petit vignoble de légende entretenu par le Domaine de Chevalier.
C’est un moment phare qui clôture les vendanges et aussi un symbole qui interpelle les touristes lorsqu’ils posent le pied (de vigne ?) à Bordeaux. Les vendanges de l’aéroport, 17ème édition, ont rassemblé une petite cinquantaine de dirigeants d’entreprises girondines. Tous, équipés de tabliers violets, de bottes et de sécateurs, ont récolté le raisin donné par la seule parcelle au monde plantée à l’entrée d’un aéroport.
Ce sont ainsi 15 ares de vignes qui sont plantés non loin des pistes et qui comme par enchantement vont donner à l’issu 1200 bouteilles qui portent le nom « Croix de Guyenne ». Une manière de symboliser ce qui fait la notoriété internationale de la ville et d’une région toute entière : le vin.
Entretenues tout au long de l’année par Olivier Bernard (Domaine de Chevalier) de façon manuelle (taille, ébourgeonnage, pliage, épamprage, levage, dédoublage, vendange verte, effeuillage et bien sûr vendange manuelle), les deux parcelles de vigne sont plantées à l’instar des plus grands crus du bordelais (densité de plantation la plus élevée, 10 000 pieds par hectare) à 40 % de cabernet sauvignon et à 60 % de merlot. Son terroir est constitué de sable noir et de fines graves blanches reposant sur un sous-sol de graves argileuses qui assure une alimentation hydrique d’une grande qualité.
Une récolte couronnée par une visite du Domaine de Chevalier où le maître des lieux aime à faire partager sa passion notamment vis-à-vis de ces vendanges: « à Bordeaux désormais, les vendanges sont décalées par rapport à il y 25 ans…On va plus loin dans les maturités. On rentre des cabernets à 13°, quand je suis arrivé en 1983 c’était à 11°. 13 ou 13,5°, ça ne fait pas peur à Bordeaux. Avec le réchauffement climatique, c’est vrai on prend des risques car on a des sucres qui montent de manière importante. »
Olivier Bernard souhaite tout leur montrer de la réception de la vendange aux 3 cuviers bien différents. Il y a bien sûr l’immense cuvier inox circulaire, mais aussi depuis 3 ans un cuvier béton et depuis peu un cuvier en bois:
« Là, c’est la dernière génération de cuves qu’on a mis en place il y a un an, ces digne du grand-père…mais elles sont plus fragiles. Avec l’inox, le béton et le bois, on obtient trois style différents, c’est un plus pour la propriété. »
Et d’inviter toute sa troupe de vendangeurs (presque courbaturés) à déguster son « Clos des Lunes », l’une de ses grandes fiertés et réussites : « on a commencé en 2011. C’est une histoire incroyable à Sauternes, Bommes, Fragues et Preignac; on exploite en tout 80 ha en blanc sec et on produit 5 vins; de 20 000 bouteilles il y a 5 ans, on est passé à 180 000 l’an dernier et cette année on va faire 250 000 bouteilles. » Il est un peu comme le messie Olivier, il multiplie ainsi son breuvage…
Un vrai vigneron dans l’âme que Pierre Goguet, le président de la CCI de Bordeaux a souhaité féliciter: « saluons le passionné, l’énergie et le message » et Olivier Bernard de rappeler combien ces dernières années « Bordeaux a vécu une révolution… On a ouvert un livre et aussi notre regard sur Bordeaux. Bordeaux est en marche : c’est le Grand Stade, son aéroport mais aussi la Cité du Vin… »